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Images Aléatoires

Dimanche 15 mars 7 15 /03 /Mars 21:12
 

Immédiatement je me relevais, regardant Ilian tout en cherchant comment Kain avait pû venir ici. Une rage immense remplaça alors cette honte, de quel droit Kain était venu ici, et avait parlé de moi à Ilian ?


Pourquoi tu me parles de Kain ? Comment tu… ? Demandais-je perdu.

Je..C'est que...Commença-t'il à bafouiller, pris sur le fait.

Tu l'as revu ici ? Demandais-je vivement.


J'avais peur que Kain ne lui ai tout raconté. Le connaissant, cela ne me choquerait pas...


Non, c’est rien, oublie ce que j’ai dit, tenta-t'il désespérément.

Ilian, ne cherche pas à me mentir à ce sujet. Répliquais-je avec colère.


Ilian baissa la tête et je m'en voulu immédiatement. Mais l'image de mon frère parlant à Ilian ne cessait de trotter dans ma tête. Il fallait qu'il se mêle de ma vie quand bon lui semblait. Ne pouvait-il pas me laisser vivre ma vie ?


Il est venu me voir un matin…dit-il, d'une voix faible.

Comment ça il est venu te voir ici ?


Kain ne pouvait entrer sans que je ne sois averti, mais alors que je cherchais un moyen, je me souvint d'une fois où il était venu me voir, alors que j'étais aux toilettes. La standardiste ne m'en avait pas averti...


Quand ? Demandais-je, le regard dans le vague.

Deux jours après l’avoir vu avec toi en ville. Juste avant que Melvin ne te parle du cahier… Le matin.

Il est venu te voir pour quoi ? Demandais-je, de plus en plus énervé

Pour me dire de te laisser en paix et de m’éloigner de toi… répondit-il, penaud


Ilian fit une pause et je pu voir qu'il avait les larmes aux yeux.


Il m’a supplié de ne pas te faire redescendre, de t’oublier. Il m’a dit que tout était de ma faute, il…


Il ne pu continuer sa phrase, ses mots étouffèrent dans sa gorge alors qu'il éclatait en sanglot. Il baissa la tête comme s'il avait honte et immédiatement je me maudissais de m'être mis ainsi en colère. Pestant contre mon frère, je le pris immédiatement dans mes bras.


Ne fait pas attention à ce qu’il t’a dit Ilian. Dis-je, espérant que kain ne lui est rien raconté de grave.


Je m'écartais alors, voulant régler immédiatement cette histoire.


Je vais aller le voir tout de suite, il va sérieusement regretter d’être venu te parler. Dis-je en me levant.


Mais Ilian me retint, le visage en larme.


Non Jaeden, reste, s’il te plait… Ne me laisse pas seul ce soir. Je… J’ai… me suplia-t'il tristement.


Mon cœur se serra et la réalité me vint alors en mémoire. Jamais nous ne pourrons avoir un lit à nous. Jamais je ne pourrais rentrer et le voir chez moi. C'était impossible. Tout ce que je pouvais lui offrir, c'était ces nuits secrètes...


Ne vas pas le voir maintenant, il vaut mieux que tu te calmes...Dit-il, me prenant par la main, m'arrachant à mes idées sombres.

J'irais demain soir alors. Dis-je en haussant les épaules.


Que je le veuille ou non, mon travail et Ilian me retenaient ici. Je me sentais trahi par mon propre frère...


Je ne peux de toute façon pas dormir ici tout les soirs. Ajoutais-je, mettant les choses au clair. Promets-moi que tu n’insisteras pas, pour ne pas me rendre la tache plus difficile…


Je savais que je cèderais à chaque fois qu'il me le demanderais. J'espérais qu'il comprenait et qu'il acceptait cette situation...Je m'asseyais alors sur le lit, et posai mes lèvres contre les siennes, retrouvant cette douceur que j'aimais tant chez lui. Nous nous couchâmes par la suite, et, pour la première fois, ce fut moi qui me collait à lui. J'avais besoin de lui et j'étais honteux du peu que je pouvais lui offrir. Son odeur m'enivrant, je sombrais peu à peu dans un sommeil profond...


**


Un soupire et je sortais de mon bureau ravi de pouvoir rentrer chez moi. Je prenais sur moi pour ne pas passer par la chambre d'Ilian, ne l'ayant pas vu de la journée. Mon esprit accaparé par son image, je ne pouvais que sourire à ce que j'avais vu se matin, Ilian encore et toujours avachi sur moi, sa tête sur mon cœur et ses bras m'encerclant. J'avais dû mettre dix bonnes minutes avant de pouvoir sortir du lit. Rigolant légèrement, je sortis de l'hôpital, ne pouvant m'empêcher de regarder sa fenêtre.


Le cœur léger, je rentrais chez moi après quelques minutes de trajet. Mais la rage que j'avais évacué hier soir revint au galop alors que je croisais le regard de mon frère, devant la porte de mon appartement. Un sourire aux lèvres, Kain était loin d'imaginer la fureur qui m'habitait. Ne lui rendant pas son sourire, j'entrais la clé dans la porte de mon appartement.


Dure journée ? Demanda-t'il, me suivant dans la pièce.

Oui. Répondis-je enlevant ma veste.

Tu es de mauvais poil ? Fit-il les sourcils froncés.

Si je te dis oui, tu comptes aller voir Ilian et lui dire que c'est de sa faute ? Répliquais-je le regard noir.


Kain se crispa immédiatement et son regard se fit fuyant. Il comprenait ce que je voulais dire, il n'y avait aucun doute. Un soupire passa le barrage de ses lèvres et il s'assit sur le dossier du canapé, cherchant ses mots.


J'en ai marre que tu te mêles de ma vie Kain...Soufflais-je, las

La dernière fois que je t'ai laissé te débrouiller seul tu as failli devenir paralyser ! Cracha-t'il énervé.

J'étais jeune, je ne referais pas la même erreur. Bordel Kain, est-ce-que je suis allé voir la fille que tu as mis en cloque pour lui dire qu'elle ferait mieux de s'attendre à élever son enfant toute seule ?

C'est ce que tu penses de moi ?

Regardes toi, tu n'es toujours pas aller la voir...


Une fois de plus, il baissa sa tête. Je me sentais trahis, déçu et je n'avais aucun mal à lui dire des mots blessants.


Ilian est fragile. Fis-je tentant de garder mon calme. Tu penses vraiment que lui dire ces choses l'ont aidé ?

Je devais le mettre en garde...Dit-il, une grimace sur les lèvres.

Mais c'est mon passé ! C'est moi qui ai fait ces conneries, j'ai choisis de devenir alcoolique et drogué ! J'ai choisis de coucher avec mon dealer ! J'ai choisis d'essayer de passer au dessus de lui, et j'ai choisis de me battre avec lui ! Si j'ai failli être paralysé, ce n'est pas de sa faute !

Ilian a été la première cause, avoues-le au moins...


Les poings serrés, j'essayais par tous les moyens de ne pas lui envoyer mon poing dans la figure. Je l'admirais pour tout ce qu'il avait fait pour moi. Mais là, il dépassait les limites...


Je ne veux plus te voir. Déclarais-je, froid.

Quoi ? Fit-il surprit.

Je ne veux plus te voir. On se reverra peut-être à Noël avec maman, mais je ne veux plus que tu reviennes vers moi si tu restes toujours aussi con.

Jaeden...Arrêtes tes...

Je ne dis pas de conneries, tu sors de chez moi et tu ne te mêles plus de ma vie. Je ferais en sorte qu'on t'interdise l'entrée à l'hôpital. Comment tu as pu lui dire que j'avais mal tourné...C'est...


Les yeux aux bords des larmes, ma voix se faisait pleine de sanglots. Pour la première fois mon frère me décevait.


J'ai fait des choses que jamais je n'oublierais et nous étions les deux seuls à savoir. A ton avis Ilian va vouloir rester dans l'insouciance ? A cause de toi, je vais devoir lui raconter, parce que si je veux qu'il soit honnête avec moi, je dois l'être à mon tour, et je sais très bien que si je lui demande de me raconter toute l'histoire, il voudra que je lui raconte ce qu'il s'est passé avant.

Jaeden...

Sors...Vas-t'en.


Kain me regarda un moment, cherchant une lueur d'hésitation en moi. Mais il n'y avait aucune. Je ne pouvais plus lui faire confiance et cela me faisait un mal de chien. Sans un mot, il sortit de mon appartement, fermant la porte à notre relation de frère si particulière. S'il fallait devenir comme des étrangers pour qu'il me laisse vivre ma vie, je le ferais.


Je relevais alors la tête. Il ne fallait pas que je me laisse abattre. Je devais profiter de ces jours de congé pour décompresser. Pour arrêter de stresser à l'idée que quelqu'un découvrirait un jour où l'autre la relation plus ou moins ambiguë qu'Ilian et moi avions. J'allais prendre une douche rapide et m'habillais en vitesse. Cela faisait des lustres que je n'avais pas été au cinéma, et cela me ferait un bien fou. J'enfilais ma veste puis prit la direction du centre à pied. Le soleil n'était pas présent, mais le temps maussade ne laissait présager aucune averse. L'air frais me remotiva un peu et quelques minutes plus tard, je choisissais un film tiré d'une histoire vraie. « L'échange », un film avec Angelina jolie.


Je passais les deux heures suivantes à regarder ce filme extra. Les yeux rouges, je sortais de la salle. Je n'étais pas de nature émotive, surtout pour un film, mais celui-là...Je décidais d'aller manger dans le premier snack que je voyais, commandant cette mal bouffe que j'adorais. Je pouvais manger n'importe quoi sans prendre un gramme, ce qui énervait Kain. Kain...J'avais l'habitude de passer mes jours de congés avec lui...


Me ressaisissant, je sortais du snack et décidais d'aller me balader un peu avant de rentrer. Je pris la direction du parc où j'avais amené Ilian, m'asseyant sur ce même où j'avais entrainé Ilian dans une histoire pleine d'embuches. Je savais que c'était mal, mais je savais aussi que maintenant, tout était trop tard. Nous nous rapprochions de plus en plus et cela me faisait autant plaisir que peur. Peur car la possibilité du « nous » était impossible à envisager dans cet établissement.


Excuser moi de vous déranger...Je...J'ai l'impression de vous connaître...


Je relevais immédiatement la tête, sursautant légèrement. Mon regard se posa alors sur un jeune adolescent. Ses cheveux roux étaient coiffés n'importe comment et ses yeux bruns presque noirs me faisait frissonner. Ses taches de rousseurs sur son nez et ses joues lui donnait l'air d'un gamin, tout comme ses vêtements sales.


Je ne crois pas...Dis-je, cherchant dans ma mémoire si je l'avais déjà vu quelque part.

Vous n'étiez pas au lycée de Saint louis ? Demanda-t'il, s'asseyant sur le banc.

Oui...Fis-je hésitant.

Alors c'est de là que je vous connais ! Jaeden c'est ça ?


Je le regardais, les sourcils froncés, tentant de retrouver son identité. Mais il vint très vite à ma rescousse.


Je m'appelle Elliot Senan, le fils de...Dit-il, un sourire amusé aux lèvres.

De Madame Senan, la prof de maths ! Je me souviens, j'avais joué au foot avec toi alors qu'elle avait une réunion avec ma mère ! Le coupais, vivement.


Il haussa vigoureusement la tête, content que j'ai trouvé par moi-même. Je rigolais intérieurement alors que je me rappelais tout ce que j'avais pu faire endurer à cette pauvre professeur. J'étais insupportable, mais elle m'adorait.


Comment vas-ta mère ? M'inquiétais-je poliment.


Son regard se voila, et il baissa la tête mettant ses manches sur ses mains. Il les ramena alors contre sa poitrine et son regard se posa sur le lac gelé par le froid.


Nous...Nous ne nous voyons plus. Souffla-t'il tristement.

Tu fais tes études ici ? Demandais-je, innocemment.

Non...Je n'habite juste plus avec elle.


Je compris que je ne devais pas lui demander plus, s'il voulait me parler, il devait le décider seul.


Ma mère disait que tu deviendrais quelqu'un, alors que tous les professeurs disaient le contraire. Elle avait raison ?


Je rougis immédiatement, peu habitué aux flatteries.


Je ne suis qu'un psychiatre, pas le futur président ! Déclarais-je rigolant légèrement

C'est déjà bien plus que ce que l'ensemble des enseignants espéraient ! Répliqua-t'il, sur le même ton


Je lui fis un sourire sincère avant de me lever et de lui proposer de se joindre à moi pour prendre un café. Il accepta vivement et se redressa, regardant un moment derrière lui. Surpris, je regardais dans la même direction mais ne vit personne.


Tu attends quelqu'un ? Demandais-je, surpris.

Non, non, on peut y aller. Dit-il dans un sourire.


Il m'attrapa alors par le bras, m'obligeant à le suivre. Si mes souvenirs étaient bons, il avait 16 ans. Il nous conduisis dans un café assez jeune d'où une musique rock en sortait. Sans un mot, je le suivis, m'asseyant sur une banquette. Une serveuse vint prendre notre commande, et nous commençâmes à discuter de tout, axant plus particulièrement la discutions sur moi. Lorsque que je choisis de dériver sur lui, ses réponses se firent plus hésitantes. Il se braquait, essayant de revenir à moi. Lassé, je décidais de ne pas m'en formaliser, après tout, les jeunes ne supportaient pas qu'on rentre dans leur vie privé...


Je rentrais chez moi dans la soirée, Elliot m'ayant obligé à prendre son numéro de téléphone. Je n'avais pas compris pourquoi, mais lorsque je l'avais vu si impatient, j'avais accepté de le lui donner. Avec soulagement, je m'affalais dans mon sofa, allumant la télévision. Je tombais sur un film d'action fantastique et commençais à le regarder, avant d'aller me coucher.


Une fois dans mon lit, mon esprit se tourna vers Ilian, surement endormi à l'heure qu'il était. Je ne l'avais pas vu de la journée, une première depuis peu. Mon cœur se mit à battre un peu plus vite à l'idée que j'allais le revoir demain matin au petit déjeuner, même si le directeur ne me suivait pas dans cette décision...Un sourire aux lèvres, je mis un temps fou avant de pouvoir trouver le sommeil.


**

La nuit fut particulièrement longue, le sommeil ne voulant pas frapper à ma porte. Ce fut au bout de deux longues heures d'attente que je fermais l'œil, mais le réveil sonna bien trop vite à mon goût. Le corps courbaturé par la fatigue, je me levais tel un automate, allant prendre une bonne douche. Mais la douche dura bien trop longtemps et lorsque j'en sortis, ce fut pour remarquer, que j'étais en retard.


Immédiatement, je m'habillais, courant à ma voiture. Quinze minutes plus tard, je me trouvait devant l'hôpital, essoufflé. Arrivant devant les portes du self, je stoppais, essayant de me calmer. Une fois la respiration calme, j'entrais regardant où se trouvait Ilian. Ce dernier était assis au milieu de la salle, seul, les yeux dans le vague. Surement pensait-il que je ne viendrais pas...


Rapidement, j'allais prendre mon petit-déjeuner, arrivant avec un sourire vers Ilian, mais lorsque je croisais le regard du directeur, un regard dur, et presque froid. Encore une fois, je le décevais. Mon regard se posa alors sur Ilian. Sur son air abattu. Mon choix fut vite fait, je m'asseyais à sa table, le faisant sursauter.


Ouf, j’ai cru ne jamais arrivé pour l’heure du petit déjeuner, soufflais je, dans un sourire.


Ilian ne répondit pas, et tourna la tête afin de regarder derrière moi. Je savais ce qu'il regardait...


J’ai tout à fait le droit de manger avec toi Ilian, ne t’occupe pas de lui…


Il reporta alors son attention sur son bol de céréales, ne semblant pas d'humeur à parler en présence d'un grand nombre de gens. Je remarquais alors les grandes cernes qui ornait ses yeux et son teint semblait plus pâle que d'habitude.


Tu as un petite mine… Est-ce que ça va ?


Il acquiesça et me regarda en souriant, avant de retrouver son visage impassible. S'il pensait me calmer comme ça...Il manquait de sommeil...


Je crois que nous n’avons pas beaucoup dormi tous les deux… dis-je, commençant à déjeuner.


Je sentais qu'il ne voulait pas me parler, alors je choisis de remettre à plus tard cette discussion. Son manque de sommeil avait-il un rapport avec la fois où je l'avais retrouvé en sanglot dans son lit ? Je choisis de garder pour moi mes pensés. S'il voulait en parler, il le ferait de lui même. Ainsi se passa l'heure du petit-déjeuner, l'un en face de l'autre, se contentant seulement de la présence de l'autre.


**


La journée se passa lentement, J'eus un rendez-vous avec Cameron dans la matinée, et constatais avec surprise qu'il avait suivis mon conseil et s'était inscrit aux activités proposées par l'hôpital.


Je passa le reste du temps à remplir de la paperasse, sentant mon cœur s'emballer à chaque fois que quelqu'un frappait à ma porte. Mais ce n'était jamais lui...Il attendait surement que je fasse le premier pas alors que moi j'attendais la même chose de sa part. Pendant deux ans, c'était toujours lui le plus entreprenant de nous deux, pour les sorties, les soirées..., malgré sa timidité maladive. C'était normal qu'il ait changé, après tout ce qu'il avait vécu...Mon regard se voila alors que je repensais à ce qu'Ewen lui avait fait. Serrant les poings, je me relevais, posant mon regard sur le lac afin de me calmer. Et l'effet souhaité arriva.


**


La nuit tomba peu à peu alors que je me décidais à rentrer chez moi. Il n'était pas venu, alors ce serait à moi de faire ce pas vers lui. Veillant à ne pas être suivis, j'arrivais devant sa chambre, remarquant, au vu de la lumière filtrant sous sa porte qu'il était toujours debout. J'entrais sans frapper, regardant derrière moi s'il n'y avait personne aux alentours, et me faufilait dans sa chambre. Il s'assit immédiatement dans son lit, un énorme sourire au visage. Un sourire qui chauffa mon cœur.


Je viens juste te souhaiter bonne nuit avant de rentrer chez moi. Dis-je en refermant la porte derrière moi. J’aurais bien aimé venir plus tôt pour passer plus de temps avec toi, mais j’ai travaillé sur le dossier de mon nouveau patient et je n’ai pas vu l’heure.


Je vis alors son sourire s'effacer. Il avait compris que je ne passerais pas la nuit avec lui...


Ilian...Soufflais-je amusé.


Je m'assis alors sur son lit et le pris dans mes bras. Me faisant désirer, mon souffle caressa ses la peau de son cou, le faisant frissonner. Puis du cou, je passais à son oreille...


Je ne pouvais pas partir sans avoir gouté tes lèvres...


Je vis alors ses lèvres s'étirer dans un faible sourire et tendrement, j'attrapais son menton pour m'accaparer ses lèvres. Un baiser, doux, tendre, presque qu'amoureux. Tellement bouleversant que je me demandais si je ne pouvais pas passer la nuit ici...Mais c'était un possible. Je devais me mettre dans la tête que c'était impossible...


Notre baiser pris fin et Ilian me pris dans ses bras, calant sa tête au creux de mon cou. Deux fois plus amusé qu'il veuille ainsi me retenir.


Je ne peux pas rester plus longtemps, soufflais-je doucement.


Je le sentis alors raffermir son étreinte, ignorant complètement ce que je lui disait. Avec grande peine, je tentais de ne pas éclater de rire devant sa façon si particulière de ne pas me rendre la tache facile. Un sourire aux lèvres, je lui embrassais le front avant de l'éloigner de moi avec délicatesse.


Crois-moi Ilian, si je pouvais rester, je le ferais…


Il se résigna alors et baissant les yeux, il se recula un peu. Tendrement, je lui déposais un baiser sur le coin de sa lèvre et me levais.


Bonne nuit Ilian, essaye de te reposer, tu sembles en avoir vraiment besoin.


Mes paroles n'étaient pas vraiment réconfortantes, mais s'était ce que j'avais de mieux à lui donner pour l'instant. Le cœur lourd, je savais que si je ne partais pas maintenant, j'allais céder...Je sortis de la pièce après un dernier regard, et partis de l'hôpital, certain que cette nuit encore, j'aurais du mal à trouver le sommeil...


**

J'arrivais le lendemain vers 10h du matin, n'ayant aucun rendez-vous dans la matinée mais quelque paperasse encore à remplir. A peine eus-je dépassé l'accueil, que je croisais le directeur. Un sourire, et il s'approcha de moi pour me saluer. Dans ces moments là, malgré nos désaccord professionnel, nous redevenions des amis.


Comment va Tatiana ? Demandais-je alors que nous marchions sans vraiment savoir où nous allions.

Elle prend du ventre...Il faudra que tu passes pour la voir, elle est magnifique enceinte. Me répondit-il, des étoiles plein les yeux.

Je l'imagine très bien ! Dis-je, rigolant légèrement.


Nous continuâmes sur cette discussion, mais alors qu'on prenais un tournant d'un couloir, je me figeais immédiatement,croisant l'un des fantômes de mon passé. Devant moi, se trouvait le père d'Ilian. La réplique même de son fils, mais en plus âgé. Une peur sourde s'ancra en moi et je voulu faire demi-tour immédiatement.


J'ai oublié de refermer ma voiture, Balbutiais-je alors que je me retournais pour m'enfuir.


Je leur tournais le dos, mais bien vite, j'entendis la voix familière de l'homme que je n'avais pas vu depuis si longtemps...


Jaeden ?!?


Le père d'Ilian venait de me reconnaître. Mon cœur battait si fort qu'il me faisait mal. La gorge nouée, je me retournais vers lui, évitant le regard de l'ami que j'allais une fois de plus décevoir.


Vous vous connaissez Monsieur Crose ? Fit Paul, les sourcils froncés.

Oui...ça fait longtemps dis_moi, tu es venu voir Ilian aussi..Tu as du apprendre ce qu'il avait fait...Dit-il, le regard triste.

Je...Commençais-je, me sentant de plus en plus mal.

Comment ça ça fait longtemps ? Fit le directeur, froidement.

4 ans au moins non ? Jaeden était....Le petit ami d'Ilian avant...


Les mots moururent dans sa gorge. Sans s'en rendre compte, il venait surement de briser ma carrière. Je compris à cet instant que plus jamais je ne pourrais revoir Ilian. Tout nos espérances, nos espoirs, nos envies...Tout venait d'être détruit...

La porte de la salle des visites s'ouvrit alors sur nous, et je pu voir Ilian, surement pour la dernière fois. En un regard, il comprit tout lui aussi. Une larme coula le long de sa joue. Tout était de ma faute. Aveuglé par mes sentiments, j'en avais perdu la limite professionnel qui nous était fixé. Et je l'avais emmené avec moi dans ma bêtise. A vouloir lui faire du bien, je lui avais causé beaucoup trop de mal...Quel imbécile j'étais...


Je sentis alors la poigne forte du directeur m'agripper le bras, et après s'être excusé, il m'emmena avec lui dans son bureau. Je ne pouvais rien dire. Figé, je l'écoutais me hurler dessus, déversant sa colère et sa déception. Il avait raison. J'avais été trop loin. Dieu comme je regrettais. En plus d'avoir ruiné ma carrière, j'avais détruit Ilian...


Est-ce que tu te rends compte que tu viens de foutre en l'air ta carrière Jaeden ! Cria-t'il, les poings serrés.


Je m'en fichais. J'avais briser ma carrière mais cela ne m'affectais plus. Quelqu'un avait pris la place que ma carrière tenait dans mon cœur. Et je venais aussi de la perdre.


Je me disais qu'Ilian te faisais vite confiance, et moi comme un idiot je restais aveugle. Pourquoi ne me l'as-tu pas dit lorsque je t'ai présenté le cas d'Ilian ?

Tu le sais pourquoi...Répondis-je, déçu. Je voulais voir à quel point il avait changé, et voir si...Je pouvais l'aider...

Félicitations, tu viens surement de le faire tomber dans un gouffre.


Mon cœur se brisa lorsque j'entendis ces mots si virulents. Ne voyait-il pas que j'étais au plus bas ?


Tu as de la chance que je sois ton mentor Jaeden...Je ne vais pas te virer et briser ta carrière en rendant toute cette histoire publique...Je te laisse une dernière chance.


Je relevais alors la tête écoutant ce qu'il me disait attentivement.


Tu devras m'obéir au doigt et à l'œil, plus question que tu entretiennes de relation plus que professionnel avec tes patients, ce qui implique plus aucun déjeuner. Si je te demande quelque chose tu devras le faire, que tu sois d'accord ou non.

En d'autre terme tu veux que je sois ta marionnette...Lâchais-je ironiquement.

Arrête de jouer au petit con Jaeden, tu n'es pas en position de choisir. C'est ça ou la porte.


Je ne répondis rien me contentant de me lever afin de partir de ce bureau qui me devenait plus qu'austère.


Une chose encore Jaeden. Dit-il, vivement. Plus question que tu t'occupes d'Ilian. Je te retire son dossier, rapporte-le à la standardiste ce soir. Me caches-tu encore quelque chose ?


Ma main se serra sur la poignée. Je préférais encore ne plus le voir que de le croiser dans les couloirs et de ne plus pouvoir lui parler. Mais je n'avais pas le choix. Une chose était sûr. Ce qu'Ilian m'avait confié resterait en moi, et uniquement en moi.


Non.


**


J'avais mal au cœur, mal à la tête. Et je me retrouvais là, comme quatre ans auparavant, à vomir tout ce que j'avais réussis à ingurgiter tout ce que j'avais réussi à boire en un rien de temps. L'esprit embrumé, je m'asseyais dos au mur de la battisse. J'avais dépensé une vrai fortune dans ce bar pour me vider quelques minutes plus tard. Kain avait raison, je touchais le fond encore une fois. Le pire, c'est que cela ne me faisait pas oublier Ilian ou la profonde détresse qui s'emparait de moi peu à peu...


Je sentis alors deux bras m'encercler, et une odeur familière entrer dans mes narines...


Qu'est-ce que tu fais là Hugo ! Crachais-je, le rejetant.

Tu vas mal...Tu as bu !

Dégages, j'ai pas besoin de toi !


Vivement, je me levais, si j'avais besoin de quelqu'un, ce n'était surement pas de lui. Mais au moment où je voulu faire un pas, l'alcool trop imprégné dans mon corps et mes sens me fit trébucher, et je m'étalais par terre, tombant sur mon poignet.


Un cri de douleur s'échappa de mes lèvres. Je ne devais pas avoir bu assez pour sentir mon poignet me faire mal. Hugo se jeta sur moi, et je le repoussais une nouvelle fois, posant mon poignet probablement cassé contre ma poitrine. Sans que je ne puisse y faire quelque chose, j'éclatais en sanglot, déversant toute cette peine qui me rongeait de l'intérieur. Hugo réinitia sa tentative de réconfort, mais encore une fois, je m'écartais, me collant au mur, les larmes coulant de plus belles.


Jaeden...Qu'est-ce qui se passe...Souffla Hugo, inquiet.

Va-t'en ! Criais-je, grimaçant de douleur.

Non ! Je t'aime, il est hors de question que je te laisse là !

Mais moi je ne t'aime plus ! T'entends ! Je ne t'aime plus alors dégage !


Il baissa son regard, accusant le coup.


Il t'a quitté ? Murmura-t'il tristement.

Quoi ? Fis-je, surpris

Le gars avec qui tu sors...Sortait.

Non.

Alors qu'est-ce qui ne va pas ?


Je ne répondis rien, tentant d'arrêter ses larmes qui me faisaient plus de mal que de bien. Hugo s'approcha alors de moi, gardant quand même un certaine limite entre nous.


Racontes-moi. Souffla Hugo, Je...Je suis la personne la plus extérieure à votre histoire...Je peux peut-être t'aider...

Extérieur...Dis-je en éclatant de rire, tu ne veux qu'une chose c'est que j'accepte de te reprendre !


Hugo soupira et baissa une nouvelle fois son regard avant de le relever, une lueur de détermination dans son regard.


Tellement tu es bourré, si je le voulais, je pourrais te ramener chez toi et te faire l'amour, et pourtant je ne le fais pas, je suis là à me les geler à essayer de comprendre ! Alors dis moi ce qu'il t'a fait que j'aille lui casser la gueule !


Surpris, je le regardais. Une année passée avec lui et je ne l'avais jamais vu se mettre en colère devant moi ainsi. Un sourire étira mes lèvres à travers mes larmes. A s'emporter ainsi, il lui ressemblais tellement...Ma main se posa sur sa joue. Sa peau si pâle, mais tellement douce et belle...Comme lui...Ses magnifiques yeux verts d'où sortait une étincelle de malice qui plaisait...Comme lui...


Jaeden qu'est-ce que tu fais...Souffla Hugo, étonné.


Hypnotise, je me rapprochais de lui, jusqu'à ce que mon souffle vienne caresser ses lèvres. Plus rien n'existait...Il n'y avait plus que moi et...


Ilian...Murmurais-je, avant de m'évanouir.


**

Samedi il y a une fête, tu viendras ? Viens avec Ilian si tu veux.

Je verrais, je viendrais surement seul.


J'étais dans la cour du lycée, discutant avec l'un de mes amis depuis un certain temps déjà. Le temps était magnifique pour un début de printemps, si bien qu'on pouvait enfin laisser nos manteaux au placard. Nous discutions de choses et d'autres mais alors que j'allais parler, je vis Ilian sortir de l'enceinte du lycée, l'air énervé. Immédiatement, je me rappelais d'un détail.


Merde ! M'écriais-je, attrapant mon sac.

Quoi ? Fit mon ami surpris.

J'ai oublié un truc, on se voit demain.


Je ne lui laissais pas le temps de me répondre, que je m'enfuyais en courant, freinant alors que j'arrivais à l'abri bus où était Ilian, assis la tête entre ses mains. Faisant un grimace, j'étais certain qu'il allait une fois de plus me crier dessus. En un an et demi, il avait pris une certaine assurance...Lestement, je m'asseyais sur le banc près de lui.


J'ai séché...Dis-je en haussant les épaules

J'ai eu l'air d'un idiot à t'attendre alors que tu n'étais même pas en cours.

C'est vrai que ça devait être marrant...Dis-je en éclatant de rire.


Énervé, Ilian se leva et s'éloigna de moi. Dans un soupire, je me levais et me colla à lui par derrière. Mais au moment où j'ouvrais la bouche pour parler, le bus arriva, et Ilian monta dedans sans rien me dire. Les sourcils froncés, je le suivis. Nous n'avions pas du tout le même bus pour rentrer chez nous mais Ilian voulait jouer au dur à cuire, ce qui ne lui allait pas du tout. Je m'assis près de lui, qui s'évertuait à garder le regard impassible. Il ne dit rien. Amusé, je posais ma main sur sa cuisse, mais il la dégagea, me lançant un regard noir.


Arrêtes, tu vas pas faire la gueule pour ça ! M'exclamais-je un sourire aux lèvres.

C'est pas ton bus ! Dit-il la voix froide.

Je sais.


Sans un mot de plus, il tourna son regard vers la fenêtre, ne décrochant plus un mot. Je réitéra mon geste plusieurs fois, mais à chaque fois il la repoussait. Nous arrivâmes à son terminal, il sortit. Immédiatement je le suivis, le collant. Mais il ne se laissa pas démonter, et avança un peu plus vite. Une fois arriver chez lui, il pressa un peu le pas et me claqua la porte au nez. Je me retrouvais devant, les yeux grand ouverts devant la porte.


Ok...Soufflais-je sous le choc. Si tu le prends comme ça...


Rageusement, je me retournais, voulant rentrer. J'avais peut-être fait le con, mais là, Ilian m'en demandais trop. Mais alors que j'allais sortir de la propriété, j'entendis la porte de l'entrée s'ouvrir.


Jaeden attends ! Cria Ilian.


J'allais me retourner, mais une voiture rentra dans la propriété, et je pu reconnaître le père d'Ilian. Il était au courant de notre relation depuis peu, d'accord, mais ne la criant pas tout fort. Il sortit de la voiture, m'offrant un sourire amical.


Tiens, Jaeden, tu tombes bien, tu m'aides à sortir mes courses ?


Lui rendant son sourire j'acquiesçais. Mon regard se posa sur Ilian qui faisait une grimasse avec ses lèvres. Je me retins de rire, surement pensait-il que j'aurais essayé de me faire pardonner au lit...Mais son père avait tout gâche. Je m'amusais alors à lui tirer la langue, avant d'aller aider son père.


Tu pourrais aussi nous aider Ilian ! Fit-il, à l'adresse de son fils.


Ilian soupira et vint nous aider. Quelques minutes plus tard, nous avions décharger les courses, et j'aidais Ilian et son père à tout ranger.


Je vous laisse terminer, le match va bientôt commencer ! S'exclama le père, attrapant un bière dans le frigo, et entrant dans le salon.

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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