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Nothing To Prove

Dimanche 25 mai 7 25 /05 /Mai 22:02

Non non, ce n'est pas une farce, je fais une nouvelle co prod mdrrr avec Lybertys cette fois ^^

Depuis le temps que je lisais ces fics, lol là je vais écrire avec elle, le pied mdrr ! Et j'espère que L'histoire de Jaeden et Ilian vous plaira ^^

Voici le premier chapitre écrit par elle, il est vraiment bien, et nous plonge direct dans l'ambiance de l'histoire.

Prologue

Je vous fais un gros bisous et laissez une petit com sur son blog !

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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Mardi 27 mai 2 27 /05 /Mai 18:30

Avez-vous déjà ressentit ce sentiment ? Devenir un être puissant par le simple fait de réussir tout ce que l'on accomplit. Je me sentais fort. Je n'avais que 24 ans et voilà que je décrochais un poste dans le centre Candwelln. La psychanalise avait toujours été mon rêve. Pouvoir comprendre une personne, lire à travers elle, comprendre ses pensées. Pouvoir l'aider. J'étais jeune, mais toutes mes réussites m'avait donné une envie, celle d'accomplir toujours plus. Je n'étais plus le même gamin qui vivait dans ce tout petit village pourrit. Non. Il avait grandi, surement un peu trop rapidement.

Les faits du passé avait forgé une carapace, une sorte d'autre personnalité. Toujours plus haut, tel était ma devise. Je devenais ce que mes parents avaient toujours voulu de moi. Leur fils prodigue. Certains diront que ce n'est pas moi, et alors ? J'aime ce que je suis devenu. Jaeden, celui qui réussit tout. Je suis peut-être égoïste, et tres certainement vaniteux, mais qu'importe, puisque je me conviens à moi même.

C'est avec une grande fierté que je retrouvais devant cet homme autoritaire. Cet homme que j'admirais par sa force de caractère. Cet homme qui m'avait donné ma première place en temps que psychanaliste. Il avait été mon professeur, mon mentor, m'aidant, par tous les moyens à atteindre mon but. J'intégrais son équipe tellement connue et adulé. Je devenais psychatre dans le grand centre Candwelln, hopital pour personnes ayant des problemes psychologiques.

- Jaeden Sadler ! Pourrais-tu arrêter de réver quand je te parle !

La voix de mon mentor me fis sursauter et mon regard surpris croisa le sien. Ses cheveux assez courts et son visage carré lui donnait un air sévère, qui allait en contradiction avec ses beaux yeux bleus. Il ne faisait pas vraiment ses 42 ans, mais les nombreux diplômes affichés sur les murs derrière lui me le rappelait.

- Excuses moi, j'ai vraiment hâte de commencer à travailler avec toi. Dis-je, plus hypocrite que jamais

Le directeur, apres m'avoir lançé un sourire, repris son long monologue sur les règles à suivre au sein de son centre et de son équipe. Je savais que le travail allait être considérable, mais la renommée qui allait suivre me ravissait. J'avais hâte. Vraiment hâte. Depuis 4 ans j'espérais ce moment, et voilà que dans quelques minutes on allait m'attitrer ce que l'on appelle un « cas ». Une personne ayant besoin de mon aide. Une personne perdue, dont mon rôle serait de l'aider à retrouver son chemin. Mes yeux étaient obnubilés par ce dossier jaune qui cachait le nom et la vie de mon futur patient. Une exitation sans pareille me prenait et plus mon chef parlait plus je commençais à m'impatienter. Je le vis alors prendre ce fameux dossier en main et l'ouvrir. Un soupire sortit de ses lèvres alors qu'il me lançait un regard triste.

- Je sais que pour un premier dossier, je ne t'ais pas choisi le meilleur patient, mais pour l'intant, c'est le seul qui était libre. Me dit-il, l'air désolé.

- Pourquoi ? De quoi souffre-t'il ? Demandais-je intrigué.

- De folie. C'est un meurtrier Jaeden.

Ces mots résonnaient en moi comme un écho. Ce n'était plus de l'exitation que je ressentais. Non. C'était beaucoup plus. Alors que d'autre se voyait refilé de petits névrosés ou sucidaires, je me retrouvais avec un meurtrier. L'idée de me retrouver avec quelqu'un qui avait tué de ses propres mains ne m'effrayait même pas, bien au contraire. Vous savez, la sensation dont je parlais au tout début...Je la ressent encore une fois. Encore une fois je réussisais. J'allais être jalousé, et cette idée m'enchantait.

- Qui a-t'il tué ? Demandais-je, toujours dans mes pensées.

- Son cousin. Ils avaient une relation. Meurtre avec préméditation. Répondit mon chef, lisant le dossier.

- Avec préméditation ? Fis-je étonné.

- Oui, C'est ce que le jury a décidé.

- Alors pourquoi se retrouve-t'il en hopital psychatrique ?

- C'est sa famille, en appel qui a plaidé la folie. Mais même s'il ne montre aucun signe, c'est un cas vraiment difficile.

- Comment-ça ?

- Beaucoup de psychatre ont eu son dossier, et tous sont partis bredouille ou avec des révélations inexactes. Il ne parle plus, et s'est forgé une seconde personnalité. Me fis le chef, sérieux.

- Comme bien d'autre ici non ? Répliquais-je en haussant les épaules.

- Non Jaeden, lui est...Comment dire...Il est ce qu'il n'est pas. Il aime s'amuser avec ses medecins et se fait craindre de tous. Ce n'est pas le petit patient dont tu auras à t'occuper, c'est quelqu'un de vraiment complexe. J'ai lu et relu son dossier. Lu les témoiniages, parcourus l'intégralité du procès et je pense que quelque chose cloche.

Ses paroles me semblaient bien profondes pour un directeur. S'il parlait comme ça, c'est que ce patient lui tenait à coeur. D'une certaine façon, cela ne faisait qu'augmenter mon orgeuil. Encore une fois, j'allais allez loin.

- Il faut que je découvre ce quelque chose. Dis-je sûr de moi.

- Ne te sens pas obliger de prendre ce dossier Jaeden, lis le et dans deux jours, si tu veux toujours t'occuper de lui, je te le présenterais, sinon, je te trouverais un autre patient.

Je lui fis le plus beau de mes sourires, lui faisant bien comprendre que de toute façon, j'allais prendre ce dossier. Si tout me réussisssait, alors pourquoi pas ce « cas » ? Cela serait le début de ma gloire, une énorme avancé dans mon parcour de psychatre. Je serais celui qui a réussit là où tant d'autres ont échoués. Encore une fois je serais le meilleur.

- Comment s'appelle-t'il ? Demandais-je perdus dans mes pensées.

- Ilian Crose. Répondit-il, refermant le dossier

Alors que je pensais rester avec cette chance qui tournait en ma faveur depuis plusieurs années, je me sentit perdre pied lorsqu'il me dit le nom de mon futur patient. Je ne fus plus moi-même pendant quelques instant, sentant quelques choses se briser en moi, laissant les débris marteler mon âme. Des souvenirs du passé refirent surface dans ma mémoire. Des souvenirs dont jamais je n'aurais voulu me rappeler. Des souvenirs de l'être méprisable que j'avais été et que j'avais cherché a fuir.

- Jaeden, Quel que chose ne va pas ? Me demanda le chef, soudainement inquiet.

Mon visage était devenu tres pâle à l'entente de ce nom. Tous mes efforts venaient de disparaître en une vôlée, en une parole. Tous les efforts que j'avais fait, pour oublier cet homme qui n'avait pas quitté mon esprit pendant plusieurs années. Cet homme que j'avais manipulé par envie et par amusement. Cet homme qui était mon futur patient.

***

- Tu vas rester encore combien de temps devant ce dossier ?

La voix de mon petit ami me fit sursauter. Depuis que j'étais revenu de l'hopital, je fixais ce dossier sans jamais l'ouvrir. Assis dans ce canapé, je posais le pour et le contre. Soit je l'ouvrais et me replongeais irrémédiablement dans celui que j'étais autrefois, soit je le laissais fermé, et perdais le mérite et la gloire.

- Hey ! Tu vas encore rester combien de temps a faire semblant de m'écouter ! Fit mon petit ami, visiblement en colère.

Je levais alors des yeux exaspérés sur l'homme qui occupait ma vie depuis maintenant un an. Je l'aimais. Je dois dire que j'était même fou amoureux de lui. De ses yeux verts malicieux, de ses cheveux mis long blonds cendrés, de ses lèvres pulpeuses et de ce corps presque androgyne. Oui je l'aimais. Il avait réussis à me conquérir apres beaucoup d'efforts, me laissant succombé dans ce que je croyais impossible depuis qu'il m'avait quitté.

- Excuse-moi Hugo, mais j'ai du boulot. Lui répondis-je reposant mes yeux sur ce maudit dossier.

Je l'entendis alors soupirer fortement. Il était blessé, véxé, mais ce soir je n'avais pas envie de le réconforter. Je devais faire quelque chose de beaucoup plus important. Fuir mon passé, ou le prendre de plein fouet ? Je mourrais d'envie de l'ouvrir. Meurtre avec préméditation, comment en était-il arrivé là ?

D'un coup, je vis le dossier sortir de mon champs de vision, et une angoisse violente me prit. Paniqué, je posais les yeux sur Hugo, qui s'apprétait à ouvrir ce dossier. Une colère noire commença à se propager en moi, telle une tempête. Sans vraiment m'en rendre compte, je lui arrachais ce dossier jaune des mains, lui faisant perdre l'équilibre sous la surprise. Mais il tomba sur le fauteuil, me regardant, les yeux grands ouvert.

Je lui lança alors un regard agaçé limite méchant et serra contre moi le fameux dossier. Si quelqu'un devait l'ouvrir, c'était moi et personne d'autre.

- Combien de fois t'ais-je répété ce qu'étais le secret médical ! Dis-je d'une voix dure, le visage sans expressions.

Il ne me répondis pas, continuant à me fixer avec ses yeux étonnés. Il fallait que je sorte, je ne pouvais ouvrir la porte de mon passé si l'homme qui appartenait à mon présent et surement à mon avenir se trouvait en face de moi. Je me levai et me dirigeais vers l'entrée, enfilant ma veste et mes chaussures.

- Jaeden, où vas-tu ? Me demanda-t'il, le regard peiné.

- Faire un tour, je ne sais pas a quelle heure je rentrerais, ne m'attends pas. Répondis-je, fermant la porte sur moi.

J'étais peut-être dur, mais c'était ma manière de me protéger. L'entente de ce nom venait de me plongé dans un état de stress, de fragilité. Il fallait à tout pris que je sois seul, que je réfléchisse, mais une chose m'étais à présent certaine, je ne pouvais plus ne pas ouvrir ce dossier.

***

Je regardais l'horloge mural qui se trouvait en face de moi, et un soupire sortit de mes lèvres. 2 heures du matin et je n'avais toujours pas ouvert ce dossier. Pourtant j'avais décidé de le faire, tout simplement pour satisfaire une curiosité grandissante. Mais que se passerait-il si je l'ouvrais ? Meurtre avec préméditation. Jamais je n'avais connu une once de méchanceté en lui. Le portrait que m'avait fait mon chef ne lui ressemblait en rien.

Je me mis à détailler ce qui m'entourait, dans cet appartement qui appartenait à mon frère. Il travaillait de nuit, étant infirmier, et m'avait offert un double lors d'une éinième dispute avec Hugo. L'appartement n'était pas des plus stylé, mais lui convenait parfaitement. Les murs blanc laissait apperçevoir des posters de groupes de rock comme les red hot chili pepers ou les sex pistols et son meublier en bois clair, donnait à cet endroit un aspect de chambre d'étudiant. Mais mon frère était un éternel étudiant. Bien qu'il fut mon ainé, j'avais toujours été le plus mûr, enfin depuis quelques années.

Las, je passais une main sur mon visage et reposais mes yeux sur le dossier. Je savais ce que je risquais à l'ouvrir, mais je le regretterais si je ne le fesais pas. Quelque chose clochait. Oui, j'en étais certain.

Fébrilement, je posais mes mains sur ce dossier et ouvrit la couverture en carton, laissant apperçevoir une fiche médicale. Mes yeux ne pouvaient se détacher de ses mots grattés sur le papier, s'attachant à chaque faits, chaques paroles inscrites, chaques minutes de ce procès. Je lisais toute son histoire depuis que j'étais partis. Plus les mots défilaient plus je sentais ce sentiment de malaise tirailler peu à peu mon âme.

Je ne connaissais pas cet homme. Cet Ilian Crose m'était inconnu. Je ne pouvais croire en ces mots, pourtant...Pourtant c'était bien lui. C'était bien son nom, son prénom, sa photo. Comment avait-il pu en arriver là ? Meurtre avec préméditation...Ces trois mots ne cessaient de résonner dans ma tête. Je savais pas pourquoi mais je me sentais mal. Cela faisait quatre ans que je ne lavais pas vu pourtant le voir dans cet asile provoquait en moi un sentiment de colère. Comment avait-il pu en arriver là ? Lui si doux, comment était-il tombé dans une noirceur aussi profonde. Tout prouvait qu'il avait commis ce crime. Lui même le disait. Il avait avoué avoir tué son cousin. Il était même entré dans les détails. Pourquoi Ilian ?

Un mal de tête lancinant compressa mon crâne, me forçant à achever ma lecture à la moitié du dossier. J'en avais bien assez lu pour comprendre que lui aussi avait changé, et en bien pire. Je voulais le voir. Voir de mes propres yeux cet être qui semblait si méprisable sur le papier. Se souvenait-il encore de moi ?

Trop de questions se bousculaient dans ma tête. Trop de questions qui n'aurait surement pas de réponses, du moins pas tout de suite. Voulais-je l'aider ? La question ne se posait même pas, je sentais en moi une envie incroyable de pouvoir lui venir en aide, augmentée par une curiosité impressionnante. Mais étais-je prêts ? Depuis quatre ans je fuyais mon passé et revoir Ilian m'amènerait inévitablement devant lui. Je reverrais à coups sûr le garçon minable que j'étais, celui qui ne réussissait rien. La preuve, même lui m'avait quitté...

Un dernier soupire passa entre mes lèvres et je me levais, décidant tout de même de regagner mon chez moi. Rapidement, je remis ma veste et pris le dossier entre mes mains. L'air frais frappait mon visage et je ne souhaitais qu'une chose, retrouver mon confort. A cette heure-ci, Hugo devait surement dormir. En y repensant, j'avais agit comme un véritable con. Apres un quart d'heure de marche, je me retrouvais chez moi, appréciant la chaleur de mon cocon. J'enlevais ma veste et mes chaussures, posant le dossier sur le petit meuble à l'entrée. L'appartement était plongé dans la pénombre, mais le clair de lune me laissait deviner les quelques meubles qui se trouvait dans mon passage. J'atteignis notre chambre sans faire trop de bruit, et commença à me déshabiller. J'enfilais rapidement un bas de pyjama, et un sourire étira mes lèvres lorsque je vis le regard triste de mon compagnon. Sans un mot, j'entrais dans le lit et posa ma main sur sa joue, puis mes lèvres embrassèrent les siennes.

- Excuses moi...Murmurais-je frottant mon nez au sien.

Je sentis alors deux bras m'encercler, me forçant à me rapprocher encore un peu plus. Un petit sourire franchit ses lèvres, faisant battre mon cœur.

- Non c'est moi, c'est ton boulot, et je n'en ai pas à m'en mêler, me dit-il, passant sa main dans mes cheveux châtains.

Ne résistant plus, je l'embrasais une seconde fois, mais cette fois nos langues s'enroulèrent. Hugo était la douceur incarné, et c'est surement pour cela que je l'aimais autant. D'une certaine façon, il me rappelait Ilian. Ces yeux verts pétillants, cette douceur incarnée...Mais...A quoi pensais-je ? Brusquement, je mis fin à notre baiser et me secoua la tête, chassant toutes ses pensées. Je ne pouvais pas penser à lui dans les bras d'Hugo...

- Qu'est-ce qui se passe ? Me demanda Hugo, surpris.

- Rien...Répondis-je reprenant ses lèvres avec fougue.

Cela sembla le satisfaire car il ne me repoussa pas, au contraire, sa main glissa sous mon bas de pyjama, caressant mes fesses...Ce soir, je me ferais pardonner...

***

- Tu es sûr que c'est ce que tu veux ?

Je regardais mon mentor avec une lueur de résignation dans les yeux. En ouvrant ce dossier, j'avais déjà fais mon choix. Je pensais à ma carrière, mais aussi à lui. On dit souvent que la curiosité est un vilain défaut...Je dois dire que c'était mon essence actuelle. Il fallait que je le voie.

- Ce dossier m'intéresse. Répondis-je, hochant la tête.

Un petit sourire en coin étira sa bouche, visiblement ma réponse lui plaisait. Rapidement il se leva, prenant le dossier en main, et par un signe de la main, il m'indiqua de le suivre. Nous sortîmes de son bureau, parcourant d'interminables couloirs blanc. Parfois nous tombions sur des pensionnaires, venant saluer le directeur. Ils se mettaient à parler, comme si cet homme autoritaire était leur père, et le directeur les écoutaient, d'une oreille attentive. Plus je passais de temps avec lui, plus je le plaçais haut dans mon estime. Cet homme...Je voulais être exactement comme lui.

Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvions devant une porte beige avec dessus une petite enseigne « Salle d'entretien ». Le directeur m'arrêta, son visage, bien que confiant, reflétait une certaine inquiétude face à ma future entrevue.

- Ne te décourage pas Jaeden. Il ne te connaît pas, alors il ne va surement pas te parler, comme avec

les précédents. Il a toujours posé une seule et unique question : « Que voulez vous entendre ? ». Et s'il te la pose, ce sera surement la seule chose que tu obtiendras de lui, du moins pour le moment.

Un sourire serein étira mes lèvres. Peut-être était-t-il comme cela avec les autres, mais avec moi...Il me connaissait. Peut-être pourrais-je utiliser notre histoire pour réussir à avoir sa confiance ? Je vis le directeur me tendre le dossier puis ouvrir la porte. Je me sentis alors, pour la première fois depuis longtemps, nerveux. Le directeur entra, me laissant dans le couloir. Tout ce jouait à cet instant. Prenant une grande inspiration, j'entrais, apercevant immédiatement dans mon champ de vision, mon futur patient. Un violent frisson me pris lorsque je croisais son regard. Je pense que je ne fus pas le seul à être dérouté, car j'aperçus dans ces prunelles verte un légère surprise, bien vite dissimulé par un regard dur, et un visage sans expressions. Il avait changé...Vraiment changé. Ses cheveux bruns avaient poussés, lui arrivant aux épaules. Ses yeux vert n'étaient plus aussi rieurs, mais presque menaçants. Il avait maigri, peut-être un peu trop mais gardait toujours cet apparence androgyne qui lui ailait si bien. Ses fines mains étaient posées sur la table, avec, sous l'une d'entre elle, un petite balle. Il m'avait reconnus, j'en étais sûr, pourtant, alors que je me retrouvais complètement surpris, lui me regardait, dans les yeux. Son regard vide posé sur moi me laissait une désagréable impression, comme s'il essayait de lire en moi. Peut-être avais-je eu tord...Peut-être aurais-je dû attendre encore un peu.

Mais la voix du directeur me fit revenir sur terre...Il était trop tard maintenant.

- Ilian, voici, le docteur Jaeden Sadler, ton nouveau psychiatre. Dit-il, souriant à Ilian.

Mais celui-ci ne lui apporta aucun regard, se contentant de me fixer, encore et toujours. Plus les minutes passaient et plus je me sentais mal à l'aise, détaillé de la sorte.

- Je vais vous laissez seul à présent, faites connaissances.

Il me lança un regard compatissant puis sortit de la pièce, me laissant seul avec lui. J'avalais difficilement ma salive, sentant ce stress grandir de plus en plus en moi. Fébrilement, je posai le dossier sur le clavier de l'ordinateur qui était sur le bureau, et m'assis sur la chaise, évitant son regard. Pour aujourd'hui, je ne voulais pas parler du meurtre, ni de son cousin. Je relevais la tête, croisant une nouvelle fois son regard vide, et un sourire étira mes lèvres. Je masquais le désarroi intérieur qui s'animait en moi.

- Ca fait longtemps...Dis-je, dans un souffle.

Je sais...J'aurais pu trouver mieux...Portant mon cerveau refusait de marcher correctement. J'étais fasciné par ce visage qui n'affichait aucune expression.

Quatre années que je ne l'avais pas vu. Lui par contre, ne semblait pas touché. Son regard toujours posé sur moi me gênait fortement, mais le directeur m'avait prévenu.

- J'ai été engagé il y a peu...j'ai enfin réussis à devenir psychiatre, même si tu ne m'en croyais pas capable...Dis-je, lui lançant un sourire amusé.

Mais rien n'y fit aucun son ne sortait de sa bouche.

- Normalement je devrais me présenter, mais dans notre cas...Tu veux me poser une question ? Demandais-je vainement, essayant de capter une expression.

Encore une fois il ne me répondit pas, ne cessant de me fixer. Pour une première rencontre, je dois dire que celle-ci tournait plutôt mal. Mais à quoi m'attendais-je ? Le directeur m'avait prévenu, il n’allait pas me sauter dans les bras si tôt la porte ouverte. Je décidais d'entrer dans son jeu. Peut-être arriverais-je à quelque chose. Doucement, j'encrais mon regard dans le sien, essayant de le faire aussi pesant. Il n'avait pas perdue sa beauté. Cet air angélique qui m'avait attiré il ya quelques années. Quelques minutes passaient, quelques minutes pendant lesquelles nous n'avions cessé de nous jauger, pourtant, il semblait être le plus fort à ce jeu, car je rompis le contact n'en pouvant plus de cette sensation désagréable qui m'envahissait peu à peu.

Alors que je baissais mon regard pour prendre le dossier, je le vis bouger ses mains, et je stoppai net mon action. Ses yeux regardaient cette petite balle jaune, tandis que ses mains commençaient à la faire bouger. Je l'ennuyais. Un soupire sortit de mes lèvres. Pour aujourd'hui je n'obtiendrais rien de sa part, comme l'avais prévu le directeur. Pourtant je m'autorisais une dernière petite remarque, tout droit sortie de mon cœur.

- Cette coupe te va...Commençais-je voulant le complimenter, mais à mon plus grand étonnement, il me coupa la parole, me regardant dans les yeux.

- Que voulez-vous entendre ?

Surpris, je fronçais les sourcils. Alors c'était donc cette question qui déstabilisait tous les autres. Ils avaient raison. Moi même je ne savais que répondre. Son regard était toujours vide et semblait attendre quelque chose de ma part. Mais que pouvais-je lui demander ? Alors que j'allais ouvrir la bouche pour parler, j'entendis la porte s'ouvrir, et laisser entrer le directeur, toujours ce même sourire compatissant au visage.

- Alors cette première entrevue ? Nous demanda-t-il, me regardant.

J'entendis alors la chaise d'Ilian bouger, et je tournais la tête, le regardant se lever. Il portait l'uniforme blanc de l'hôpital, un pantalon blanc avec un tee shirt à manche longues de la même couleur. Sans un regard pour ma personne, il contourna la table et passa devant le directeur. Juste avant de sortir de la pièce, il se retourna, plantant son regard dans le plus profond de mes yeux. Je me sentis alors frissonner, comme lorsque j'étais entré dans la pièce. D'une voix froide, deux mots sortirent de sa bouche. Deux mots qui me firent bien comprendre que la gloire et le mérite n'était pas pour demain.

- On change.

°0° Héhé un nouveau petit chapitre, j'ai adoré écrire de cette façon ^^ et j'espère que ça vous as plus, la suite chez lybertys looool Bisouuuuus et la prochaine maj sera le chap 2 de Pourquoi c'est si dur et l'épilogue oui oui snif ! °0°

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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Lundi 2 juin 1 02 /06 /Juin 18:40

Chapitre 2

En ligne chez Lybertys ^^

Bisouuuuuus <3 et préparez les mouchoirs mdrrr

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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Vendredi 13 juin 5 13 /06 /Juin 23:27

°0° Coucou !!!

Alors voila une longue suite, mais interessante du début à la fin...En fin je pense lol. J'espère qu'elle vous plaira autant qu'à moi. Biensûr ce n'est pas un article sans faute, mais là je viens de relire et ais retiré les plus grosses, alors je m'excuse d'avance pour celles qui restent.

Je vous fait à tous et à toutes de groooos bisous ! °0°


« On change ». Ces deux mots résonnaient dans ma tête comme une sirène d'ambulance, m'écorchant à vif les oreilles. Je m'y étais mal pris. Non pire que ça. J'avais été lamentable. J'avais eu beau me répéter que j'étais prêt, j'aurais mieux fait d'attendre. Biensûr que non je ne l'étais pas. Une entrevue avec mon passé, me renvoyant l'être que j'avais été, l'être qu'il avait aimé. Tout en lui avait changé, même sa voix. Il n'y avait plus l'éclat rieur dans ses yeux, cet éclat que j'avais tant aimé, non, au contraire son regard était meurtrier.

 

Dépité par cet entretien, je le laissais s'en aller, n'ayant pas le coeur à le retenir. De toute façon, qu'aurais-je pû lui dire ? Son silence avait parlé pour lui. Même appartenir à son passé ne servait à rien. Je l'avais peut-être chamboulé au premier coup d'oeuil, mais par la suite, j'avais été réduit au même rang que les autres. Et cela me laissait un arrière goût d'amertume. Une question me vint alors à l'esprit : Voulait-il vraiment qu'on l'aide ?

 

Je tournais la tête vers le directeur et constatais son état d'étonnement. Mes sourcils se froncèrent. N'étais-ce pas lui qui m'avait certifié que tout se passerait mal ? Je ne cherchais pas vraiment à comprendre son état, voulant qu'une seule chose rentrer chez moi. Allais-je continuer par la suite ? Je n'en savaiis rien, tout ce que je sais c'est que je voulais partir loin d'ici. Loin de cette salle immonde. Mais alors que je marchais en direction de la porte, la voix grave du directeur m'interpella.

- Jaeden, tu auras un nouvel entretien demain à 14 heures. Me dit-il, sérieux.
- Pardon ? Il ne t'a pas dis qu'il voulait changer ? Demandais-je, n'en revenant pas
- Justement.

 

Sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit, le directeur sortit de la pièce, m'obligeant à continuer avec un patient qui ne voulait pas de moi. Un soupire d'exaspération franchit mes lèvres. La chance commençait-elle à tourner ? Si c'était le cas, je ferais mieux de tout laisser tomber pendant qu'il était encore temps pourtant...Pourtant mes yeux se posèrent sur ce dossier jaune. Ce dossier où le nom de mon patient était inscrit. J'étais curieux. Je voulais savoir. Pourquoi lui ? Son cousin qu'il aimait tant, qu'il adulait même. Pourquoi avait-il commençé cette liaison ? Mais surtout quand avait-elle commencé ?

 

Le vibreur de mon portable me coupa de toutes pensées, m'obligeant à sortir aussi vite que possible de l'hopital. Discretement je regardais l'écran, voyant que j'avais un message sur sur ma boite vocale. Je marchais rapidement dans les couloirs, laissant derrière moi mes interogations et mes doutes. J'allais quitter le travail alors toutes mes pensées profesionnelles n'avaient pas lieu d'être. Je pris l'ascenseur du personel et me retrouvais bien vite à l'acceuil de l'hopital. Je fis un petit sourire à la jolie réceptionniste rousse et sortit du batiment, rencontrant l'air frais de ce mois de février. Bientôt la neige allait tomber, recouvrant le paysage de son doux manteau. Bientôt aussi, ce serais l'anniversaire de nos un an ensemble. Et je sais qu'Hugo attendait qu'une seule chose, que je ne l'oublie pas. Un petit sourire étira mes lèvres lorsque je me mit à penser que dans quelques minutes j'allais le retrouver chez nous. Une petite soirée tranquille comme j'aimais les passer avec lui. Je pris mon portable en main et composa le numéro de ma boite vocale. Une voix féminie enregistrée me parvint à l'oreille, m'informant que mon amant m'avait laissé un message, il ya quelque minute. La voix se coupa, laissant place à celle magnifique d'Hugo.

- Jaeden, c'est moi, j'ai une réunion disciplinaire exeptionnelle ce soir, un ado qui a fait des coneries encore. Je risque de rentrer tard, je suis désolé mon amour. J'espere que ton premier entretien avec ton patient c'est bien passé. A ce soir. Je t'aime.

 

Déçu, je rangeais mon portable dans ma poche. Bien que le métier de professeur était un métier plutôt tranquil, mon amant se voyait toujours coller les réunions de dernière minutes, ce qui m'agassait profondement. Il était professeur d'Histoire géographie dans un lycée réputé de la ville. Un bon vieux lycée fait pour les gosses de riches, qui se croyaient tout permis. Ma soirée en amoureux tombait donc à l'eau. Apres cet entretien je n'avais vraiment pas envie d'être seul. Car l'être m'ammènerait obligatoirement à penser à Ilian. A son cas, à son histoire, et je n'en avais pas envie, du moins pour le moment. Je repris mon téléphone en main et appelais mon frêre. Le mardi était son jour de congé, alors ce soir j'allais un peu en profiter.

- Allo ?
- Kian ? C'est Jaeden. Dis-je marchant en direction de ma voiture
- Ah petit frère, qu'est-ce qui t'arrive ? Me demanda-t'il la voix ensommeillé
- Hugo n'est pas là ce soir, ça te dirais qu'on se fasse une soirée ? J'ai pas vraiment envie d'être seul...
- Pourquoi ?
- Des ennuis au boulot...Alors ?
- Ouais ok, tu as qu'à venir dès que tu veux.
- Je passe prendre une douche chez moi, et j'arrive, a plus.

 

Un sourire étira mes lèvres. Si je n'avais pas Hugo, j'allais tout de même passer une agréable soirée. Je rentrais dans ma voiture, mettant le chauffage à fond. La radio s'alluma, envahissant ma voiture de rock, mon style de musique préféré. L'esprit léger, je rentrais chez moi. Un quart d'heure plus tard, je posais ma veste sur le sofa du salon, allumant pas la même ocasion la télé, qui diffusait des cilps musicaux. Je posais ma sacoche sur le bureau un peu trop precipitement car elle se renversa, deversant le contenu sur la surface plate. Alors que je m'avançais pour tout ranger, je vis ce maudit dossier. Décidement, tout arrivait pour me le rappeller. Sans l'ouvrir je le pris en main, regardant la photo de mon patient. Qu'est-ce qu'il avait changé...Lui qui ne supportait pas les cheveux longs... Tellement pris dans mes pensées, je posai mes doigts sur la photo, retraçant la courbe de son visage ovale. Mes souvenirs remontèrent malgré moi, essayant de me rappeler son apparence lorsqu'il avait 19 ans. Mais j'avais créer un barrage entre moi et mes souvenirs, et il ne voulait pas céder, rendant floue son apparance. Je me souvins alors d'une boite. Une boîte qui malgré tout ce que je m'évertuais à dire, me rattachais au passé. Cette boite, je ne l'avais jamais montré à Hugo. Pourquoi ? Parce qu'il était jaloux, et m'aurais forçé à tout jetter. J'avais voulu le faire, mainte et mainte fois. Bruler le contenu, et tirer un trait dessus, mais jamais je n'y étais parvenu.

 

Je lâchais soudainement le dossier. Mon envie de revoir Ilian a 19 ans était vraiment importante. Rapidement je me retrouvais dans le placard de notre chambre, dégageant toutes les vielles boites de chaussures qui s'entassaient. C'est alors que je la vis, cachée tout au fond, pleine de poussière. C'était une boite rouge, en velours. Elle appartenait à ma grand mère, lorsqu'elle était plus jeune. Lentement, je la pris en mains et m'asseillais sur mon lit. Mes doigts appuyèrent sur le mini cadena et le couvercle s'ouvrit, laissant la petite fille en tutu dansé au rythme d'une musique classique qui n'était plus, certainement rouillée. Je soulevais le petit tissus rouge, endroit de ma cachette, pour y découvrir toute sorte de chose, notament ce que je recherchais. Mes doigts se posèrent sur la gourmette en argent, avec mon nom dessus, ainsi qu'à l'arrière un petit coeur avec dedans un i. Je la regardais attentivement, sentant mon coeur se serrer malgré moi. Mais ce n'est pas ce que je cherchais. Lestement, je la posais près de la boite et pris en main la photo, celle que je voulais. J'allais avoir 20 ans et je ressemblais à un ado de 16. Mes cheveux étaient coiffés en pagaille, rien à voir avec la coiffure d'adulte que j'abordais maintenant. Un petit sourire triste étirait mes lèvres lorsque mes yeux regardaient ce qui était notre couple. Ilian, ressemblait à un enfant, ayant grandit trop vite. Ses cheuveux courts bruns tombaient légèrement sur ses yeux accentuant son regard rieur. De légères rougeurs apparaissaient sur ses joues, comme bien souvent à l'époque, car il était d'une timidité maladive à l'époque, rien à voir avec maintenant. Nous étions assis sur un banc à nous embrassez alors que mon bras tendu prennait la photo. Il avait l'air heureux pourtant....Alors pourquoi...Pourquoi m'avait-il quitté trois jours apres ?

 

Voilà...Voila que je me remettais à penser à notre histoire. Mais je l'avais cherché. Rouvrir cette boite était finalement une mauvaise idée. Je recommençais à avoir mal au coeur, comme il y a quatres ans où il m'avait jetté ses mots à la figure. Pourquoi repensais-je à ça ? Rageusement, je jettais la photo et la gourmette dans la boite, la fermant d'un coup sec. Je rangeais la boite là ou je l'avais trouvé, replaçant les boites de chaussures à côté. D'un mouvement brusque, je refermais la porte du placard, comme pour fermer la porte de mes souvenirs. Mais c'était trop tard...J'avais mal.

 

La douleur vive qui m'avait transperçé pendant trois ans refesait peu à peu son appartion en moi. Je me maudisais d'avoir ouvert cette stupide boite juste par curiosité. J'avais l'impression que mon coeur se pressait contre la poitrinne, comme un appel à l'aide. Il voulait que je rouvre cette porte ? Pourquoi ? J'avais mis tellement de temps, tellement de larmes à la fermer. J'avais refais ma vie, c'était trop tard maintenant, je ne devais plus ressentir ce mal. Un soupire de résignation sortit de mes lèvres. Oui. Il était bien trop tard.

 

Rapidement je sortis de ma chambre, m'avançant vers la salle de bain. Elle n'était pas vraiment grande mais me suffisais à moi, aux grands dâmes d'Hugo, qui voulait changer d'appartement. Lestement, j'envoyais valser mes affaires, les laissant s'éparpiller sur le sol. J'enclenchais le robinet à chaude température, laissant la bué prendre d'assaut la paroi de la douche et le miroir. Le bien être ressentit sous la chaleur de l'eau. J'aurais pu, à cet instant dire que j'en était drogué. Jamais je ne me sentais aussi détendu...Aucune pensées, aucun mal être ne fit son apparition, me laissant savourer cet instant de pure bonheur.

 

Mais quelques minutes plus tard, je crus mourir de peur lorsque j'entendis quelqu'un frapper violement contre la porte de la salle de bain. Sentant mon coeur battre à un rythme démentiel, je sortis precipitement de la douche, entourant mes hanches d'une serviette. Le corps encore ruisselant, j'ouvris la porte d'un coup, pour croiser le regard énervé de mon frêre.

- Mais ça va pas de me faire une trouille pareil ?!? Me cria-t'il, visiblement en colère
- Hey ! C'est qui qui tambourine sur ma porte comme un malade ! Crachais-je, me remettant tant bien que mal de ma frayeur.
- Quand on me dis « j'arrive je passe prendre une douche » et qu'au bout de deux heures et demi on est toujours pas revenu ! Bordel Jaeden, jai cru que t'avais eu un accident !

 

Fronçant les sourcils, je regardais la petite horloge sur la comode blanche de la salle de bain qui affichait 20 heures 30. un sentiment de gène vis à vis de mon frêre me submergea, et je lui fis le plus beau de mes sourires d'excuses, comprenant sa colère.

- Désolé grand frère...Je...J'avais pas vu l'heure tourner...dis-je, l'air grave.
- Ouais...Deux heures et demi dans ta douche...J'en connais un qui va en prendre une froide ce soir ! Réploqua-t'il se retournant dans le salon.

 

Je n'eu pas le coeur de lui dire que ça ne faisait à peine 10 minutes que j'étais dedans...Je sentais déjà les questions arriver, et je n'avais pas vraiment le coeur à les éviter pour ce soir. Je sortis de la salle de bain et rentrais dans ma chambre, prenant des affaires de rechange.

 

Lorsque je revins dans le salon, je trouvais mon frêre assis sur le divan, une biere à la main, regardant un match de hockey. Décidement, il faisait comme chez lui. Je m'avançais dans la cuisine et pris une biere, puis m'affallais à ces côtés. Un silence pesant reignait. Je sentais que quelque chose n'allait pas chez lui...Pourtant au téléphone, tout allait bien...

- Qu'est-ce qui se passe ? Demandais-je perturbé
- C'est à toi que je devrais posé cette question Jaeden... Soupira-t'il, me regardant sérieusement.

 

Mes sourcils se fronçèrent. Le voir prendre ce petit air sérieux ne me plaisait guère. Rares étaient les fois où nous avions une vraie discussion « d'Homme à Homme ».

- Ecoutes, si c'est pour tout à l'heure, excuses...Commençais-je géné
- Non c'est pas ça, qu'est-ce qui ne vas pas ? Me coupa-t'il, posant sa biere sur la table
- Mais rien ! Je vais bien ! Me justifiais-je, tant bien que mal.
- Des ennuis au boulot ? Depuis quand tu en as toi des ennuis au boulot ? Fit-il, irrité.

 

Je savais que nos parcours professionnels étaient un sujet épineux. Lui qui avait finis par abandonner la medecine pour rester infirmier, ayant échoué mainte et mainte fois au concours, alors que moi je l'avais eu haut la main et du premier coup. Ajoutez à ça une préférence plus que démontrée par des parents pratiquements absents. J'étais habitué pourtant. Mais ce soir, je n'avais pas envie d'essayer de « limiter les dégats ».

- Y'a un début à tout. Répondis-je, boudant légèrement.

 

J'entendis mon frêre soupirer, puis se retourner un peu plus vers moi. Son air sérieux m'énervait. Depuis quand n'avait-il pas repris son statut de grand frêre ?

- Ok, excuses moi. Allez, racontes moi...Dit-il, me secouant légèrement.

 

J'avais envie de capituler...Et si...Et si je lui racontais, sans vraiment lui raconter ? Je n'y voyais plus claire dans cette situation, et mes souvenirs ressurgissant ne faisait rien pour atténuer le coup. Kain pourrait peut-être m'aider, sans comprendre...

- Tu as déjà revu quelque chose qui appartenait à ton passé et que tu ne voulais plus vraiment revoir ? Demandais-je, essayant d'être le plus éloigné du véritable sujet.
- Oui des tas de fois. Dit-il, fronçant légèrement les sourcils.
- Et qu'est-ce que tu ressents ? A chaque fois ?
- J'ai mal au coeur.

 

Un soupire passa le barrage de mes lèvres. Alors ma réaction était tout à fait normale. Ce mal-être persistant en moi était une réaction naturelle. Mais alors que je me régouissait, mon frêre glaça l'atmosphère.

- Depuis quand revois-tu Ilian ?

 

Immédiatement, mes yeux s'écarquillèrent, rencontrant le regard pénétrant de mon frère. J'avais été tellement loin du sujet...Pour moi...Alors comment avait-il sû ? Il sembla entendre ma question muette car il enchaina tout de suite.

- Un quelque chose qui appartenait à ton passé et que tu ne voulais plus revoir...
- Oui, mais je t'ais pas dis lui ! M'offusquais-je troublé
- Quelque chose. Ta vie d'avant. Ta vie d'avant. Ilian. C'est aussi simple que ça. Me dit-il, comme si cela était une évidence

 

Excusez moi l'expression...Mais je trouvais cela vraiment chiant. Le fait qu'il me connaisse aussi bien m'exaspérais. Décidement, moi qui voulais une soirée tranquille, c'était foutu.

- Et puis...Reprit-il, géné. Il y a un dossier sur le bureau avec son nom...

 

Non...Avais-je été aussi bête pour laisser le dossier poser comme ça à la vue de tous ? Brusquement, je me remis debout, rangeant ce foutu dossier dans ma sacoche. Je lançais un regard irrité à mon frêre, espérant qu'il ne l'ai pas ouvert.

- Pourquoi a-t'il un dossier avec son nom ? Me demanda Kain, mal à l'aise
- Secret professionnel tu connais ? Répliquais-je méchament.
- Professionnel ? Il...Il est dans ton centre ?
- Kain ! Je ne dois pas t'en parler !

 

J'étais hors de moi. J'avais honte de mon manque d'attention mais aussi de ma réaction avec mon frêre. Il avait vu le nom d'Ilian, alors que je ne voulais que personne ne soit au courant de cela. Je savais tres bien ce qui allait se passer, et je ne voulais pas entendre de sermon.

- Jaeden, je suis à des kilomètres de toute cette histoire. Tu me connais jamais je n'irais dire que tu m'as tout raconté. Enchaina mon frêre, soudainement énervé.
- Je n'en ai pas le droit, tu le sais. Dis-je, reprenant ma place près de lui, l'air las.
- C'est lui qui te met dans cet état ? Jaeden rappelle toi comment tu étais lorsqu'il t'as quitté, ne recommences pas les mêmes conneries. Quoi qu'il est fait sépares toi de ce dossier. Fit mon frère soucieux.
- Je ne peux pas...Soupirais-je, accusant les mots de mon frêre.
- Biensûr que si...
- Non ! Tu ne l'as pas vu. Je ne savais pas à quoi je m'attendais quand j'ai entendu son nom. Tu ne peux même pas immaginer l'ampleur des dégâts Kain. Je vais surement me prendre un mur, et crois moi j'en suis conscient, mais si cela peut lui retirer deux minutes cette haine qu'il a au fond de lui alors je continurais ! M'exclamais-je sentant mon sang ne faire qu'un tour.
- Tu ne vas tout de même pas me dire que c'est un meurtrier parano ou quelque chose du genre ! Ironisa Kain, heureux de sa plaisanterie.

 

Dégouté, je me levais. Mon frêre m'énervait, alors que je pensais qu'il me comprendrais... Decidement, aujourd'hui n'était pas ma journée... Le regard froid, je me dirigeais vers ma porte d'entrée, et l'ouvrais, lui lançant un regard glacial.

- Si tu es venu pour me dire tes conneries tu peux dégager tout de suite. C'est mon choix, ma cariere, ma vie ! Dis-je plus froid qu'un iceberg.
- Jaeden...Souffla-t'il, surpris.

 

Mais mon regard noir lui conseilla de ne pas l'ouvrir.

- Comme tu veux, murmura-t'il, se levant

 

Il rassembla ses affaires et partit, non sans me jetter un dernier coup d'oeuil désespéré. Mais j'étais furieux, et brusquement je lui claquais la porte au nez. J'étais las, et je ne pensais qu'à une chose, me retrouver dans les bras de mon amant. Mes yeux se posèrent sur l'horloge mural qui affichait 21 h 45. Un soupire d'exaspération sortit de mes lèvres, comme d'habitude, il rentrerait assez tard. Si je n'avais pas la chaleur de son corps, je me contenterais de celle de notre lit. Rapidement, répriment non sans mal un baillement, je me dirrigeais vers ma chambre, et me deshabillais. J'enfilais un bas de pijama vert kaki et me glissais dans notre lit, respirant l'odeur impréniée de mon amant. Un sourire aux lèvres, je m'endormis.

 

Deux heures plus tard, j'entendis la porte de l'entrée se refermer, émergeant difficilement. Je l'entendis pousser un juron lorsqu'il fit tomber la chaise du bureau, et je ne pus m'empécher de rire légèrement.

- Hugo ? L'appelais-je heureux.

 

Je l'entendis se dépécher d'arriver à l'embrasure de la porte. Il semblait exténué. Encore une fois je maudissais ce boulot qui lui bouffait tout son temps.

- Je vais prendre une douche mon amour. Me dit-il, me lançant le plus beau de ses sourires.
- ça c'est bien passé ? Demandais-je le voyant se précipiter vers la salle de bain
- interminable. Répliqua-t'il, fermant la porte de la salle.

 

Souriant, je m'allongeais sur le dos, regardant le plafond. Les minutes passèrent et je le vis sortirent de la pièce, le corps humide, enroulé dans une serviette bleue. Dans un sourire, il se jetta sur le lit, tombant à genoux et m'embrassa tendrement.

- Bonjour...Murmura-t'il son souffle caressant mes lèvres.
- Bonjour...Répondis-je grisé.

 

Sans un mot, je le pris dans mes bras, posant ma tête contre son torse. Ses doigts vienrent caresser mon épaule, m'apaisant. Il était enfin là.

- Journée éprouvante ? Demanda-t'il, son autre main, caressant mes cheveux.
- Plus que tu ne l'immagines. Je suis content que tu sois rentré. Soupirais-je, me sentant enfin rassurée.

 

Soudain, je le sentis se crisper, et me rallonger sur le dos. Sans que je puisse réfléchir, il me prit mes lèvres, nouant nos langues dans un baiser passionné. Ses mains vennaient caresser mes hanches, dans un mouvement tres significatifs. Finalement, il n'était pas si fatigué que çela.

- Je t'aime...Pardonnes moi. Murmura-t'il, contre mes lèvres.
- Hugo ? Dis-je étonné
- Je t'aime.

 

Je ne cherchais pas plus loin, aveuglé par le désir qu'il provoquait en moins. Je l'aimais à m'en crever le coeur. J'étais fou de sa bouche sur moi, descendant de plus en plus bas. Oui je l'aimais et cette nuit là, je lui fis l'amour autant que je pus, lui déclarant ces trois mots qui n'avait su dépasser le barrage de mes lèvres il y a quatres ans...

 

***

 

Le lendemain je me réveillais seul dans ce grand lit. Une odeur de café flottait dans l'air, m'indiquant qu'Hugo prennait son petit déjeuné. Me retournant dans le lit, mes yeux se posèrent sur le réveil qui affichait 8 heures. Un soupire sortit de ma bouche, je devais finir de lire le dossier d'Ilian si je voulais lui faire oublier le dernier lamentable. Rapidement, je me levais, enfilant mon bas de pijama tombé au sol. Je suivis l'odeur du café, retrouvant mon amant dans la cuisine, assis sur une chaise, près de la table, corrigeant des copies. Doucement, je m'approcha de lui, encerclant son cou de mes bras. Mes lèvres vinrent se poser sur sa joue.

- Bien dormis ? Dis-je, dans un petit sourir évocateur
- J'ai mal aux fesses...Souffla-t'il, faisant une légère grimace

 

Je ne pus m'enpécher de rire devant cette réplique digne d'un enfant, et pris avidement ses lèvres.

- C'est toi qui l'a cherché...Répliquais-je, amusé.

 

Il éclata de rire et je défis notre étreinte, le laissant retourner à sa paperasse. Je m'avançais vers la machine à café et m'en servis une tasse, prenant au passage un croissant tout frais qu'hugo avait l'habitude d'aller chercher tous les matins dans la boulangerie juste en bas. Je m'asseillais à ses côtés, prenant le journal.

 

Quelques minutes passèrent où aucun de nous ne parlèrent, laissant le bruit des pages se tournant comme musique. Puis, mes yeux se posèrent sur le calendrier, juste en face de moi, où une énorme croix rouge entourait le jour d'aujourd'hui. Une grimache tordit mes lèvres lorsque je me rapellais quel événement il y avait ce soir.

- On doit pas aller chez ta mère ce soir ? Demandais-je, prenant un air triste.
- Arretes de faire cette tête, elle va pas te manger...Répondit Hugo, plongé dans ses copies.
- Ça c'est toi qui le dis...Soupirais-je ennuyé.
- Ça fait deux semaines que c'est prévu, t'es chiant à tout le temps oublier
- Dit-il alors qu'il fait la même chose lorsqu'il s'agit de ma famille.

 

Je me levais precipitement, évitant le regard noir qu'il me jettait, et me dirigea vers la salle de bain, me douchant rapidement. Je revins dans la chambre en peignoir, choissisant dans mon armoir mes affaires. Un jean délavé, surmonté d'une chemise marron avec un polo de la même couleur conviendrais. Alors que je m'habillais, la porte s'ouvrit, dévoilant Hugo, tout sourire.

- J'y vais, tu passeras me prendre ce soir ou je prends ma voiture ? Me demanda-t'il, les bras chargés de copies.
- A quel heure on doit y être ? Soupirais-je, malgré moi
- 19 heures.
- Je passerais te prendre alors.

 

Il me fit un grand sourire puis sortit de la pièce. J'entendis quelques minutes plus tard la porte claquer, signe que mon amant venait de partir pour une nouvelle journée de boulot. Habillé, je me dirigeais vers le salon, passant mes yeux sur l'horloge murale. 9 heures 15. Je decidais alors d'aller étudier plus en profondeur le dossier d'Ilian dans le nouveau bureau que l'on venait de m'attribuer. J'enfilais mes converses noires, mon manteau gris et une grosse écharpe noire puis sortis, fermant à clé derrière moi.

 

20 minutes plus tard, je me retrouvais devant l'immense hopital, rentrant dans l'acceuil. Immédiatement, j'accrochais mon badge sur le côté droit de ma poitrinne, montrant aux gardes que je faisais partie de l'équipe. Je pris l'assenceur, et montais au 3eme étage, endroit où se trouvait mon bureau. Je bifurquais dans quelques couloirs avant de voir apparaître, devant moi, une porte, portant mon nom « Docteur J. Sadler ». Fier, j'entrais, me retrouvant dans un bureau, encore vide de vie, mais pas pour longtemps. Les murs étaits beige, s'accordant parfaitement avec les meubles en pin foncés. Mon bureau n'était pas vraiment grand, mais comme étant le premier, je ne pouvais décrocher ce petit sourire de mes lèvres. Tout en face de la porte d'entrée, une immense fenêtre, donnant sur le jardin et le lac de l'hopital. Un paysage magnifique, même en cette saison. Tout près, un grand bureau avec un chaises derière, et deux devant. Des étagères attandaient patiement que je leur donne des livres ou des dossiers quelconque. Rapidement, je posais ma sacoche sur le bureau et enlevais ma veste et mon écharpe. Je m'asseyais sur le fauteil, touchant fébrilement tout ce qui se trouvait dessus. Un téléphone noir, une sorte de tasse avec des crayons dedans et une plaque, couleur or, où mon nom y était inscrit dessus.

 

Apres un dernier petit sourire, je sortis de ma sacoche mon unique dossier et l'ouvrit, voulant travailler dessus. Je pris directement les pages parlant du procès, car c'est elle qui m'en apprenait le plus. Une grimace de dégout marquait mes lèvres alors que je lisais les paroles de mon ancien amant. Mais alors que j'allais arrêter de lire, et m'avançer plus dans le dossier, mes yeux se posèrent sur des mots...Des mots qui firent monter un sentiment violent de jalousie.

 

« - Monsieur Crose, Aviez-vous une relation fixe avec une autre personne avant votre cousin ?
- oui.
- Et quel était son nom je vous prie ?
- Vous n'avez pas besoin de le savoir, ce n'est pas lui que j'ai tué à ce que je sache.
- Non, biensûr...Etiez vous toujours ensemble lorsque votre cousin et vous aviez commencé votre relation ?
- Objection, votre honneur, cette question se porte sur des faits extérieurs à l'affaire en cour.
- Objection retenue, maître veuillez vous en tenir à l'affaire.
- Bien. Monsieur crose, Aviez-vous des sentiments pour votre cousin ?
- Non
- Alors pourquoi avez vous commencez une relation avec lui ?
- Il était bien meilleur que mon petit ami.
- Flirtiez vous déjà avec lui avant ?
- Non.
- Combien de temps a duré la rélation avec votre cousin ?
- Elle a commencé une semaine apres la rupture avec mon petit ami pour se terminer le jour où je lui ais enfoucé ce bout de verre dans le coeur. »

 

Sans vraiment que je comprenne, mes mains se crispèrent sur ce bout de papier et mes yeux se posèrent dans le vague. Alors j'étais médiocre comparé à lui...Un sentiment de haine et de colère bouillait dans mes veines. J'avais mal au coeur et cette douleur m'insupportait. Pourquoi n'arrivais-je donc pas à rester extérieur à cette affaire ? A chaque fois que je pensais à lui, que je lisais son dossier, que je le voyais, j'avais l'impression de tromper Hugo. Je voulais l'aider. Recevoir qu'un peu de résultat allègerait cette culpabilité qui me rongeait. Et pourtant, il fallait se rendre à l'évidence. Combien de psychiatre avait essayer avant moi...Combien ? Sa feuille était remplit de nom. Surement des personnes bien plus qualifiées que moi. Alors qu'hier je me sentais mal parce qu'il m'avait quitté, aujourd'hui je comprenais la raison de son rejet. Alors c'était ça. Son cousin était un meilleur coup que moi. Rageusement je jettais ce dossier jaune par terre et les feuilles blanches se mirent à voler dans la pièce. Etais-je vraiment celui qui pourrait l'aider ? Être avec lui, remuer sans cesse ses souvenirs douloureux, me faisait en quelque sorte plonger avec lui. Pourtant, je ne voyais d'autre solution. Une fois le dossier ouvert et entièrement lu, je ne pouvais l'oublier, oublier sa detresse sans avoir fait un geste pour l'aider, au risque de me casser le nez. J'étais peut-être vaniteux et ne supportais pas l'echec, je prennais le risque avec Ilian. Je ne savais pas pourquoi, mais il le fallait.

 

Tellement pris dans mes pensées, je ne vis pas arriver le directeur, qui regardait les feuilles sur le sol.

- Tu n'as pas l'air de bonne humeur Jaeden...Dit-il, un sourire en coin.
- Désolé, un petit pique de colère. Me justifiais-je, me levant rapidement.

 

Je le vis alors s'abaisser et ramasser les feuilles blanches. Une grimace tordit sa bouche lorsqu'il comprit de quoi il s'agissait.

- Jaeden, il faut que tu attendes un peu avant d'avoir des résultats. Me dit-il, tendant le paquet de feuilles.
- Je sais, ce n'est pas pour ça que j'ai balançer les feuilles. Mentis-je, évitant son regard.

 

Il ne répondit rien. Sans doute savait-il que je mentais et peut-être même savait-il qu'Ilian et moi nous nous connaissions. Mais s'il ne le disais pas, peut-être pensait-il la même chose que moi.

- Tu as mangé ? Demanda-t'il, regardant sa montre
- non, pas encore. Répondis-je en haussant les épaules
- Et bien tu vas devoir attendre la fin de ton entretien, il commence dans 10 minutes.

 

Surpris, je posais mes yeux sur ma montre que affichait 13 h50. Je n'avais pas vu le temps défiler, trop pris dans ma lecture du dossier et dans ma colère. Je la ressentais encore, et ce n'était vraiment pas bon pour cet entreten qui approchait. Je lançais un petit sourire au directeur puis sortit de la pièce, emportant avec moi le dossier d'Ilian. Je pris de nouveau l'ascensseur et monta au cinquième étage où se trouvait les salles d'entretien. J'entrais rapidement dans la mienne, m'asseillant sur la chaise, en face de l'ordinateur, un noeud à l'estomac.

 

Plus les minutes passaient et plus je ressentais ce stress en moi grandirent au maximun. J'étais un piêtre débutant en psychaiatrie finalement. Fébrilement je pris un stylo et m'amusais à le passer entre mes doigts. Je luttais avec cette colère toujours persistante, essayant de faire le vide en moi au maximum. J'entendis la porte s'ouvrir puis se refermer. Ilian venait d'entrer dans la pièce. Pourtant je ne me retournais pas. Lorsque je le vis arriver dans mon champs de vision, la colère qui s'agitait en moi augmenta d'un cran. Je mourrais d'envie de le traiter de tous les noms mais...J'étais son psychiatre en premier.

- Bonjour Ilian. Assieds toi, je t'en prie. Dis-je nerveusement, essayant de rester le plus calme possible.

 

 

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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Vendredi 13 juin 5 13 /06 /Juin 23:38
 °0° Attention, ceci est la deuxième partie du chapitre ^^ °0°

Biensûr, il ne me répondit pas, continuant son petit jeu de l'homme vide de toute expression. Il s'asseya, ne me regardant même pas. Visiblement il attendait que ce soit moi qui « mène la danse »

- J'espère que cet entretien se passera mieux que la derniere fois. Dis-je, souriant rapidement.


Je pris mon stylo en main et rassemblais mes feuilles blanches. Notre relation ne serait que professionnelle et elle commençait aujourd'hui, immédiatement. Il n'avait pas l'air d'être du même avis que moi car il s'enfonça dans la chaise, mettant ses bras croisé contre son torse, en signe de protection. Visiblement, une fois de plus, il ne me rendrait pas la tâche facile.

- Bien. Aujourd'hui nous allons commencer par le tout début. Dis-je, prenant le dossier jaune, et l'ouvrant à la première page.


Mes yeux passèrent rapidement dessus alors que je le connaissais surement par coeur. Je savais qu'il m'écoutait, et peut-être s'en foutait-il, mais au moins il m'écoutait.

- Alors, nous allons donc parler de ta présence ici. Cela te convient ? Demandais-je, essayant de le faire intervenir.


Biensûr, il ne me répondit rien. Mais ses yeux parlaient pour lui. Une légère curiosité les animait, comme s'il attendait impatiement la suite des evenements. Ce jeu m'énervait, mais j'essayais de ne rien laisser parraitre.

- Tu es donc ici pour le meutre de ton cousin, Ewen Abbay. C'est bien cela ? Arrêtes moi si tu veux parler, n'hésites pas. Dis-je, ressentant une poussé de colère à l'entente de ce nom qui me dégoutait maintenant.


Il ne répondit rien mais je pû voir son regard sciller légèrment à l'entente du prénom de son cousin. Mes sourcils se fronçèrent. Commençais-je à le toucher avec mes mots ?

- En tout cas, c'est ce qui est écrit ici, et tu n'as jamais démentit la version du procès, allant même jusqu'à l'affirmer. Il y a quelque chose qui cloche pourtant. Tu acceptes tout ce que l'on t'as dit, et tu continues à faire cela depuis le procès. Est-ce que aujourd'hui,tu pourrais me raconter ta version des faits ? Déclarais-je, lui faisant comprendre que je n'abandonerais pas tout de suite.


Mais alors que je commençais tout juste à me débarasser de cette colère et à retrouver mon assurance, il posa son regard sur moi. Ce même regard qu'il m'avait lançé lors de notre première entrevu. Un regard qui me fit frissonner tant il était vide de toute expression. Je me sentais mal à l'aise, il avait appris l'art de destabiliser les gens apres tout ce temps passé ici. Je sentis ma colère reprendre peu à peu place en moi. Il voulait jouer à ça, alors j'allais y participer.

- Ilian, je t’offre l’occasion de parler, de t’exprimer toi personnellement. Je suis là pour t’aider, et ce n’est pas en restant silencieux que ça va pouvoir marcher ! A quoi ça sert que des personnes viennent te voir dans l’optique de t’apporter quelque chose, et de les rejeter ainsi. Notre travail est de t’écouter, pas que tu nous écoutes parler. Dis-je, essayant de soutenir son regard.


Oui. Je perdais patience. Le bout de procès que j'avais lu et sa manière de me faire comprendre qu'il n'en avait rien à faire de me voir ici m'énervait au plus au point. Peut-être cette réaction n'était pas professionnelle mais à ce stade là, je n'en n'avais plus rien à faire, exaspéré par son visage vide.

- Alors j'attends, sinon je vais le faire à ta place, je te préviens. Le menaçais-je


Encore une fois, il ne répondis pas, me regardant le plus froidement possible. Tres bien. La première idée qui me vint en tête fut le mensonge. Je me rappellais les crises qu'il me faisait lorsqu'il m'arrivait de lui mentir sur quelque chose. Peut-être étais-ce çela...

- Bon et bien je me lance...Je me rappelle comment tu n'aimais pas qu'on te mente. Tu avais une parfaite aversion pour le mensonge. C'est ce qu'il t'as fait, n'est-ce pas ? Il t'a mentit, et tu n'as pas pu le supporter ?


Il ne fut pas troublé, rien, gardant un parfait contrôle de soi, alors que moi, je bouillais de l'intérieur. Je pris son silence pour un non, continuant sur ma lançée, même si je me sentais de plus en plus mal à l'aise.

- Ou alors, tu as eu tout bonnenement assez de lui, et tu l'as tué sous un coup de folie apres une dispute.


Cette hypothèse était peut-être pathétique mais pas moins invraisemblable. Il garda cet air, me scrutant sans me lacher des yeux. Je perdais pieds, laissant la colère prendre le contrôle de ma parole.

- Tu étais bourré ? Tu avais consommé des produits illicites ?


Aucun son ne sortis de sa bouche, et cette dernière constatation acheva de me faire tomber. La dernière limite brula par le feu de ma colère qui maintenant prenait le contrôle total de mon corps, et de ma raison.

- Ilian, tu pourrais me répondre quand même ! M'écriais-je, serrant les poings.


A cet instant, plus aucune pensées n'étaient retenues, et je sortis la plus déroutante et innimaginable qui me passa par la tête.

- Alors tu vas me dire que ton cousin, que j'appreciais énormement, t'as violé et que tu t'es vengé ? Sors moi n'importe quoi, mais dis moi quelque chose.


Alors que j'allais enchainer, je vis son visage se décomposer, et ses yeux s'agrandirent sous la surprise. Je me calma aussitôt pensant que quelque chose n'allait pas. S'en doute y étais-je aller trop fort et cette hypothèse l'avait blessé. Mais alors que j'allais m'excuser, je le vis reprendre son air impassible, son visage sans expression, et ses yeux d'un froid glacial. J'abandonnais. Comment pouvais-je l'aider s'il ne le voulais pas lui même ? Dégouté, je laissais échapper mes pensées, sans m'en rendre compte.

- Je trouve quand même bizarre que tu ais commençé à coucher avec ton cousin juste apres notre rupture...


Mais pour la deuxième fois depuis notre entretien, je vis son visage changer d'expression, tremblant sous la colère. Le regard noir, il était terrifiant.

- Qu'est-ce que ça peux te foutre ?!? Cria-t'il, hors de lui.


Avant que je n'ais pu le retenir, il sortit de la pièce claquant la porte au passage. J'y avais été trop fort. Un sentiment de culpabilité m'envahit et je voulus le ratrapper, mais alors que j'ouvrais la porte le regard surpris du directeur regardant dans la direction d'où était partit Ilian, m'arrêta.

- Je ne comprends pas ses réactions...Comment tu fais ? Demanda-t'il, sérieux.
- Je...Je ne sais pas...Souflais-je troublé.


Il ne me répondit rien, le visage impassible, puis me tendit une feuille. Surpris, je la pris en main.

- L'emploi du temps d'Ilian. Avec les heures de vos entretiens. Tu devrais rentrer chez toi, tu es pâle...Lança-t'il partant.


Mes yeux se posèrent sur ce bout de papier, plus précisement sur la date de demain.

- Attends ! M'écriais-je, le faisant stopper. J'aimerais assisté à la visite de sa mère.
- Tu n'en as pas le droit. Dit-il, sur un ton professionnel
- Mais...
- Jaeden, tu ne peux pas y assister...


Je soufflais légèrement déçu de ne pouvoir y assister. Je voulais savoir s'il parlerait à sa mère. Je voulais la revoir. Et je voulais savoir sa réction. Mais alors que je me retournais, dans l'intention de regagner mon bureau, j'entendis la voix du directeur, rententire une nouvelle fois.

- Mais tu peux aller faire un tour à cette heure là, afin de surveiller s'il n'y a aucun dérapement.


Je le vis me lancer un petit sourire en coin et se retourner, surement pour retourner dans son bureau. Moi, je me sentais vibrer. Decidement, j'admirais cette personne. Demain, j'allais détourner certaine règles pour me mettre en avantage. La discution entre Ilian et sa mère pourrait peut-être m'apporter quelque chose. Rien qu' un tout petit quelque chose. Inconsiement, je suppliais le destin qu'il soit en ma faveur, comme il l'avait si souvent été depuis quatre ans.


Lentement, je me dirigeais vers le réfectoire, afin de prendre un petit quelque chose car je sentais mon estomac crier famine. Je descendis au deuxième étage et rentra directement dans les cuisines. A cette heure-ci, plus personne ne servait. Je m'approchais du frigidaire et y sortit de quoi me faire un sandwitch. Quelques minutes plus tard, je me trouvais sur mon bureau, mordant à pleine dents dans cet américain fait maison. Mes bien vite, trop à mon goût, mes pensées se dirigèrent une nouvelle fois sur Ilian.


J'avais merdé. Et en beauté même. Je ressentais toujours cette colère en moi, mais beaucoup moins vive. Pendant trois ans je n'avais cesser de me tourturer les méninges, cherchant chez moi quelque chose qui clochait. J'avais finis par croire que tout était de ma faute, m'enfonçant un peu plus dans ma dépression. Mais la vérité éclatait aujourd'hui, il avait craqué. D'un côté, je le remerciais de m'avoir quitté avant, car j'aurais eu le coeur deux fois plus brisé.


Une fois le sandwitch terminé, je me mit à finir la lecture de ce dossier. Bien enfoncé dans le fauteil en cuir marron, les pieds sur le bureau, je lisais chaque mots de ce procès, qui au fil du temps, m'arrachait des frissons d'horreur. L'être représenté sur le papier était un horrible meurtrier et cette vision me glaçais le sang. Mais je continuais, lisant chaques mots, chaques remarques. Je passais aux avis laissés par ses anciens psychiatres, tous disant plus ou moins que le cas d'Ilian, était en quelque sorte desespéré, inchangeable.


Je ne vis pas vraiment l'heure tourner, lisant, annalysant chaque détail qui pourrait peut-être m'aider. Mais rien de ce qui était écris ne pouvait m'aider, car tous ne trouvait aucune issus. La palissade à franchir était énorme et personne n'était encore arriver au sommet. Un soupire passa le barrage de mes lèvres et doucement, je posais mes pieds au sol, et le dossier sur la table. Ma tête contre le dossier, je laissais mon regard parcourir ce paysage froid entouré du manteau noir de la nuit. La lune se reflettait dans le lac, rendant cet endroit magnifique de nuit...La lune ?


Soudainement je me relevais, regardant ma montre. Un juron franchit mes lèvres lorsque je m'apperçus qu'il était 22 heures passé. A trop penser à Ilian j'en avais totalement oublié Hugo. Affolé, je remis rapidement ma veste sur mon dos, rangeant en même temps tout le dossier dans ma saccoche. J'éteignis toutes les lumieres et ferma la porte à clé. Fonçant vers l'ascenseur, je pris mon téléphone en main, composant un numéo que je connaissais par coeur. Mais personne ne décrocha. Deux hypothèses possible. Ou bien Hugo était rentré et m'attendait patiement pour une engeulade spectaculaire, ou il était chez sa mère, et bouillonnait de l'intérieur, acquissant aux dires de sa mère, déversant son venin derrière mon dos. Alors que je sortais de l'ascenseur, je reésseyais une nouvelle fois, mais encore cette tonalité incessante. Ce fut au bout de la troisième fois qu'Hugo décrocha.

- Vas te faire foutre ! Cracha-t-il, me raccrochant au nez.


Dépité, je me dirrigeais vers ma voiture et rentrais dedans. Assis sur le côté conducteur et laissais mes mains crispées au volant.

- Et merde ! Soupirais-je, alors que je démarrais, avec une mauvaise volonté.


Plus les kilomètres me séparant de notre appartement diminuaient, plus je redoutais la confrontation. Il était en colère, et lorsqu'il l'était, çe n'était vraiment pas bon. Désespéré, je sortis de la voiture et monta les marches qui me conduisait à mon appartement. Je deverouillais l'appartement rentrant dans celui-ci plongé dans le noir. Visiblement, il avait opté pour la deuxième hypothèse. Alors il allait rentrer plus énervé que d'habitude. Soupirant, j'enleva ma veste et mes chaussures, partit dans la chambre prendre un pijama, que j'enfilais à la va vite. Puis, je m'asseillais dans le canapé, prêt à attendre le retour de mon amant.


Celui-ci ne tarda pas, se faisant entendre même par les voisins, tellement la porte avait claquée fortement. Sans un regard pour moi, il partit mettre le restant du gateau habitel de sa mère dans le frigidaire. Je choisis cette ocasion, non sans appréhension, pour aller l'affronter.

- Excuses moi hugo...Fis-je essayant de faire mes yeux de chien battus
- J'ai pas envie de te parler. Cracha-t'il, fermant violement la porte du frigo.


Il voulu me contourner, mais bien vite je lui pris un bras, le forçant gentillement à rester à mon niveau.

- Je suis désolé, j'ai pas vu l'heure tourner...Me justifiais-je tant bien que mal


Mais il se défit bien vite de mon emprise, me regardant aussi froidement que le faisait Ilian.

- Trois heures de retard ! Une demi heure je veux bien, une heure ça passe ! Mais Trois heures ! T'es qu'un connard Jaeden ! T'es un beau salaud. Quand il s'agit de ton petit monde tout est parfait, et il faut se conformer a TES règles, mais lorsqu'il s'agit de moi, de MA famille, t'es même pas foutu de foutre ton égoisme de côté ! Lança-t'il serrant les poings.


Sous le choc, je ne fis rien pour l'arreter, entendant la porte de notre chambre claquer violement. Alors c'est ça qu'il pensait de moi...ok. Sans un mot, me moquant de mon apparence et de mes vêtements, j'enfilais ma veste, et pris ma sacoche, puis je sortis, non sans claquer la porte à mon tour. J'avais peut-être merdé avec lui aussi, mais ses paroles m'avaient vraiment blessé, surtout apres tout ce qu'il representait pour moi. J'entrais dans ma voiture et me dirrigeais vers la seule personne en qui j'avais confiance en dehors d'Hugo, même si je ne l'avais plus reparlé depuis notre dernière altercation.


10 minutes plus tard, je me retrouvais devant la porte de Kain, frappant timidement. Il m'ouvrit, visiblement surpris d'avoir de la visite à cette heure-ci. Ses cheveux chatains était en bataille, et il portait toujours son uniforme d'infirmier. Ses yeux verts était cernés...Visiblement je venais de le réveiller.

- Jaeden ? Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda-t'il, essayant de rabattre ses cheveux.
- Je me suis engeulé avec Hugo...Tu m'acceuilles chez toi ? Fis-je, géné.


Il acquiessa et me laissa entrer. Sans un mot j'enlevais ma veste et mes chaussures puis m'affala dans le canapé, plongeant ma tête dans un coussin.

- C'est à cause d'Ilian ? Demanda-t'il ,l'air de rien.
- Fous moi la paix avec lui...Soupirais-je las.


Je l'entendis emettre un petit rire, puis reprendre son sérieux. Le canapé s'affaissa et je sentis sa main se poser sur mon épaule.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Dit-il, sérieux.
- J'ai oublié un diner chez sa mère. Répondis-je, la voix étoufée par le coussin.
- Ah...à cause d'Ilian ?
- T'es chiant Kain ! J'étais perdu dans un dossoier...
- Et le seul dossier que tu as es celui d'Ilian, quand je te disais que le revoir t'apporterais des ennuis.
- T'es pas ma mère.
- Oui c'est vrai, tiens et si je la mettais au courant ?


Brusquement, je me retournais, le surprenant. Mon regard noir se posa dans le sien, lui faisant bien comprendre qu'il en était hors de question.

- Ok...Je dirais rien, mais fais pas de conneries...Dit-il, battant en retraite.


Rapidement, je me ralongais dans ce canapé, réprimant un baillement.

- Et pourquoi c'est l'autre qui est dans ton appart ? Repris-t'il, faisant une légère grimace.
- C'est Hugo et il est dans notre appart. C'est moi qui est fait le con non ?
- Ouais, si tu le dis...
- Arrete, il t'as rien fait...Dis-je, crevé.


J'étais las de cette rancoeur qu'avait mon frère pour Hugo. Ces deux là ne se supportaient pas, impossible de les mettre dans la même pièce sans qu'ils ne se bouffent le nez. Et je n'avais jamais compris pourquoi. Mais Hugo me disait que c'était physique...


Sans un mot, il se leva et éteignit la lumière. Je l'entendis se deshabiller et rentrer dans son lit. Je l'entendis me dire bonne nuit, mais je ne lui répondis pas, le sommeil me prenant par surprise.


***


Le lendemain, je me réveillais brusquement, sursautant lorsqu'une casserole tomba sur le sol. Un juron fut poussé, et je me redressais regardant mon frère, un oeil fermé à cause de la lumière.

- Mais qu'est-ce que tu fous ! M'écriais-je, passant une main sur mon visage.
- Je range un peu, ce soir Savanah vient dormir ici, et je finis mon service juste avant qu'elle arrive. Se justifia-t'il en haussant les épaules.
- Ça à l'air sérieux entre vous, combien de temps, trois mois ?
- Ouais c'est ça, trois mois, je suis bien avec elle.


Je lui fis un sourire puis me recoucha, mais bien vite le bruit assourdissant d'un aspirateur mis en marche, acheva de me décider, et je me levais, me dirrigeant vers la salle de bain. Je pris un douche rapide, sortant de la salle de bain en serviette.

- Kain ! Criais-je, afin de me faire entendre par mon frère.
- Quoi ? Répondit-il, dérangé.
- Je peux t'emprunter des fringues ?
- Oui oui, sers toi.


Il remis l'aspirateur en route puis je m'approchais de sa comode et y sortit un jean kaki avec une chemise noire. Je les enfila rapidement, voyant l'heure. Dans moins d'une heure, la mère d'Ilian se rendrait à l'hopital pour parler à son fils, et je ne voulais surtout pas manquer ça.


Je partis quelque minutes plus tard, faisant un bref salut à mon frère, trop absorbé dans son ménage. Vingt minutes plus tard, je me trouvais devant l'hopital, faisant l'habituel trajet jusqu'à mon bureau. J'y laissa rapidement mes affaires et m'asseya sur mon fauteuil. Sans réfléchir je pris le combiné, mais alors que j'allais composer son numéro, je m'avisais. Un petit sourire étira mes lèvres. J'allais lui faire une surprise et aller le chercher voir à son boulot, et s'il me pardonne, aller déjeuner avec lui. Même si ces mots me faisaient toujours mal, la nuit m'avait calmé et je les avait mérité...


Mes yeux se posèrent sur ma montre et je me levais, il était temps. Je pris l'ascenseur et monta à l'étage des salle d'entretiens. Je pris la direction des salles de visites. Silencieusement j'entrais, regardant autour de moi. La salle était assez grande. Les murs peints en orange essayait de donner un peu de vie à l'endroit. Des tables rondes en plastiques blanches étaient disposé sur une ligne réctiligne ou une vitre en verre s'éparait le coin visiteur de patient. Je vis Ilian assis devant sa mère. Celle-ci je ne l'a vis pas, étant de dos à moi. Je me rapprochais doucement, veillant à ne pas me faire remarquer de mon patient. J'entendis alors la voix de sa mère. Celle que je connaissais douce et tendre était aujourd'hui l'oposé parfait.

- Avec le regard de tous les voisins sur nous depuis le procès, le voisinage est devenu de plus en plus hostile. Enfin mets-toi à ma place, moi, la mère d'un meurtrier.Nous avons était dans l’obligation de déménager, ton père, ta sœur et moi, afin de retrouver un peu la paix. Ce qui fait que je vais pouvoir venir moins souvent au vu de la distance. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même à ne faire strictement aucun effort. Franchement qu’est ce que tu es venu foutre ici ? Finalement, la prison t’aurais peut être fait beaucoup plus d’effet. Tu n’en serais certainement pas là. Au revoir Ilian, à dans quelques mois, j’aurais peu de temps pour toi avec le déménagement. Réfléchi à ta manière de faire, et au désordre que tu as causé dans notre famille. Tout cela tu le mérites finalement.


Ces mots me glaçèrent le sang, et je ressentis toute la fureur qu'Ilian essayait de cacher en lui. Si cela avait été moi, je lui aurais sauté à la gorge, lui faisant ravaler cette langue de vipère. Comment pouvait-elle dire des choses aussi horribles à son unique fils ? Le voir aussi renfermé ne m'étonnait plus du tout, et un sentiment de tristesse m'envahit. Je vis alors la mère d'Ilian se lever d'un coup, mais je n'eu le temps de me cacher, que le regard froid d'Ilian se posa sur moi. Je le soutins malgré moi, voulant me montrer réconfortant, lui donner un peu de mon aide.


Je le vis alors se lever, mais un peu trop précipitement car la chaise tomba au sol. Ses poings sérrés me montraient que je n'étais pas le bienvenu ici. Il marcha d'un pas rapide vers la sortit, achevant de me faire comprendre qu'il me détestait plus que tout. Dans un soupire, je sortis moi aussi de la pièce. Je ne voulais pas croiser sa mère, et j'avais besoin d'être seul.


Je marchais dans les couloirs dans le seul but de mettre en ordre mes pensées. Trop de choses avaient changés depuis mon départ, trop de choses et cela me faisait tourner la tête. Alors que pour moi tout allait bien, pour lui, tout allait mal. Cette histoire était un cercle vicieux, dont je ne trouvais pas la sortie. J'étais engrenné dans son système, attendant un signe, n'importe quel signe. Je ne sais pas combien de temps je restais là à tourner en rond dans ses couloirs, mais l'agitation qui y reignait me fit arreter toutes ces pensées noires.


Beaucoup d'infirmières, de medecins courraient dans tous les sens comme si un incendie faisait ravage. Prenant peur, j'attrappais le bras d'une infirmière. Celle-ci me regarda d'abord furieusement, puis en voyant mon air d'inconpréhension, elle se radoucit.

- Un patient a fait une tentative de suicide. Déclara-t'elle sérieuse.
- Quel patient ? Demandais-je fronçant les sourcils
- Celui qui a tué son cousin.


Ces six mots me firent lacher prise, et l'infirmière se retourna pour s'engoufrer dans le vaste ascenseur. Un sentiment de culpabilité énorme m'aseilla et je dus me tenir a la rambarde près de moi pour ne pas que mes jambes me lâche. Son état de fureur était tel qu'il m'avait donné la frousse lorsqu'il était partit. Est-ce à cause de moi ? Je ne vois pas d'autre cause. Lui aussi luttait avec ses souvenirs du passé, je n'étais pas le seul à trouver ça dure, mais je ne l'avais pas remarqué, trop plongé dans mes sentiments à moi. Hugo avait raison, je n'étais qu'un sale égoiste.


Mes pas me reconduirent directement à mon bureau. En plus dêtre égoiste, j'étais lâche. Je ne voulais pas aller le voir, en tout cas pas maintenant. Je voulais un peu de calme, même cinq minutes me sufirait, mais je n'eu même pas ce petit délai, que la porte s'ouvrit violement, me faisant sursauter. Je vis le directeur,les traits tirés, et le visage apparament furieux.

- Lorsque je te dis qu'il faut découvrir ce qu'il cache, je ne te demande pas de le pousser au suicide ! Dit-il, calmement, mes ses yeux trahissaient sa colère.


Sans un mot, je m'asseillais dans mon fauteuil et prit ma tête entre mes mains. Toute cette histoire me donnait mal au coeur, et mal au crane. Ilian avait faillit perdre la vie, et je ressentais toute mon âme entière hurler de tristesse.

- Tu as surement trop forçé sur les mots Jaeden. Je sais bien que c'est un cas difficile mais ne perd pas patience.


Je sentis sa main réconfortante sur mon épaule, et un soulagement réconforta mon âme. Mais je savais qu'il fallait que je le vois, que je lui parle, que je m'excuse.

- Dans quelle salle est-il ? Demandais-je la tête toujours entre mes mains.
- Dans la deuxième salle de l'infimerie. Nous avons stabilisé son état. Dit-il, se dirigeant vers la porte.
- Il dors ?
- Oui, mais tu devrais aller le veiller.


Il sortit de la pièce, me laissant seul à mes réflexions. Il avait raison, et le moment était venu. Je devais me montrer à lui, en étant moi-même et non son psychiatre. Doucement, je me levais et ouvrit un tiroire d'une petite comode. Kain me l'avait donné « au cas où un patient sauvage ne veuille ma peau ». Je pris le peau et l'ouvrit. Une crème verte, assez visqueuse était à l'intérieur. Cette crème accelerait le processus de cicatrisation, et atténuait la douleur. Peut-être l'aidrais-je, physiquement.


Je sortis à mon tour de la salle. 10 minutes plus tard, je me retrouvais devant cette salle, où je pouvais voir mon patient completement endormis, à travers les stores. D'un côté, çela me soulageait, je ne sais pas comment il aurait réagit en me voyant débarquer, la peur au ventre. Fébrilement, j'abaissais la poigné, et m'engouffrais dans l'atmosphère pesante de la salle. Son bras bandé gisait près de lui. Je ressentais un pincement au coeur, lorsque mes yeux rencontrèrent son doux visage. Là, il ressemblait à celui que j'avais aimé, et cette constatation me troublait. Sans le lacher des yeux, je m'asseilla dans un fauteil, et attendit, patiement.


Ce n'est qu'une heure plus tard qu'il se réveilla, secouant légèrement sa tête. Un grimace de douleur étira ses lèvres lorsqu'il remua son poignet, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Doucement, il s'asseilla sur le lit, et son regard froid se posa sur moi. Je pu voir quelques minutes une lueur d'étonement briller dans ses yeux, mais comme d'habitude, elle était remplacé par un regard froid, presque tueur. N'en tenant pas compte, je me levais, et m'asseillais sur un côté de son lit, posant mon regard dans le vague, droit devant moi. Je ne savais pas vraiment quoi lui dire, n'y même s'il allait m'écouter. Mais pour une fois, je laissais mon coeur parler, alégant le poids qui pesait sur mon âme.

- Excuses moi Ilian. Je suis un piètre psychiatre. Trop aveuglé par mon envie de savoir ce qu'il t'étais arrivé, je n'ais même pas remarqué que tu allais mal. Dis-je, faiblement.


Il ne répondit rien, continuant de me regarder, stoïquement. Doucement, je tournais ma tête vers lui, croisant son regard. Sans un mot, j'abaissa mes yeux sur son bras mutilé, et le pris en main, mais il me fut bien vite enlever pour etre rabattu contre sa poitrine. Il ne voulait pas ma le montrer, sans doute avait-il honte. Un sourire intérieur étirait mes lèvres, j'arrivais au moins a perçé un autre sentiment que la rage chez lui.

- Et après tu veux me dire que tu ne ressens plus rien...Dis-je, légèrement moqueur.


Je jouais avec le feu, mais si c'était le seul moyen pour acquérir sa confiance, alors je le ferais tout le temps. Alors que je me levais, je le vis tendre immédiatement son bras vers moi, sans doute par pure provocation. Son regard froid, me montrait, en apparance, qu'il se fichait totalement de ça, mais sa réaction précédente entrait en contradiction. Sans un mot, je me rasseillais, et posais son bras sur mes genoux, dans une douceur infini. Je me m'y à défaire le pansement, sentant le regard d'ilian posé sur moi. Lorsque le dernier fut défait, il vira immédiatement la tête à gauche, ne pouvant supporter que je vois cette plaie. C'était une réaction prévisible. Délicatement, je sortis de ma poche le pot de crème, et l'ouvrit. La plaie était profonde et énorme. Un élan de dégout me submergea, mais je ne laissais rien parraitre. Sans faire de mouvements brusques, je pris un peu de crème et l'appliqua sur la plaie, aussi doucement que possible. Je le sentis frémir, mais encore un fois n'en tenais pas compte. Alors que je continuais à masser son bras, voulant impregnier la crème dans la peau, je tournais légèrement ma tête vers lui et vis qu'il avait fermé les yeux. Un sourire en coin étira mes lèvres, et je recommençais à le masser.


Plus le temps passait, plus je le sentais lacher des barrières. J'avais mal au coeur,et c'était une torture sans pareille que de rester là à regarder cette plaie béante. J'entendis alors sa voix. Elle était faible et pleine de tristesse.

- Sors...S'il te plait...


Je le regardais alors timidement, et comprit qu'il voulait être seul. Sa demande n'avait pas été agressive, bien au contraire. J'avais réussis à le toucher.

- Je reviendrais ce soir, t'apporter ton diner. Dis-je, refaisant le pansement.


Il ne me répondit rien, et doucement je reposais son bras sur le lit, me levant en même temps. Je marchais vers la porte puis lançais un dernier coup d'oeuil, pour le voir tenir son bras replié contre sa poitrine. Je sortis de la pièce et ferma la porte, mais restais devant. Je vis alors quelque chose qui me surpris grandement. Ilian baissa la tête et lâcha un sanglot, laissant couler ses larmes. Il tenait son bras avec son autre main, la pressant contre sa poitrine. Je sentis alors mon coeur se serrer violement alors qu'un petit sourire triste étirait mes lèvres. Finalement, j'allais peut-être parvenir à cette renommé plus vite que je ne l'avais prévu...

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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Dimanche 22 juin 7 22 /06 /Juin 21:00

Niahhhh le chapitre 4 est en ligne ches Lybertys, vous allez voir EXTRA !!

Je vous promets la suite apres celle de Beautée inaccessible et Peur de toi (Oui depuis le temps !)

Partie 1 :
http://yaoi-story.over-blog.com/article-20665213.html

Partie 2 : http://yaoi-story.over-blog.com/article-20665489.html

Partie 3 :http://yaoi-story.over-blog.com/article-20665560.html

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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Mercredi 30 juillet 3 30 /07 /Juil 17:19
Avec beaucoup de retard, Bonne Lecture ! Merci d'être là...

Merci à Joy pour la correction ( 33 jours ma choupi !)

J'étais une enflure, un idiot. J'étais impardonnable car je ne pensais qu'à ma renommée dans un moment pareil. Je profitais de sa détresse, profitais d'un homme qui avait voulu se faire mourir. Je voyais ses larmes couler le long de ses joues, et plus elles poursuivaient leur chemin, plus je sentais mon coeur se déchirer. Depuis combien de temps n'avais-tu pas pleurer Ilian ? J'espérais, au fond de moi, que tes larmes étaient à cause de moi. Je suis devenu égoïste, sûrement par ta faute. Tu m'as quitté et j'ai changé, mais je suis là à te regarder pleurer, alors qu'il y a quelques années, c'était moi qui me trouvait dans un lit d'hôpital, incapable de bouger, pleurant toutes les larmes de mon corps pour t'avoir perdu.

Un soupir passa le barrage de mes lèvres, depuis combien de temps n'avais-je pas pensé à cette nuit ? Cette nuit où tout a basculé, où j'ai compris que je devais tourner la page, fuir loin. Loin de cette ville où notre amour était né.

Doucement, je me retournai, ne voulant pas me rappeler. C'était trop dur. Les mains dans les poches, la tête baissée, je marchai sans trop savoir où aller. Alors que je voulais l'aider, je me retrouvai aussi perdu que lui.

- Rentre chez toi.

La voix du directeur me parvint aux oreilles. Si douce et lointaine. Elle ressemblait à la voix d'un père rassurant son enfant. Je levai mes yeux vers cet homme, mon mentor, et un sourire triste se peint sur mes lèvres. Il semblait embêté, comme s'il voulait me dire quelque chose mais n'osait pas. Je ne voulais pas chercher à comprendre. D'un coup je me sentais faible et pitoyable, qui étais-je devenu pour profiter de la faiblesse de quelqu'un ?

- Je te donne ta journée, rentre chez toi, tu as l'air crevé, me dit-il, calme.

- Je vais aller faire un tour, je repasserai ce soir, répondis-je, reprenant ma marche.

Il fallait que je sorte, que je m'aère l'esprit et les idées. Cet hôpital me faisait tourner la tête, Ilian me faisait tourner la tête, mais pas dans le bon sens. Mais la voix du directeur me fit stopper tout mouvement.

- Tu t'impliques trop Jaeden. Aurais-tu quelque chose à me dire ? Me demanda-t-il, posant une main sur mon épaule

Mes sourcils se froncèrent immédiatement sous cette question, non moins suspecte. Pourquoi me disait-il cela ? Etait-il au courant de quelque chose ? Non, il ne pouvait pas l'être. Mon nom n'était mentionné dans aucun document.

- Non, rien, répondis-je doucement

Sans rien ajouter de plus, je marchai en direction de la sortie, prenant l'ascenseur, passant devant l'accueil et rencontrant l'air frais. Mais un détail m'interpella. Je n'avais pas pris mon manteau. Le froid me prenait de plein fouet, faisant grelotter mon corps. J'allais choper un rhume. Je courus alors vers la voiture, l'ouvrant et m'engouffrant dedans. J'allumais immédiatement le chauffage, frottant mes mains vigoureusement. J'avais envie d'aller en ville. M'évader un peu de cet endroit où la folie et la tristesse régnaient en maître. Je savais pertinemment où je voulais aller. Dans cette petite librairie, assez vieille, où des montagnes de livres attendaient d'être achetés.

 

Je pris la route l'esprit embrumé par des souvenirs du passé. Il fallait à tout prix que je m'évade, ne serait-ce que quelques minutes, que je pense à autre chose. Je conduisis pendant un quart d'heure, m'arrêtant sur le parking de la librairie. L'endroit était petit, mais ravissant. C'était une vieille bâtisse en pierre, le devant tout recouvert de lierre. De vieux volets de couleur bordeaux donnaient à la maison un charme fou. J'entrai immédiatement dedans, ne me laissant pas atteindre par le froid, et m'engouffrai dans la chaleur que m'offrait l'habitation. Devant moi, une bonne dizaine d'étagères en vieux bois, soutenant le poids de livres tous plus intéressants les uns que les autres. Sur le côté droit se trouvaient quelques fauteuils et canapés permettant au lecteur de lire et d’avoir un avant goût avant d'acheter. De l’autre côté se trouvait le comptoir, où une dame d'un certain âge me regardait, un sourire aux lèvres.

- Je me demandais quand tu allais revenir, Jaeden, me dit-elle chaleureusement.

- J'avais envie de m'évader, alors je suis venu ici. Quel est l'endroit le plus calme à part ta librairie, Lucie ? Demandai-je, un sourire amusé aux lèvres.

- Flatteur. J'ai reçu de nouveaux livres sur la médecine, tu veux les voir ?

- Non, je vais juste faire un tour. Merci.

Elle ne me répondit rien, se contentant de sourire. Je m'avançai, touchant du bout des doigts la couverture des livres sur mon passage. La douce odeur des vieilles pages, m'enivrait, me transportait. J'avais trouver le soutien dans les livres avec cet accident, ce jour maudit. Lire ses histoires fictives me permettait d'échapper un instant à la douleur réelle qui parcourait mon corps jour après jour. Puis j'avais rencontré Hugo, et j'avais laissé cette douleur s'évaporer peu à peu, ne me concentrant que sur lui. Cette pensée me fit alors revenir dans la réalité, brusquement. J'avais honte, mais je l'avais totalement oublié, trop ancré dans mes souvenirs. Je mis ma main à ma poche et constatais avec horreur que j'avais laissé mon téléphone dans le bureau. Il allait me tuer. Un soupir sortit de ma bouche, pourquoi étais-je parti ? Si j'étais resté passer la nuit avec lui, notre dispute aurait sûrement été oubliée, et je n'aurais pas à m'en faire. Dépité, je pris le premier livre qui me passait par la main, et m'assis sur un canapé, l'ouvrant. Je ne savais pas vraiment de quoi il parlait, mais le voir dans la section fantastique me convenait parfaitement. Je laissai alors mes pensées vagabonder dans un univers où la magie était la reine du monde.

Tellement pris dans cette vie fictive, je ne vis pas l'heure tourner, si bien que ce fut Lucie qui me sortit de ma bulle. Elle posa une main douce sur ma joue et je relevai la tête, surpris.

- Il est 18 heures, je dois fermer le magasin, je suis désolée, dit-elle, un sourire sincère aux lèvres.

- Ce n'est rien, je dois retourner au travail de toute façon, répondis-je en me levant.

- Tu n'as pas un petit ami à retrouver ?

- Disons que je préfère attendre encore un peu.

Elle me sourit et prit le livre entre ses mains. Ses doigts effleurèrent la couverture dorée, alors qu'elle se retournait vers le comptoir.

 

- Tu le prends ? Me demanda-t-elle, sérieusement.

- Oui, Je...

Mais je fus incapable de continuer, mes yeux s'étaient posés sur un livre en présentation. Je reconnaîtrais ce livre entre mille, l'ayant vu le lire je ne sais combien de fois. Ma main droite vint se poser sur les lettres rouges en relief de la couverture, m'enveloppant immédiatement dans des souvenirs du passé.

- La mélodie de Briséïs, tu connais ? Me demanda Lucie, me regardant, souriante

- Vaguement...Répondis-je, perdu

- C'est l'histoire d’un chevalier qui doit trouver celui qui se fait appeler l'élu. Son roi lui ordonne de le trouver et de le ramener, mais il va tomber amoureux.

- Un roman homosexuel ?

- Oui, je te le fais à moitié prix si tu veux.

J'hésitai, pourtant, peut-être que ce livre pourrait l'aider. Je me souvenais que lorsque nous nous disputions, il se jetait sur ce livre, pour ne plus le lâcher, même si je venais lui présenter mes excuses. Il lisait à n'en plus finir et c'était impossible de lui faire arrêter s'il n'était pas arrivé à la fin d'un chapitre. Je me souvenais de son personnage préféré, un dénommé Mael, qui luttait entre son envie et son devoir. Un sourire triste étira mes lèvres et je le pris en main.

- Je le prends, dis-je, le tendant à Lucie.

Elle le prit en main et le mit dans un petit sac en carton. Je réglai en liquide puis sortis, après avoir discuté encore quelque instants avec la vieille femme. Je rentrai rapidement dans mon véhicule et repris la route. Si je faisais vite, j'allais arriver à l'hôpital, la cantinière n'ayant pas encore mis les repas dans les assiettes. Je savais que la nourriture n'était pas des plus meilleures, mais elle restait nourrissante, et au vu de l'état d'Ilian, il fallait à tout prix qu'il mange.

Vingt minutes plus tard, je me trouvais dans l'hôpital, dans les cuisines plus précisément. Je m'activai à lui préparer un petit repas. Ce n'était pas grand chose mais j'espérais qu'il apprécie. Je sortis quelques minutes plus tard, un plateau recouvert d'un globe qui permettait au repas de garder toute sa chaleur. J'arrivai devant la porte de la chambre d'Ilian, et y entrais, le voyant en train de dormir. Sans faire de bruit, je posai le plateau sur la petite table roulante près de lui et m'arrêtai quelques secondes. Ses cheveux noirs de jais étaient emmêlés et quelques mèches recouvraient son visage pâle. Sans vraiment réfléchir, je les lui retirai, laissant mes yeux passer sur ses traits doux, dûs à son sommeil. Il n'avait pas perdu sa beauté, celle qui m'avait tant marqué lors d'un cours auquel je n'avais assisté qu'une fois, lorsque nous étions plus jeunes. Un sourire triste étira mais lèvres et je sortis le livre du sac en carton, m'asseyant sur le fauteuil. Je voulais attendre. Je voulais le voir se réveiller, et rester encore un peu avec lui. J'ouvris son livre à la première page et entrai dans un monde fantastique. Mais bien vite, mes pensées s'envolèrent, encore une fois dans des souvenirs que je tentais de refermer, des souvenirs qui ne m'apportaient rien à part un mal de coeur...

*

J'étais allongé sur un lit aux draps vert clair, légèrement relevé par deux coussins superposés. Mes mains tenaient un magazine people racontant des tas de choses qui ne m'intéressaient guère. Ilian se trouvait près de moi, allongé sur le ventre, la tête au pied du lit. Il lisait pour la énième fois son livre préféré, m'oubliant par la même occasion. Cela faisait quatre mois que nous étions ensemble. Quatre mois que je lui avais donné son premier baiser. Il m'aimait et j'en étais fier.Au moins une personne éprouvait ce sentiment envers moi. Mais moi, je ne lui disais pas. Je ne pensais pas l'aimer, j'étais juste vraiment attiré par lui. Mon regard dériva sur lui. Sur son jean clair moulant ses petites fesses à la perfection, sur ce tee-shirt rouge, légèrement relevé, laissant entrapercevoir son bas de dos. Ilian était magnifique, une véritable tentation. Boudant légèrement par le fait qu'il m'oublie pour un livre qu'il relisait sans cesse, je jetai mon magazine par terre, et m'allongeai près de lui, mettant ma main sur sa peau nue. Immédiatement, je le sentis frissonner, mais ses yeux ne quittèrent pas son maudit livre. Je me collai alors près de lui, et posai mes lèvres sur sa joue, tout en remontant ma main le long de son dos.

- Arrête de lire ! Lui ordonnai-je gentiment, mon souffle caressant son oreille.

- Encore un peu, je suis au moment ou Mael rencontre Argan...Dit-il, tournant la tête et posant furtivement ses lèvres sur les miennes, pour mieux reprendre sa lecture.

Mes sourcils se froncèrent...Alors il pensait qu'avec un simple baiser il pourrait m'avoir ?

- Tu le connais par coeur ! Fis-je, glissant ma main le long de sa hanche.

- S'il te plait ! Me supplia-t-il, les yeux concentrés sur les lignes.

- Bon, bah si c'est comme ça, je vais voir Ewen !

Je me levai, rompant tout contact, mais un sourire de victoire étira mes lèvres lorsque j'entendis le bruit caractéristique d'un livre tomber au sol, et la voix déçue d'Ilian me dire « C'est bon, j'arrête... ». Je me retournai et le vis s'allonger sur le dos, les bras au dessus de la tête, prenant une cigarette et un briquet. Gagnant, je m'allongeai près de lui et lui retirai sa cigarette allumée de la bouche.

- T'es trop jeune pour fumer ! Dis-je, portant la cigarette à ma bouche.

Je tirai dessus, le regard défiant puis la jetai par la fenêtre, retenant la fumée dans ma gorge. Je vis ses yeux s'écarquiller, il détestait quand je faisais ça.

- Non mais arrête ! Tu sais le prix que c'est un paquet ?!? Me cria-t-il, énervé.

J'éclatai alors de rire, mais fus pris à mon propre piège lorsque la fumée m'étouffa. Je me mis à tousser brusquement, me pliant en deux, la main devant la bouche. Je sentis la petite main d'Ilian venir frapper doucement mon dos, m'aidant à m'en remettre.

- En plus, tu ne sais même pas fumer ! Me dit-il, un sourire amusé aux lèvres.

- Te moque pas ! Fis-je, le regard vexé.

Il sourit de plus belle et d'un coup je me jetai sur lui, le chatouillant. Il éclata de rire en se tordant, tentant d'échapper à mes mains, mais rapidement, je passai mes jambes de chaque côté de son corps, le tenant à ma merci. Son regard rieur s'ancra dans le mien et je ne pus le lâcher. Mes mains se stoppèrent, et sa bouche arrêta de rire, la laissant entrouverte. J'étais envoûté. Doucement, je posai mes coudes de chaque côté de sa tête et posai mes lèvres sur les siennes. Nos langues se retrouvèrent immédiatement, et un baiser tendre nous envoya dans un monde où il n'y avait que nous. A chaque fois, je ressentais ce même sentiment. Un sentiment d'euphorie, de bien-être, un sentiment inconnu, jamais encore ressenti. Mon bassin sembla se chauffer à cet instant. J'avais envie de lui...Ma bouche lâcha la sienne, et mon regard brûlant s'ancra une nouvelle fois dans le sien. Mes lèvres caressaient ses deux bouts de chairs, mon souffle les effleurant, et tendrement, je lui murmurai deux mots qui, je le savais, le firent se raidir.

- Faisons le...

*

Le bruit des draps me sortit de ma léthargie et immédiatement, mon regard se posa sur Ilian, qui se relevait doucement. Il s'assit, il semblait être soucieux au vu de son visage crispé et de la façon dont il avait remué la tête comme pour enlever une idée saugrenue de celle-ci. Comme je le pensais, il me lança immédiatement un regard froid tout en redevenant impassible. Je choisis ce moment pour parler.

- Bien reposé ? Ça va un peu mieux ? Demandai-je gentiment.

Mais bien sûr, il ne me répondit rien, et j'enchaînai. J'étais à présent habitué...

- Je t'ai amené ton dîner il y a un petit quart d'heure, il ne devrait pas avoir trop refroidi. Si ce n'est pas assez chaud, tu me le diras et j'irai le réchauffer.

Je le vis tourner la tête et regarder le plateau. Toujours le visage sans expression, il avança la petite table et enleva le petit globe pour regarder son repas avec un air de dégoût. Je me redressai un peu, voulant trouver une position plus confortable. Il entama son repas, sans un regard pour moi. Je savais qu'il se forçait parce que j'étais là, mais s'il fallait que je sois là a chacun de ses repas pour qu'il mange ne serait-ce que quelques bouchées, alors je le ferais. Il mangea la moitié du repas puis repoussa le plateau, avant de se rallonger sur son lit. Je compris qu'il avait besoin d'être seul et choisis ce moment pour me lever.

- Repose toi Ilian, tu en as besoin. A demain, dis-je, d'une voix douce.

Je sentis son regard posé sur moi, mais n'y fis pas attention. Je pris le plateau en main et posai son livre préféré sur la petite table. Je me retournai alors puis sortis, veillant à bien refermer la porte derrière moi. Je ne me retournai pas cette fois pour l'espionner, je savais quelle réaction il allait avoir. Je redescendis aux cuisines puis reposai le plateau. Je remontai par la suite afin de prendre ma veste, ma sacoche et mon portable. Mon regard se posa alors sur ce dernier et j'ouvris le clapet. Je vis alors six appels manqués d'Hugo et un message enregistré sur ma boîte vocale. Mais je n'avais pas envie de l'écouter. Dans quelques minutes, j'allais avoir une confrontation et cela me suffisait. Dix minutes plus tard, je me retrouvais au volant de ma voiture, roulant sur la voix express. Il pleuvait fort et la nuit tombait déjà. Vingt minutes plus tard, j'entrais dans mon appartement, complètement trempé. Je sentis directement une bonne odeur de poulet flotter dans l'air, et un fin sourire étira mes lèvres. J'enlevai mes chaussures et ma veste, puis marchai vers la cuisine. Je vis directement Hugo assis sur le plan de travail, la tête baissée. Sur la table se trouvaient toute la jolie vaisselle ainsi que des bougies, donnant un aspect vraiment romantique à notre appartement. Je m'approchai de lui et passai mes bras autour de son corps fin, posant mon front dans son cou. Il ne me repoussa pas, bien au contraire, il m'enlaça à son tour.

 

- Excuse moi...Soufflai-je, embrassant tendrement sa joue.

- Moi aussi je suis désolé, je n'aurais pas dû m'énerver comme ça, mais je t'attendais et je ne te voyais toujours pas arriver alors...

Il ne put terminer car j'emprisonnai ses lèvres. Il m'ouvrit immédiatement sa bouche et nous nous embrassâmes tendrement. Je savais qu'il m'en voulait un peu, mais ce soir je ne voulais pas d'une énième dispute. Je passai tendrement ma main dans ses cheveux et embrassai le bout de son nez, avant de me détacher de lui. J'ouvris la porte du frigo et constatai avec envie qu'il m'avait préparé mon repas favori.

- Du poulet sauce caramel avec des pommes de terre ! Dis-je, lui adressant un magnifique sourire.

- Je te dois bien ça, tu as du dormir sur le canap’ de ton frère...Me répondit-il, en haussant les épaules, un petit sourire aux lèvres.

Je m'asseyais à table et ouvris la bouteille de vin blanc. Un sourire aux lèvres, je nous servis, puis reposai la bouteille. Je regardai Hugo en train de sortir le repas du four, puis l'apporter sur la table. Il s'assit, me lançant le plus beau des sourires, puis commença à couper le poulet. J'entendis alors la sonnerie de son portable se mettre en marche et nous tournâmes la tête vers le combiné.

- Tu peux décrocher, j'ai les mains prises...Me dit-il, l'air penaud.

J'acquiesçai et me levai, attrapant le téléphone. Mes yeux se posèrent alors sur le nom de l'interlocuteur. Un certain « Joe ». Les sourcils froncés, je décrochai.

- Allo ?

- Hugo ? Me demanda une voix grave.

- Non, son compagnon, il est occupé, je peux transmettre un message ? Fis-je, aimablement.

- Passez le moi, répondit-il, énervé.

- Il est occupé, je viens de vous dire...

- A quoi ? A te faire une pipe ?!? Passe le moi tout de suite t'entends, sinon...

- Sinon quoi ? Lançai-je sur un ton de défit.

Cette dernière question fit relever la tête d'Hugo et son regard chargé d'incompréhension se posa dans le mien. Je lui tendis alors le téléphone tout en haussant les épaules.

- Un certain Joe, assez connard, souhaite te parler, dis-je, indifférent.

Je le vis alors blêmir d'un coup et me regarder l'air incrédule. Il me prit vivement le téléphone des mains et bredouilla un « je reviens » avant de disparaître dans notre chambre. Perdu, je le regardai refermer brusquement la porte. Qui était ce Joe ? J'avais envie d'aller écouter à la porte, je le sais, j'étais curieux. Mais il ne fallait pas que je m'en fasse, Hugo avait beaucoup d'amis masculins, et puis...J'avais une totale confiance en lui. Je me levai, ne voulant pas commencer ce dîner aux chandelles sans lui puis me dirigeai dans le salon, allumant la radio. Je réglai la fréquence sur une chaîne de musique qui ne diffusait que des chansons romantiques puis m'installai sur le canapé, un magazine à la main.

Il revint quelques minutes plus tard, le visage inquiet. Mes sourcils se froncèrent alors que je le vis s'asseoir près de moi, sa main grattant sa nuque. Ca, c'était le signe qu'Hugo ressentait un bon coup de stress. Doucement, je passai mon bras derrière son dos et l'embrassai sur la joue.

- Quelque chose ne vas pas ? Demandai-je, posant ma main sur sa cuisse.

- Je...Euh, c'était le père d'un élève, son...Son fils a été viré...et...Bredouilla Hugo, fuyant mon regard

- Il a pas apprécié ?

- Non...Pas vraiment.

Une grimace étira alors mes lèvres. Je savais qu'Hugo attachait une grande importance au regard des autres, si bien qu'un désaccord avec l'un des parents de ses élèves faisait remonter son anxiété.

- Vu la façon dont il m'a parlé, tu devrais faire attention...Dis-je, calmement.

- Il...Il t’a dis quoi ? Me fit Hugo, tournant son visage vers moi.

- Rien de spécial, il voulait que je te passe le téléphone...Ah, et si tu me faisais une pipe, fis-je rigolant légèrement.

Lui ne rigola pas, et tourna la tête, regardant le sol. Je choisis ce moment pour porter mes lèvres à son coup, et laisser ma langue chatouiller sa peau tendre. Mais il me repoussa gentiment, mal à l'aise.

- Jaeden...Souffla-t-il, tristement.

- Tu ne veux pas ? Demandai-je, lui faisant une petite moue boudeuse.

Je le vis hésiter, puis un petit sourire triste étira ses lèvres. Sans que je ne comprenne, je me retrouvai allongé sur le canapé, me faisant embrasser sauvagement par Hugo. Ses mains partaient une nouvelle fois à la découverte de mon corps, m'arrachant des gémissements de plus en plus bruyants. Oublié, le dîner. Oubliée, la petite soirée romantique. Oublié, le pardon. Il n'y avait que lui et moi.

*

Je me réveillai le lendemain, le corps endolori par nos ébats de la nuit. Je me trouvais encore sur le canapé, complètement nu, une couverture verte posée sur moi et mes vêtements posés au sol. Je me levai doucement pour voir sur la petite table basse un mot, écrit par Hugo.

« J'avais cours à huit heures, tu dormais si bien que je n'ai pas voulu te réveiller. Après tout, tu as beaucoup donné de ta personne hier. J'ai mis le repas dans le frigo, et je te le réchaufferai ce soir. Je te promets de rentrer tôt...Aujourd'hui et tous les autres jours aussi. Je te le promets. Je t'aime plus que tout. »

 

Mes sourcils se froncèrent. Pourquoi me promettait-il une telle chose ? Je comprenais que son travail lui tienne à coeur, tout comme le mien. Même si parfois son absence m'insupportait, il le faisait parce qu'il aimait ça, parce que c'était son métier, sa passion, alors pourquoi cette promesse ? Hugo était vraiment quelqu'un de mystérieux. Je ne savais jamais à quoi il pensait, ni ce que voulaient dire certaines de ses phrases, mais je crois que c'est cet aspect de lui, ce côté si mystérieux qui me faisait craquer. Un petit sourire aux lèvres, je me levai, ramassant mes affaires. Je les mis dans la corbeille à linge dans la salle de bain, puis rentrai dans la douche, soulageant mes muscles endoloris par la chaleur de l'eau. Mes yeux se posèrent sur la petite horloge sur le meuble, indiquant 10 heures du matin, et je me dépêchai de me nettoyer. J'arrivai dans la chambre et m'habillai rapidement, je voulais aller voir Ilian, lui remettre un peu de cette fameuse pommade « miracle » et peut-être discuter un peu avec lui. Je sortis de l'appartement, veillant à bien refermer derrière moi, puis rentrai dans ma voiture. Vingt minutes plus tard, je me retrouvais dans le hall de l'hôpital, appuyant sur le bouton de l'ascenseur. Une voix grave, que je connaissais par cœur, m'accosta.

- Bien dormi ?

Je me retournai pour croiser le regard de mon directeur. Il avait un sourire radieux aux lèvres, rendant son visage magnifique.

- Oui, assez, mais je vois que toi aussi...Dis-je, le sourire aux lèvres.

- Anita est enceinte...Me souffla-t-il, le regard brillant.

Un énorme sourire déforma mon visage alors que je le prenais dans mes bras. Cela ne faisait peut-être pas professionnel, mais je m'en fichais. Il était mon mentor, mais aussi l'un de mes plus grands amis. Lui et sa femme, mariés depuis 10 ans, essayaient sans relâche de concevoir un enfant, sans jamais y parvenir, jusqu'à maintenant. Ils avaient tout testé, mais rien n’avait marché. Ils avaient finalement entamé une procédure d'adoption, relâchant ainsi la pression. C'en était sûrement la cause, on dit souvent que les choses arrivent lorsque l'on si attend le moins. Ce couple en était la preuve vivante.

- Félicitations, Paul ! M'exclamai-je, le tenant dans mes bras.

- Il faudra que vous veniez manger à la maison, toi et Hugo, histoire de fêter ça ! Me lança-t-il, heureux.

- Mais sans alcool cette fois, fis-je, amusé.

Il rigola légèrement, puis nous rentrâmes dans l'ascenseur. Nous étions seul, lui rayonnant et moi me posant la question : Ilian dormait-il encore ? Le directeur sembla lire en moi car il parla de lui.

- Sa soeur devait venir lui rendre visite ce matin...Vous n'avez pas rendez-vous avant demain non ? Me demanda-t-il, étonné.

- Je...Je voulais juste savoir comment il allait...Me justifiai-je, tournant la tête car je sentais mes joues s'échauffer.

- Jaeden, tu es trop dans...Commença-t-il, las

- Mon patient vient de faire une tentative de suicide, Paul, s'il veut parler je veux être là, le coupai-je

- Et s'il te parle, je veux être au courant. Les moindres mots qu'il prononce, je veux les connaître...Compris, Jaeden ?

- Compris.

Je mentais. Je savais indéniablement qu'Ilian et moi finirions par parler du passé. Une rancœur encore énorme nous séparait, et plus nous nous voyons, plus elle se faisait présente. Mais je savais aussi une chose. Plus je ne le voyais pas, plus je pensais à lui. Sauf quand j'étais avec Hugo. Je soupirai puis je lançai un simple « Au revoir », avant de sortir de l'ascenseur, prenant le chemin de l'infirmerie. Le pot de pommade dans ma poche, je m'approchai de la chambre d'Ilian. Mais une voix féminine m'arrêta. Une voix qui appartenait à une jeune femme que j'avais souvent détestée par le passé.

- As-tu seulement pensé un court instant à nous ? Si tu tiens à rester ici sans faire d'effort, c'est ton problème, pas le nôtre ! Tu sais quoi Ilian ? J'aurais préféré milles fois être fille unique, la vie aurait été bien meilleure pour papa et maman.

Comment pouvait-elle dire ça à son propre frère ? Le venin qui coulait dans ses veines était immonde. Elle n'avait pas changé, toujours aussi hautaine et idiote. Je décidai d'entrer, mais aucun des deux ne m'avait remarqué. Ilian se tenait dans son lit, assis, regardant droit devant lui. Son visage était inexpressif, alors que son regard était aussi froid que de la glace. Amandine, la soeur d'Ilian se trouvait près de lui, debout. Elle portait une robe noire stricte, surmontée d'une petite veste de la même couleur. Ses longs cheveux bruns avaient été ramassés par une barrette. Ses yeux verts semblaient vouloir tuer Ilian du regard. Je suis sûr qu'elle aurait aimé le faire. Je priais intérieurement pour qu'elle ne me reconnaisse pas. De toute évidence, elle ne m'avait pas beaucoup apprécié, ni vu pendant les deux années où j'avais été avec Ilian.

- Pff, et tu ne réponds rien...Tu ne cherches même pas à te défendre, reprit-elle, resserrant sa prise autour de son sac.

Je choisis ce moment pour manifester ma présence, pensant qu'Ilian avait suffisamment encaissé pour le moment. Je ne comprenais pas que les infirmières aient laissé entrer un membre de la famille, alors que du repos était conseillé à mon patient.

- Qu'est-ce que vous faites là ? Vous allez me faire le plaisir de sortir d'ici et de ne plus jamais revenir le voir, fis-je, la voix froide.

Je la vis se retourner et écarquiller grand les yeux. Et moi qui pensais passer inaperçu... Mais elle ne dit rien, se contentant de me fixer un moment. Vexée, elle regarda son frère furtivement puis reposa son regard sur moi, aussi hautaine qu'elle le pouvait.

- De toute façon, j'avais fini, répliqua-t-elle, elle aussi froide.

Elle me contourna, sans un regard, puis sortit de la pièce. Je me retournai à mon tour et refermai la porte, regardant sa fine silhouette prendre le chemin de la sortie.

- Décidément, son idiotie a pris le dessus sur le peu d'intelligence qu'elle avait... Soupirai-je, la voyant rentrer dans l'ascenseur.

Je me retournai pour croiser le regard inexpressif d'Ilian. Je n'y fis pas attention, devenant habitué.

°0° Ceci n'est pas la fin ^^ °0°

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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Mercredi 30 juillet 3 30 /07 /Juil 17:24
 

- J'espère que tu as bien dormi et que ta nuit a été plus reposante que la mienne, dis-je, calmement.

Mes yeux se posèrent alors sur son plateau, à peine entamé, et une grimace étira mes lèvres.

- Ilian...Il faut que tu...Je me surpris alors à trouver cette phrase complètement débile. Ce n'est sûrement pas moi qui le ferais changer d'avis sur la nourriture. Il fallait que je trouve un moyen, pour lui donner envie de manger, aussi mauvaise que soit la nourriture de l'hôpital. Bon, repris-je rapidement, passons pour cette fois.

Je m'approchai alors de lui, sentant son regard posé sur moi. Mais je ne dis rien, préférant le silence. Au moins, nous ne nous disputions pas... Je décidai de m'asseoir près de lui, sur le matelas.

- Je peux ? Demandai-je, fixant son bras bandé.

Il ne me répondit pas mais je le vis me le tendre. Précautionneusement, je le posai sur mes genoux, sortant la crème de mon frère de ma poche. Aucun mot ne fut échangé alors que je défaisais le bandage et posais mes doigts enduis de substance verte sur sa peau. Doucement, je me mis à masser sa plaie encore vive, m'appliquant à la tâche.

L'atmosphère devint alors légère, paisible. Un coup d'oeil à Ilian m'indiquait qu'il avait fermé les yeux. Il était détendu et j'en étais ravi, car je doutais qu'il soit aussi insensible à ce que lui avait dit sa soeur. Je regardai devant moi, mes yeux se posèrent sur le livre préféré d'Ilian. Encore une fois, la vue de ce livre fit bouger mes pensées. Les yeux dans le vague, je les laissai me submerger, bercé par la peau douce d'Ilian.

*

J'étais encore au dessus d'Ilian, mes mais passant dans ses cheveux et ma bouche embrassant son cou pâle. Il ne m'avait pas encore répondu, mais j'avais senti ses mains se crisper sur mes hanches, signe de son angoisse intérieure. Peut-être y étais-je allé un peu trop vite ? A certains moments, j'oubliais qu'Ilian était un grand timide. Alors j'attendais, patiemment. J'avais une envie folle de lui, mais je ne voulais pas le brusquer.

- Ca fait mal ?

Je relevai alors la tête, surpris de l'entendre parler. Il ne m'avait pas dit oui, mais il ne m'avait pas dit non non plus. Je souris à cette question vraiment innocente, et remarquai immédiatement les rougeurs qui s'installaient peu à peu sur ses joues. Ma main se posa sur son front et glissa vers le haut, afin de lui remettre une mèche rebelle, qui cachait ses yeux magnifiques.

- Un peu au début, mais je ferai tout pour que la douleur passe vite, répondis-je, frottant tendrement mon nez contre le sien.

- Il...Il y a Ewen pas loin...Dit-il, hésitant.

- Non il est parti à son entraînement de foot, il me l'a dit quand je suis arrivé...Répondis-je en haussant les épaules.

- Mais je croyais que tu voulais aller le voir ?

- Je savais que tu me retiendrais...Fis-je, rigolant légèrement.

Lui ne rigola pas et regarda un instant dans le vide, semblant chercher une nouvelle excuse. Déçu, j'arrêtai de sourire, abandonnant. Il n'était pas prêt.

- C'est bon, c'est pas grave si tu n'en as pas envie, on attendra, m'exclamai-je, essayant de ne pas montrer ma déception.

Je basculai sur le côté, me mettant sur le ventre pour ne pas lui montrer que j'étais vraiment excité. Rapidement, je ramassai le magazine par terre et repris ma lecture, il fallait que je pense à autre chose. Cela faisait quelques minutes que l'on ne s'était pas parlé. Il n'avait pas bougé, les yeux fixant le plafond. Je le sentis alors se coller à moi, passant timidement son bras autour de ma hanche et sa tête vint se cacher dans le creux de mon cou.

- Ok...Souffla-t-il, resserrant sa prise autour de moi.

Mes mains se raidirent à ce simple mot. Mais ma déception ne me quittait pas. Il ne le voulait pas.

- Arrête Ilian, si tu n'en a pas envie, ne te force pas, dis-je, légèrement sur un ton de reproche.

- Je me force pas...j'ai simplement...peur...C'est ma première fois moi, toi je sais très bien que tu as connu plein d'expériences. Moi, je suis nul...Je t'aime moi, et...Je saurai pas comment faire, je serai nul alors j'ai peur... Fit-il, les yeux brillants.

Je me retournai, surpris par ses propos. Mes mains se posèrent sur ses hanches, et doucement, je me retrouvai au dessus de lui. De fines gouttes perlaient le long de ses joues, et tendrement, je les embrassai. Je ne sais pas ce qui me prenait. Ilian m'attirait comme un aimant, depuis pas mal de temps déjà. Je l'avais vu dans un cours, jamais je n'avais pu le tirer de mes pensées. J'avais beau passer devant lui, m'asseoir à côté de lui à la bibliothèque, le croiser dans les couloirs, rien n'y faisait, il ne me voyait pas. Puis un soir, je l'avais vu rentrer avec Ewen. J'avais d’abord cru que c'était son petit ami, puis mon frère m'avait appris que c'était son cousin. Un espoir immense s'était installé en moi, et pour avoir Ilian, je m’étais lié d'amitié avec Ewen. Je n'étais pas le genre de mec à être en couple. Avant Ilian, un mois était mon maximum. Mais je n'arrivais pas à le quitter, il m'attirait trop. J'avais sans cesse envie de l'embrasser, de le toucher, et s'il savait toutes les pensées qui me traversaient l'esprit, c'est lui qui aurait fichu le camp depuis belle lurette.

- Tu as peur que je te quitte ? Demandai-je, caressant sa joue du bout de mon pouce.

Il hocha la tête de haut en bas, et évita mon regard. Un sourire amusé étira mes lèvres. Il ressemblait à un gamin, tellement innocent...

- Je ne te quitterai pas, je crois que j'en suis incapable de toute façon, avouai-je, posant mes lèvres sur les siennes.

Je n'en revenais toujours pas de la douceur de ses lèvres. Ce fut lui qui m'entraîna dans une valse, douce et passionnante à la fois, faisant bouger ma langue. Il embrassait à merveille. Ses mains hésitantes vinrent se loger sous mon tee-shirt, caressant ma peau. Je ressentis un frisson me faire trembler, et j'intensifiai le baiser, le rendant plus endiablé. Ses mains descendirent peu à peu à l'intérieur de mon jean, se posant sur mes fesses, enfin sur le tissu de mon boxer. Etonné par son assurance, je mis fin à notre baiser, le regardant, surpris.

- Tu es sûr ? Demandai-je

- Après ce que tu viens de me dire...mais... Vas-y doucement...Me répondit-il, rougissant.

Un énorme sourire étira mes lèvres, et d'un bond, je me mis sur les genoux, envoyant valser mon tee-shirt blanc. Le torse nu, je me collai à son corps, passant mes mains sous son tee-shirt.

- Alors je vais te montrer à quoi ressemble le septième ciel ! Déclarai-je, déjà enivré par le désir.

- Il n'y a plus de pommade.

La voix froide d'Ilian me fit alors revenir sur terre, et violement, je sursautai, me levant précipitamment. Perdu, je regardai autour de moi, pour constater que ce souvenir avait été plus vrai que nature. Le rouge me prit aux joues, il ne fallait absolument pas qu'Ilian me voie dans cet état. Je me sentais excité, et cela devait être sûrement visible. Immédiatement, je pris son plateau et le mis au niveau de mon entrejambes.

- Je reviens plus tard, déclarai-je, m'éloignant déjà vers la porte d'entrée.

Rapidement, je me trouvai hors de la chambre, toujours le plateau en main. Je me dirigeai à toute allure vers la cuisine, posant le plateau n'importe où, puis me dirigeai vers les toilettes de l'étage. Immédiatement, je me plongeai dans une cabine, fermant le loquet derrière moi. Je m'assis sur la cuvette, après avoir rabaissé le dessus, puis mis ma tête entre mes mains. Pourquoi repensais-je sans cesse à ces instants ? Pourquoi me mettais-je dans un état pareil ? J'avais fait une croix sur Ilian le jour où j'avais rencontré Hugo. Mais maintenant qu'il était revenu...Que je l’avais retrouvé dans de graves circonstances....J'étais vraiment perdu. Et mon état actuel n'arrangeait pas du tout les choses. Dépité, et ne voyant que cette solution, j'ouvris ma braguette, libérant mon sexe durci. Je me mis à penser à la nuit dernière, sauvage et passionnée. Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que je posais ma main sur mon sexe. Je commençai par des vas et viens lents et soutenus, me procurant tout de même une vague de plaisir intense. Cependant, plus je me forçais à penser à Hugo, plus ce souvenir disparaissait, pour laisser place à un autre. Mon coup de main devint plus rapide, et mes gémissements s'étouffaient dans ma gorge. J'allais plus ou moins tromper Hugo. Juste pour une fois.

*

Mes mains caressaient ses tétons durcis. Je n'avais pas encore retiré son tee-shirt que je sentais déjà son excitation grandissante. J'étais ravi, on allait le faire, et il allait m'offrir sa première fois. Mes lèvres quittèrent les siennes et partirent une nouvelle fois à la recherche de son cou, que je mordillais sans relâche. Je descendis mes mains, lui arrachant un gémissement de frustration. Un sourire sadique se dessinait sur mes lèvres. Lentement, pour ne pas le brusquer, je dégrafai les boutons du jean d'Ilian, mettant ma main à l'intérieur de son boxer, caressant son sexe. Il ne me dit rien, mais je sentis la prise de ses bras se resserrer autour de mon cou. Mon autre main descendit et atterrit le long de sa hanche et doucement, je commençai à lui retirer son pantalon. Après un petit moment il se retrouva au sol, et je choisis ce moment pour revenir l'embrasser. Sa peau était brûlante. De gène mais aussi de désir. Mes mains se posèrent sur sa virilité, que je massai sans gêne. Pour la première fois je la touchais. J'avais envie de lui. Le goûter sous tous les angles...Tendrement, je mis fin à notre baiser et descendis le long de son corps. Il ne me regardait pas, et cela m'énervait. Je me relevai, le forçant à croiser mon regard.

 

- Regarde-moi...Soufflai-je, excité.

- Qu'est-ce...Qu'est-ce que tu vas faire ? Me demanda-t-il, hésitant.

- Te décrocher le paradis....

Je descendis alors, mes mains effleurant sa peau à demi découverte. Mes lèvres venaient embrasser mon bas ventre. Il avait la chair de poule. Je remarquai que ses bras étaient le long de son corps, alors vivement je les pris et les posai sur ma tête. Il exerça alors immédiatement une pression, m'avertissant qu'il aimait ce que je lui faisais. Sa gorge ne cessait de gémir, me rendant fou. Mes lèvres descendirent un peu plus, allant jusqu'à se poser sur sa verge. Au contact, je sentis Ilian se cambrer, lançant un gémissement fort. Un nouveau sourire étira mes lèvres, et je le pris immédiatement en bouche, l'entourant de ma langue. Je sentis une de ses mains quitter ma tête et le vis la poser sur ses yeux. Sa bouche était entrouverte et son tee-shirt commençait à lui coller à la peau. D'un coup, je fis un mouvement de succions qui lui arracha un petit cri. Grisé, je recommençai, le caressant de part et d'autre. Mes vas et viens devinrent de plus en plus rapides, enhardis par le son de sa voix, et sa main se crispant sur mes cheveux. Une succion un peu plus forte, et il se répandit dans ma gorge, lâchant un cri terriblement excitant. Son bras sur ses yeux, je le voyais lutter pour reprendre une respiration normale. Mais je ne voulais pas lui laisser de répit. Je me relevai, avalant son sperme avec délice. Mes mains se posèrent sur mon pantalon, que j'enlevai à la va vite. Je me retrouvai nu en face de lui. Je souris en remarquant qu'il n'osait pas me regarder, alors que moi, je le « matais » sans aucune pudeur. Doucement, je lui pris ses mains et le fis s'asseoir. Mes lèvres vinrent embrasser son cou alors qu'il penchait la tête pour m'en donner l'accès. Ses mains passaient autour de mes hanches, touchant fébrilement le bas de mon dos. Les miennes vinrent se poser sur le bord de son tee-shirt, et délicatement, je lui enlevai. Il leva les bras, rougissant encore plus lorsque mes yeux se posèrent sur son torse pâle, finement musclé. Je ne résistai pas bien longtemps et me mis à lécher avidement ses muscles, l'entendant gémir.

Après quelques minutes, je remontai son corps afin d'happer ses lèvres dans un baiser brûlant qu'il me rendit. Ses mains restaient sur mon corps, le caressant encore timidement. Ses caresses me faisaient vibrer de plaisir. Doucement, je mis fin à notre baiser, plongeant mon regard dans ses yeux verts si rieurs, si magnifiques.

- Tu es prêt ? Dis-je, l'embrassant furtivement.

Il ne me répondit pas, mais hocha la tête de haut en bas, en signe d'accord. Doucement, j'amenai un doigt à ma bouche et me mis à le lécher. Je sentais, en dessous de moi, la virilité d'Ilian se gorger à nouveau de plaisir, mais alors que je continuais ma tâche, une chose invraisemblable se produisit.

Ilian s'était relevé et avait pris ma main, l'amenant à sa bouche. Complètement surpris, je ne fis aucun mouvement, me contentant de le regarder faire. Il mit timidement deux doigts dans sa bouche, et enroula sa langue autour, mimant la fellation. Mon coeur cognait si fort dans ma poitrine que j'avais du mal à ne pas lui sauter dessus. Il fuyait mon regard, mais l'acte qu'il était en train de faire attisait mon désir, à un point inimaginable.

Je ne pus résister bien longtemps, et brusquement je retirai mes doigts de sa bouche, et y plaçai mes lèvres, prenant d'assaut sa langue. Ma mains tenait ses cheveux, l'obligeant à se coller à moi. Mon autre main descendait lentement le long de sa hanche pour terminer sa course sur ses fesses. Lentement, je laissai un doigt commencer à entrer en lui, mais je le sentis se raidir et mettre fin à notre baiser. Il ne fallait pas qu'il commence à réfléchir. Surtout pas. Je repris d'assaut ses lèvres, l'entraînant dans un baiser tendre. Je lui faisais comprendre tout dans ce baiser, que jamais je ne lui ferais de mal, qu'il me satisfaisait, que tout se passerait bien. Et il s'embla le comprendre car ses mains vinrent se poser sur mon dos et sur ma tête, approfondissant notre échange. Mon doigt entra entièrement en lui, et lentement, je commençai à le mouvoir, arrachant quelques gémissements de douleur. Mais je ne lâchai pas sa bouche. Lorsqu'il fut habitué, j'enfonçai un deuxième doigt qui fut cette fois accueilli avec un cri de douleur.

- Détends toi Ilian...Soufflai-je, le sentant trembler sous moi.

- Facile à dire ! Répondit-il, les yeux fermés.

Un sourire amusé étira mes lèvres alors que je le sentis me reprendre dans ses bras, m'embrassant le cou. Il était prêt à aller jusqu'au bout, malgré la douleur et j'en étais ravi. Ce fut lorsque sa langue vint me lécher mon lobe d'oreille que mon désir prit le contrôle de ma personne et immédiatement, je mouvais mes deux doigts. La douleur fut brève et le plaisir se mit à déformer ses traits, le rendant irrésistible. Il se déhanchait lui même sur les doigts, sûrement inconsciemment, et m'embrassait avec un tel besoin, qu'il était difficile pour moi de ne pas le prendre sur le champ. Mais je continuai la préparation un moment.

Après de longues minutes, j'écartai ses cuisses, les posant sur mes hanches. Je dirigeai mon pénis prés de son orifice et y entrai doucement. Je le sentis se raidir à nouveau et attendis. Puis je bougeai à nouveau, m'enfonçant un peu plus. Il nous fallut un long moment avant que mon pénis soit en lui, et doucement, je commençai à me mouvoir en lui, lui arrachant encore des gémissements de douleur. Mais ceux-ci furent bien vite transformés en cris de plaisir, rythmant notre danse. Nos corps s'unissaient pour la première fois, et ce fut une sensation merveilleuse qui me transperçait à chaque coup de rein. Je sentais Ilian me griffer les omoplates, me prendre mes lèvres dans des baisers tous plus violents et passionnés que les autres. Lui qui se disait nul, s'averrait être le meilleur de tous mes partenaires. Magnifique fut le mot de notre première fois. C'est dans un cri mutuel de soulagement que nous nous libérâmes, moi au creux de son corps, et lui sur nos bas-ventres. Haletant, nous restâmes dans cette même position un long moment, savourant l'orgasme fulgurant qui venait de nous transpercer.

*

Un dernier va et viens, et j'éjaculai dans ma main, le corps secoué par ce souvenir. Mon coeur ne cessait de battre à un rythme démentiel, refusant de me donner une respiration calme. Les yeux fermés, je me maudissais d'avoir pensé à Ilian. Comment pouvais-je avoir ce genre de pensée alors que j'étais en couple et qu'Ilian se trouvait dans un lit d'hôpital ?

Il fallait que je me reprenne, et vite. Dégoûté, je me levai, refermant mon pantalon. Je sortis de la cabine et allai directement au lavabo, où je passai mes mains sous l'eau. Me nettoyant, je levai la tête, pour constater avec horreur le reflet de Kain dans le miroir. Il se trouvait adossé à une cabine adjacente et me regardait un sourire sadique étirant ses lèvres.

- Soulagé ? Me lança-t-il, narquois.

Je rougis immédiatement devant cette phrase, enfouissant ma tête dans mes épaules.

 

- Ca... ça fait longtemps que tu es là ? Demandai-je, penaud.

- Une minute, mais assez pour comprendre que mon frère se paluche durant ses heures de boulot... Répliqua-t-il, rigolant légèrement.

Je ne lui répondis rien. De toute façon, que pouvais-je bien lui rétorquer ? Je venais de me faire prendre sur le fait, par mon frère, le plus grand moqueur de la terre. Une gêne immense se propageait en moi. Penaud, je me retournai devant lui, m'accoudant sur le lavabo, baissant la tête. Je sentis alors qu'il s'approchait de moi, et posait une main réconfortante sur mon épaule.

- Allez, petit frère, pour une fois que je te trouve un défaut, tu vas pas faire la tête...

Je souris devant cette petite phrase hypocrite et levai mes yeux sur lui, pour remarquer qu'il tenait à la main un sac de chez McDonalds.

- Je voulais déjeuner avec toi, dans ton grand bureau, mais l'hôpital vient de m'appeler, il y a eu un accident de la route, ils ont besoin de personnel... Ca s'est arrangé avec l'autre ? Me demanda-t-il, tout en me tendant le sac de nourriture.

- Hugo, le repris-je, lui lançant un regard mauvais. Oui, ça s'est arrangé.

- Dommage...

- Arrête Kain !

- Je suis désolé, mais je ne l'aime pas, je suis persuadé qu'il y a quelqu'un de beaucoup mieux pour toi que lui.

- Tu me soules...Hugo est le petit ami idéal, je n'ai jamais été aussi heureux qu'avec lui !

Il haussa les épaules et ouvrit la porte, mais alors que je pensais qu'il allait partir, je le vis se retourner et me regarder sérieusement.

- Menteur, fit-il, un sourire ironique au visage

- Pourquoi ? Répliquai-je, sur la défensive.

- Tu as déjà été aussi heureux, avec Ilian.

- Tu n'es pas le premier à me dire qu'il faut que j'oublie Ilian ?

Il ne me répondit pas, et leva les yeux au ciel semblant chercher une réplique cinglante.

- Tu trouves pas ça ironique que depuis que tu travailles sur le dossier d'Ilian, tu t'engueules autant avec Hugo ? Je pense que tu t'es servi d'Hugo, en attendant qu'Ilian revienne vers toi...Et maintenant qu'il est là, je suis sûr...

- Excuse moi, mais qui de nous deux est le psy ?

J'étais en colère, comment Kain pouvait-il dire cela ? Jamais je ne me servirais d'Hugo pour combler un manque. J'aimais Hugo, plus que tout, plus que ma famille, plus que Kain, plus qu'Ilian. J'en étais certain.

- Comme tu veux, répondit-il, visiblement déçu.

Sans un mot, il sortit de la pièce, me laissant seul avec le paquet de McDonalds. Ce qu'il m'avait dit me perturbait. Je n'avais jamais vraiment remarqué que le nombre de nos disputes augmentait, depuis l'arrivée d'Ilian. On se disputait souvent, je l'avoue, mais elles n’étaient pas aussi nombreuses, et aussi violentes. Il fallait que je me reprenne, et vite.

Je posai une main sur le papier et constatai que le repas était encore chaud. Une idée me vint alors à l'esprit. Peut-être que de manger autre chose que de la nourriture d'hôpital changerait un peu. Décidé, je sortis des toilettes, me dirigeant vers les cuisines. Je pris un plateau et une assiette et y déposai un hamburger, avec plein de frites autour. Je recouvris l'assiette par le couvercle, et le pris en main. Un sourire aux lèvres, je me dirigeai vers la chambre d'Ilian. Mais ce que j'y vis me fit immédiatement perdre le sourire.

Assis sur le lit d'Ilian, se trouvait Melvin. Il avait un sourire affiché aux lèvres et semblait parler de beaucoup de choses avec mon patient. Je sentis un agacement énorme me prendre alors que je voyais le regard d'Ilian si compréhensif avec lui. Pourquoi était-il aussi calme avec lui ? Un adulte à peine sorti de l'adolescence. On pouvait encore voir les marques que lui avait données son acné.

- Je te laisse, fit Melvin, regardant a nouveau Ilian. Repose toi bien et j'espère te revoir vite.

Il se leva et posa le livre. Mon livre. Quel ingrat, il touchait ce qui ne lui appartenait pas. Je le vis alors prendre un cahier. Je savais très bien ce que c'était puisque qu'un bon nombre de psychiatres avait subtilisé ces cahiers. C'était les écrits d'Ilian. Le directeur m'avait dit qu'il refusait de les faire lire, et que ces cahiers n'étaient que de petites histoires, extérieures à Ilian. Moi, je pensais le contraire. Et je voulais les lire. Mais je ne voulais pas détruire le peu de confiance qu'il y avait entre nous. Et voir cet avorton prendre délibérément ce cahier m'énervait. Ilian lui en avait-il donné l'accord ? Certainement que oui, vu qu'il n'y avait aucune trace de dispute. Melvin était quoi pour Ilian ?

Il passa à côté de moi, m'ignorant superbement. Décidément, je pense que c'était le patient que j'aimais le moins. A peine fut-il sorti que je refermai la porte. Je m'approchai d'Ilian, et posai le plateau sur la table. Je savais qu'il n'avait pas faim, mais je voulais le forcer à manger, un peu. Il s'assit dans son lit, et je fis rouler le plateau, vers lui. Puis je partis m'asseoir dans mon fauteuil, le regardant manger.

Je le vis alors lever le couvercle, après un temps. Je pus voir ses pupilles se dilater sous la surprise, et il me regarda, incrédule. Je souris intérieurement, sans lui en faire part, voulant voir la suite des événements. Une chose alors incroyable se produisit. Ce fut bref, mais au son de sa voix, mon coeur se mit à battre vite...Trop vite.

- Merci...Murmura-t-il, calme.

Il gardait son visage impassible, comme s'il se moquait complètement de ce que je venais de lui offrir. Comment arrivait-il à se forger un visage aussi indifférent ? Lui qui était incapable de me cacher quelque chose lorsque nous étions plus jeunes. Pourtant, je le voyais avaler ses frites. Je savais qu'il aimait. Je le vis alors attraper son hamburger et croquer à pleines dents dedans. Un petit sourire étira mes lèvres. J'étais sûr de moi, il ne voulait pas le montrer, mais ce cadeau lui faisait plaisir. Merci Kain.

Je décidai de me lever. Je ne savais pas si j'avais pu atteindre sa confiance, mais je voulais essayer. Je voulais revenir à la place de Melvin, et voir si Ilian me repousserait. Je m'assis près de lui, juste au bord du lit. Il ne fit aucune objection et je sentis un élan de bonheur s'emparer de moi. Petit à petit, nous avancions. D'un geste rapide, je lui volai une frite, n'ayant rien mangé non plus.

- Content que ça te plaise...

Ma voix était douce, un brin amusée. Je ne pouvais m'empêcher de le dévisager. Il semblait plus mûr, plus adulte. Le Ilian dont j'étais tombé amoureux n'existait plus. Le Ilian si timide et réservé. Le Ilian qui n'osait pas m'embrasser dans la rue, de peur que les gens le voient. Le Ilian que j'avais aimé plus que tout, sans jamais lui avouer.

Je me levai alors, le laissant continuer son repas tranquillement. Il mangeait et cela me faisait chaud au coeur. J'attrapai le livre que j'avais acheté et m'assis sur le fauteuil, reprenant ma lecture. Lorsque je relevai les yeux, une bonne demi-heure plus tard, j'eus la surprise de voir Ilian allongé dans son lit, dormant paisiblement. Un sourire en coin étira mes lèvres et je me levai, reposant le bouquin sur la petite table. Je pris le plateau en main, et après un dernier regard, je sortis de la pièce.

Je déposai le plateau dans la cuisine, puis me dirigeai vers la salle des infirmières. Je voulais lire le dossier d'Ilian, depuis son entrée à l'infirmerie. Voir ce qu'il avait mangé, quels soins il avait eus. J'entrai alors dans une petite pièce carrée, dans laquelle quelques jolies infirmières se trouvaient, assises, sirotant un café. Je leur rendis leur sourire puis m'approchai du thermost de café, m'en prenant une tasse. Puis je m'avançai vers l'armoire, d'ou je sortis le dossier de mon patient. Je m'assis sur une table libre et commençai ma lecture, scrutant les moindres détails.

- Docteur Sadler ?

Surpris, je levai mes yeux vers mon interlocutrice. Je la reconnus immédiatement car c'était la réceptionniste d'accueil, tout en bas de l'hôpital. Elle souriait à pleines dents, tout en me tendant un paquet de bonbons. Etonné, je le pris en main, lui montrant bien mon incompréhension.

- L'hôpital a reçu un gros investissement, d'un de ses fabricants de bonbons, et ils nous ont envoyé par la même occasion plusieurs boîtes, elles sont offertes aux employés, me dit-elle, souriante.

- Merci Violaine, répondis-je, amusé.

Elle se retourna alors vivement et repartit s'asseoir avec toutes les infirmières. J'entendis alors plusieurs chuchotements et refreinais une grande envie de rire. Si ces demoiselles étaient au courant de mon homosexualité...Mes yeux se posèrent alors sur la boîte et ils s'agrandirent de surprise. La boîte était assez petite, toute blanche. Je savais très bien ce qu'il y avait dedans. De petits oursons, remplis de guimauve, le tout enrobé de chocolat blanc. Le destin devait s'acharner sur moi car c'était les préférés d'Ilian.

Je reposai la boite prés de moi puis repris ma lecture. Quelques minutes plus tard, beaucoup d'infirmières quittèrent la salle. Il n’en restait plus que deux qui discutaient vivement. D'un sujet qui m'intéressait grandement. Je fis alors semblant de lire, écoutant attentivement.

- Celui qui s'est cassé une jambe ?

- Non, la tentative de suicide.

- Celui qui a tué son cousin

- Oui. Il paraîtrait qu'il sortirait avec le petit nouveau.

- Melvin ?

- Oui.

- Depuis quand ?

- Je ne sais pas, mais il a eu l'autorisation d'aller le voir à l'infirmerie, alors...

Je sentis mon coeur faire un bon dans ma poitrine et un malaise me submerger. Alors ils sortaient ensemble. Pourquoi étais-je si surpris et...écœuré ? Voilà la raison pour laquelle Ilian était si détendu envers Melvin. Ils avaient....Une relation. Ce mot sonnait faux à mes oreilles. Melvin n'avait rien, et ne correspondait certainement pas au type d'homme que recherchait Ilian. Il devait y avoir une erreur. Et puis les rumeurs sont toujours fausses...Enfin pour la plupart...

Je décidai de me lever et d'aller voir Ilian. Si je voulais en être sûr, autant lui demander maintenant. J'entrai alors dans sa chambre, et le retrouvai encore endormi. Il était sur le ventre, sa tête sur le côté et son bras collé à son nez. Il était tout simplement magnifique. Son tee-shirt remontait légèrement, me laissant apercevoir un bas de dos, et une peau très pâle. Ses joues étaient légèrement rosées, lui donnant ce même air enfantin qu'il abordait quatre ans plus tôt. Un pincement au coeur, je posai la boîte de bonbons sur la table. J'avais refait ma vie. Avec Hugo. Je n'avais pas le droit d'éprouver ce genre de sentiment. Il ne m'appartenait plus. Décontenancé, je sortis de la pièce, veillant à bien refermer la porte derrière moi.

Je décidai de rentrer chez moi, n'ayant rien d'autre à faire. Une demi-heure plus tard, je me retrouvais assis sur le canapé, regardant un film qui venait tout juste de commencer. C'était un navet, et je finis par m'endormir.

Je me fis réveiller tendrement par les lèvres d'Hugo, m'embrassant le visage de par et d'autre. Dans un petit sourire, j'agrippai sa nuque pour rejoindre ses lèvres. J'adorais l'embrasser. Ses lèvres si sucrées et si douces. Mes yeux s'ouvrirent, et je me redressai, me frottant les yeux.

- J'ai dormi longtemps ? Demandai-je, encore fatigué.

- Je ne sais pas, il est 18 heures, me répondit-il, s'allongeant près de moi.

- Tu rentres tôt...Dis-je, passant mes bras autour de son corps.

- Je te l'avais promis...

Je m'abaissai alors à son niveau, plongeant mon visage dans son cou. Il portait un parfum que j'aimais plus que tout.

- Tu sais, je t'ai jamais dit de rentrer plus tôt pour moi. Oui, ne pas te voir rentrer à cause de tes réunions m'énerve, mais c'est ton travail et je sais que tu l'aimes plus que tout...Ne vas pas mettre ta carrière en danger pour moi, dis-je, croisant son regard, sérieux.

- Jaeden...Je...Me fit-il, étonné.

- Alors à la prochaine réunion, je veux que tu y ailles.

Je ne lui laissai pas le temps de répondre que je me levai. J'entrai dans la cuisine afin de préparer le dîner. Nous allions enfin avoir notre soirée en amoureux.

*

Le lendemain, je me retrouvai une nouvelle fois dans mon bureau, une tasse de café à la main, le dossier d'Ilian dans l'autre. Je ne cessais de relire le procès, voulant y déceler le moindre indice. Mais plus je m'acharnais, plus je ne trouvais pas. Des petits coups à ma porte me firent lâcher tout. La personne entra. C'était une petite infirmière, je crois même que c'était l'infirmière en chef.

°0° Ceci n'est encore pas la fin ^^ °0°

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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Mercredi 30 juillet 3 30 /07 /Juil 17:29
 

- Je vais aller faire le soin de votre patient, puis il arrivera dans votre bureau, me lança-t-elle timidement.

- Je vous accompagne.

Elle hocha la tête et se retourna. Je la suivis sans un mot, zigzagant entre les couloirs. Elle entra dans la chambre d'Ilian sans frapper et le réveilla assez brutalement. J'étais étonné, mais ne dis rien. Ilian se redressa, s'habituant peu à peu à la luminosité.

- J'espère que tu t'es bien reposé, et que cela t’aura remis les idées en place. Je vais refaire ton pansement, et tu iras faire une séance avec ton psychiatre avant de regagner ta chambre, dit-elle, assez froide.

L'infirmière s'approcha de lui, tirant tout de même assez brutalement sur son bras mutilé. Je vis Ilian tourner vivement la tête dans l'autre sens alors qu'elle mettait la plaie à l'air libre. La honte devait l'assaillir. Elle lui fit son soin rapidement, sûrement ne lui avait-elle donné que le strict nécessaire. Nous sortîmes de la chambre, le laissant se laver et se rhabiller. Il me rejoignit quelques minutes plus tard, puis, sans un mot, nous parcourûmes les couloirs. Nous croisâmes plusieurs personnes, qui dévisageaient Ilian. Que pouvais-je bien dire ? Je n'étais pas le maître de leurs pensées, et même dans un hôpital psychiatrique, les rumeurs allaient bon train. J'en avais eu la preuve il n'y a pas longtemps.

Nous arrivâmes devant ma porte et je le laissai entrer le premier, lui renvoyant un petit sourire de courtoisie. Il y pénétra rapidement, s'asseyant assez lascivement sur le fauteuil en face de mon bureau. Il ne semblait pas perturbé par cet entretien. Moi, je l'étais. Trop peut-être, encore une fois. Avec tous les événements qui se produisaient entre lui et moi, les souvenirs qui n'arrêtaient pas de ressurgir, je ne faisais qu'espérer que cet entretien se passe au mieux. Que je puisse vraiment avancer avec lui. Aussi professionnellement que possible.

Je m'assis donc sur mon fauteuil, et posai mes mains sur le bureau. Je pris une profonde respiration et commençai, une idée bien précise du sujet que nous allions entamer.

- Bien, ne t'inquiète pas, nous n'allons pas parler de ce que tu as fait ces derniers jours, non, j'aimerais te parler aujourd'hui de ton loisir ici, depuis que tu es arrivé : L'écriture.

Cette idée me trottait déjà depuis un long moment dans la tête. C'était le système simple de tous les grands écrivains. Confier ses plus grandes peurs, ses plus grandes espérances à du papier. Ecrire, pour soi, et uniquement pour soi. Je le vis relever la tête, et croiser mon regard. Il semblait attentif à ce que je lui disais. Je venais de toucher un point sensible. Je pris dans mon tiroir un cahier et le lui tendis. Résigné, il le prit en main, sans quitter mon regard.

- J'ai appris que tu écrivais beaucoup, alors je me suis dis que tu pourrais écrire ce que tu ressens sur celui-ci, tu sais, une sorte de journal intime, déclarai-je, sérieusement.

Il ne me répondit rien, continuant de me fixer sans la moindre émotion, ce qui m'énervait grandement.

- Bon...Finis-je par souffler, déjà lassé de son petit jeu. Je prends ta non-réponse pour un acquiescement à ce que je viens de dire. Et puis, ce n'est qu'une proposition, si tu n'en as pas envie, tu fais comme tu le souhaites.

J'attendis un petit moment avant de lui révéler ma première motivation. Je savais que ma demande aurait du mal à passer.

- Maintenant, j'aimerais te demander une faveur, poursuivis-je, calme. Je sais que tu l'as refusé à tous les autres psys, mais j'aimerais vraiment que tu me fasses lire une de tes histoires.

- Je ne vois pas en quoi ton statut serait différent des autres, lâcha-t-il, d'une voix froide.

- Je ne demande pas de statut particulier, juste que tu me fasses confiance, répliquai-je, pas vraiment étonné de sa réplique cinglante. J'aimerais les lire, parce que je suis persuadé que les lire m'amènera à te connaître.

- Non !

Je sursautai légèrement au son de sa voix froide et tranchante. Son regard était aussi noir qu'un corbeau, prêt à me tuer sur place. Pourquoi n'avais-je pas le droit de les lire ? Alors qu'un simple petit emmerdeur pouvait le faire ? La rumeur était-elle vraie ?

- Pourquoi ? Demandai-je, haussant le ton malgré moi.

- Parce que c'est toi ! Cria-t-il, avant de se lever, et de partir telle une furie.

Il ne me laissa pas le temps de répondre, j'entendis la porte claquer violement. Las, je m'assis sur mon fauteuil, passant une main sur ma figure. J'étais persuadé que ses écrits représentaient la clé au crime qu'il avait commis. La clé pour ouvrir la carapace qu'il s'était formé.

Je restai quelques minutes assis dans mon fauteuil à regarder le lac derrière ma fenêtre. Des cygnes majestueux se pavanaient fièrement devant de petits canards. Je secouai vivement la tête lorsque je me rendis compte de mes pensées complètement absurdes. Je me levai d'un bond, voulant me rendre au réfectoire. Je pris un repas simple, des lasagnes, que je mangeai rapidement, après avoir discuté rapidement avec certains collègues. Je reprenais alors le chemin de mon bureau lorsque je croisai Ilian en compagnie de Melvin. Agacé, je me stoppai près d'eux, mais Ilian ne fit rien, évitant mon regard comme la peste. Il passa devant moi, Melvin sur les talons. Irrité, je posai mon regard sur ce petit con et réprimai une forte envie de lui refaire le portrait lorsque je le vis me regarder d'un air moqueur, un petit sourire narquois aux lèvres. Dégoûté, je repris mon chemin, essayant de penser à autre chose. J'étais hors de moi, et il fallait vraiment que je me calme.

Je passai tout l'après midi a relire le procès d'Ilian, ressassant dans ma tête l'entretien encore une fois désastreux. La sonnerie de mon portable me fit relever la tête du dossier, prenant le mobile en main. Le nom de mon amant y figurait et une grimace étira mes lèvres lorsque je constatai l'heure tardive. La nuit était tombée, enroulant le lac dans son doux manteau. Anxieux de sa réaction, j'appuyai sur une touche pour prendre l'appel. Mais alors que je pensais recevoir des insultes à l'oreille pour l'avoir une nouvelle fois oublié, ce fut une voix douce et amoureuse qui me parvint.

- Chéri...Je...Qu'est-ce que tu fais ? Me demanda-t-il, perdu

- Excuse-moi mon amour, j'ai le dossier de mon patient en main et je n'ai pas pu en décrocher mon regard... Je ne vais pas tarder, répondis-je, passant ma main sur mes yeux fatigués.

- D'accord, je mets le repas à réchauffer, dans combien de temps tu seras à l'appart ?

- Dans une demi heure.

- Ok, a tout à l'heure alors.

Il raccrocha et je me levai, remettant ma veste et mon écharpe. Je mis le dossier dans ma sacoche et sortis de mon bureau, éteignant les lumières. Mais alors que j'appuyais sur le bouton de l'ascenseur, l'image d'Ilian vint retrouver mon esprit. Je me sentais coupable de l'avoir laissé partir furieux. Et le fait de me faire ignorer de cette façon n'avait fait qu'augmenter ce sentiment. Sans vraiment réfléchir, j'appuyai sur le bouton menant à l'étage des chambres. Il ne me fallut que quelques minutes avant d'arriver devant la porte de la chambre d'Ilian. La main suspendue dans les airs, j'hésitai. Pourquoi étais-je toujours attiré vers lui ? Pourquoi voulais-je autant regagner sa confiance ? Je voulais le mérite et le prestige, j'en étais sûr. Je voulais aussi l'aider pour son bien. Mais je sentais aussi autre chose croître en moi. Et je ne le voulais pas.

Pourtant, c'est poussé par ce je ne sais quoi que j'abaissai mon poing et frappai doucement à cette porte close. J'attendis quelques secondes mais la voix d'Ilian ne me parvint pas. Sûrement dormait-il. J'entrai doucement, ne voulant pas le réveiller, mais la lumière vive de la chambre me surprit. Etonné, je le vis assis dans son lit, le regard froid. Je décidai de laisser mes interrogations de côté pour le moment.

- Je n'ai pas attendu que tu me dises d'entrer...Lançai-je, ironique.

Je jetai un coup d'œil à l'entièreté de sa chambre, que je n'avais jamais eu le loisir de visiter. Elle n'était pas vraiment grande ni décorée, ce qui ne m'étonnait guère. Mais pris dans ma contemplation, je me rendis compte de l'état du bras d'Ilian, recouvert de sang. Une vague de peur me submergea, et je m'avançai immédiatement.

- Tu t'es...Tu as recom...Commençai-je, sentant l'inquiétude me gagner.

- Ça c'est juste rouvert en bougeant pendant la nuit, me coupa-t-il, tranchant.

Je ne répondis rien à sa voix froide, sûrement habitué. Je me sentis allégé d'un poids, et me retournai, calme.

- Je vais chercher de quoi te soigner, ne bouge pas.

Je sortis de la pièce assez vite, passant par l'infirmerie de l'étage. J'y pris quelques compresses et désinfectant. Tout en revenant vers la chambre de mon patient, je sortis ma crème cicatrisante de ma sacoche.

Je m'assis sur son lit, assez proche de lui. Il me tendit immédiatement son bras, près à recevoir le soin que j'allais lui prodiguer. J'étais concentré dans ma tâche, désinfectant la plaie et enlevant le sang séché. Mais je le sentis crispé. Je savais que montrer cette plaie devait être une épreuve. Surtout le montrer à moi, son plus grand ennemi. Je ne m’éternisai pas, cette fois, veillant à ne pas divaguer dans mes pensées. Je refis le bandage et mon regard se posa sur le cahier que je lui avais donné, jeté sur le sol. Je lançai un regard furtif à Ilian puis me levai, prenant le cahier en main. Sans un mot, je le posai sur le bureau. Je regardai Ilian un moment, puis m'apprêtai à sortir.

- Tu devrais aller manger un peu, déclarai-je, refermant doucement la porte sur moi.

Je repartis, ce même sentiment inconnu compressant mon estomac. Vingt minutes plus tard, j'entrai dans mon appartement, enlevant ma veste et la posant sur mon bureau. J'enlevai mes chaussures lorsque je sentis deux bras m'encercler et l'odeur d'Hugo se répandre dans l'air. Je me retournai vers lui, le prenant dans mes bras. Sa petite tête blonde vint se loger dans mon cou alors que je passais mes mains dans sa chevelure dorée. Il n'en fallut pas plus pour que nos lèvres se scellent dans un doux baiser. Enivré, je le poussai doucement contre la porte, passant mes mains sur ses hanches. Les siennes vinrent se poser sur ma nuque, m'ordonnant par une simple pression de continuer.

Ravi par cet accueil, mes mains passèrent sous son jean, touchant ses fesses bien musclées. Je l'entendis gémir doucement et recommençai ma caresse. Une de ses jambes vint se poser sur ma hanche et je décidai de lui enlever son pantalon ainsi que son boxer. Sensuellement, je fis descendre ces bouts de tissu, me baissant en même temps. Mes lèvres se posèrent sur ses genoux que je sentais trembler sous le plaisir. Il leva les pieds alors que je balançais les affaires, et lentement, laissant mon souffle caresser sa peau, je remontai. Mes genoux vinrent toucher le sol et j'embrassai ses hanches, sentant l'envie tirailler mon bas ventre.

Mais des coups violents frappés contre la porte sur laquelle était adossé Hugo nous firent stopper tout mouvement. Immédiatement, je me redressai, pestant contre l'inconnu qui osait nous interrompre dans un moment pareil. Rageusement, j'entrouvris la porte, ne laissant voir que ma tête.

- Hey, frangin ! J'viens de faire une grosse connerie !

Kain se trouvait devant la porte, accoudé à l'embrasure. Je voyais très bien à ses yeux et à sa manière de parler qu'il était complètement ivre. Je lâchai un profond soupir et jetai un coup d'œil à Hugo, qui se rhabilla, l'air mécontent.

- Attends deux secondes Kain, dis-je, refermant la porte immédiatement.

Je m'approchai de mon amant et le pris dans mes bras.

- Je suis désolé, je ne peux pas le laisser à la porte...Fis-je, ennuyé

- Je sais ! Lâcha-t-il, énervé.

- Hugo...C'est mon frère et tu l'as entendu, il a fait une connerie...

- Je m'en contrefous !

Sans un mot, il se libéra de mon étreinte et partit dans la salle de bain, claquant la porte. Je passai une main sur mon visage et ouvris la porte à Kain. Celui-ci entra en titubant, jetant sa veste à même le sol. Il s'assit sur un fauteuil, posant une main sur ses yeux. Gêné, je m'assis sur le canapé, lui laissant quelques minutes pour se ressaisir. Lorsqu'il buvait, Kain pouvait tout vous dire. Et même parfois révéler des choses qu'il devrait garder pour lui. Le mieux, c'était de lui laisser le temps de mettre ses idées en ordre.

- Elle est enceinte...Soupira Kain, me regardant tristement.

- Oh....Murmurai-je, choqué

- Je sais....

- Et la capote, tu connais pas !

La voix d'Hugo me fit sursauter, et vivement, je me retournai, croisant le regard irrité de mon amant. Kain releva aussi la tête, et une grimace étira ses lèvres.

- Tu es encore là toi...Désolé, c'est à mon frère que je parle là, répondit-il, agacé.

- J'habite ici aussi, rétorqua Hugo, les poings serrés.

- Pas pour longtemps, je sens qu'il va pas tarder à te larguer...

- Ah oui, et qu'est-ce qui te fait dire ça ?!?

- Oh, juste qu'il a retrouvé son premier amour.

Ces deux derniers mots me glacèrent le sang et mes yeux s'agrandirent sous la surprise. Je lançai un regard désespéré à Kain, lui montrant qu'Hugo n'était pas au courant, mais un sourire ironique étira ses lèvres. Hugo n'avait rien répondu, mais je sentais son regard me brûler.

- Oh...Tu n'étais pas au courant Hugo...Souffla mon frère, ravi.

Je me retournai doucement vers mon amant, croisant son regard furieux.

- C'est pas vraiment ce que tu crois...Dis-je en me levant.

- Non, ils sont pas encore amants, ils travaillent juste ensemble en attendant, répliqua Kain, narcissique.

- La ferme Kain ! Criai-je, énervé.

Je vis alors Hugo tourner les talons et rentrer dans notre chambre, en claquant bien évidement la porte.

- Tu fais vraiment chier ! Lançai-je à mon frère avant de suivre mon amant dans la chambre.

Il se tenait devant la fenêtre, les bras croisés. Il se retourna vers moi lorsqu'il entendit la porte de la chambre se refermer sur moi.

- Tu comptais me le dire quand ?!? Pesta-t-il, le regard noir.

- J'en sais rien, Hugo, Personne n'est au courant... Soufflai-je, las

- Si ! Kain ! Ton crétin de frère le sait avant moi.

- Il...Il est tombé par hasard dessus, je ne voulais rien lui dire non plus, et on aurait eu la même dispute si je t'en avais parlé avant.

- Je veux qu'il parte ! Hurla Hugo, en colère.

- Tu as entendu ce qu'il a dit, je peux pas le foutre à la porte comme ça !

- Je m’en fous, t'as qu'à partir avec lui si t'es pas content !

Je ne répondis rien, et me retournai, ouvrant la porte.

- J'en ai marre Hugo. On arrête pas de se disputer. C'est ma famille, si tu la détestes, c'est que tu me détestes aussi....Murmurai-je, ayant mal au coeur.

- Jaeden...Je ne te...Commença-t-il, d'une voix plus douce.

Mais je n'écoutai pas la fin de sa phrase et refermai la porte, m'approchant de mon frère. Il était à moitié endormi sur le fauteuil. Je le secouai sans ménagement. Il ne méritait pas de répit après ce qu'il venait de dire.

- Debout, je te ramène chez toi, fis-je d'une voix froide.

Il semblait honteux, mais je ne dis rien et remis ma veste. Sans un mot, nous descendîmes les marches, et nous engouffrâmes dans ma voiture. Le bruit de la radio fut le seul son qui parvint à nos oreilles alors que je roulais. Dix minutes plus tard, nous entrâmes dans son appartement. Il s'allongea directement dans son canapé, alors que je m'asseyais sur sa table basse.

- Après le coup que tu viens de me faire, tu dois me raconter en détail ce qu'il s’est passé, dis-je, froid.

- Jaeden, je suis...Commença-t-il, penaud.

- Raconte moi !

Il soupira puis s'assit, baissant la tête, et joignant ses mains.

- Ca fait trois mois que je suis avec Savannah, tu le sais, et enfin, voilà, quelques fois, dans le feu de l’action, on a oublié, tu peux comprendre non ?!? Me dit-il, anxieux.

- Oui, mais moi, je suis persuadé qu'Hugo ne tombera jamais enceinte...Fis-je, souriant légèrement.

Il rigola à son tour puis regarda autour de lui.

- Elle est arrivée, on devait aller au resto. Je voyais bien que quelque chose n'allait pas, alors je lui ai tiré les vers du nez, et elle m'a annoncé qu'elle attendait un enfant de moi, s'expliqua-t-il, triturant ses mains.

- Et comment tu as réagi ? Demandai-je, m'asseyant prés de lui.

- J'ai eu aucune réaction. Je me suis assis, elle m'a parlé mais je n'ai rien entendu, puis elle est partie en larmes, et j'ai commencé à picoler...

- Et tu comptes faire quoi maintenant ?

- J'en sais rien, je suis totalement largué, frérot...

Je lui souris, puis le pris dans mes bras. Il me faisait de la peine. Je ne savais pas vraiment que dire, ni que faire, car ce cas ne m’arriverait jamais.

- Si jamais tu dis à maman pour Ilian, je lui avouerai que tu as mis une fille en cloque...Je te préviens...Dis-je, le sourire aux lèvres.

Il éclata de rire, en me serrant un peu plus fort contre lui.

- Je pense, repris-je, réconfortant, que tu devrais aller voir Savannah, et discuter avec elle. Je crois que tu l'aimes, non ?

- J'en suis fou.

- Alors accueillir un petit monstre ne devrait pas poser de problème.

- Mais c'est trop tôt.

- Il y a certaines choses que l'on ne peut éviter. Voyez ce que vous allez faire ensemble.

Je relâchai mon étreinte et me levai, enfilant ma veste.

- Des fois je me demande qui est l'aîné...Soupira Kain, un sourire aux lèvres.

- Je sais, et maintenant je dois aller réparer tes conneries...Dis-je, le regard faussement en colère.

*

Je rentrai chez moi, retrouvant Hugo assis sur le canapé, en pyjama. Il regardait la télévision, mais lorsqu'il m'entendit rentrer, il se leva immédiatement, me regardant tristement.

- Je vais me coucher, je suis crevé, dis-je, enlevant mes chaussures.

- Jaeden, je suis désolé, je ne voulais pas...Je t'aime, plus que tout même, mais Kain, j'y arrive pas, et lui non plus ! Me lança-t-il, les larmes aux yeux.

- Je ne vous demande pas de vous aimer, juste de faire un effort. Quand on va voir ta mère, je dois bien me tenir, même si elle me hait parce que j'ai rendu son fils soit disant gay. Je fais des efforts pas possibles pour qu'elle m'accepte alors que je sais qu'elle ne le fera jamais. Et toi, jamais tu ne reconnaîtras ces efforts, jamais tu ne feras le centième de ce que je fais vis à vis de Kain, m'écriai-je, énervé.

- Je suis désolé...Souffla-t-il, les larmes roulant sur ses joues.

Je ne répondis rien et me retournai pour aller dans notre chambre, mais je fus bien vite stoppé par les bras d'Hugo, qui me retenait sur place.

- Ne m'en veux pas, je suis désolé, moi aussi j'en ai marre que l'on se dispute. Je t'aime Jaeden, je te promets que je ferai un effort. S'il te plait, ne m'en veux pas...Me supplia-t-il, désemparé.

Doucement, je me retournai, le prenant dans mes bras. A chaque fois qu'il pleurait, je ne pouvais résister, et lui pardonnais aussitôt. Mes lèvres vinrent se poser sur son front, d'une douce emprise.

- Allez, arrête de pleurer, tu sais bien que je ne supporte pas ça...Murmurai-je, embrassant ses joues pleines de larmes.

Nous restâmes quelques minutes dans les bras l'un de l'autre avant de se mettre au lit. L'estomac vide, mais fatigué par tous ces événements. Hugo avait la tête enfouie sur mon torse, passant son doigt sur mes abdos, alors que moi je tenais mon livre entre les mains, me perdant dans ce monde imaginaire que j'aimais tant. Mais la voix d'Hugo me fit revenir à la réalité.

- Je dois me faire du souci ? Me dit-il tristement.

- Quoi ? Fis-je, surpris.

- Tu m'as dit que tu avais eu beaucoup d'aventures, mais seulement deux grands amours, moi et un dénommé Ilian. C'est lui ? Avec qui tu travailles ?

- Oui...

- Je dois me faire du souci ? Est-ce que je dois être jaloux ?

- Non.

- Pourquoi ?

- Parce que je t'aime, répondis-je, me positionnant au dessus de lui.

- Mais tu l'as aimé aussi, me dit-il, caressant ma joue.

- Oui, dans le passé. Mais maintenant, c'est toi que j'aime.

J'approchai mes lèvres des siennes, et d'un tendre baiser, je fis taire ses interrogations. Interrogations qui ne faisaient que m'assaillir ces temps-ci.

*

Je me réveillai le lendemain matin, seul dans mon lit. Mes yeux se posèrent sur le réveil qui affichait 9 heures du matin. Mon amant devait commencer plus tôt. Je me levai difficilement, encore fatigué par cette nuit. Je ne pris pas de petit-déjeuner, étant déjà en retard et pris une douche rapide. A peine 10 minutes plus tard, je me retrouvai dans la voiture, conduisant sur la voie express.

A peine avais-je posé ma main sur la portière de la voiture, dans le but de sortir, que je vis la silhouette du directeur se diriger vers moi, d'une démarche rapide. Je sortis alors, prenant en main ma sacoche, et un petit sourire s'afficha sur mon visage.

- Tu vas bien ? Demandai-je, gentiment.

- Bien, et toi ? Me répondit-il, desserrant un peu sa cravate.

- Ça va, fis-je en haussant les épaules.

Je vis directement à sa mine qu'il voulait me poser une question. Ou qu'il cherchait à me parler de quelque chose. Je commençai à marcher, le sentant me suivre sur mes pas. Nous arrivâmes dans l’ascenseur et il appuya sur l'étage des chambres. Curieux, je le regardai.

- Tu veux toujours ses cahiers ? Me demanda-t-il, sérieux

- Oui, mais pas sans son accord, m'offusquai-je, ne comprenant pas son geste.

- Il ne voudra jamais te les donner, même si un jour tu arriveras à obtenir sa confiance.

- Je ne peux pas les lui prendre comme ça !

L'ascenseur s'ouvrit, dévoilant les couloirs blancs et lumineux remplis de patients. Le directeur sortit et s'arrêta devant, sa main empêchant la porte de se refermer. Le peu de confiance qu'il avait placée en moi se retrouverait réduit en cendre si jamais je lui prenais ses cahiers. Pourtant, c'était la clé, et j'en étais persuadé. Je pourrais savoir ce qu'il s'était passé. Comprendre pourquoi il avait commis ce meurtre. Par cette simple constatation, j'avançai, l'air incertain. Ilian m'en voudrait.

Nous marchâmes sans un mot dans de couloir, slalomant entre les patients qui partaient en direction du réfectoire. Le directeur entra en premier dans la chambre de mon patient et chercha directement du regard les cahiers. Ceux-ci étaient disposés négligemment sur le bureau d'Ilian. Mon regard se posa sur le cahier que j'avais donné à Ilian la veille. Il était ouvert sur le bureau, et je pouvais voir l'écriture fine et penchée d'Ilian. Un sourire s'afficha sur mon visage lorsque je compris qu'il avait suivi mon conseil, malgré tout ce qu'il avait dit.

Le directeur les prit en main, ne me lançant aucun regard. Je sentais un profond malaise m'envahir peu à peu, et la voix d'Ilian me fit perdre pied.

- Qu'est-ce que vous êtes en train de faire ? Vous n'avez pas le droit d'y toucher !!

Paul me donna alors tous les cahiers et s'avança vers Ilian, le regardant sérieusement. Je pouvais sentir tout le désarroi de mon patient, et mon coeur se serra immédiatement.

- Calme-toi, Ilian. Jaeden a de bons arguments pour les avoir. Il a besoin de les lire pour t'aider.

Ilian me lança un regard froid et empli de haine, qui me glaça le sang comme il savait si bien le faire. Il reporta bien vite son attention sur le directeur, le toisant de toute sa hauteur.

- Vous n'avez pas le droit, déclara-t-il froidement

- Bien sûr que si, si cela peut t'aider à...Commença le directeur en haussant les épaules

- Mais foutez moi la paix ! Et si je ne voulais pas qu'on m'aide ? Ça ne sert à rien ! Hurla-t-il, les poings sérés.

- Ilian ! Calme toi. Tu entends ce que tu es en train de dire ?

Je ne disais pas un mot, trop ancré dans les remords qui m'assaillaient. J'aurais du refuser, et maintenant c'était trop tard. Si je reposais ses cahiers, toute mon autorité et mon assurance de psychiatre seraient remises en question. Ilian même jouerait avec ça. Ce dernier baissa les bras, et alla se fondre dans le décor, laissant au directeur le loisir de prendre ses cahiers. Son visage était sans expression, mais ses yeux me dévoilaient la crainte qui le chamboulait. Et je vis des larmes venir faire larmoyer ses yeux lorsque le directeur prit le cahier que je lui avais donné. Pour celui-là, je voulais vraiment son accord.

- Non, je ne veux pas celui-ci, déclarai-je, évitant les regards du directeur et d'Ilian.

Je rabattis tous les cahiers contre ma poitrine et sortis de la pièce sans un regard pour mon patient. J'entendis le directeur rappeler à Ilian que nous avions rendez-vous cette après midi. M'enveloppant d'un nuage de remord, je remontai à mon bureau, où je m'installai sur ma chaise en cuir. Je posai un à un les cahiers sur la table, les regardant tour à tour. Mes doigts venaient effleurer la couverture quelques fois. Mais à aucun moment, je n'arrivais à les ouvrir. Avez-vous déjà ressenti ce sentiment d'impuissance ? Ce sentiment si fort qu'il vous paralyse complètement. Je les avais voulus, et maintenant qu'ils se retrouvaient devant moi, je n'arrivais pas à les ouvrir. J'avais en quelque sorte violé son âme, sa conscience. Je saccageais son antre, l'endroit où il pouvait s'évader. Comment vivrais-je si on m'interdisait de lire mes livres ?

Pourtant, je ne pouvais me résoudre à les lui rendre, du moins pour le moment. Je devais les lire, coûte que coûte. Mais ce n'était pas le moment pour moi. Je soupirai puis rangeai les livres dans un tiroir de ma commode, puis me rassis sur mon fauteuil, mes yeux se perdant dans le doux paysage du lac.


°0° Suite à la partie 3 °0°

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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Mercredi 30 juillet 3 30 /07 /Juil 17:32
 

Je ne vis pas vraiment le temps passer, si bien que je sursautai lorsque j'entendis la porte de mon bureau s'ouvrir brusquement. Je me redressai immédiatement sur mon ciel, posant mes yeux sur un Ilian plus froid que jamais. Il s'assit sans un mot sur le fauteuil en face de moi et évita mon regard. Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que je me rappelais les moments où, dans le passé, il m'en voulait. Il adoptait exactement la même attitude, celle du « Je m'en fous, crève ! ».

- Bonjour, dis-je, ne le lâchant pas des yeux.

Il releva son regard vers moi. Un regard virulent, plein d'animosité. Il ne me fallut que quelques secondes pour dévier mon regard du sien. Je savais comment cet entretien allait finir, alors je pris la décision d'attendre. Attendre qu'il parle de lui même. Je ne voulais plus faire d'efforts, car comme il l'avait dit plus tôt, il ne voulait pas qu'on l'aide. Nous restâmes de longues minutes ainsi, et je pouvais sentir son regard me brûler.

- Qu'est-ce que tu veux ? Finit-il par me demander, froidement.

- Je n'ai pas envie de te forcer à parler, alors je vais attendre...Dis-je, retrouvant son regard.

- Et bien tu peux attendre, me répliqua-t-il immédiatement, croisant les bras contre sa poitrine.

Je sentis mes lèvres s'étirer à nouveau alors que je voyais sa réaction, digne de celle qu'il avait étant ado.

- Peut-être, mais tu viens de dire deux phrases...Fis-je, calme.

Il ne me répondit rien, laissant un ange passer dans la pièce. Alors que je pensais que notre entretien se finirait dans un silence olympique, je le vis se redresser, et serrer les poings.

- Pourquoi tu m'as fait ça, Jaeden ? Cracha-t-il, énervé

Je compris immédiatement qu'il parlait du vol de ses cahiers, et de la pseudo trahison qui allait avec. Pourtant, je vis dans ses yeux une profonde tristesse, ancrée trop profondément pour n'être là que depuis ce matin.

- Peut-être aurais-tu fait la même chose pour moi...Fis-je en haussant les épaules.

- Non, je t'aurais laissé crever dans ta peine, répliqua-t-il sèchement.

Je sentis mon coeur se serrer malgré moi. Alors il me détestait à ce point. Je ne pouvais croire que sa rancoeur envers moi n'était dûe qu'au vol, ses yeux le trahissaient.

- Mais qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu me détestes ainsi ?!? M'écriai-je, énervé.

- Tu oses me poser la question ? Rétorqua-t-il, ses yeux me foudroyant sur place.

- C'est toi qui m'as quitté, je te signale. Depuis le début, j'essaye de t'aider, et je ravale tout sans rien dire !

Je me doutais que notre passé était lié à la haine qu'il éprouvait envers moi. Mais je ne savais pas pourquoi. Il ne m'avait donné aucune raison ce soir là. Je le vis se lever, les poings plus serrés que jamais.

- Va te faire foutre ! Je ne t'ai rien demandé !

Je sentis mon coeur louper un battement à cette dernière réplique, et une profonde tristesse s'installa en moi. Je savais que je ne devais pas la ressentir, car tout cela résultait de notre ancienne histoire. Je ne cessais de me demander ce que j'avais fait par le passé pour le retrouver dans cet état. Mais il ne voulait pas me le dire, et je n'arriverais jamais à le pousser. Las, je me rassis sur ma chaise, prenant un regard froid, il fallait que je redevienne son psychiatre, tout de suite.

- La séance est terminée. Tu peux partir, articulai-je en regardant le parc.

- Ca y'est, tu abandonnes enfin ! Me dit-il, en se levant

- Non, je n'ai juste plus envie de te voir pour l'instant, soupirai-je, le regardant sérieusement

Il se posta bien devant moi et redevint calme.

- Au fait, juste avant de partir, je veux mes cahiers, me fit-il, méchamment.

- Je te les rendrai quand j'aurai terminé, répliquai-je sur le même ton.

Agacé, je reposai mon regard sur lui et celui-ci me glaça le sang. Une lueur meurtrière dansait au plus profond de ses prunelles. Une colère sourde s'installa en moi alors que je comprenais que quoi que je fasse, je n'obtiendrais rien de lui. Rageusement, j'ouvris le tiroir où j'avais rangé les cahiers, et les pris. Ma fureur les envoya valser sur le sol, faisant bien comprendre à Ilian qu'il pouvait les reprendre, mais que je ne voulais plus le voir pour le moment.

- Pourquoi tu m'as demandé si tu pouvais les lire, pour les prendre quand même ? Demanda-t-il, serrant les poings.

- Parce que je suis sûr que la réponse se trouve là dedans, répondis-je en haussant les épaules.

Je vis alors les jointures de ses mains devenir blanches, et ses yeux devenir plus noirs que jamais.

- Tu es vraiment prêt à tout pour ta renommée, tu n'as pas changé...Prends les, je me contrefous de ce que tu penses.

Il me tourna le dos et sortit de la pièce, sans oublier de claquer la porte. Mes yeux se posèrent alors sur les feuilles volant dans la pièce, et un voile de tristesse les obscurcit. Je n'arriverais jamais à faire quoi que ce soit avec Ilian. Et il fallait que j'en parle avec le directeur. Pour la première fois depuis quatre ans, j'allais abandonner.

*

Je rentrai chez moi, les bras chargés de cahier. Je n'avais pas voulu les laisser dans mon bureau, pourquoi ? Je ne le savais même pas moi-même. J'eus la surprise de ne découvrir personne à l'appartement, et un coup d'œil à mon portable m'affirma que j'avais un message de mon amant.

« Je rentrerai plus tard, un parent voulait s'entretenir avec moi. A plus tard. Je t'aime »

Je balançai mon portable sur le canapé et enlevai ma veste. Je décidai d'aller prendre un bain, cela me détendrait peut-être. Rapidement, je fis couler l'eau chaude, puis me glissai dedans. Mes yeux se fermèrent alors que mon anxiété et ma déception diminuaient peu à peu.

Une main caressant mes cheveux, et deux lèvres se posant sur les miennes me sortirent de ma torpeur, et je découvris avec surprise le visage d'Hugo au dessus du mien.

- Tu ne devais pas rentrer plus tard ? Demandai-je, regardant l'horloge.

- Ça s'est terminé plus tôt que prévu, me répondit-il en haussant les épaules.

Content, je repris doucement ses lèvres pour un tendre baiser. Mais il le termina bien trop tôt à mon goût.

- J'ai vraiment trop faim, tu veux manger quelque chose de spécial ? Déclara-t-il, un sourire rieur aux lèvres.

- Non, pizza ? Fis-je, me rallongeant dans la baignoire.

- Pizza !

Il se leva immédiatement et sortit de la pièce. Je l'entendis téléphoner, et décidai de rester un peu plus dans mon bain.

Quelques minutes plus tard, je me levai, et pris mon pyjama, pour revenir dans le salon. Mais la vision que j'eus me coupa net. Hugo se trouvait assis sur le canapé, un des cahiers d'Ilian entre les mains. Je ne sus dire ce qui me transperça en premier, la rage de voir Hugo fouiner encore une fois dans mes dossiers, ou la peur que le nom d'Ilian soit noté quelque part. Il tourna alors la tête vers moi et ses yeux s'ouvrirent de surprise, il lâcha alors le cahier et se releva immédiatement, pris en faute.

- Attends, c'est pas ce que tu crois...Me dit-il, désolé.

- Tu n'as pas le droit de regarder mon travail, fis-je, légèrement énervé.

- Je ne voulais pas le faire, j'ai vu ces cahiers et je ne pensais pas que c'était ton boulot ! J'ai lu juste une ligne, mais après, j'ai pas pu m'arrêter, le gars qui les a écrites a vraiment du talent...S'exclama-t-il, tout en reposant le cahier sur la pile.

- De quoi parle cette histoire ?

Je m’étais assis sur un fauteuil et avais posé mes yeux dans le vide. Hugo s'assit prés de moi et me pris la main, perdu.

- D'une femme amoureuse d'un homme, mais l'homme rejette ses sentiments. C'est...C'est ton patient qui...Commença-t-il, doucement.

- Je n'ai pas le droit de t'en parler Hugo, s'il te plaît.

Il acquiesça, mais je vis tout de suite qu'il était déçu. Lorsque la sonnerie retentit, il se leva et alla payer la pizza, puis il revint, et nous passâmes à table. Le reste de la soirée fut calme, rythmé par le simple bruit de la télévision.

*

Le lendemain, je retournai au travail, et je passai ma journée à lire le dossier d'Ilian, même si j'avais pris ma décision. Je n'avais pas ouvert les livres, me contentant de les reposer dans leur tiroir. Vers 14 heures, je me levai, et partis en direction du bureau du directeur. Je frappai et entrai, le trouvant le nez dans des comptes.

- Je te dérange ? Demandai-je, laissant la porte ouverte.

- Non, tu peux entrer, me fit-il, retirant ses lunettes de son nez.

Je fermai la porte puis m'assis en face de lui, posant le dossier d'Ilian sur la table.

- Pourquoi me donnes-tu ce dossier ? Me demanda-t-il, étonné.

- Ça ne sert à rien, je n'arriverai jamais à le comprendre, répondis-je, un air déçu au visage.

Je le vis soupirer, puis se lever, mettant ses bras dans son dos. Ses yeux se posèrent sur le lac étincelant sous le reflet du soleil.

- Tu sais, beaucoup de psychanalystes sont passés avant toi, et n'ont pas su tirer une seule autre information que celles qu'ils savaient déjà. Ilian ne faisait que répéter ce que nous voulions entendre, s'enfermant dans sa carapace un peu plus. Je t'ai donné son cas, parce que je voulais que tu te dises que tout ne t'était pas acquis facilement...Me dit-il sérieusement.

- Et je l'ai compris, c'est pour ça que je voudrais que tu me donnes un autre patient, le courant ne passe pas entre Ilian et moi, nous ne faisons que nous disputer et ...

- Justement ! Vous vous disputez, reprit-il se retournant vers moi. Tu arrives à faire des choses que personne d'autre n'a jamais réussies. Il te parle, même si c'est pour t'insulter, il s'ouvre à toi, il te dit ce qu'il ressent, et je suis certain qu'il ne s'en rend même pas compte. Depuis que tu t'occupes de lui...Regarde les commentaires de l'infirmière en chef, « Ilian est calme et posé, aucune remarque à faire sur son hospitalisation ». Jamais encore je n'avais vu ce genre de remarque sur son cahier.

Je levai les yeux vers lui, surpris par ce qu'il venait de me dire. Je n'avais jamais pris conscience de cela, trop perturbé par nos disputes incessantes. Mais j'étais las. Ilian et moi ne pouvions continuer ainsi.

- Je ne peux pas poursuivre comme ça...Déclarai-je, fatigué.

- Tu n'as pas le choix, fit-il, s'asseyant sur sa chaise.

- Quoi ?

- Il est hors de question que je donne le cas d'Ilian à quelqu'un d'autre, Jaeden. Il faudra que tu trouves un moyen pour que vous vous calmiez.

Je soupirai bruyamment puis me levai, lui tournant le dos. J'avais ouvert la porte, alors que j'entendais encore une fois sa voix grave.

- J'ai appelé chez toi, et j'ai eu Hugo, vous venez manger à la maison ce soir, me dit-il, un sourire amusé aux lèvres.

- Ok, fis-je en haussant les épaules.

- Et il m'a dit de te dire qu'il te rejoindra ici vers 15 heures.

- Merci.

Je sortis sans un mot de plus et repartis dans mon bureau. Je ne pouvais en vouloir au directeur. Il voyait l'intérêt d'Ilian avant tout, et je devais me plier à sa volonté. J'attrapai mon téléphone et appelai mon amant afin de savoir où il était. Celui-ci décrocha au bout de deux sonneries.

- Oui ? Fit-il, à l'appareil.

- C'est moi, Paul m'a dis pour ce soir, tu es arrivé ?

- Oui, je suis là.

- Ça va ?

- Oui.

Mes sourcils se froncèrent alors que je remarquais son attitude assez distante, mais je n’y fis pas plus que ça attention.

- Tu es à l'entrée ? Demandai-je en prenant ma sacoche.

- Non, devant le parc.

- Ok, j'arrive.

- Oui, à tout de suite.

Je sortis immédiatement, et il ne me fallut que quelques minutes pour l'apercevoir, assis sur un banc, devant le lac. Il se trouvait près d'un homme que je ne reconnus pas immédiatement, et fumait encore ses maudites cigarettes. Il ne les fumait pas beaucoup, surtout lorsqu'il était inquiet.

- Désolé, j'ai fait au plus vite, dis-je, arrivant à sa hauteur.

Je n'eus pas le temps de jeter un coup d'œil à son voisin, que déjà mon amant se levait et prenait mes lèvres fougueusement. Ravi par cet accueil, je lui rendis son étreinte amoureusement. Ce baiser était totalement différent de son attitude, mais il fallait être fou pour y renoncer. Pourtant, j'aurais dû.

Alors que nous nous séparions, mon regard croisa celui du voisin, qui n'était autre qu'Ilian. Mon coeur faillit s'arrêter, alors que je vis ses yeux verts emplis de fureur et de tristesse. Mais il reprit bien vite une attitude « Je m'en foutiste » qui me fit plonger dans une gêne inimaginable. Il se tourna vers Hugo, et le toisant de toute sa hauteur, il sortit une phrase qui me glaça le sang.

- Depuis quand tu le trompes ? Demanda-t-il, s'adressant à Hugo.

Il n'attendit même pas de réponse et passa devant nous, nous ignorant magnifiquement. Un malaise immense s'installa en moi alors que je sentais Hugo plus crispé que jamais.

- C'est...Je...C'est faux, Jaeden, pour...Pourquoi il dit ça ? Me demanda Hugo, se retournant vers moi.

- Tu lui as dit quelque chose ? Fis-je, regardant Ilian s'engouffrer dans l'hôpital.

- Bien sûr que non ! Jaeden, regarde moi, tu ne crois tout de même pas qu'il a raison ?

Je croisai son regard et un malaise immense s'installa en moi. Pourquoi son regard était si affolé ? Pourquoi avait-il si peur que je croie Ilian ? Pourquoi une part de moi cherchait dans ma mémoire les indices d'une tromperie ?

- Jaeden !

- Non, bien sûr que non...Viens, il faut qu'on y aille, répondis-je en me retournant immédiatement.

Alors que je commençais à avancer, je sentis la main d'Hugo prendre la mienne et son corps se rapprocher du mien, me collant presque. Je sentais son regard se poser plusieurs fois sur mon visage impassible, mais pas une seule fois je ne tourna la tête. La dernière phrase d'Ilian me faisait atrocement mal, même si je savais qu'elle était totalement fausse. Hugo ne me tromperait jamais. Ça se voyait, il m'aimait plus que tout, et moi aussi ! Ilian devait être simplement jaloux. Et il n'avait pas le droit de l'être. Lui aussi avait refait sa vie à ce que je sache !

Nous rentrâmes chez nous après s'être arrêtés dans une petite épicerie afin de prendre une bouteille de vin pour le repas de ce soir. Le trajet s'était fait sans un mot, et l'arrivée à la maison dans ce même calme. Je sentais bien la peur d'Hugo grandir de plus en plus, mais ne dis rien pour le calmer. Je ne croyais pas Ilian. Et je ne voulais pas reparler de ça...Pourtant...Lorsque mon amant me dit qu'il partait prendre une douche, mes yeux se posèrent sur son téléphone portable. Une immense curiosité m'envahit. Je me haïssais de vouloir fouiner, mais ce désir devenait de plus en plus ardant. Mon regard dériva sur la porte de la salle de bain, légèrement ouverte, d'où j'entendais l'eau couler, puis il se reposa sur le téléphone. Je ne tenais plus et rapidement, je l’attrapai dans mes mains. Je jetai un autre coup d'œil à la porte, puis arrivai dans le menu des messages. Je ne voyais que des messages que je lui avais envoyés, et aucune trace d'un quelconque amant. J'entrai alors dans les messages qu'il avait envoyés. Là encore, aucune trace. Un soupir de soulagement passa le barrage de mes lèvres et j'entrai dans le journal des appels. Il n'y avait aucun numéro affiché et mes sourcils se froncèrent à cette constatation. Mais la voix d'Hugo me fit sursauter.

- Je ne te trompe pas ! Fit-il, la voix calme.

Je me retournai pour le voir à l'embrasure de la porte, une serviette nouée autour des hanches.

- Je sais...Articulai-je, pris sur le fait.

- Tu travailles avec ton ex, et je ne te dis rien, je te fais confiance Jaeden, s'il te plait, fais-en de même.

- Désolé...Je ne sais pas ce qui m'a pris...Dis-je, reposant le téléphone sur le bureau.

La mine triste, Hugo s'approcha de moi, m'entourant de ses bras. Je lui rendis immédiatement son étreinte, posant ma tête dans son cou.

- Je t'aime. Je suis fou de toi. Je devrais être fou pour avoir ne serait-ce que l'idée de te tromper. Parce que je sais que tu me quitterais si je le faisais ! Et ça, il en est hors de question...Murmura-t-il, la voix enrouée.

- Ne pleure pas Hugo, je suis désolé, je te crois, bien sûr que je te crois ! Fis-je, paniqué.

Il resserra son étreinte, comme s'il se trouvait en pleine détresse.

- Excuse moi...Soupira-t-il, prenant mes lèvres fougueusement.

Je ne compris pas cette soudaine excuse, mais ne dis rien, préférant arrêter là cette explication. Hugo avait raison, je ne devais pas me poser de questions. Ilian était tout simplement déçu. Je me surpris à ressentir un soulagement en moi. Au moins, je n'étais pas le seul à éprouver ce sentiment. J'avais ressenti la même chose en apprenant pour lui et ce Melvin, et m'en voulais déjà assez.

Une heure plus tard, nous nous retrouvions devant la porte de la maison de Paul et de sa femme. Celle-ci vint immédiatement nous ouvrir, un sourire immense trônant sur ses lèvres.

- Comment ça va Tatiana ? Demandai-je, la prenant dans mes bras.

- Bien, très bien même, entrez ! Me répondit-elle, prenant la bouteille de vin entre ses mains.

C'était une Femme de 35 ans, ravissante à souhait. Elle avait de longs cheveux blonds, souvent maintenus par une barrette. Elle portait une longue robe mauve, légèrement décolletée. Elle se retourna, et entra dans le salon. Nous restâmes quelques minutes dans le hall, retirant nos vestes. Nous entrâmes par la suite dans la pièce où était servi l'apéritif. Paul se leva immédiatement en nous voyant, et tendit une main chaleureuse à mon amant.

La suite de la soirée se passa calmement, dans une joie débordante. Nous fêtions en quelque sorte la future venue d'un petit être, qui ravissait ses parents. J'en étais ravi, car voir leurs visages heureux faisait vibrer mon coeur. Ce ne fut que lorsque je sentis la tête d'Hugo devenir de plus en plus lourde sur mon épaule que je compris qu'il était temps de partir. Mon amant devait sûrement se lever tôt, comme d'habitude.

Nous partîmes après un au revoir très chaleureux, puis rentrâmes dans notre appartement. Allongés dans notre lit, je lisais mon bouquin avec envie. Hugo, quant à lui, faisait un sudoku sur le magazine TV. Mais une de ses questions me fit arrêter net ma lecture.

- Nous aussi, on aura un bébé un jour ? Me demanda-t-il, tournant la tête vers moi.

Mes mains se crispèrent à l'entente de cette phrase. Je n'avais pas vraiment émis l'hypothèse d'avoir un jour des enfants, même si au plus profond de moi, je souhaitais être un jour appelé papa.

- Tu sais...ça m'étonnerait que tu puisses tomber un jour enceinte...Fis-je, un sourire amusé sur les lèvres.

- T'es con ! S'exclama-t-il, en rigolant légèrement.

Je posai mon livre sur la table de chevet, puis m'allongeai sur le ventre.

- Si un jour on décide d'avoir un enfant, ça sera après notre mariage...Dis-je, les yeux fermés.

Je le sentis s'allonger près de moi et éteindre la lumière. Il m'enlaça d'un bras et posa ses lèvres sur mon épaule.

- Et ce sera le plus beau des mariages...Si c'est avec toi, me fit-il, se collant à moi.

*

J'arrivai à l'hôpital en retard, Hugo n'ayant pas voulu me lâcher ce matin. Mon estomac ne cessait de se comprimer alors que je marchais en direction de mon bureau, où Ilian m'attendait. Je n'avais pas envie de lui parler, car je savais que j'en viendrais à lui demander des explications. J'ouvris la porte et le vis assis sur mon fauteuil, ses yeux fixant mon diplôme accroché au mur. Je retirai ma veste et m'assis dans mon fauteuil, le visage impassible.

- Désolé pour le retard, m'excusai-je, retirant son dossier de ma sacoche.

Il ne me répondit pas, se contentant de me fixer froidement. J'ouvris alors le tiroir où j'avais rangé ses cahiers et les sortis, son regard se posa sur eux. Doucement, je les approchai de lui. Je savais que je venais de perdre une occasion en or de pouvoir en savoir plus sur mon patient, mais je voulais d'abord gagner sa confiance, même si pour cela il me fallait tout recommencer à zéro.

- Tu peux les reprendre. Je ne les ais pas lus. Un jour, j'espère, tu me feras assez confiance pour me les redonner par toi-même, dis-je calmement.

Il me lança un regard méchant puis reprit immédiatement ses cahiers, les tenant contre sa poitrine, comme si, dans ses mains, se tenait l'objet le plus précieux de son existence.

- Je ne l'ai pas lu, mais...Mon petit ami l'a fait, sans que je m'en aperçoive. Je suis désolé, fis-je, soutenant son regard.

Il ne répondit rien, gardant son regard noir au plus profond de mes yeux. Soudain, le téléphone sonna et je décrochai immédiatement, coupant court à la tension qu'Ilian mettait à l'ouvrage.

- Oui ? Fis-je, regardant dans le vague.

- Docteur Sadler, le directeur souhaiterait vous voir dans son bureau après votre entretien avec votre patient, déclara une secrétaire à la voix aguichante.

- Bien, je serai là.

- Au revoir.

Je raccrochai le combiné pour retrouver le regard d'Ilian, qui n'avait toujours pas changé d'intensité.

- Hier, j'ai été voir le directeur, pour lui demander de me changer de patient, mais il n'a pas voulu. Tu vois, ce n'est pas moi qui veux à tout prix t'aider. Nous sommes coincés ensemble pendant un bon bout de temps, alors fais un effort ! M'exclamai-je, le ton dur.

Je ne voulais pas en arriver là, mais son regard méchant presque tueur posé sur moi m'insupportait.

- Qu'est-ce que ça fait d'apprendre qu'on est trompé ? Me demanda-t-il, un sourire malsain accroché aux lèvres.

- Je ne suis pas trompé, répondis-je, sur le même ton.

Il ne me répondit rien et garda son sourire immonde sur son visage. Dans un élan de nervosité, je laissai tomber son dossier sur la table, provoquant un bruit lourd.

- Tu as refait ta vie avec Melvin, alors laisse-moi tranquille, dis-je, évitant son regard.

Je m'abaissai pour reprendre une feuille qui était tombée, puis me relevai et découvris avec surprise qu'Ilian s'était mis debout.

- Je n'ai pas dis que l'entretien était terminé, dis-je, la voix autoritaire.

- Et pourtant, il l'est, répliqua-t-il, se retournant.

Il avança jusqu'à la porte, et posa sa main sur la poignée, mais ne l'abaissa pas.

- Je suis certain qu'en ce moment même, il a ramené son mec et qu'il est en train de se faire baiser dans votre lit. Et j'espère que lorsque tu le découvriras, tu auras tellement mal que tu voudras crever. J'ai hâte de voir ça, Jaeden.

°0° Suite à la partie 4 °0°

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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