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Mercredi 30 juillet 3 30 /07 /Juil 17:32
 

Je ne vis pas vraiment le temps passer, si bien que je sursautai lorsque j'entendis la porte de mon bureau s'ouvrir brusquement. Je me redressai immédiatement sur mon ciel, posant mes yeux sur un Ilian plus froid que jamais. Il s'assit sans un mot sur le fauteuil en face de moi et évita mon regard. Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que je me rappelais les moments où, dans le passé, il m'en voulait. Il adoptait exactement la même attitude, celle du « Je m'en fous, crève ! ».

- Bonjour, dis-je, ne le lâchant pas des yeux.

Il releva son regard vers moi. Un regard virulent, plein d'animosité. Il ne me fallut que quelques secondes pour dévier mon regard du sien. Je savais comment cet entretien allait finir, alors je pris la décision d'attendre. Attendre qu'il parle de lui même. Je ne voulais plus faire d'efforts, car comme il l'avait dit plus tôt, il ne voulait pas qu'on l'aide. Nous restâmes de longues minutes ainsi, et je pouvais sentir son regard me brûler.

- Qu'est-ce que tu veux ? Finit-il par me demander, froidement.

- Je n'ai pas envie de te forcer à parler, alors je vais attendre...Dis-je, retrouvant son regard.

- Et bien tu peux attendre, me répliqua-t-il immédiatement, croisant les bras contre sa poitrine.

Je sentis mes lèvres s'étirer à nouveau alors que je voyais sa réaction, digne de celle qu'il avait étant ado.

- Peut-être, mais tu viens de dire deux phrases...Fis-je, calme.

Il ne me répondit rien, laissant un ange passer dans la pièce. Alors que je pensais que notre entretien se finirait dans un silence olympique, je le vis se redresser, et serrer les poings.

- Pourquoi tu m'as fait ça, Jaeden ? Cracha-t-il, énervé

Je compris immédiatement qu'il parlait du vol de ses cahiers, et de la pseudo trahison qui allait avec. Pourtant, je vis dans ses yeux une profonde tristesse, ancrée trop profondément pour n'être là que depuis ce matin.

- Peut-être aurais-tu fait la même chose pour moi...Fis-je en haussant les épaules.

- Non, je t'aurais laissé crever dans ta peine, répliqua-t-il sèchement.

Je sentis mon coeur se serrer malgré moi. Alors il me détestait à ce point. Je ne pouvais croire que sa rancoeur envers moi n'était dûe qu'au vol, ses yeux le trahissaient.

- Mais qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu me détestes ainsi ?!? M'écriai-je, énervé.

- Tu oses me poser la question ? Rétorqua-t-il, ses yeux me foudroyant sur place.

- C'est toi qui m'as quitté, je te signale. Depuis le début, j'essaye de t'aider, et je ravale tout sans rien dire !

Je me doutais que notre passé était lié à la haine qu'il éprouvait envers moi. Mais je ne savais pas pourquoi. Il ne m'avait donné aucune raison ce soir là. Je le vis se lever, les poings plus serrés que jamais.

- Va te faire foutre ! Je ne t'ai rien demandé !

Je sentis mon coeur louper un battement à cette dernière réplique, et une profonde tristesse s'installa en moi. Je savais que je ne devais pas la ressentir, car tout cela résultait de notre ancienne histoire. Je ne cessais de me demander ce que j'avais fait par le passé pour le retrouver dans cet état. Mais il ne voulait pas me le dire, et je n'arriverais jamais à le pousser. Las, je me rassis sur ma chaise, prenant un regard froid, il fallait que je redevienne son psychiatre, tout de suite.

- La séance est terminée. Tu peux partir, articulai-je en regardant le parc.

- Ca y'est, tu abandonnes enfin ! Me dit-il, en se levant

- Non, je n'ai juste plus envie de te voir pour l'instant, soupirai-je, le regardant sérieusement

Il se posta bien devant moi et redevint calme.

- Au fait, juste avant de partir, je veux mes cahiers, me fit-il, méchamment.

- Je te les rendrai quand j'aurai terminé, répliquai-je sur le même ton.

Agacé, je reposai mon regard sur lui et celui-ci me glaça le sang. Une lueur meurtrière dansait au plus profond de ses prunelles. Une colère sourde s'installa en moi alors que je comprenais que quoi que je fasse, je n'obtiendrais rien de lui. Rageusement, j'ouvris le tiroir où j'avais rangé les cahiers, et les pris. Ma fureur les envoya valser sur le sol, faisant bien comprendre à Ilian qu'il pouvait les reprendre, mais que je ne voulais plus le voir pour le moment.

- Pourquoi tu m'as demandé si tu pouvais les lire, pour les prendre quand même ? Demanda-t-il, serrant les poings.

- Parce que je suis sûr que la réponse se trouve là dedans, répondis-je en haussant les épaules.

Je vis alors les jointures de ses mains devenir blanches, et ses yeux devenir plus noirs que jamais.

- Tu es vraiment prêt à tout pour ta renommée, tu n'as pas changé...Prends les, je me contrefous de ce que tu penses.

Il me tourna le dos et sortit de la pièce, sans oublier de claquer la porte. Mes yeux se posèrent alors sur les feuilles volant dans la pièce, et un voile de tristesse les obscurcit. Je n'arriverais jamais à faire quoi que ce soit avec Ilian. Et il fallait que j'en parle avec le directeur. Pour la première fois depuis quatre ans, j'allais abandonner.

*

Je rentrai chez moi, les bras chargés de cahier. Je n'avais pas voulu les laisser dans mon bureau, pourquoi ? Je ne le savais même pas moi-même. J'eus la surprise de ne découvrir personne à l'appartement, et un coup d'œil à mon portable m'affirma que j'avais un message de mon amant.

« Je rentrerai plus tard, un parent voulait s'entretenir avec moi. A plus tard. Je t'aime »

Je balançai mon portable sur le canapé et enlevai ma veste. Je décidai d'aller prendre un bain, cela me détendrait peut-être. Rapidement, je fis couler l'eau chaude, puis me glissai dedans. Mes yeux se fermèrent alors que mon anxiété et ma déception diminuaient peu à peu.

Une main caressant mes cheveux, et deux lèvres se posant sur les miennes me sortirent de ma torpeur, et je découvris avec surprise le visage d'Hugo au dessus du mien.

- Tu ne devais pas rentrer plus tard ? Demandai-je, regardant l'horloge.

- Ça s'est terminé plus tôt que prévu, me répondit-il en haussant les épaules.

Content, je repris doucement ses lèvres pour un tendre baiser. Mais il le termina bien trop tôt à mon goût.

- J'ai vraiment trop faim, tu veux manger quelque chose de spécial ? Déclara-t-il, un sourire rieur aux lèvres.

- Non, pizza ? Fis-je, me rallongeant dans la baignoire.

- Pizza !

Il se leva immédiatement et sortit de la pièce. Je l'entendis téléphoner, et décidai de rester un peu plus dans mon bain.

Quelques minutes plus tard, je me levai, et pris mon pyjama, pour revenir dans le salon. Mais la vision que j'eus me coupa net. Hugo se trouvait assis sur le canapé, un des cahiers d'Ilian entre les mains. Je ne sus dire ce qui me transperça en premier, la rage de voir Hugo fouiner encore une fois dans mes dossiers, ou la peur que le nom d'Ilian soit noté quelque part. Il tourna alors la tête vers moi et ses yeux s'ouvrirent de surprise, il lâcha alors le cahier et se releva immédiatement, pris en faute.

- Attends, c'est pas ce que tu crois...Me dit-il, désolé.

- Tu n'as pas le droit de regarder mon travail, fis-je, légèrement énervé.

- Je ne voulais pas le faire, j'ai vu ces cahiers et je ne pensais pas que c'était ton boulot ! J'ai lu juste une ligne, mais après, j'ai pas pu m'arrêter, le gars qui les a écrites a vraiment du talent...S'exclama-t-il, tout en reposant le cahier sur la pile.

- De quoi parle cette histoire ?

Je m’étais assis sur un fauteuil et avais posé mes yeux dans le vide. Hugo s'assit prés de moi et me pris la main, perdu.

- D'une femme amoureuse d'un homme, mais l'homme rejette ses sentiments. C'est...C'est ton patient qui...Commença-t-il, doucement.

- Je n'ai pas le droit de t'en parler Hugo, s'il te plaît.

Il acquiesça, mais je vis tout de suite qu'il était déçu. Lorsque la sonnerie retentit, il se leva et alla payer la pizza, puis il revint, et nous passâmes à table. Le reste de la soirée fut calme, rythmé par le simple bruit de la télévision.

*

Le lendemain, je retournai au travail, et je passai ma journée à lire le dossier d'Ilian, même si j'avais pris ma décision. Je n'avais pas ouvert les livres, me contentant de les reposer dans leur tiroir. Vers 14 heures, je me levai, et partis en direction du bureau du directeur. Je frappai et entrai, le trouvant le nez dans des comptes.

- Je te dérange ? Demandai-je, laissant la porte ouverte.

- Non, tu peux entrer, me fit-il, retirant ses lunettes de son nez.

Je fermai la porte puis m'assis en face de lui, posant le dossier d'Ilian sur la table.

- Pourquoi me donnes-tu ce dossier ? Me demanda-t-il, étonné.

- Ça ne sert à rien, je n'arriverai jamais à le comprendre, répondis-je, un air déçu au visage.

Je le vis soupirer, puis se lever, mettant ses bras dans son dos. Ses yeux se posèrent sur le lac étincelant sous le reflet du soleil.

- Tu sais, beaucoup de psychanalystes sont passés avant toi, et n'ont pas su tirer une seule autre information que celles qu'ils savaient déjà. Ilian ne faisait que répéter ce que nous voulions entendre, s'enfermant dans sa carapace un peu plus. Je t'ai donné son cas, parce que je voulais que tu te dises que tout ne t'était pas acquis facilement...Me dit-il sérieusement.

- Et je l'ai compris, c'est pour ça que je voudrais que tu me donnes un autre patient, le courant ne passe pas entre Ilian et moi, nous ne faisons que nous disputer et ...

- Justement ! Vous vous disputez, reprit-il se retournant vers moi. Tu arrives à faire des choses que personne d'autre n'a jamais réussies. Il te parle, même si c'est pour t'insulter, il s'ouvre à toi, il te dit ce qu'il ressent, et je suis certain qu'il ne s'en rend même pas compte. Depuis que tu t'occupes de lui...Regarde les commentaires de l'infirmière en chef, « Ilian est calme et posé, aucune remarque à faire sur son hospitalisation ». Jamais encore je n'avais vu ce genre de remarque sur son cahier.

Je levai les yeux vers lui, surpris par ce qu'il venait de me dire. Je n'avais jamais pris conscience de cela, trop perturbé par nos disputes incessantes. Mais j'étais las. Ilian et moi ne pouvions continuer ainsi.

- Je ne peux pas poursuivre comme ça...Déclarai-je, fatigué.

- Tu n'as pas le choix, fit-il, s'asseyant sur sa chaise.

- Quoi ?

- Il est hors de question que je donne le cas d'Ilian à quelqu'un d'autre, Jaeden. Il faudra que tu trouves un moyen pour que vous vous calmiez.

Je soupirai bruyamment puis me levai, lui tournant le dos. J'avais ouvert la porte, alors que j'entendais encore une fois sa voix grave.

- J'ai appelé chez toi, et j'ai eu Hugo, vous venez manger à la maison ce soir, me dit-il, un sourire amusé aux lèvres.

- Ok, fis-je en haussant les épaules.

- Et il m'a dit de te dire qu'il te rejoindra ici vers 15 heures.

- Merci.

Je sortis sans un mot de plus et repartis dans mon bureau. Je ne pouvais en vouloir au directeur. Il voyait l'intérêt d'Ilian avant tout, et je devais me plier à sa volonté. J'attrapai mon téléphone et appelai mon amant afin de savoir où il était. Celui-ci décrocha au bout de deux sonneries.

- Oui ? Fit-il, à l'appareil.

- C'est moi, Paul m'a dis pour ce soir, tu es arrivé ?

- Oui, je suis là.

- Ça va ?

- Oui.

Mes sourcils se froncèrent alors que je remarquais son attitude assez distante, mais je n’y fis pas plus que ça attention.

- Tu es à l'entrée ? Demandai-je en prenant ma sacoche.

- Non, devant le parc.

- Ok, j'arrive.

- Oui, à tout de suite.

Je sortis immédiatement, et il ne me fallut que quelques minutes pour l'apercevoir, assis sur un banc, devant le lac. Il se trouvait près d'un homme que je ne reconnus pas immédiatement, et fumait encore ses maudites cigarettes. Il ne les fumait pas beaucoup, surtout lorsqu'il était inquiet.

- Désolé, j'ai fait au plus vite, dis-je, arrivant à sa hauteur.

Je n'eus pas le temps de jeter un coup d'œil à son voisin, que déjà mon amant se levait et prenait mes lèvres fougueusement. Ravi par cet accueil, je lui rendis son étreinte amoureusement. Ce baiser était totalement différent de son attitude, mais il fallait être fou pour y renoncer. Pourtant, j'aurais dû.

Alors que nous nous séparions, mon regard croisa celui du voisin, qui n'était autre qu'Ilian. Mon coeur faillit s'arrêter, alors que je vis ses yeux verts emplis de fureur et de tristesse. Mais il reprit bien vite une attitude « Je m'en foutiste » qui me fit plonger dans une gêne inimaginable. Il se tourna vers Hugo, et le toisant de toute sa hauteur, il sortit une phrase qui me glaça le sang.

- Depuis quand tu le trompes ? Demanda-t-il, s'adressant à Hugo.

Il n'attendit même pas de réponse et passa devant nous, nous ignorant magnifiquement. Un malaise immense s'installa en moi alors que je sentais Hugo plus crispé que jamais.

- C'est...Je...C'est faux, Jaeden, pour...Pourquoi il dit ça ? Me demanda Hugo, se retournant vers moi.

- Tu lui as dit quelque chose ? Fis-je, regardant Ilian s'engouffrer dans l'hôpital.

- Bien sûr que non ! Jaeden, regarde moi, tu ne crois tout de même pas qu'il a raison ?

Je croisai son regard et un malaise immense s'installa en moi. Pourquoi son regard était si affolé ? Pourquoi avait-il si peur que je croie Ilian ? Pourquoi une part de moi cherchait dans ma mémoire les indices d'une tromperie ?

- Jaeden !

- Non, bien sûr que non...Viens, il faut qu'on y aille, répondis-je en me retournant immédiatement.

Alors que je commençais à avancer, je sentis la main d'Hugo prendre la mienne et son corps se rapprocher du mien, me collant presque. Je sentais son regard se poser plusieurs fois sur mon visage impassible, mais pas une seule fois je ne tourna la tête. La dernière phrase d'Ilian me faisait atrocement mal, même si je savais qu'elle était totalement fausse. Hugo ne me tromperait jamais. Ça se voyait, il m'aimait plus que tout, et moi aussi ! Ilian devait être simplement jaloux. Et il n'avait pas le droit de l'être. Lui aussi avait refait sa vie à ce que je sache !

Nous rentrâmes chez nous après s'être arrêtés dans une petite épicerie afin de prendre une bouteille de vin pour le repas de ce soir. Le trajet s'était fait sans un mot, et l'arrivée à la maison dans ce même calme. Je sentais bien la peur d'Hugo grandir de plus en plus, mais ne dis rien pour le calmer. Je ne croyais pas Ilian. Et je ne voulais pas reparler de ça...Pourtant...Lorsque mon amant me dit qu'il partait prendre une douche, mes yeux se posèrent sur son téléphone portable. Une immense curiosité m'envahit. Je me haïssais de vouloir fouiner, mais ce désir devenait de plus en plus ardant. Mon regard dériva sur la porte de la salle de bain, légèrement ouverte, d'où j'entendais l'eau couler, puis il se reposa sur le téléphone. Je ne tenais plus et rapidement, je l’attrapai dans mes mains. Je jetai un autre coup d'œil à la porte, puis arrivai dans le menu des messages. Je ne voyais que des messages que je lui avais envoyés, et aucune trace d'un quelconque amant. J'entrai alors dans les messages qu'il avait envoyés. Là encore, aucune trace. Un soupir de soulagement passa le barrage de mes lèvres et j'entrai dans le journal des appels. Il n'y avait aucun numéro affiché et mes sourcils se froncèrent à cette constatation. Mais la voix d'Hugo me fit sursauter.

- Je ne te trompe pas ! Fit-il, la voix calme.

Je me retournai pour le voir à l'embrasure de la porte, une serviette nouée autour des hanches.

- Je sais...Articulai-je, pris sur le fait.

- Tu travailles avec ton ex, et je ne te dis rien, je te fais confiance Jaeden, s'il te plait, fais-en de même.

- Désolé...Je ne sais pas ce qui m'a pris...Dis-je, reposant le téléphone sur le bureau.

La mine triste, Hugo s'approcha de moi, m'entourant de ses bras. Je lui rendis immédiatement son étreinte, posant ma tête dans son cou.

- Je t'aime. Je suis fou de toi. Je devrais être fou pour avoir ne serait-ce que l'idée de te tromper. Parce que je sais que tu me quitterais si je le faisais ! Et ça, il en est hors de question...Murmura-t-il, la voix enrouée.

- Ne pleure pas Hugo, je suis désolé, je te crois, bien sûr que je te crois ! Fis-je, paniqué.

Il resserra son étreinte, comme s'il se trouvait en pleine détresse.

- Excuse moi...Soupira-t-il, prenant mes lèvres fougueusement.

Je ne compris pas cette soudaine excuse, mais ne dis rien, préférant arrêter là cette explication. Hugo avait raison, je ne devais pas me poser de questions. Ilian était tout simplement déçu. Je me surpris à ressentir un soulagement en moi. Au moins, je n'étais pas le seul à éprouver ce sentiment. J'avais ressenti la même chose en apprenant pour lui et ce Melvin, et m'en voulais déjà assez.

Une heure plus tard, nous nous retrouvions devant la porte de la maison de Paul et de sa femme. Celle-ci vint immédiatement nous ouvrir, un sourire immense trônant sur ses lèvres.

- Comment ça va Tatiana ? Demandai-je, la prenant dans mes bras.

- Bien, très bien même, entrez ! Me répondit-elle, prenant la bouteille de vin entre ses mains.

C'était une Femme de 35 ans, ravissante à souhait. Elle avait de longs cheveux blonds, souvent maintenus par une barrette. Elle portait une longue robe mauve, légèrement décolletée. Elle se retourna, et entra dans le salon. Nous restâmes quelques minutes dans le hall, retirant nos vestes. Nous entrâmes par la suite dans la pièce où était servi l'apéritif. Paul se leva immédiatement en nous voyant, et tendit une main chaleureuse à mon amant.

La suite de la soirée se passa calmement, dans une joie débordante. Nous fêtions en quelque sorte la future venue d'un petit être, qui ravissait ses parents. J'en étais ravi, car voir leurs visages heureux faisait vibrer mon coeur. Ce ne fut que lorsque je sentis la tête d'Hugo devenir de plus en plus lourde sur mon épaule que je compris qu'il était temps de partir. Mon amant devait sûrement se lever tôt, comme d'habitude.

Nous partîmes après un au revoir très chaleureux, puis rentrâmes dans notre appartement. Allongés dans notre lit, je lisais mon bouquin avec envie. Hugo, quant à lui, faisait un sudoku sur le magazine TV. Mais une de ses questions me fit arrêter net ma lecture.

- Nous aussi, on aura un bébé un jour ? Me demanda-t-il, tournant la tête vers moi.

Mes mains se crispèrent à l'entente de cette phrase. Je n'avais pas vraiment émis l'hypothèse d'avoir un jour des enfants, même si au plus profond de moi, je souhaitais être un jour appelé papa.

- Tu sais...ça m'étonnerait que tu puisses tomber un jour enceinte...Fis-je, un sourire amusé sur les lèvres.

- T'es con ! S'exclama-t-il, en rigolant légèrement.

Je posai mon livre sur la table de chevet, puis m'allongeai sur le ventre.

- Si un jour on décide d'avoir un enfant, ça sera après notre mariage...Dis-je, les yeux fermés.

Je le sentis s'allonger près de moi et éteindre la lumière. Il m'enlaça d'un bras et posa ses lèvres sur mon épaule.

- Et ce sera le plus beau des mariages...Si c'est avec toi, me fit-il, se collant à moi.

*

J'arrivai à l'hôpital en retard, Hugo n'ayant pas voulu me lâcher ce matin. Mon estomac ne cessait de se comprimer alors que je marchais en direction de mon bureau, où Ilian m'attendait. Je n'avais pas envie de lui parler, car je savais que j'en viendrais à lui demander des explications. J'ouvris la porte et le vis assis sur mon fauteuil, ses yeux fixant mon diplôme accroché au mur. Je retirai ma veste et m'assis dans mon fauteuil, le visage impassible.

- Désolé pour le retard, m'excusai-je, retirant son dossier de ma sacoche.

Il ne me répondit pas, se contentant de me fixer froidement. J'ouvris alors le tiroir où j'avais rangé ses cahiers et les sortis, son regard se posa sur eux. Doucement, je les approchai de lui. Je savais que je venais de perdre une occasion en or de pouvoir en savoir plus sur mon patient, mais je voulais d'abord gagner sa confiance, même si pour cela il me fallait tout recommencer à zéro.

- Tu peux les reprendre. Je ne les ais pas lus. Un jour, j'espère, tu me feras assez confiance pour me les redonner par toi-même, dis-je calmement.

Il me lança un regard méchant puis reprit immédiatement ses cahiers, les tenant contre sa poitrine, comme si, dans ses mains, se tenait l'objet le plus précieux de son existence.

- Je ne l'ai pas lu, mais...Mon petit ami l'a fait, sans que je m'en aperçoive. Je suis désolé, fis-je, soutenant son regard.

Il ne répondit rien, gardant son regard noir au plus profond de mes yeux. Soudain, le téléphone sonna et je décrochai immédiatement, coupant court à la tension qu'Ilian mettait à l'ouvrage.

- Oui ? Fis-je, regardant dans le vague.

- Docteur Sadler, le directeur souhaiterait vous voir dans son bureau après votre entretien avec votre patient, déclara une secrétaire à la voix aguichante.

- Bien, je serai là.

- Au revoir.

Je raccrochai le combiné pour retrouver le regard d'Ilian, qui n'avait toujours pas changé d'intensité.

- Hier, j'ai été voir le directeur, pour lui demander de me changer de patient, mais il n'a pas voulu. Tu vois, ce n'est pas moi qui veux à tout prix t'aider. Nous sommes coincés ensemble pendant un bon bout de temps, alors fais un effort ! M'exclamai-je, le ton dur.

Je ne voulais pas en arriver là, mais son regard méchant presque tueur posé sur moi m'insupportait.

- Qu'est-ce que ça fait d'apprendre qu'on est trompé ? Me demanda-t-il, un sourire malsain accroché aux lèvres.

- Je ne suis pas trompé, répondis-je, sur le même ton.

Il ne me répondit rien et garda son sourire immonde sur son visage. Dans un élan de nervosité, je laissai tomber son dossier sur la table, provoquant un bruit lourd.

- Tu as refait ta vie avec Melvin, alors laisse-moi tranquille, dis-je, évitant son regard.

Je m'abaissai pour reprendre une feuille qui était tombée, puis me relevai et découvris avec surprise qu'Ilian s'était mis debout.

- Je n'ai pas dis que l'entretien était terminé, dis-je, la voix autoritaire.

- Et pourtant, il l'est, répliqua-t-il, se retournant.

Il avança jusqu'à la porte, et posa sa main sur la poignée, mais ne l'abaissa pas.

- Je suis certain qu'en ce moment même, il a ramené son mec et qu'il est en train de se faire baiser dans votre lit. Et j'espère que lorsque tu le découvriras, tu auras tellement mal que tu voudras crever. J'ai hâte de voir ça, Jaeden.

°0° Suite à la partie 4 °0°

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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