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Dimanche 15 mars 7 15 /03 /Mars 21:10
 

Surpris, ma tête se tourna vers lui, et un immense sourire étira mes lèvres. Il possédait la même envie que moi, et à cette pensée, mon cœur se mit à battre tellement vite que j'eu peur qu'il l'entende. Ravi, mes lèvres vinrent se poser sur son front dans un doux baiser, et alors que j'articulais tendrement son nom et passais mon bras autour de lui, je me sentis doucement tomber dans les bras de Morphée. Sa présence m'apaisait, et c'est sans scrupule que je m'endormis là, lové contre le corps chaud d'un homme qui prenait de plus en plus de place dans ma vie...


Je me réveillais dans la nuit, trouvant avec amusement Ilian en quelque sorte avachit sur moi. Sa tête dans mon cou, sa main sur mon torse, une jambe m'entourant, j'avais l'impression qu'on revenait quatre ans plus tôt, où tout était bien plus facile. Je posais mes yeux sur le visage d'Ilian, magnifique, baigné dans le rayon de la lune. Un sourire aux lèvres, je me rallongeais, sentant son buste monter et descendre au rythme d'une respiration calme et sereine.


Je me réveillais quelques heures plus tard, le jour commençant à peine à se lever. Avec difficulté, j'enlevais la main, tête et jambe d'Ilian, le remettant sans le moindre bruit sous les couvertures. Dans quelques minutes, les infirmières viendraient faire leur tour de garde matinal, et elle ne devait surtout pas me voir ici. Passant une main sur la joue d'Ilian, je repris ma veste et sortis sans un mot, veillant à bien effacer toute trace de mon passage.


J'allais rapidement dans mon bureau, ouvrant mon armoire pour y sortir des vêtements propres que j'avais laissé là pour toute urgence. Vivement, je sortis tel un voleur afin de me rendre dans la salle de bain des employés. Je devais prendre garde à ne laisser aucune trace. Si le directeur savait que je passais mes nuits avec Ilian, je ne donnais pas cher de ma peau.


Un douche rapide, et je rerentrais dans mon bureau, prenant soin de cacher mes affaires de la veille. Puis, soufflant bruyamment comme tous les matins pour me motiver, je décidais d'aller chercher Cameron pour un petit déjeuner. Je me demandais si c'était notre premier déjeuner ensemble l'avait poussé à venir me montrer cette photo. Sortant, je me dirigeais une nouvelle fois à l'étage des chambres. Mon regard se posa sur celle D'Ilian, fermée, il devait probablement s'habiller. Un sourire ne pu s'empêcher de ravir mes lèvres alors que je repensais à cette nuit. Rien n'était oublié, mais nous nous donnions plus ou moins un nouveau point de départ. Je ne savais comment qualifier notre relation, dire que nous étions un couple était totalement absurde dans le contexte dans lequel nous étions. J'étais plus où moins perdu, mais cela ne me dérangeait pas, si ça pouvait l'aider.


Je toquais à la porte de la chambre de Cameron et entrais. Ce dernier était installé sur son lit, caressant du pouce la photo de la défunte Zoé. Son état mentale était fragile, et cela ne m'étonnait pas s'il s'attachait immédiatement à la personne qui s'occupait de lui. Manquant de confiance, il prenait plus ou moins la personnalité de celui qui devenait en quelque sorte son mentor. Avoir été en couple avec Zoé avait surement dû lui faire refouler ce trouble, mais il avait très vite resurgit, provoquant la mort de cette dernière.


Cameron ? Je voulais savoir si déjeuner avec moi te plairait ? Demandais-je, dans un sourire.


Il me regarda surpris avant de baisser la tête et de se lever. Sans un mot, il me suivis jusqu'au réfectoire. A peine fus-je entré, que je sentis le regard du Directeur posé sur moi. Un regard trop professionnel pour moi, surement désapprouvait-il le fait que je déjeune avec mon patient.


Sans m'en soucier, je pris un plateau et en tendis un à Cameron, puis nous prîmes un bon petit déjeuner, avant de s'assoir à une table libre. Mon regard fit un balayage de salle avant de se poser sur Ilian qui s'installait près de Melvin. Immédiatement, une colère sourde tordit mon estomac. Je n'avais rien contre Ilian, mais ce petit blondinet m'exaspérait. Avec difficulté, je décidais de poser toute ma concentration sur Cameron. Nous discutâmes rapidement, moi me chargeant de poser les questions, et lui de répondre d'un oui ou d'un non.


Lorsque nous eûmes finis, nous nous dirigeâmes alors vers la chambre de Cameron. Ce dernier entra rapidement, se mettant immédiatement sur son lit, la photo entre ses mains. Lentement, je prenais sa chaise, et m'asseyais. Mon regard se posa sur la pochette où était rangée toute la documentation au sujet de l'hôpital.


Tu as déjà pensé à t'inscrire à une activité ? Demandais-je, sortant la brochure sur les diverses activités.


Il me fit non de la tête et je posais la brochure sur le lit.


Il ya diverses activités, toutes plus intéressantes les unes que les autres.


Il prit alors la brochure entre ses mains et regarda un à un les noms des différentes activités.


Tu faisais un sport ou partis d'un club avant ? Demandais-je essayant de capter son regard.

Échec. Répondit-il en haussant les épaules.

Je crois qu'il y a un club d'échec, tu pourrais t'y inscrire.

Vous viendrez me voir ?


Mes sourcils se froncèrent à l'entente de cette question. Peut-être avait-il besoin que quelqu'un soit derrière lui pour le pousser à avancer.


Oui, je viendrais te voir. Dis-je, en me levant. Je dois y aller, à plus tard !


Il acquiesça, et je sortis, veillant à bien fermer la porte. Mon regard se posa alors sur la chambre d'Ilian, où la porte était entre-ouverte. Voulant lui dire bonjour, j'ouvris la porte, mais la vision que je vis me glaça le sang. Ilian tenait dans ses bras Melvin. La fureur qui s'était installé plus tôt augmenta d'un cran. L'homme qui avait voulu m'évincer se tenait dans les bras d'Ilian, l'endroit même où je me tenais ce matin.


Et Ilian qui le gardait au creux de ses bras. Il ne lui en voulait pas, et cela m'énervait. Il leva alors ses yeux vert, et croisa mon regard noir. Immédiatement, je refermais la porte, ne voulant pas faire une crise maintenant.


Énervé, j'allais d'un pas rapide dans mon bureau. Mais arrivé, j'eus la désagréable surprise d'y découvrir le directeur assis sur un siégé.


Je ne me souviens pas rentrer dans ton bureau lorsque tu n'es pas là ! Lançais-je sans m'en rendre compte.

Et moi de t'avoir autorisé à manger avec un patient, un jour de congé. Répliqua-t'il, sur le même ton

J'ai pensé que...

Tu penses trop Jaeden, si je t'ai donné un nouveau patient, c'est pour arrêter de trop t'impliquer, pas de le faire deux fois plus !


Je me tû, ne sachant que répondre. Il avait raison, même si je ne souhaitais pas l'avouer. Il se leva, et prit un dossier, regardant mon planning.


Tu es de nuit, alors tu ferais mieux d'aller te reposer avant de prendre ta garde.


Soupirant, j'acquiesçais, prenant ma veste et ma sacoche. J'allais partir sans un mot, mais je sentis son bras me retenir.


Je fais ça pour ton bien, pour ta carrière. Dit-il sérieux.

Je sais Paul, à plus tard. Répondis-je dans un sourire en coin.


Je passais la porte et descendis immédiatement à l'accueil. J'avertis la réceptionniste que je prendrais ma garde à 17 heure, et de me joindre sur mon portable en cas de problème. Je sortis alors de l'hôpital, rentrant assez rapidement chez moi.


**


Je passais ma journée chez moi, lisant le livre que j'avais acheté dans la librairie. Mais ma lecture fut lente, trop perturbée par le fait d'avoir vu Melvin dans les bras d'Ilian. Je ne devais porter aucun jugement sur les patients, pourtant, je me sentais jaloux de Melvin. Ilian et Melvin pouvait se voir à n'importe quel moment. Ils étaient plus où moins libres ensemble. Moi je n'étais que le médecin qui profitait de son patient. Je devais cesser tout contact avec lui, je le savais. Mais je n'y arrivais pas. J'avais tellement été en manque de sa présence pendant quatre années que maintenant, il m'était inconcevable de ne plus le voir, de le rayer de ma vie. Pendant toutes ses années, même si j'avais été avec Hugo, il me restait un infime espoir qu'Ilian resurgisse dans ma vie. J'aimais Hugo, mais notre amour n'étais pas aussi fort. Je rattrapais mes erreurs avec Hugo, lui insufflant tous les mots d'amour que je n'avais jamais donné à Ilian. Mais maintenant que je reprenais notre histoire du début, je trouvais ça trop facile. Surement par peur qu'il me quitte lui aussi, j'avais trop donné, et encore une fois je m'étais cassé le cœur. La juste mesure, je ne la connaissais pas. Et me voilà revenu quatre ans plus tôt, comme avant. Je ne disais pas à Ilian ce que je ressentais, et je n'avais pas l'intention de le faire. Je n'étais pas prêt et le contexte n'était pas fait pour m'aider. C'était peut-être pour ça qu'Ilian allait voir Melvin...


Mon cœur se serra à l'idée que peut-être nous mettrons le mot fin à ce début d'idylle. Je ne voulais pas partir sans me battre, mais pourtant c'était la meilleure solution. J'étais totalement perdu. Devais-je le retrouver ce soir ? Je voulais qu'il aille mieux...A n'importe quel prix...Cela impliquait-il que je devais biser mon cœur une nouvelle fois ? La réponse était simple. Oui. Ce sentiment qui me tordait les tripes m'obligeait à faire passer son bonheur avant le mien. S'il choisissait Melvin, j'aurais mal, mais il serait heureux, et cela me conviendrait. Malgré tout, ça me laissais un goût amer.


Dans un soupire, je vis qu'il était tant que je parte, et j'allais me préparer, physiquement et moralement.


**


J'arrivais à l'hôpital et trouvais peu de personnel. J'allais directement dans mon bureau et pris le dossier de Cameron pour ranger les quelques fax que m'avaient envoyé les institutions qu'il avait fréquenté. L'heure tourna bien trop vite, si bien qu'il n'était pas loin de 21h30 lorsque je refermais le dossier. Soupirant un bon coup, je pris le DVD que j'avais pris au hasard chez moi ainsi que mon ordinateur portable et partais en direction de la chambre d'Ilian.


Même si je devais rester calme, ce sentiment de déception ne me quittait pas, me rendant malgré moi distant. Je frappais légèrement sur sa porte et rentrais. Je n'osais pas croiser le regard d'Ilian, pensant qu'il me lancerais un regard moqueur, au vu de la mini crise que je lui avais fait plus tôt. Sans un mot, j'allais poser l'ordinateur et mettre le film en route. Puis je vins m'assoir au pied de son lit, essayant de mettre toute mon attention dans le film.


Je sentis Ilian se lever et venir s'assoir près de moi, et mon cœur se serra alors qu'il restait éloigné de moi. Surement se disait-il qu'il devait garder ses distances. Déçu et vexé, je me remis dans le film. Une fois regardé, je me levais et allai reprendre mon ordinateur. Alors que j'allais partir, je l'entendis m'appeler faiblement, mais je n'avais pas la force de l'entendre me dire que tout était finit.


Bonne soirée Ilian, Dis-je, péniblement


Mais il s'avança près de moi vivement et s'agrippa à ma main, me retenant.


Non, restes ! S'écria-t'il.


Je me sentis alors agacé, qu'est-ce que j'étais pour lui ? Un moyen de passer le temps ?


Tu n'as qu'à appeler Melvin si tu te sens seul ! Déclarais-je méchamment.


Pensant qu'il allait me lâcher, la surprise me prit alors qu'il me tirait le bras et posais agressivement ses lèvres sur les miennes. Ce baiser effaça instantanément toute jalousie et toute colère. Immédiatement, je le reprochais un peu plus de moi et l'embrassais passionnément, glissant ma langue entre ses deux lèvres. Enivré par son initiative, mes mains ne cessait de caresser son dos. Une envie fulgurante de l'homme que je tenais entre mes bras me prit, et avec force, je le plaquais contre le mur, ne cessant d'entremêler nos lèvres. Mes mains se glissèrent sur ses fesses tellement sensuelle ment que je le sentis frissonner sous mon contact. Amusé, j'allais passer ma main sous ce bout de tissus qui venait tout gâcher, mais à peine avais-je touché l'élastique, qu'Ilian se crispa. Des larmes coulèrent le long de ses joues, venant se mêler à notre baiser, et immédiatement je me redressais, me traitant mentalement de tous les noms.


Je suis désolé Ilian, je me suis laissé emporté et...Tentais-je, voulant m'excuser.

C'est moi qui suis désolé Jaeden, souffla-t'il, me coupant la parole.


Il vint se loger dans mes bras, et je l'accueillis avec joie. Comment avais-je pu aller aussi loin, tout me montrait qu'Ilian était encore traumatisé par ce que lui avait fait vivre Ewen. Quel idiot j'étais. Une rage immense coula dans mes veines, une rage qui n'avait plus lieu d'être, car celui que je haïssais était mort.


Ne dis pas n'importe quoi...Après ce que tu as vécu...Je...j'ai...


Je m'en voulais horriblement, mais qu'est-ce qui m'avais prit ? Je ne pû finir ma phrase, le cœur trop chargé d'émotions. Nous restâmes là, l'un contre l'autre un long moment, savourant cette étreinte réconfortante. Je ne savais que faire à part lui apporter mon soutien, devenir une sorte d'épaule sur laquelle il pourrait pleurer lorsqu'il me parlerait. Ses bras se resserrèrent fortement, et je su qu'il cherchait par tous les moyens à me réconforter. Quelques minutes passèrent où je commençais doucement à somnoler, mais la voix d'Ilian me réveilla :


Moi aussi je suis jaloux...Murmura-t'il, le rouge aux joues

De quoi ? Demandais-je intrigué.


Sa tête vint se loger dans mon cou, comme pour masquer sa gêne


Tu n'as jamais pris un repas avec moi ici..

Oh...


Un large sourire vint se pendre à mes lèvres et immédiatement je l'éloignais de moi, posant mes lèvres sur les siennes. Un chaste baiser doux et réconfortant, comme nous en avions besoin.


Demain, je mangerais avec toi. Dis-je, le reprenant dans mes bras.


Mon regard croisa le sien, pour ne plus m'en détacher. Ilian était vraiment magnifique. Ses yeux m'avaient tout de suite frappé lorsque je l'avais vus la première fois, des yeux transperçant, qui pouvaient voler ton cœur en un battement de cils...


Tu...Tu peux rester cette nuit ? Demanda-t'il hésitant.

Ilian, répliquais- je gêné. Ce n’est pas une bonne idée… Une fois de temps en temps, mais c’est vraiment trop risqué. Il ne faut pas que cela devienne une habitude.


Je mourrais d'envie de dormir une fois de plus à ses côtés, mais cela était trop risqué, surtout que j'étais de garde...


Si j’avais une cigarette, je m’en saurais servis pour t’obliger à rester ! S'exclama-t'il une petite moue sur les lèvre

Ilian… Soufflais-je amusé.

S’il te plait Jaeden… Je ne te le demanderais pas si je n’en avais pas besoin… Ajouta-t'il, hésitant et honteux.


Il ne me laissa alors pas le choix, ses yeux exprimant une profonde tristesse. Il s'écarta immédiatement de moi et se cala au fond de son lit contre le mur, tirant la couverture pour m'obliger à aller près de lui. Il était timide, pourtant il jouait avec moi d'une façon farouche. Ce bout de tissus était notre limite, et il s'amusait à la franchir...


Ilian...Soufflais-je, tu exagères.


Pour toute réponse, il m'offrit un sourire faussement innocent. Je n'eus pas le cœur à refuser, et je m'allongeais. Il ne perdit pas une minute pour nous recouvrir de la couverture et vint se caler contre moi, un bras sur mon torse, sa tête dans mon cou...Comme avant.


La limite du passé et du présent se troublait peu à peu, j'en étais conscient. J'étais trop investit, et le moindre choc pourrait me refaire sombrer a nouveau. Mais je ne pouvais lutter. La main caressant tendrement son dos, je me perdais en Ilian. Il n'y avait plus que lui, plus que son bonheur...


**

Je me réveillais le lendemain matin, le téléphone n'avait pas sonné de la nuit. Doucement, je me levais, prenant soin de ne pas réveiller Ilian. Le soleil se tenait déjà haut dans le ciel et sans un bruit je sortis de la chambre. Déjà, j'entendais certains pensionnaires se lever et attendre le petit déjeuner. Mais je n'avais pas le temps de descendre au réfectoire. Vivement, j'allais prendre une douche et me changeait, avant d'aller au réfectoire prendre un petit déjeuner. Entrant, je pu vois le regard d'Ilian et celui du directeur poser sur moi. Puis mon regard s'attarda sur Cameron assis tout seul dans un coin. Avec un pincement au cœur, je devrais le laisser seul. Je voulais déjeuner avec Ilian, lui offrir ce qu'il voulait autant que je le pouvais. Je m'asseyais ne prenant pas en compte le regard assassin du directeur. Je ne cherchais pas à discuter, sachant qu'Ilian ne le ferait pas en présence d'un trop grand nombre de personnes autour de nous, alors en silence, nous passâmes un moment tranquille, ne profitant que de la présence de l'autre.


Lorsque nous eûmes terminé, nous nous séparâmes, non sans un sourire en coin complice. J'allais alors dans mon bureau, recherchant un peu de solitude. Installé dans mon fauteuil, mon regard s'attarda sur le lac baigné par le soleil matinale. Quelques infirmières arrivaient, le visage encore fatigué. Doucement, je repris la paperasse que la secrétaire m'avait laissé et la remplis. Dans quelque minutes, Ilian arriverait pour un de nos rendez-vous. C'était un instant que j'espérais et appréhendais en même temps. Comment nous comporterions nous dans cette situation purement professionnelle ?


Je souhaitais en savoir plus sur la nature de ses écrits. Avoir l'autorisation de les lire et découvrir l'univers fictif d'Ilian. J'étais persuadé que la clé se trouvait la. Mais jamais je ne les lirais contre sa volonté, peu importe le temps que ça attendrait.


Je décidais alors d'aller chercher un café avant qu'Ilian ne débarque, mais à peine me fus-je levé, que j'entendis quelque coups frappés sur ma porte. Surpris, je m'avançais et ouvrais, tombant nez à nez avec le directeur.


Tu allais quelque part ? Me demanda-t'il, étonné.

Oui, prendre un café. Répondis-je en haussant les épaules, Tu m'y accompagnes ?


Il hocha la tête et ensemble nous allâmes dans le bureau des infirmières. Nous discutâmes de tout et de rien avant qu'il ne passe à un terme plus instable pour moi. Je savais qu'il mourrait d'envie de me réprimer, mais je ne parlais de rien, nous servant du café. Puis nous reprîmes le chemin de mon bureau.


Tu as bien dormis dans la salle de garde ? Fit-il, buvant une gorgé du liquide chaud.

Oui...Dis-je, mal à l'aise, il n' y a eu aucun problème.


Il me sourit et entra dans mon bureau.


La prochaine fois vient manger avec nous. Dit-il, sérieusement.

Je préfère manger avec mes patients, ça permet d'installer une certaine proximité entre nous. Quoi que tu en dises, j'arrive à les mettre en confiance.

Quand tu dis "mes", tu ne penses tout de même manger tout le temps avec Ilian ! S'exclama-t'il surpris.

Pourquoi pas ?

Il est instable... Il pourrait ne pas comprendre que c'est juste professionnel...

D'une certaine manière, Cameron l'est beaucoup plus avec son trouble.


Il ne répondit rien. Pour une fois, il savait que j'avais raison sur ce point, même si sur l'ensemble, j'étais en tord. Je m'appuyai contre ma porte, regardant le restant de mon café remué dans ma tasse. J'entendis alors la voix de Paul me parvenir aux oreilles :


Ce que je veux dire Jaeden, c’est qu’après tout ce qu’il s’est passé, il faut tu prennes tes distances. Devenir aussi proche de son patient est une mauvaise chose, et surtout de Ilian ! Dit-il, sérieux.

Mais, je…Tentais-je, vainement.

Vos rendez-vous suffisent amplement. Tu n’as pas besoin d’aller manger avec lui. Trancha-t'il.

Je ne savais pas qu’il était interdit de manger avec ses patients ! Rétorquais-je agacé.


Son regard se posa alors sur moi. Un regard dur et froid, me faisant bien comprendre que j'allais trop loin.


Ne joues pas avec moi Jaeden. Tu sais bien que je suis de ton côté, je suis juste en train de protéger ta carrière. J’ai ce mauvais pressentiment que tu es en train de glisser sur la mauvaise pente.


Je respectais le fait qu'il veuille m'aider. Il l'avait toujours fait depuis que je le connaissais, me prenant sous son aile alors que mon père ne le faisait même pas. Je voulais répondre, mais j'entendis des coups francs être frappés sur ma porte. Ilian arrivait pour son rendez-vous.


Entrez ! Fit le directeur d'une voix agacé.


Ilian entra immédiatement le visage inexpressif. Sans un regard pour nous, il s'assit sur un fauteuil. Comprenant que nous avions rendez-vous, le directeur me fit un regard sévère, me faisant bien comprendre que la conversation n'était pas terminée, et s'en alla. Mon regard se posa alors sur Ilian, mais ce dernier s'obstina à porter le sien hors d'atteinte. Je compris alors que lors de nos rendez-vous, je n'aurais pas la chance de voir l'Ilian avec qui je passais mes soirées. Dans un soupire, j'allais m'assoir en face d'Ilian, et pris son dossier dans mon tiroir.


Comment te sens-tu aujourd’hui Ilian ? Demandais-je, lisant la fiche de soin que m'avait envoyé l'infirmière.

Je...


Sa voix mourut dans un silence. Ilian semblait peu habituer à ce qu'on lui pose cette question. Je sus que je n'obtiendrais aucune réponse de sa part, alors, je décidais de poursuivre.


Bien, aujourd'hui, j'aimerais parler un peu de tes écrits. Déclarais-je fixant son expression. Depuis combien de temps écris-tu ?


Je le vis se tendre, et son regard se posa sur moi. Il essayait de me déstabiliser, car il savait que je n'aimais pas ce regard aussi vide.


Depuis que je suis ici...Souffla-t'il brièvement.

Pourquoi est-ce que tu écris ? Demandais-je, ayant tout de même une petite idée.


Son regard se voila. Ma question ne lui plaisait apparemment pas. Mais ce voile disparu aussitôt.


A ton avis ? Lança-t'il, cyniquement.


Surpris, je ne dis rien. Je réfléchis alors à une autre question à lui poser, mais aucune ne me vint à l'esprit. Seul une possibilité de réponse me vint.


Je… Je vois ça comme une sorte d’évasion pour toi…Tu créés des histoires pour sortir un peu de ton esprit…Dis-je, peu sûr de moi.


Il ne dit rien, et ne fit rien. Je parlais à un véritable mur et cela m'ennuyait.


Ilian...Dis-je, voulant le faire réagir. Est-ce que...Est-ce que je peux lire tes cahiers ?


Je le vis alors ouvrir grands les yeux et se repositionner droit sur sa chaise.


Non ! Cria-t'il presque.

Voyons Ilian, commençais, trop vite. Ce n’est pas grand-chose, tu pourrais…

Non Jaeden ! Tu m’as promis de ne pas me poser de questions sur ce qui c’était passé et ces cahiers en font partit !

Je ne t’ai jamais promis que je ne chercherais pas à t’aider !


Je savais que donner ses cahiers étaient pour Ilian une grande étape. Mais s'il s'ouvrait encore un peu plus à moi, cela ne pourrait que lui être que bénéfique. J'avais ma part de responsabilité malgré tout dans toute cette histoire, et cela pourrait peut-être lui permettre de ne plus porter sa croix seul.


Déçu qu'il ne veuille pas, je me tournais vers la fenêtre. Tout à mes pensées, je regardais le lac que j'aimais tant et le paysage magnifique qu'il y avait autour. Si seulement Ilian pouvait se libérer de ce fardeau qui le rongeait. C'était dur, j'en était conscient. Peut-être étais-ce le désir de le voir libre qui m'aveuglait. Un désir surement irréalisable.


Tu sais Ilian, quand j’ai écrit la lettre, je me suis sentis soulagé d’un poids énorme. Tu n’as pas idée du bien que cela m’a fait. Dis-je, me retournant pour croiser son regard. Quand j’ai su que tu l’avait lu, je ne me suis jamais senti aussi heureux.

Je fit une pause, le temps de trouver mes mots, et de laisser le temps à Ilian de comprendre tout ce que je souhaitais lui dire.


Même si c’est dur Ilian, il faut que tu trouves une chose à laquelle t’accrocher. Tu dois passer au dessus pour pouvoir avancer et acquérir ce quelque chose…


Une drôle de lueur brilla alors dans ses yeux, le rendant plus beau que jamais. Ses yeux dans les miens, je sentis mon ventre se tordre. Ce que je lui avais dit le marquait ? Mais bien vite, tout fut gâche par un voile de tristesse, qui assombrit ses prunelles. Il baissa les yeux, et d'une voix triste il dit :


Je ne suis pas prêt à oublier...


Il semblait si désemparé que je ne pouvais m'empêcher de me traiter d'idiot...Si j'avais su...si j'avais vraiment tout fait pour le retrouver...Tout aurait été plus simple...


J'attendrais le temps qu'il faudra Ilian. Dis-je sérieusement.


Et je le pensais vraiment. Tel était mon but. Pour Ilian. Alors que j'allais enchainer sur un autre sujet, le téléphone se mit à sonner et je sursautais. Ne voulant pas être dérangé, je voulais refuser l'appel, mais peu habitué, j'appuyais malencontreusement sur le haut parleur.


Docteur Sadler, Hugo souhaiterait vous parler. Fit la standardiste.


Mes yeux s'ouvrirent grand à l'entente du prénom de mon ancien amant. Que faisait-il là ? Je vis alors Ilian reprendre sa carapace d'homme froid, et immédiatement je raccrochais et m'exclamais :


Ce n’est pas ce que tu crois ! Ce n’étais pas prévu, je te jure je ne sais pas pourquoi il est là !


Mais c'était peine perdu, Ilian, le regard noir, se leva sans un mot et sortit de mon bureau. Je l'avais déçu, encore une fois. Et ce n'était même pas ma faute...


Peu de temps après, j'appelais l'infirmière et demandais à ce qu'Hugo ne monte. Soupirant, je passais ma main sur mon visage. Je ne savais pas comment me tenir face à Hugo. Je ne lui en voulais plus, enfin...Je ne voulait plus y repenser. Je ressentais toujours au fond de mon cœur ce petit sentiment qui nous liait moi et Hugo. Mais tout avait changé en peu de temps. Et ce changement portait un nom : Ilian.


J'entendis quelques coups frappés à ma porte, et la voix mal assurée, je disais à Hugo d'entrer. Ce dernier le fit, et c'est le regard timide et le rouge aux joues il entrait. Je me rappelais alors de la première fois que je l'avais rencontrer, lors d'une des soirées de mon frère. Trop pris dans mes études, Kain m'avait ordonné de passer, et c'est sans envie que je l'avais rejoins. A peine fus-je entrée que je le vis, accoudés près du bar, le regard perdu dans le vide. Je n'avais pu décrocher mon regard de lui, essayant de capter le regard de ses magnifiques yeux verts. Et lorsque je mettais approcher de lui, le rouge de ses joues avaient achevés de me séduire... Immédiatement, je remuais la tête de gauche à droite pour retrouver mes esprits, ce n'était pas vraiment le moment que je revive ses moments.


Tu vas bien ? Demanda-t'il, s'asseyant en face de moi.

Oui et toi ? Dis-je aimablement ?


Il acquiesça, et regarda ses mains, ne sachant quoi dire. Pourquoi venait-il me voir s'il ne savait que dire ? Je me rendis alors compte qu'être ici le déstabilisait surement. J'étais plus un psychiatre dans cet environnement que son ancien amant. Me levant, je déclarais.


Que dirais-tu de prendre un café et d'aller dans le jardin ? Fis-je, mettant ma veste.


Il me fit alors un grand sourire et se leva, ouvrant la porte pour me laisser passer. Mes sourcils se froncèrent, cherchait-il à se faire galant ? Nous prîmes un café et allèrent s'installer sur un banc près du lac. Il faisait un peu frais, si bien que ce café nous réchauffait. Un silence s'était installé depuis peu, et je souhaitais lui laisser le temps de chercher ses mots. Je l'entendis alors soupirer fortement et relever la tête, me regardant.


Je..Enfin...Je voulais savoir si tu voulais allez diner avec moi ce soir...Dit-il, hésitant.

Un diner ?!? dis-je, étonné.

Je sais...Je...On s'est quitté, mais...J'arrête pas de penser à toi, alors je me suis dis...

Hugo...Soupirais-je, mal à l'aise.

Attend, je me disais, j'ai fais la plus belle erreur de ma vie, et crois moi, je ne recommencerais plus jamais...Je me suis dit qu'on pourrait recommencer pas à pas, des sorties...

Hugo...Répétais-je, de plus en plus gêné.

C'est peut-être trop tôt, mais tu me manques...Je vis chez ma sœur et ça devient un calvaire, j'ai envie de te voir, de t'appeler, de te prendre dans mes bras, j'ai envie de rentrer le soir et d'être avec toi...Comme avant, je te promais Jaeden que...

Je suis avec quelqu'un. Le coupais-je nerveusement.


Sa déclaration me touchait beaucoup trop, et c'est pour cette raison que je l'arrêtais. Je ne savais pas encore ce que moi et Ilian étions, mais je ne voulais pas faire disparaître ce sentiment qui nous liait. Ses yeux se remplirent immédiatement de larmes et il baissa la tête, ne voulant pas me montrer sa détresse.


Quand tu m'as dit que tu étais plus ou moins avec quelqu'un, je pensais que tu voulais juste me faire du mal...S'il te plait Jaeden, dis moi que c'est encore pour me faire du mal, tu ne peux pas m'avoir oublié comme ça ! Déclara-t'il, d'une petite voix.

Je ne t'ai pas oublier Hugo...Soufflais-je, las

Alors reviens moi...

Je ne peux pas.


Il se leva alors de colère, les yeux gonflés et rouges.


T'en a rien à faire de moi ! S'exclama-t'il, rageusement

Ce n'est pas ça ! Mais je ne peux pas le quitter sous prétexte que tu te sentes seul ! Dis-je sans réfléchir.

Je ne me sens pas seul ! Je t'aime et je veux qu'on se remette ensemble !

Il fallait y penser avant de me tromper Hugo !


Il ne répondit rien se contentant de regarder le sol. Puis ses mains vinrent se poser sur son visage. Après avoir soupirer, il posa son regard sur le lac.


Tu sais...Lorsque je suis parti de l'appart, je...Je me sentais tellement mal que je suis retourné voir mon élève et j'ai recouché avec.


Malgré tout, ses mots me brisèrent le cœur. Je ne savais que penser de ma réaction. Étais-je trop bon ou encore amoureux d'Hugo ? Le regard larmoyant d'Ilian me revint alors en mémoire. Non je n'étais plus amoureux d'Hugo.


J'ai recouché avec lui, mais je n'ai fait que penser à toi...S'il te plait...Quitte-le.

Non...On peut rester ami...

Je veux pas être ton ami !


Je me levais, exaspéré et énervé par son attitude. Il me sortait qu'il avait recouché avec son ex, et pensait qu'on allait se remettre ensemble après ça.


Je n'ai que ça à te proposer. Je dois aller travailler. Dis-je lui tournant le dos.

Jaeden attends !

Non ! M'écriais-je énervé, je t'ais que j'avais besoin de réfléchir, et toi tu reviens et me dis que tu recouches avec ton élève mais que tu penses toujours à moi !

Réfléchir ! Mais tu sors avec quelqu'un !

Et alors ?!? Je ne veux plus me remettre avec toi ! Lui au moins ne me trompe pas !


Je me retournais alors, le laissant là. J'étais hors de moi et j'avais besoin de rester seul. Néanmoins, Hugo avait raison. Je lui avais dit que je devais réfléchir mais à peine l'avais-je quitté que la relation ambiguë qu'Ilian et moi entretenions avait commencé. Ilian et moi étions attirés comme des aimants, comme si le destin voulait relancer notre histoire réduite en cendre il y a quelques années. Si jamais rien ne s'était passé, j'étais persuadé que nous serions toujours ensemble. Nous habiterions probablement ensemble et je lui aurais depuis longtemps avoué mon amour. La vie était vraiment mal faite...


Sans un regard derrière moi, j'allais m'engouffrer dans mon bureau, où je travaillais toute la nuit.


Lorsque je relevais la tête, c'était pour apercevoir l'infirmière de service qui me tendait un téléphone. C'était ma deuxième nuit de garde.


Nous avons pris de quoi manger, un petit repas de fast food, ça vous tente ? Me demanda-t'elle de son beau sourire.

Je vous remercie. Dis-je en me levant.


Je la suivis jusqu'à la salle de garde et arrivait devant une table pleine de nourriture.


Servez-vous autant que vous le voulez, docteur Sadler. Dit-elle, s'asseyant à table.


Je me souvint alors qu'Ilian devait m'attendre. Même s'il m'en voulait, j'espérais le voir assis sur son lit, espérant ma venue.


Je...J'ai encore du travail, je peux en prendre avec moi ?


Un hochement de tête affirmatif et je pris à manger pour moi et Ilian. L'infirmière me regarda surprise en me voyant prendre deux hamburger mais je lui dis que j'avais une faim de loup. Puis après un « bonne soirée » je sortais de la salle alors que j'entendais la télé s'allumer.


J'arrivais anxieux devant la porte de sa chambre. Ilian était jaloux et je ne pouvais lui en vouloir de me faire une crise, comme j'avais fait la veille. Soupirant, j'ouvrais sa porte et me glissais dans sa chambre. Il posa la son regard sur moi, pour le retourner immédiatement sur son livre, qu'il faisait semblant de lire. Un petit sourire aux bords des lèvres, j'allais à son bureau et commençait à manger, attendant qu'il fasse un pas vers moi. Je n'avais pas changer, j'avais toujours du mal à faire le premier pas. Pourtant lorsque je vis qu'au bout de quelques minutes il ne cessait toujours pas son ménage, je m'exclamais :


Tu n'as pas faim ?


C'est alors que son estomac émis un bruit, mais Ilian n'était pas disposer à partager ce repas en ma compagnie. Doucement, je me levais, allant m'assoir près de lui.


Hugo m'a invité au restaurant ce soir...Mais j'ai refusé. Dis-je essayant de capter son attention.


Il leva alors son regard sur moi, semblant attendre quelque chose de plus.


Parce que j'avais quelque chose de mieux à faire...Dis-je en haussant les épaules.


A peine avais-je finis de lui dire le fond de ma pensée, qu'il se jeta sur mes lèvres, les prenant d'assaut. Immédiatement, je participais à ce baiser que je désirais de puis longtemps. Mes mains passèrent sur ses hanches et doucement je le collais contre moi, le voulant au plus près de moi. Collé au mur, je sentais le baiser d'Ilian gagner en intensité. Ravi, je me laissais faire docilement, et lorsqu'il passa ses jambes autour de moi, une fulgurante envie de l'homme qui se trouvait au dessus de moi me prit. Mais je savais que je ne devais pas aller trop loin. Je devais essayer de le faire se sentir mieux avec son corps. Corps qu'il devait surement détester depuis le viol. A cet pensée, une profonde tristesse m'envahit et j'en vins à souhaiter pouvoir faire Ilian mien un jour. Effacer toute trace d'Ewen et ne lui laisser que la marque du bonheur. Mes mains passèrent sous son tee-shirt, caressant ce torse qui m'avait tant manqué, je m'allongeais sur le lit, ne lâchant pas une seule minute ses lèvres et mes caresses. Gardant Ilian sur moi, je ne voulais pas un seul instant l'obliger à changer de position, lui laissant alors le libre choix d'arrêter lorsqu'il le voudrait.

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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