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Mercredi 30 juillet 3 30 /07 /Juil 17:24
 

- J'espère que tu as bien dormi et que ta nuit a été plus reposante que la mienne, dis-je, calmement.

Mes yeux se posèrent alors sur son plateau, à peine entamé, et une grimace étira mes lèvres.

- Ilian...Il faut que tu...Je me surpris alors à trouver cette phrase complètement débile. Ce n'est sûrement pas moi qui le ferais changer d'avis sur la nourriture. Il fallait que je trouve un moyen, pour lui donner envie de manger, aussi mauvaise que soit la nourriture de l'hôpital. Bon, repris-je rapidement, passons pour cette fois.

Je m'approchai alors de lui, sentant son regard posé sur moi. Mais je ne dis rien, préférant le silence. Au moins, nous ne nous disputions pas... Je décidai de m'asseoir près de lui, sur le matelas.

- Je peux ? Demandai-je, fixant son bras bandé.

Il ne me répondit pas mais je le vis me le tendre. Précautionneusement, je le posai sur mes genoux, sortant la crème de mon frère de ma poche. Aucun mot ne fut échangé alors que je défaisais le bandage et posais mes doigts enduis de substance verte sur sa peau. Doucement, je me mis à masser sa plaie encore vive, m'appliquant à la tâche.

L'atmosphère devint alors légère, paisible. Un coup d'oeil à Ilian m'indiquait qu'il avait fermé les yeux. Il était détendu et j'en étais ravi, car je doutais qu'il soit aussi insensible à ce que lui avait dit sa soeur. Je regardai devant moi, mes yeux se posèrent sur le livre préféré d'Ilian. Encore une fois, la vue de ce livre fit bouger mes pensées. Les yeux dans le vague, je les laissai me submerger, bercé par la peau douce d'Ilian.

*

J'étais encore au dessus d'Ilian, mes mais passant dans ses cheveux et ma bouche embrassant son cou pâle. Il ne m'avait pas encore répondu, mais j'avais senti ses mains se crisper sur mes hanches, signe de son angoisse intérieure. Peut-être y étais-je allé un peu trop vite ? A certains moments, j'oubliais qu'Ilian était un grand timide. Alors j'attendais, patiemment. J'avais une envie folle de lui, mais je ne voulais pas le brusquer.

- Ca fait mal ?

Je relevai alors la tête, surpris de l'entendre parler. Il ne m'avait pas dit oui, mais il ne m'avait pas dit non non plus. Je souris à cette question vraiment innocente, et remarquai immédiatement les rougeurs qui s'installaient peu à peu sur ses joues. Ma main se posa sur son front et glissa vers le haut, afin de lui remettre une mèche rebelle, qui cachait ses yeux magnifiques.

- Un peu au début, mais je ferai tout pour que la douleur passe vite, répondis-je, frottant tendrement mon nez contre le sien.

- Il...Il y a Ewen pas loin...Dit-il, hésitant.

- Non il est parti à son entraînement de foot, il me l'a dit quand je suis arrivé...Répondis-je en haussant les épaules.

- Mais je croyais que tu voulais aller le voir ?

- Je savais que tu me retiendrais...Fis-je, rigolant légèrement.

Lui ne rigola pas et regarda un instant dans le vide, semblant chercher une nouvelle excuse. Déçu, j'arrêtai de sourire, abandonnant. Il n'était pas prêt.

- C'est bon, c'est pas grave si tu n'en as pas envie, on attendra, m'exclamai-je, essayant de ne pas montrer ma déception.

Je basculai sur le côté, me mettant sur le ventre pour ne pas lui montrer que j'étais vraiment excité. Rapidement, je ramassai le magazine par terre et repris ma lecture, il fallait que je pense à autre chose. Cela faisait quelques minutes que l'on ne s'était pas parlé. Il n'avait pas bougé, les yeux fixant le plafond. Je le sentis alors se coller à moi, passant timidement son bras autour de ma hanche et sa tête vint se cacher dans le creux de mon cou.

- Ok...Souffla-t-il, resserrant sa prise autour de moi.

Mes mains se raidirent à ce simple mot. Mais ma déception ne me quittait pas. Il ne le voulait pas.

- Arrête Ilian, si tu n'en a pas envie, ne te force pas, dis-je, légèrement sur un ton de reproche.

- Je me force pas...j'ai simplement...peur...C'est ma première fois moi, toi je sais très bien que tu as connu plein d'expériences. Moi, je suis nul...Je t'aime moi, et...Je saurai pas comment faire, je serai nul alors j'ai peur... Fit-il, les yeux brillants.

Je me retournai, surpris par ses propos. Mes mains se posèrent sur ses hanches, et doucement, je me retrouvai au dessus de lui. De fines gouttes perlaient le long de ses joues, et tendrement, je les embrassai. Je ne sais pas ce qui me prenait. Ilian m'attirait comme un aimant, depuis pas mal de temps déjà. Je l'avais vu dans un cours, jamais je n'avais pu le tirer de mes pensées. J'avais beau passer devant lui, m'asseoir à côté de lui à la bibliothèque, le croiser dans les couloirs, rien n'y faisait, il ne me voyait pas. Puis un soir, je l'avais vu rentrer avec Ewen. J'avais d’abord cru que c'était son petit ami, puis mon frère m'avait appris que c'était son cousin. Un espoir immense s'était installé en moi, et pour avoir Ilian, je m’étais lié d'amitié avec Ewen. Je n'étais pas le genre de mec à être en couple. Avant Ilian, un mois était mon maximum. Mais je n'arrivais pas à le quitter, il m'attirait trop. J'avais sans cesse envie de l'embrasser, de le toucher, et s'il savait toutes les pensées qui me traversaient l'esprit, c'est lui qui aurait fichu le camp depuis belle lurette.

- Tu as peur que je te quitte ? Demandai-je, caressant sa joue du bout de mon pouce.

Il hocha la tête de haut en bas, et évita mon regard. Un sourire amusé étira mes lèvres. Il ressemblait à un gamin, tellement innocent...

- Je ne te quitterai pas, je crois que j'en suis incapable de toute façon, avouai-je, posant mes lèvres sur les siennes.

Je n'en revenais toujours pas de la douceur de ses lèvres. Ce fut lui qui m'entraîna dans une valse, douce et passionnante à la fois, faisant bouger ma langue. Il embrassait à merveille. Ses mains hésitantes vinrent se loger sous mon tee-shirt, caressant ma peau. Je ressentis un frisson me faire trembler, et j'intensifiai le baiser, le rendant plus endiablé. Ses mains descendirent peu à peu à l'intérieur de mon jean, se posant sur mes fesses, enfin sur le tissu de mon boxer. Etonné par son assurance, je mis fin à notre baiser, le regardant, surpris.

- Tu es sûr ? Demandai-je

- Après ce que tu viens de me dire...mais... Vas-y doucement...Me répondit-il, rougissant.

Un énorme sourire étira mes lèvres, et d'un bond, je me mis sur les genoux, envoyant valser mon tee-shirt blanc. Le torse nu, je me collai à son corps, passant mes mains sous son tee-shirt.

- Alors je vais te montrer à quoi ressemble le septième ciel ! Déclarai-je, déjà enivré par le désir.

- Il n'y a plus de pommade.

La voix froide d'Ilian me fit alors revenir sur terre, et violement, je sursautai, me levant précipitamment. Perdu, je regardai autour de moi, pour constater que ce souvenir avait été plus vrai que nature. Le rouge me prit aux joues, il ne fallait absolument pas qu'Ilian me voie dans cet état. Je me sentais excité, et cela devait être sûrement visible. Immédiatement, je pris son plateau et le mis au niveau de mon entrejambes.

- Je reviens plus tard, déclarai-je, m'éloignant déjà vers la porte d'entrée.

Rapidement, je me trouvai hors de la chambre, toujours le plateau en main. Je me dirigeai à toute allure vers la cuisine, posant le plateau n'importe où, puis me dirigeai vers les toilettes de l'étage. Immédiatement, je me plongeai dans une cabine, fermant le loquet derrière moi. Je m'assis sur la cuvette, après avoir rabaissé le dessus, puis mis ma tête entre mes mains. Pourquoi repensais-je sans cesse à ces instants ? Pourquoi me mettais-je dans un état pareil ? J'avais fait une croix sur Ilian le jour où j'avais rencontré Hugo. Mais maintenant qu'il était revenu...Que je l’avais retrouvé dans de graves circonstances....J'étais vraiment perdu. Et mon état actuel n'arrangeait pas du tout les choses. Dépité, et ne voyant que cette solution, j'ouvris ma braguette, libérant mon sexe durci. Je me mis à penser à la nuit dernière, sauvage et passionnée. Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que je posais ma main sur mon sexe. Je commençai par des vas et viens lents et soutenus, me procurant tout de même une vague de plaisir intense. Cependant, plus je me forçais à penser à Hugo, plus ce souvenir disparaissait, pour laisser place à un autre. Mon coup de main devint plus rapide, et mes gémissements s'étouffaient dans ma gorge. J'allais plus ou moins tromper Hugo. Juste pour une fois.

*

Mes mains caressaient ses tétons durcis. Je n'avais pas encore retiré son tee-shirt que je sentais déjà son excitation grandissante. J'étais ravi, on allait le faire, et il allait m'offrir sa première fois. Mes lèvres quittèrent les siennes et partirent une nouvelle fois à la recherche de son cou, que je mordillais sans relâche. Je descendis mes mains, lui arrachant un gémissement de frustration. Un sourire sadique se dessinait sur mes lèvres. Lentement, pour ne pas le brusquer, je dégrafai les boutons du jean d'Ilian, mettant ma main à l'intérieur de son boxer, caressant son sexe. Il ne me dit rien, mais je sentis la prise de ses bras se resserrer autour de mon cou. Mon autre main descendit et atterrit le long de sa hanche et doucement, je commençai à lui retirer son pantalon. Après un petit moment il se retrouva au sol, et je choisis ce moment pour revenir l'embrasser. Sa peau était brûlante. De gène mais aussi de désir. Mes mains se posèrent sur sa virilité, que je massai sans gêne. Pour la première fois je la touchais. J'avais envie de lui. Le goûter sous tous les angles...Tendrement, je mis fin à notre baiser et descendis le long de son corps. Il ne me regardait pas, et cela m'énervait. Je me relevai, le forçant à croiser mon regard.

 

- Regarde-moi...Soufflai-je, excité.

- Qu'est-ce...Qu'est-ce que tu vas faire ? Me demanda-t-il, hésitant.

- Te décrocher le paradis....

Je descendis alors, mes mains effleurant sa peau à demi découverte. Mes lèvres venaient embrasser mon bas ventre. Il avait la chair de poule. Je remarquai que ses bras étaient le long de son corps, alors vivement je les pris et les posai sur ma tête. Il exerça alors immédiatement une pression, m'avertissant qu'il aimait ce que je lui faisais. Sa gorge ne cessait de gémir, me rendant fou. Mes lèvres descendirent un peu plus, allant jusqu'à se poser sur sa verge. Au contact, je sentis Ilian se cambrer, lançant un gémissement fort. Un nouveau sourire étira mes lèvres, et je le pris immédiatement en bouche, l'entourant de ma langue. Je sentis une de ses mains quitter ma tête et le vis la poser sur ses yeux. Sa bouche était entrouverte et son tee-shirt commençait à lui coller à la peau. D'un coup, je fis un mouvement de succions qui lui arracha un petit cri. Grisé, je recommençai, le caressant de part et d'autre. Mes vas et viens devinrent de plus en plus rapides, enhardis par le son de sa voix, et sa main se crispant sur mes cheveux. Une succion un peu plus forte, et il se répandit dans ma gorge, lâchant un cri terriblement excitant. Son bras sur ses yeux, je le voyais lutter pour reprendre une respiration normale. Mais je ne voulais pas lui laisser de répit. Je me relevai, avalant son sperme avec délice. Mes mains se posèrent sur mon pantalon, que j'enlevai à la va vite. Je me retrouvai nu en face de lui. Je souris en remarquant qu'il n'osait pas me regarder, alors que moi, je le « matais » sans aucune pudeur. Doucement, je lui pris ses mains et le fis s'asseoir. Mes lèvres vinrent embrasser son cou alors qu'il penchait la tête pour m'en donner l'accès. Ses mains passaient autour de mes hanches, touchant fébrilement le bas de mon dos. Les miennes vinrent se poser sur le bord de son tee-shirt, et délicatement, je lui enlevai. Il leva les bras, rougissant encore plus lorsque mes yeux se posèrent sur son torse pâle, finement musclé. Je ne résistai pas bien longtemps et me mis à lécher avidement ses muscles, l'entendant gémir.

Après quelques minutes, je remontai son corps afin d'happer ses lèvres dans un baiser brûlant qu'il me rendit. Ses mains restaient sur mon corps, le caressant encore timidement. Ses caresses me faisaient vibrer de plaisir. Doucement, je mis fin à notre baiser, plongeant mon regard dans ses yeux verts si rieurs, si magnifiques.

- Tu es prêt ? Dis-je, l'embrassant furtivement.

Il ne me répondit pas, mais hocha la tête de haut en bas, en signe d'accord. Doucement, j'amenai un doigt à ma bouche et me mis à le lécher. Je sentais, en dessous de moi, la virilité d'Ilian se gorger à nouveau de plaisir, mais alors que je continuais ma tâche, une chose invraisemblable se produisit.

Ilian s'était relevé et avait pris ma main, l'amenant à sa bouche. Complètement surpris, je ne fis aucun mouvement, me contentant de le regarder faire. Il mit timidement deux doigts dans sa bouche, et enroula sa langue autour, mimant la fellation. Mon coeur cognait si fort dans ma poitrine que j'avais du mal à ne pas lui sauter dessus. Il fuyait mon regard, mais l'acte qu'il était en train de faire attisait mon désir, à un point inimaginable.

Je ne pus résister bien longtemps, et brusquement je retirai mes doigts de sa bouche, et y plaçai mes lèvres, prenant d'assaut sa langue. Ma mains tenait ses cheveux, l'obligeant à se coller à moi. Mon autre main descendait lentement le long de sa hanche pour terminer sa course sur ses fesses. Lentement, je laissai un doigt commencer à entrer en lui, mais je le sentis se raidir et mettre fin à notre baiser. Il ne fallait pas qu'il commence à réfléchir. Surtout pas. Je repris d'assaut ses lèvres, l'entraînant dans un baiser tendre. Je lui faisais comprendre tout dans ce baiser, que jamais je ne lui ferais de mal, qu'il me satisfaisait, que tout se passerait bien. Et il s'embla le comprendre car ses mains vinrent se poser sur mon dos et sur ma tête, approfondissant notre échange. Mon doigt entra entièrement en lui, et lentement, je commençai à le mouvoir, arrachant quelques gémissements de douleur. Mais je ne lâchai pas sa bouche. Lorsqu'il fut habitué, j'enfonçai un deuxième doigt qui fut cette fois accueilli avec un cri de douleur.

- Détends toi Ilian...Soufflai-je, le sentant trembler sous moi.

- Facile à dire ! Répondit-il, les yeux fermés.

Un sourire amusé étira mes lèvres alors que je le sentis me reprendre dans ses bras, m'embrassant le cou. Il était prêt à aller jusqu'au bout, malgré la douleur et j'en étais ravi. Ce fut lorsque sa langue vint me lécher mon lobe d'oreille que mon désir prit le contrôle de ma personne et immédiatement, je mouvais mes deux doigts. La douleur fut brève et le plaisir se mit à déformer ses traits, le rendant irrésistible. Il se déhanchait lui même sur les doigts, sûrement inconsciemment, et m'embrassait avec un tel besoin, qu'il était difficile pour moi de ne pas le prendre sur le champ. Mais je continuai la préparation un moment.

Après de longues minutes, j'écartai ses cuisses, les posant sur mes hanches. Je dirigeai mon pénis prés de son orifice et y entrai doucement. Je le sentis se raidir à nouveau et attendis. Puis je bougeai à nouveau, m'enfonçant un peu plus. Il nous fallut un long moment avant que mon pénis soit en lui, et doucement, je commençai à me mouvoir en lui, lui arrachant encore des gémissements de douleur. Mais ceux-ci furent bien vite transformés en cris de plaisir, rythmant notre danse. Nos corps s'unissaient pour la première fois, et ce fut une sensation merveilleuse qui me transperçait à chaque coup de rein. Je sentais Ilian me griffer les omoplates, me prendre mes lèvres dans des baisers tous plus violents et passionnés que les autres. Lui qui se disait nul, s'averrait être le meilleur de tous mes partenaires. Magnifique fut le mot de notre première fois. C'est dans un cri mutuel de soulagement que nous nous libérâmes, moi au creux de son corps, et lui sur nos bas-ventres. Haletant, nous restâmes dans cette même position un long moment, savourant l'orgasme fulgurant qui venait de nous transpercer.

*

Un dernier va et viens, et j'éjaculai dans ma main, le corps secoué par ce souvenir. Mon coeur ne cessait de battre à un rythme démentiel, refusant de me donner une respiration calme. Les yeux fermés, je me maudissais d'avoir pensé à Ilian. Comment pouvais-je avoir ce genre de pensée alors que j'étais en couple et qu'Ilian se trouvait dans un lit d'hôpital ?

Il fallait que je me reprenne, et vite. Dégoûté, je me levai, refermant mon pantalon. Je sortis de la cabine et allai directement au lavabo, où je passai mes mains sous l'eau. Me nettoyant, je levai la tête, pour constater avec horreur le reflet de Kain dans le miroir. Il se trouvait adossé à une cabine adjacente et me regardait un sourire sadique étirant ses lèvres.

- Soulagé ? Me lança-t-il, narquois.

Je rougis immédiatement devant cette phrase, enfouissant ma tête dans mes épaules.

 

- Ca... ça fait longtemps que tu es là ? Demandai-je, penaud.

- Une minute, mais assez pour comprendre que mon frère se paluche durant ses heures de boulot... Répliqua-t-il, rigolant légèrement.

Je ne lui répondis rien. De toute façon, que pouvais-je bien lui rétorquer ? Je venais de me faire prendre sur le fait, par mon frère, le plus grand moqueur de la terre. Une gêne immense se propageait en moi. Penaud, je me retournai devant lui, m'accoudant sur le lavabo, baissant la tête. Je sentis alors qu'il s'approchait de moi, et posait une main réconfortante sur mon épaule.

- Allez, petit frère, pour une fois que je te trouve un défaut, tu vas pas faire la tête...

Je souris devant cette petite phrase hypocrite et levai mes yeux sur lui, pour remarquer qu'il tenait à la main un sac de chez McDonalds.

- Je voulais déjeuner avec toi, dans ton grand bureau, mais l'hôpital vient de m'appeler, il y a eu un accident de la route, ils ont besoin de personnel... Ca s'est arrangé avec l'autre ? Me demanda-t-il, tout en me tendant le sac de nourriture.

- Hugo, le repris-je, lui lançant un regard mauvais. Oui, ça s'est arrangé.

- Dommage...

- Arrête Kain !

- Je suis désolé, mais je ne l'aime pas, je suis persuadé qu'il y a quelqu'un de beaucoup mieux pour toi que lui.

- Tu me soules...Hugo est le petit ami idéal, je n'ai jamais été aussi heureux qu'avec lui !

Il haussa les épaules et ouvrit la porte, mais alors que je pensais qu'il allait partir, je le vis se retourner et me regarder sérieusement.

- Menteur, fit-il, un sourire ironique au visage

- Pourquoi ? Répliquai-je, sur la défensive.

- Tu as déjà été aussi heureux, avec Ilian.

- Tu n'es pas le premier à me dire qu'il faut que j'oublie Ilian ?

Il ne me répondit pas, et leva les yeux au ciel semblant chercher une réplique cinglante.

- Tu trouves pas ça ironique que depuis que tu travailles sur le dossier d'Ilian, tu t'engueules autant avec Hugo ? Je pense que tu t'es servi d'Hugo, en attendant qu'Ilian revienne vers toi...Et maintenant qu'il est là, je suis sûr...

- Excuse moi, mais qui de nous deux est le psy ?

J'étais en colère, comment Kain pouvait-il dire cela ? Jamais je ne me servirais d'Hugo pour combler un manque. J'aimais Hugo, plus que tout, plus que ma famille, plus que Kain, plus qu'Ilian. J'en étais certain.

- Comme tu veux, répondit-il, visiblement déçu.

Sans un mot, il sortit de la pièce, me laissant seul avec le paquet de McDonalds. Ce qu'il m'avait dit me perturbait. Je n'avais jamais vraiment remarqué que le nombre de nos disputes augmentait, depuis l'arrivée d'Ilian. On se disputait souvent, je l'avoue, mais elles n’étaient pas aussi nombreuses, et aussi violentes. Il fallait que je me reprenne, et vite.

Je posai une main sur le papier et constatai que le repas était encore chaud. Une idée me vint alors à l'esprit. Peut-être que de manger autre chose que de la nourriture d'hôpital changerait un peu. Décidé, je sortis des toilettes, me dirigeant vers les cuisines. Je pris un plateau et une assiette et y déposai un hamburger, avec plein de frites autour. Je recouvris l'assiette par le couvercle, et le pris en main. Un sourire aux lèvres, je me dirigeai vers la chambre d'Ilian. Mais ce que j'y vis me fit immédiatement perdre le sourire.

Assis sur le lit d'Ilian, se trouvait Melvin. Il avait un sourire affiché aux lèvres et semblait parler de beaucoup de choses avec mon patient. Je sentis un agacement énorme me prendre alors que je voyais le regard d'Ilian si compréhensif avec lui. Pourquoi était-il aussi calme avec lui ? Un adulte à peine sorti de l'adolescence. On pouvait encore voir les marques que lui avait données son acné.

- Je te laisse, fit Melvin, regardant a nouveau Ilian. Repose toi bien et j'espère te revoir vite.

Il se leva et posa le livre. Mon livre. Quel ingrat, il touchait ce qui ne lui appartenait pas. Je le vis alors prendre un cahier. Je savais très bien ce que c'était puisque qu'un bon nombre de psychiatres avait subtilisé ces cahiers. C'était les écrits d'Ilian. Le directeur m'avait dit qu'il refusait de les faire lire, et que ces cahiers n'étaient que de petites histoires, extérieures à Ilian. Moi, je pensais le contraire. Et je voulais les lire. Mais je ne voulais pas détruire le peu de confiance qu'il y avait entre nous. Et voir cet avorton prendre délibérément ce cahier m'énervait. Ilian lui en avait-il donné l'accord ? Certainement que oui, vu qu'il n'y avait aucune trace de dispute. Melvin était quoi pour Ilian ?

Il passa à côté de moi, m'ignorant superbement. Décidément, je pense que c'était le patient que j'aimais le moins. A peine fut-il sorti que je refermai la porte. Je m'approchai d'Ilian, et posai le plateau sur la table. Je savais qu'il n'avait pas faim, mais je voulais le forcer à manger, un peu. Il s'assit dans son lit, et je fis rouler le plateau, vers lui. Puis je partis m'asseoir dans mon fauteuil, le regardant manger.

Je le vis alors lever le couvercle, après un temps. Je pus voir ses pupilles se dilater sous la surprise, et il me regarda, incrédule. Je souris intérieurement, sans lui en faire part, voulant voir la suite des événements. Une chose alors incroyable se produisit. Ce fut bref, mais au son de sa voix, mon coeur se mit à battre vite...Trop vite.

- Merci...Murmura-t-il, calme.

Il gardait son visage impassible, comme s'il se moquait complètement de ce que je venais de lui offrir. Comment arrivait-il à se forger un visage aussi indifférent ? Lui qui était incapable de me cacher quelque chose lorsque nous étions plus jeunes. Pourtant, je le voyais avaler ses frites. Je savais qu'il aimait. Je le vis alors attraper son hamburger et croquer à pleines dents dedans. Un petit sourire étira mes lèvres. J'étais sûr de moi, il ne voulait pas le montrer, mais ce cadeau lui faisait plaisir. Merci Kain.

Je décidai de me lever. Je ne savais pas si j'avais pu atteindre sa confiance, mais je voulais essayer. Je voulais revenir à la place de Melvin, et voir si Ilian me repousserait. Je m'assis près de lui, juste au bord du lit. Il ne fit aucune objection et je sentis un élan de bonheur s'emparer de moi. Petit à petit, nous avancions. D'un geste rapide, je lui volai une frite, n'ayant rien mangé non plus.

- Content que ça te plaise...

Ma voix était douce, un brin amusée. Je ne pouvais m'empêcher de le dévisager. Il semblait plus mûr, plus adulte. Le Ilian dont j'étais tombé amoureux n'existait plus. Le Ilian si timide et réservé. Le Ilian qui n'osait pas m'embrasser dans la rue, de peur que les gens le voient. Le Ilian que j'avais aimé plus que tout, sans jamais lui avouer.

Je me levai alors, le laissant continuer son repas tranquillement. Il mangeait et cela me faisait chaud au coeur. J'attrapai le livre que j'avais acheté et m'assis sur le fauteuil, reprenant ma lecture. Lorsque je relevai les yeux, une bonne demi-heure plus tard, j'eus la surprise de voir Ilian allongé dans son lit, dormant paisiblement. Un sourire en coin étira mes lèvres et je me levai, reposant le bouquin sur la petite table. Je pris le plateau en main, et après un dernier regard, je sortis de la pièce.

Je déposai le plateau dans la cuisine, puis me dirigeai vers la salle des infirmières. Je voulais lire le dossier d'Ilian, depuis son entrée à l'infirmerie. Voir ce qu'il avait mangé, quels soins il avait eus. J'entrai alors dans une petite pièce carrée, dans laquelle quelques jolies infirmières se trouvaient, assises, sirotant un café. Je leur rendis leur sourire puis m'approchai du thermost de café, m'en prenant une tasse. Puis je m'avançai vers l'armoire, d'ou je sortis le dossier de mon patient. Je m'assis sur une table libre et commençai ma lecture, scrutant les moindres détails.

- Docteur Sadler ?

Surpris, je levai mes yeux vers mon interlocutrice. Je la reconnus immédiatement car c'était la réceptionniste d'accueil, tout en bas de l'hôpital. Elle souriait à pleines dents, tout en me tendant un paquet de bonbons. Etonné, je le pris en main, lui montrant bien mon incompréhension.

- L'hôpital a reçu un gros investissement, d'un de ses fabricants de bonbons, et ils nous ont envoyé par la même occasion plusieurs boîtes, elles sont offertes aux employés, me dit-elle, souriante.

- Merci Violaine, répondis-je, amusé.

Elle se retourna alors vivement et repartit s'asseoir avec toutes les infirmières. J'entendis alors plusieurs chuchotements et refreinais une grande envie de rire. Si ces demoiselles étaient au courant de mon homosexualité...Mes yeux se posèrent alors sur la boîte et ils s'agrandirent de surprise. La boîte était assez petite, toute blanche. Je savais très bien ce qu'il y avait dedans. De petits oursons, remplis de guimauve, le tout enrobé de chocolat blanc. Le destin devait s'acharner sur moi car c'était les préférés d'Ilian.

Je reposai la boite prés de moi puis repris ma lecture. Quelques minutes plus tard, beaucoup d'infirmières quittèrent la salle. Il n’en restait plus que deux qui discutaient vivement. D'un sujet qui m'intéressait grandement. Je fis alors semblant de lire, écoutant attentivement.

- Celui qui s'est cassé une jambe ?

- Non, la tentative de suicide.

- Celui qui a tué son cousin

- Oui. Il paraîtrait qu'il sortirait avec le petit nouveau.

- Melvin ?

- Oui.

- Depuis quand ?

- Je ne sais pas, mais il a eu l'autorisation d'aller le voir à l'infirmerie, alors...

Je sentis mon coeur faire un bon dans ma poitrine et un malaise me submerger. Alors ils sortaient ensemble. Pourquoi étais-je si surpris et...écœuré ? Voilà la raison pour laquelle Ilian était si détendu envers Melvin. Ils avaient....Une relation. Ce mot sonnait faux à mes oreilles. Melvin n'avait rien, et ne correspondait certainement pas au type d'homme que recherchait Ilian. Il devait y avoir une erreur. Et puis les rumeurs sont toujours fausses...Enfin pour la plupart...

Je décidai de me lever et d'aller voir Ilian. Si je voulais en être sûr, autant lui demander maintenant. J'entrai alors dans sa chambre, et le retrouvai encore endormi. Il était sur le ventre, sa tête sur le côté et son bras collé à son nez. Il était tout simplement magnifique. Son tee-shirt remontait légèrement, me laissant apercevoir un bas de dos, et une peau très pâle. Ses joues étaient légèrement rosées, lui donnant ce même air enfantin qu'il abordait quatre ans plus tôt. Un pincement au coeur, je posai la boîte de bonbons sur la table. J'avais refait ma vie. Avec Hugo. Je n'avais pas le droit d'éprouver ce genre de sentiment. Il ne m'appartenait plus. Décontenancé, je sortis de la pièce, veillant à bien refermer la porte derrière moi.

Je décidai de rentrer chez moi, n'ayant rien d'autre à faire. Une demi-heure plus tard, je me retrouvais assis sur le canapé, regardant un film qui venait tout juste de commencer. C'était un navet, et je finis par m'endormir.

Je me fis réveiller tendrement par les lèvres d'Hugo, m'embrassant le visage de par et d'autre. Dans un petit sourire, j'agrippai sa nuque pour rejoindre ses lèvres. J'adorais l'embrasser. Ses lèvres si sucrées et si douces. Mes yeux s'ouvrirent, et je me redressai, me frottant les yeux.

- J'ai dormi longtemps ? Demandai-je, encore fatigué.

- Je ne sais pas, il est 18 heures, me répondit-il, s'allongeant près de moi.

- Tu rentres tôt...Dis-je, passant mes bras autour de son corps.

- Je te l'avais promis...

Je m'abaissai alors à son niveau, plongeant mon visage dans son cou. Il portait un parfum que j'aimais plus que tout.

- Tu sais, je t'ai jamais dit de rentrer plus tôt pour moi. Oui, ne pas te voir rentrer à cause de tes réunions m'énerve, mais c'est ton travail et je sais que tu l'aimes plus que tout...Ne vas pas mettre ta carrière en danger pour moi, dis-je, croisant son regard, sérieux.

- Jaeden...Je...Me fit-il, étonné.

- Alors à la prochaine réunion, je veux que tu y ailles.

Je ne lui laissai pas le temps de répondre que je me levai. J'entrai dans la cuisine afin de préparer le dîner. Nous allions enfin avoir notre soirée en amoureux.

*

Le lendemain, je me retrouvai une nouvelle fois dans mon bureau, une tasse de café à la main, le dossier d'Ilian dans l'autre. Je ne cessais de relire le procès, voulant y déceler le moindre indice. Mais plus je m'acharnais, plus je ne trouvais pas. Des petits coups à ma porte me firent lâcher tout. La personne entra. C'était une petite infirmière, je crois même que c'était l'infirmière en chef.

°0° Ceci n'est encore pas la fin ^^ °0°

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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°0° PrEsEnTaTiOn °0°

°0° CrEeR uN bLoG °0°

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