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  Love, Sex, and Boys : Arrêt du blog, mais l'histoire continue sur mon blog !

 

Chapitre 10 de One More Night



OS : Je me souviens

Prochaine maj : Chapitre 8 de Peur de toi

 



Je vous souhaite à tous et à toutes une bonne lecture !

Mercredi 30 juillet 3 30 /07 /Juil 17:32
 

Je ne vis pas vraiment le temps passer, si bien que je sursautai lorsque j'entendis la porte de mon bureau s'ouvrir brusquement. Je me redressai immédiatement sur mon ciel, posant mes yeux sur un Ilian plus froid que jamais. Il s'assit sans un mot sur le fauteuil en face de moi et évita mon regard. Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que je me rappelais les moments où, dans le passé, il m'en voulait. Il adoptait exactement la même attitude, celle du « Je m'en fous, crève ! ».

- Bonjour, dis-je, ne le lâchant pas des yeux.

Il releva son regard vers moi. Un regard virulent, plein d'animosité. Il ne me fallut que quelques secondes pour dévier mon regard du sien. Je savais comment cet entretien allait finir, alors je pris la décision d'attendre. Attendre qu'il parle de lui même. Je ne voulais plus faire d'efforts, car comme il l'avait dit plus tôt, il ne voulait pas qu'on l'aide. Nous restâmes de longues minutes ainsi, et je pouvais sentir son regard me brûler.

- Qu'est-ce que tu veux ? Finit-il par me demander, froidement.

- Je n'ai pas envie de te forcer à parler, alors je vais attendre...Dis-je, retrouvant son regard.

- Et bien tu peux attendre, me répliqua-t-il immédiatement, croisant les bras contre sa poitrine.

Je sentis mes lèvres s'étirer à nouveau alors que je voyais sa réaction, digne de celle qu'il avait étant ado.

- Peut-être, mais tu viens de dire deux phrases...Fis-je, calme.

Il ne me répondit rien, laissant un ange passer dans la pièce. Alors que je pensais que notre entretien se finirait dans un silence olympique, je le vis se redresser, et serrer les poings.

- Pourquoi tu m'as fait ça, Jaeden ? Cracha-t-il, énervé

Je compris immédiatement qu'il parlait du vol de ses cahiers, et de la pseudo trahison qui allait avec. Pourtant, je vis dans ses yeux une profonde tristesse, ancrée trop profondément pour n'être là que depuis ce matin.

- Peut-être aurais-tu fait la même chose pour moi...Fis-je en haussant les épaules.

- Non, je t'aurais laissé crever dans ta peine, répliqua-t-il sèchement.

Je sentis mon coeur se serrer malgré moi. Alors il me détestait à ce point. Je ne pouvais croire que sa rancoeur envers moi n'était dûe qu'au vol, ses yeux le trahissaient.

- Mais qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu me détestes ainsi ?!? M'écriai-je, énervé.

- Tu oses me poser la question ? Rétorqua-t-il, ses yeux me foudroyant sur place.

- C'est toi qui m'as quitté, je te signale. Depuis le début, j'essaye de t'aider, et je ravale tout sans rien dire !

Je me doutais que notre passé était lié à la haine qu'il éprouvait envers moi. Mais je ne savais pas pourquoi. Il ne m'avait donné aucune raison ce soir là. Je le vis se lever, les poings plus serrés que jamais.

- Va te faire foutre ! Je ne t'ai rien demandé !

Je sentis mon coeur louper un battement à cette dernière réplique, et une profonde tristesse s'installa en moi. Je savais que je ne devais pas la ressentir, car tout cela résultait de notre ancienne histoire. Je ne cessais de me demander ce que j'avais fait par le passé pour le retrouver dans cet état. Mais il ne voulait pas me le dire, et je n'arriverais jamais à le pousser. Las, je me rassis sur ma chaise, prenant un regard froid, il fallait que je redevienne son psychiatre, tout de suite.

- La séance est terminée. Tu peux partir, articulai-je en regardant le parc.

- Ca y'est, tu abandonnes enfin ! Me dit-il, en se levant

- Non, je n'ai juste plus envie de te voir pour l'instant, soupirai-je, le regardant sérieusement

Il se posta bien devant moi et redevint calme.

- Au fait, juste avant de partir, je veux mes cahiers, me fit-il, méchamment.

- Je te les rendrai quand j'aurai terminé, répliquai-je sur le même ton.

Agacé, je reposai mon regard sur lui et celui-ci me glaça le sang. Une lueur meurtrière dansait au plus profond de ses prunelles. Une colère sourde s'installa en moi alors que je comprenais que quoi que je fasse, je n'obtiendrais rien de lui. Rageusement, j'ouvris le tiroir où j'avais rangé les cahiers, et les pris. Ma fureur les envoya valser sur le sol, faisant bien comprendre à Ilian qu'il pouvait les reprendre, mais que je ne voulais plus le voir pour le moment.

- Pourquoi tu m'as demandé si tu pouvais les lire, pour les prendre quand même ? Demanda-t-il, serrant les poings.

- Parce que je suis sûr que la réponse se trouve là dedans, répondis-je en haussant les épaules.

Je vis alors les jointures de ses mains devenir blanches, et ses yeux devenir plus noirs que jamais.

- Tu es vraiment prêt à tout pour ta renommée, tu n'as pas changé...Prends les, je me contrefous de ce que tu penses.

Il me tourna le dos et sortit de la pièce, sans oublier de claquer la porte. Mes yeux se posèrent alors sur les feuilles volant dans la pièce, et un voile de tristesse les obscurcit. Je n'arriverais jamais à faire quoi que ce soit avec Ilian. Et il fallait que j'en parle avec le directeur. Pour la première fois depuis quatre ans, j'allais abandonner.

*

Je rentrai chez moi, les bras chargés de cahier. Je n'avais pas voulu les laisser dans mon bureau, pourquoi ? Je ne le savais même pas moi-même. J'eus la surprise de ne découvrir personne à l'appartement, et un coup d'œil à mon portable m'affirma que j'avais un message de mon amant.

« Je rentrerai plus tard, un parent voulait s'entretenir avec moi. A plus tard. Je t'aime »

Je balançai mon portable sur le canapé et enlevai ma veste. Je décidai d'aller prendre un bain, cela me détendrait peut-être. Rapidement, je fis couler l'eau chaude, puis me glissai dedans. Mes yeux se fermèrent alors que mon anxiété et ma déception diminuaient peu à peu.

Une main caressant mes cheveux, et deux lèvres se posant sur les miennes me sortirent de ma torpeur, et je découvris avec surprise le visage d'Hugo au dessus du mien.

- Tu ne devais pas rentrer plus tard ? Demandai-je, regardant l'horloge.

- Ça s'est terminé plus tôt que prévu, me répondit-il en haussant les épaules.

Content, je repris doucement ses lèvres pour un tendre baiser. Mais il le termina bien trop tôt à mon goût.

- J'ai vraiment trop faim, tu veux manger quelque chose de spécial ? Déclara-t-il, un sourire rieur aux lèvres.

- Non, pizza ? Fis-je, me rallongeant dans la baignoire.

- Pizza !

Il se leva immédiatement et sortit de la pièce. Je l'entendis téléphoner, et décidai de rester un peu plus dans mon bain.

Quelques minutes plus tard, je me levai, et pris mon pyjama, pour revenir dans le salon. Mais la vision que j'eus me coupa net. Hugo se trouvait assis sur le canapé, un des cahiers d'Ilian entre les mains. Je ne sus dire ce qui me transperça en premier, la rage de voir Hugo fouiner encore une fois dans mes dossiers, ou la peur que le nom d'Ilian soit noté quelque part. Il tourna alors la tête vers moi et ses yeux s'ouvrirent de surprise, il lâcha alors le cahier et se releva immédiatement, pris en faute.

- Attends, c'est pas ce que tu crois...Me dit-il, désolé.

- Tu n'as pas le droit de regarder mon travail, fis-je, légèrement énervé.

- Je ne voulais pas le faire, j'ai vu ces cahiers et je ne pensais pas que c'était ton boulot ! J'ai lu juste une ligne, mais après, j'ai pas pu m'arrêter, le gars qui les a écrites a vraiment du talent...S'exclama-t-il, tout en reposant le cahier sur la pile.

- De quoi parle cette histoire ?

Je m’étais assis sur un fauteuil et avais posé mes yeux dans le vide. Hugo s'assit prés de moi et me pris la main, perdu.

- D'une femme amoureuse d'un homme, mais l'homme rejette ses sentiments. C'est...C'est ton patient qui...Commença-t-il, doucement.

- Je n'ai pas le droit de t'en parler Hugo, s'il te plaît.

Il acquiesça, mais je vis tout de suite qu'il était déçu. Lorsque la sonnerie retentit, il se leva et alla payer la pizza, puis il revint, et nous passâmes à table. Le reste de la soirée fut calme, rythmé par le simple bruit de la télévision.

*

Le lendemain, je retournai au travail, et je passai ma journée à lire le dossier d'Ilian, même si j'avais pris ma décision. Je n'avais pas ouvert les livres, me contentant de les reposer dans leur tiroir. Vers 14 heures, je me levai, et partis en direction du bureau du directeur. Je frappai et entrai, le trouvant le nez dans des comptes.

- Je te dérange ? Demandai-je, laissant la porte ouverte.

- Non, tu peux entrer, me fit-il, retirant ses lunettes de son nez.

Je fermai la porte puis m'assis en face de lui, posant le dossier d'Ilian sur la table.

- Pourquoi me donnes-tu ce dossier ? Me demanda-t-il, étonné.

- Ça ne sert à rien, je n'arriverai jamais à le comprendre, répondis-je, un air déçu au visage.

Je le vis soupirer, puis se lever, mettant ses bras dans son dos. Ses yeux se posèrent sur le lac étincelant sous le reflet du soleil.

- Tu sais, beaucoup de psychanalystes sont passés avant toi, et n'ont pas su tirer une seule autre information que celles qu'ils savaient déjà. Ilian ne faisait que répéter ce que nous voulions entendre, s'enfermant dans sa carapace un peu plus. Je t'ai donné son cas, parce que je voulais que tu te dises que tout ne t'était pas acquis facilement...Me dit-il sérieusement.

- Et je l'ai compris, c'est pour ça que je voudrais que tu me donnes un autre patient, le courant ne passe pas entre Ilian et moi, nous ne faisons que nous disputer et ...

- Justement ! Vous vous disputez, reprit-il se retournant vers moi. Tu arrives à faire des choses que personne d'autre n'a jamais réussies. Il te parle, même si c'est pour t'insulter, il s'ouvre à toi, il te dit ce qu'il ressent, et je suis certain qu'il ne s'en rend même pas compte. Depuis que tu t'occupes de lui...Regarde les commentaires de l'infirmière en chef, « Ilian est calme et posé, aucune remarque à faire sur son hospitalisation ». Jamais encore je n'avais vu ce genre de remarque sur son cahier.

Je levai les yeux vers lui, surpris par ce qu'il venait de me dire. Je n'avais jamais pris conscience de cela, trop perturbé par nos disputes incessantes. Mais j'étais las. Ilian et moi ne pouvions continuer ainsi.

- Je ne peux pas poursuivre comme ça...Déclarai-je, fatigué.

- Tu n'as pas le choix, fit-il, s'asseyant sur sa chaise.

- Quoi ?

- Il est hors de question que je donne le cas d'Ilian à quelqu'un d'autre, Jaeden. Il faudra que tu trouves un moyen pour que vous vous calmiez.

Je soupirai bruyamment puis me levai, lui tournant le dos. J'avais ouvert la porte, alors que j'entendais encore une fois sa voix grave.

- J'ai appelé chez toi, et j'ai eu Hugo, vous venez manger à la maison ce soir, me dit-il, un sourire amusé aux lèvres.

- Ok, fis-je en haussant les épaules.

- Et il m'a dit de te dire qu'il te rejoindra ici vers 15 heures.

- Merci.

Je sortis sans un mot de plus et repartis dans mon bureau. Je ne pouvais en vouloir au directeur. Il voyait l'intérêt d'Ilian avant tout, et je devais me plier à sa volonté. J'attrapai mon téléphone et appelai mon amant afin de savoir où il était. Celui-ci décrocha au bout de deux sonneries.

- Oui ? Fit-il, à l'appareil.

- C'est moi, Paul m'a dis pour ce soir, tu es arrivé ?

- Oui, je suis là.

- Ça va ?

- Oui.

Mes sourcils se froncèrent alors que je remarquais son attitude assez distante, mais je n’y fis pas plus que ça attention.

- Tu es à l'entrée ? Demandai-je en prenant ma sacoche.

- Non, devant le parc.

- Ok, j'arrive.

- Oui, à tout de suite.

Je sortis immédiatement, et il ne me fallut que quelques minutes pour l'apercevoir, assis sur un banc, devant le lac. Il se trouvait près d'un homme que je ne reconnus pas immédiatement, et fumait encore ses maudites cigarettes. Il ne les fumait pas beaucoup, surtout lorsqu'il était inquiet.

- Désolé, j'ai fait au plus vite, dis-je, arrivant à sa hauteur.

Je n'eus pas le temps de jeter un coup d'œil à son voisin, que déjà mon amant se levait et prenait mes lèvres fougueusement. Ravi par cet accueil, je lui rendis son étreinte amoureusement. Ce baiser était totalement différent de son attitude, mais il fallait être fou pour y renoncer. Pourtant, j'aurais dû.

Alors que nous nous séparions, mon regard croisa celui du voisin, qui n'était autre qu'Ilian. Mon coeur faillit s'arrêter, alors que je vis ses yeux verts emplis de fureur et de tristesse. Mais il reprit bien vite une attitude « Je m'en foutiste » qui me fit plonger dans une gêne inimaginable. Il se tourna vers Hugo, et le toisant de toute sa hauteur, il sortit une phrase qui me glaça le sang.

- Depuis quand tu le trompes ? Demanda-t-il, s'adressant à Hugo.

Il n'attendit même pas de réponse et passa devant nous, nous ignorant magnifiquement. Un malaise immense s'installa en moi alors que je sentais Hugo plus crispé que jamais.

- C'est...Je...C'est faux, Jaeden, pour...Pourquoi il dit ça ? Me demanda Hugo, se retournant vers moi.

- Tu lui as dit quelque chose ? Fis-je, regardant Ilian s'engouffrer dans l'hôpital.

- Bien sûr que non ! Jaeden, regarde moi, tu ne crois tout de même pas qu'il a raison ?

Je croisai son regard et un malaise immense s'installa en moi. Pourquoi son regard était si affolé ? Pourquoi avait-il si peur que je croie Ilian ? Pourquoi une part de moi cherchait dans ma mémoire les indices d'une tromperie ?

- Jaeden !

- Non, bien sûr que non...Viens, il faut qu'on y aille, répondis-je en me retournant immédiatement.

Alors que je commençais à avancer, je sentis la main d'Hugo prendre la mienne et son corps se rapprocher du mien, me collant presque. Je sentais son regard se poser plusieurs fois sur mon visage impassible, mais pas une seule fois je ne tourna la tête. La dernière phrase d'Ilian me faisait atrocement mal, même si je savais qu'elle était totalement fausse. Hugo ne me tromperait jamais. Ça se voyait, il m'aimait plus que tout, et moi aussi ! Ilian devait être simplement jaloux. Et il n'avait pas le droit de l'être. Lui aussi avait refait sa vie à ce que je sache !

Nous rentrâmes chez nous après s'être arrêtés dans une petite épicerie afin de prendre une bouteille de vin pour le repas de ce soir. Le trajet s'était fait sans un mot, et l'arrivée à la maison dans ce même calme. Je sentais bien la peur d'Hugo grandir de plus en plus, mais ne dis rien pour le calmer. Je ne croyais pas Ilian. Et je ne voulais pas reparler de ça...Pourtant...Lorsque mon amant me dit qu'il partait prendre une douche, mes yeux se posèrent sur son téléphone portable. Une immense curiosité m'envahit. Je me haïssais de vouloir fouiner, mais ce désir devenait de plus en plus ardant. Mon regard dériva sur la porte de la salle de bain, légèrement ouverte, d'où j'entendais l'eau couler, puis il se reposa sur le téléphone. Je ne tenais plus et rapidement, je l’attrapai dans mes mains. Je jetai un autre coup d'œil à la porte, puis arrivai dans le menu des messages. Je ne voyais que des messages que je lui avais envoyés, et aucune trace d'un quelconque amant. J'entrai alors dans les messages qu'il avait envoyés. Là encore, aucune trace. Un soupir de soulagement passa le barrage de mes lèvres et j'entrai dans le journal des appels. Il n'y avait aucun numéro affiché et mes sourcils se froncèrent à cette constatation. Mais la voix d'Hugo me fit sursauter.

- Je ne te trompe pas ! Fit-il, la voix calme.

Je me retournai pour le voir à l'embrasure de la porte, une serviette nouée autour des hanches.

- Je sais...Articulai-je, pris sur le fait.

- Tu travailles avec ton ex, et je ne te dis rien, je te fais confiance Jaeden, s'il te plait, fais-en de même.

- Désolé...Je ne sais pas ce qui m'a pris...Dis-je, reposant le téléphone sur le bureau.

La mine triste, Hugo s'approcha de moi, m'entourant de ses bras. Je lui rendis immédiatement son étreinte, posant ma tête dans son cou.

- Je t'aime. Je suis fou de toi. Je devrais être fou pour avoir ne serait-ce que l'idée de te tromper. Parce que je sais que tu me quitterais si je le faisais ! Et ça, il en est hors de question...Murmura-t-il, la voix enrouée.

- Ne pleure pas Hugo, je suis désolé, je te crois, bien sûr que je te crois ! Fis-je, paniqué.

Il resserra son étreinte, comme s'il se trouvait en pleine détresse.

- Excuse moi...Soupira-t-il, prenant mes lèvres fougueusement.

Je ne compris pas cette soudaine excuse, mais ne dis rien, préférant arrêter là cette explication. Hugo avait raison, je ne devais pas me poser de questions. Ilian était tout simplement déçu. Je me surpris à ressentir un soulagement en moi. Au moins, je n'étais pas le seul à éprouver ce sentiment. J'avais ressenti la même chose en apprenant pour lui et ce Melvin, et m'en voulais déjà assez.

Une heure plus tard, nous nous retrouvions devant la porte de la maison de Paul et de sa femme. Celle-ci vint immédiatement nous ouvrir, un sourire immense trônant sur ses lèvres.

- Comment ça va Tatiana ? Demandai-je, la prenant dans mes bras.

- Bien, très bien même, entrez ! Me répondit-elle, prenant la bouteille de vin entre ses mains.

C'était une Femme de 35 ans, ravissante à souhait. Elle avait de longs cheveux blonds, souvent maintenus par une barrette. Elle portait une longue robe mauve, légèrement décolletée. Elle se retourna, et entra dans le salon. Nous restâmes quelques minutes dans le hall, retirant nos vestes. Nous entrâmes par la suite dans la pièce où était servi l'apéritif. Paul se leva immédiatement en nous voyant, et tendit une main chaleureuse à mon amant.

La suite de la soirée se passa calmement, dans une joie débordante. Nous fêtions en quelque sorte la future venue d'un petit être, qui ravissait ses parents. J'en étais ravi, car voir leurs visages heureux faisait vibrer mon coeur. Ce ne fut que lorsque je sentis la tête d'Hugo devenir de plus en plus lourde sur mon épaule que je compris qu'il était temps de partir. Mon amant devait sûrement se lever tôt, comme d'habitude.

Nous partîmes après un au revoir très chaleureux, puis rentrâmes dans notre appartement. Allongés dans notre lit, je lisais mon bouquin avec envie. Hugo, quant à lui, faisait un sudoku sur le magazine TV. Mais une de ses questions me fit arrêter net ma lecture.

- Nous aussi, on aura un bébé un jour ? Me demanda-t-il, tournant la tête vers moi.

Mes mains se crispèrent à l'entente de cette phrase. Je n'avais pas vraiment émis l'hypothèse d'avoir un jour des enfants, même si au plus profond de moi, je souhaitais être un jour appelé papa.

- Tu sais...ça m'étonnerait que tu puisses tomber un jour enceinte...Fis-je, un sourire amusé sur les lèvres.

- T'es con ! S'exclama-t-il, en rigolant légèrement.

Je posai mon livre sur la table de chevet, puis m'allongeai sur le ventre.

- Si un jour on décide d'avoir un enfant, ça sera après notre mariage...Dis-je, les yeux fermés.

Je le sentis s'allonger près de moi et éteindre la lumière. Il m'enlaça d'un bras et posa ses lèvres sur mon épaule.

- Et ce sera le plus beau des mariages...Si c'est avec toi, me fit-il, se collant à moi.

*

J'arrivai à l'hôpital en retard, Hugo n'ayant pas voulu me lâcher ce matin. Mon estomac ne cessait de se comprimer alors que je marchais en direction de mon bureau, où Ilian m'attendait. Je n'avais pas envie de lui parler, car je savais que j'en viendrais à lui demander des explications. J'ouvris la porte et le vis assis sur mon fauteuil, ses yeux fixant mon diplôme accroché au mur. Je retirai ma veste et m'assis dans mon fauteuil, le visage impassible.

- Désolé pour le retard, m'excusai-je, retirant son dossier de ma sacoche.

Il ne me répondit pas, se contentant de me fixer froidement. J'ouvris alors le tiroir où j'avais rangé ses cahiers et les sortis, son regard se posa sur eux. Doucement, je les approchai de lui. Je savais que je venais de perdre une occasion en or de pouvoir en savoir plus sur mon patient, mais je voulais d'abord gagner sa confiance, même si pour cela il me fallait tout recommencer à zéro.

- Tu peux les reprendre. Je ne les ais pas lus. Un jour, j'espère, tu me feras assez confiance pour me les redonner par toi-même, dis-je calmement.

Il me lança un regard méchant puis reprit immédiatement ses cahiers, les tenant contre sa poitrine, comme si, dans ses mains, se tenait l'objet le plus précieux de son existence.

- Je ne l'ai pas lu, mais...Mon petit ami l'a fait, sans que je m'en aperçoive. Je suis désolé, fis-je, soutenant son regard.

Il ne répondit rien, gardant son regard noir au plus profond de mes yeux. Soudain, le téléphone sonna et je décrochai immédiatement, coupant court à la tension qu'Ilian mettait à l'ouvrage.

- Oui ? Fis-je, regardant dans le vague.

- Docteur Sadler, le directeur souhaiterait vous voir dans son bureau après votre entretien avec votre patient, déclara une secrétaire à la voix aguichante.

- Bien, je serai là.

- Au revoir.

Je raccrochai le combiné pour retrouver le regard d'Ilian, qui n'avait toujours pas changé d'intensité.

- Hier, j'ai été voir le directeur, pour lui demander de me changer de patient, mais il n'a pas voulu. Tu vois, ce n'est pas moi qui veux à tout prix t'aider. Nous sommes coincés ensemble pendant un bon bout de temps, alors fais un effort ! M'exclamai-je, le ton dur.

Je ne voulais pas en arriver là, mais son regard méchant presque tueur posé sur moi m'insupportait.

- Qu'est-ce que ça fait d'apprendre qu'on est trompé ? Me demanda-t-il, un sourire malsain accroché aux lèvres.

- Je ne suis pas trompé, répondis-je, sur le même ton.

Il ne me répondit rien et garda son sourire immonde sur son visage. Dans un élan de nervosité, je laissai tomber son dossier sur la table, provoquant un bruit lourd.

- Tu as refait ta vie avec Melvin, alors laisse-moi tranquille, dis-je, évitant son regard.

Je m'abaissai pour reprendre une feuille qui était tombée, puis me relevai et découvris avec surprise qu'Ilian s'était mis debout.

- Je n'ai pas dis que l'entretien était terminé, dis-je, la voix autoritaire.

- Et pourtant, il l'est, répliqua-t-il, se retournant.

Il avança jusqu'à la porte, et posa sa main sur la poignée, mais ne l'abaissa pas.

- Je suis certain qu'en ce moment même, il a ramené son mec et qu'il est en train de se faire baiser dans votre lit. Et j'espère que lorsque tu le découvriras, tu auras tellement mal que tu voudras crever. J'ai hâte de voir ça, Jaeden.

°0° Suite à la partie 4 °0°

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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Mercredi 30 juillet 3 30 /07 /Juil 17:29
 

- Je vais aller faire le soin de votre patient, puis il arrivera dans votre bureau, me lança-t-elle timidement.

- Je vous accompagne.

Elle hocha la tête et se retourna. Je la suivis sans un mot, zigzagant entre les couloirs. Elle entra dans la chambre d'Ilian sans frapper et le réveilla assez brutalement. J'étais étonné, mais ne dis rien. Ilian se redressa, s'habituant peu à peu à la luminosité.

- J'espère que tu t'es bien reposé, et que cela t’aura remis les idées en place. Je vais refaire ton pansement, et tu iras faire une séance avec ton psychiatre avant de regagner ta chambre, dit-elle, assez froide.

L'infirmière s'approcha de lui, tirant tout de même assez brutalement sur son bras mutilé. Je vis Ilian tourner vivement la tête dans l'autre sens alors qu'elle mettait la plaie à l'air libre. La honte devait l'assaillir. Elle lui fit son soin rapidement, sûrement ne lui avait-elle donné que le strict nécessaire. Nous sortîmes de la chambre, le laissant se laver et se rhabiller. Il me rejoignit quelques minutes plus tard, puis, sans un mot, nous parcourûmes les couloirs. Nous croisâmes plusieurs personnes, qui dévisageaient Ilian. Que pouvais-je bien dire ? Je n'étais pas le maître de leurs pensées, et même dans un hôpital psychiatrique, les rumeurs allaient bon train. J'en avais eu la preuve il n'y a pas longtemps.

Nous arrivâmes devant ma porte et je le laissai entrer le premier, lui renvoyant un petit sourire de courtoisie. Il y pénétra rapidement, s'asseyant assez lascivement sur le fauteuil en face de mon bureau. Il ne semblait pas perturbé par cet entretien. Moi, je l'étais. Trop peut-être, encore une fois. Avec tous les événements qui se produisaient entre lui et moi, les souvenirs qui n'arrêtaient pas de ressurgir, je ne faisais qu'espérer que cet entretien se passe au mieux. Que je puisse vraiment avancer avec lui. Aussi professionnellement que possible.

Je m'assis donc sur mon fauteuil, et posai mes mains sur le bureau. Je pris une profonde respiration et commençai, une idée bien précise du sujet que nous allions entamer.

- Bien, ne t'inquiète pas, nous n'allons pas parler de ce que tu as fait ces derniers jours, non, j'aimerais te parler aujourd'hui de ton loisir ici, depuis que tu es arrivé : L'écriture.

Cette idée me trottait déjà depuis un long moment dans la tête. C'était le système simple de tous les grands écrivains. Confier ses plus grandes peurs, ses plus grandes espérances à du papier. Ecrire, pour soi, et uniquement pour soi. Je le vis relever la tête, et croiser mon regard. Il semblait attentif à ce que je lui disais. Je venais de toucher un point sensible. Je pris dans mon tiroir un cahier et le lui tendis. Résigné, il le prit en main, sans quitter mon regard.

- J'ai appris que tu écrivais beaucoup, alors je me suis dis que tu pourrais écrire ce que tu ressens sur celui-ci, tu sais, une sorte de journal intime, déclarai-je, sérieusement.

Il ne me répondit rien, continuant de me fixer sans la moindre émotion, ce qui m'énervait grandement.

- Bon...Finis-je par souffler, déjà lassé de son petit jeu. Je prends ta non-réponse pour un acquiescement à ce que je viens de dire. Et puis, ce n'est qu'une proposition, si tu n'en as pas envie, tu fais comme tu le souhaites.

J'attendis un petit moment avant de lui révéler ma première motivation. Je savais que ma demande aurait du mal à passer.

- Maintenant, j'aimerais te demander une faveur, poursuivis-je, calme. Je sais que tu l'as refusé à tous les autres psys, mais j'aimerais vraiment que tu me fasses lire une de tes histoires.

- Je ne vois pas en quoi ton statut serait différent des autres, lâcha-t-il, d'une voix froide.

- Je ne demande pas de statut particulier, juste que tu me fasses confiance, répliquai-je, pas vraiment étonné de sa réplique cinglante. J'aimerais les lire, parce que je suis persuadé que les lire m'amènera à te connaître.

- Non !

Je sursautai légèrement au son de sa voix froide et tranchante. Son regard était aussi noir qu'un corbeau, prêt à me tuer sur place. Pourquoi n'avais-je pas le droit de les lire ? Alors qu'un simple petit emmerdeur pouvait le faire ? La rumeur était-elle vraie ?

- Pourquoi ? Demandai-je, haussant le ton malgré moi.

- Parce que c'est toi ! Cria-t-il, avant de se lever, et de partir telle une furie.

Il ne me laissa pas le temps de répondre, j'entendis la porte claquer violement. Las, je m'assis sur mon fauteuil, passant une main sur ma figure. J'étais persuadé que ses écrits représentaient la clé au crime qu'il avait commis. La clé pour ouvrir la carapace qu'il s'était formé.

Je restai quelques minutes assis dans mon fauteuil à regarder le lac derrière ma fenêtre. Des cygnes majestueux se pavanaient fièrement devant de petits canards. Je secouai vivement la tête lorsque je me rendis compte de mes pensées complètement absurdes. Je me levai d'un bond, voulant me rendre au réfectoire. Je pris un repas simple, des lasagnes, que je mangeai rapidement, après avoir discuté rapidement avec certains collègues. Je reprenais alors le chemin de mon bureau lorsque je croisai Ilian en compagnie de Melvin. Agacé, je me stoppai près d'eux, mais Ilian ne fit rien, évitant mon regard comme la peste. Il passa devant moi, Melvin sur les talons. Irrité, je posai mon regard sur ce petit con et réprimai une forte envie de lui refaire le portrait lorsque je le vis me regarder d'un air moqueur, un petit sourire narquois aux lèvres. Dégoûté, je repris mon chemin, essayant de penser à autre chose. J'étais hors de moi, et il fallait vraiment que je me calme.

Je passai tout l'après midi a relire le procès d'Ilian, ressassant dans ma tête l'entretien encore une fois désastreux. La sonnerie de mon portable me fit relever la tête du dossier, prenant le mobile en main. Le nom de mon amant y figurait et une grimace étira mes lèvres lorsque je constatai l'heure tardive. La nuit était tombée, enroulant le lac dans son doux manteau. Anxieux de sa réaction, j'appuyai sur une touche pour prendre l'appel. Mais alors que je pensais recevoir des insultes à l'oreille pour l'avoir une nouvelle fois oublié, ce fut une voix douce et amoureuse qui me parvint.

- Chéri...Je...Qu'est-ce que tu fais ? Me demanda-t-il, perdu

- Excuse-moi mon amour, j'ai le dossier de mon patient en main et je n'ai pas pu en décrocher mon regard... Je ne vais pas tarder, répondis-je, passant ma main sur mes yeux fatigués.

- D'accord, je mets le repas à réchauffer, dans combien de temps tu seras à l'appart ?

- Dans une demi heure.

- Ok, a tout à l'heure alors.

Il raccrocha et je me levai, remettant ma veste et mon écharpe. Je mis le dossier dans ma sacoche et sortis de mon bureau, éteignant les lumières. Mais alors que j'appuyais sur le bouton de l'ascenseur, l'image d'Ilian vint retrouver mon esprit. Je me sentais coupable de l'avoir laissé partir furieux. Et le fait de me faire ignorer de cette façon n'avait fait qu'augmenter ce sentiment. Sans vraiment réfléchir, j'appuyai sur le bouton menant à l'étage des chambres. Il ne me fallut que quelques minutes avant d'arriver devant la porte de la chambre d'Ilian. La main suspendue dans les airs, j'hésitai. Pourquoi étais-je toujours attiré vers lui ? Pourquoi voulais-je autant regagner sa confiance ? Je voulais le mérite et le prestige, j'en étais sûr. Je voulais aussi l'aider pour son bien. Mais je sentais aussi autre chose croître en moi. Et je ne le voulais pas.

Pourtant, c'est poussé par ce je ne sais quoi que j'abaissai mon poing et frappai doucement à cette porte close. J'attendis quelques secondes mais la voix d'Ilian ne me parvint pas. Sûrement dormait-il. J'entrai doucement, ne voulant pas le réveiller, mais la lumière vive de la chambre me surprit. Etonné, je le vis assis dans son lit, le regard froid. Je décidai de laisser mes interrogations de côté pour le moment.

- Je n'ai pas attendu que tu me dises d'entrer...Lançai-je, ironique.

Je jetai un coup d'œil à l'entièreté de sa chambre, que je n'avais jamais eu le loisir de visiter. Elle n'était pas vraiment grande ni décorée, ce qui ne m'étonnait guère. Mais pris dans ma contemplation, je me rendis compte de l'état du bras d'Ilian, recouvert de sang. Une vague de peur me submergea, et je m'avançai immédiatement.

- Tu t'es...Tu as recom...Commençai-je, sentant l'inquiétude me gagner.

- Ça c'est juste rouvert en bougeant pendant la nuit, me coupa-t-il, tranchant.

Je ne répondis rien à sa voix froide, sûrement habitué. Je me sentis allégé d'un poids, et me retournai, calme.

- Je vais chercher de quoi te soigner, ne bouge pas.

Je sortis de la pièce assez vite, passant par l'infirmerie de l'étage. J'y pris quelques compresses et désinfectant. Tout en revenant vers la chambre de mon patient, je sortis ma crème cicatrisante de ma sacoche.

Je m'assis sur son lit, assez proche de lui. Il me tendit immédiatement son bras, près à recevoir le soin que j'allais lui prodiguer. J'étais concentré dans ma tâche, désinfectant la plaie et enlevant le sang séché. Mais je le sentis crispé. Je savais que montrer cette plaie devait être une épreuve. Surtout le montrer à moi, son plus grand ennemi. Je ne m’éternisai pas, cette fois, veillant à ne pas divaguer dans mes pensées. Je refis le bandage et mon regard se posa sur le cahier que je lui avais donné, jeté sur le sol. Je lançai un regard furtif à Ilian puis me levai, prenant le cahier en main. Sans un mot, je le posai sur le bureau. Je regardai Ilian un moment, puis m'apprêtai à sortir.

- Tu devrais aller manger un peu, déclarai-je, refermant doucement la porte sur moi.

Je repartis, ce même sentiment inconnu compressant mon estomac. Vingt minutes plus tard, j'entrai dans mon appartement, enlevant ma veste et la posant sur mon bureau. J'enlevai mes chaussures lorsque je sentis deux bras m'encercler et l'odeur d'Hugo se répandre dans l'air. Je me retournai vers lui, le prenant dans mes bras. Sa petite tête blonde vint se loger dans mon cou alors que je passais mes mains dans sa chevelure dorée. Il n'en fallut pas plus pour que nos lèvres se scellent dans un doux baiser. Enivré, je le poussai doucement contre la porte, passant mes mains sur ses hanches. Les siennes vinrent se poser sur ma nuque, m'ordonnant par une simple pression de continuer.

Ravi par cet accueil, mes mains passèrent sous son jean, touchant ses fesses bien musclées. Je l'entendis gémir doucement et recommençai ma caresse. Une de ses jambes vint se poser sur ma hanche et je décidai de lui enlever son pantalon ainsi que son boxer. Sensuellement, je fis descendre ces bouts de tissu, me baissant en même temps. Mes lèvres se posèrent sur ses genoux que je sentais trembler sous le plaisir. Il leva les pieds alors que je balançais les affaires, et lentement, laissant mon souffle caresser sa peau, je remontai. Mes genoux vinrent toucher le sol et j'embrassai ses hanches, sentant l'envie tirailler mon bas ventre.

Mais des coups violents frappés contre la porte sur laquelle était adossé Hugo nous firent stopper tout mouvement. Immédiatement, je me redressai, pestant contre l'inconnu qui osait nous interrompre dans un moment pareil. Rageusement, j'entrouvris la porte, ne laissant voir que ma tête.

- Hey, frangin ! J'viens de faire une grosse connerie !

Kain se trouvait devant la porte, accoudé à l'embrasure. Je voyais très bien à ses yeux et à sa manière de parler qu'il était complètement ivre. Je lâchai un profond soupir et jetai un coup d'œil à Hugo, qui se rhabilla, l'air mécontent.

- Attends deux secondes Kain, dis-je, refermant la porte immédiatement.

Je m'approchai de mon amant et le pris dans mes bras.

- Je suis désolé, je ne peux pas le laisser à la porte...Fis-je, ennuyé

- Je sais ! Lâcha-t-il, énervé.

- Hugo...C'est mon frère et tu l'as entendu, il a fait une connerie...

- Je m'en contrefous !

Sans un mot, il se libéra de mon étreinte et partit dans la salle de bain, claquant la porte. Je passai une main sur mon visage et ouvris la porte à Kain. Celui-ci entra en titubant, jetant sa veste à même le sol. Il s'assit sur un fauteuil, posant une main sur ses yeux. Gêné, je m'assis sur le canapé, lui laissant quelques minutes pour se ressaisir. Lorsqu'il buvait, Kain pouvait tout vous dire. Et même parfois révéler des choses qu'il devrait garder pour lui. Le mieux, c'était de lui laisser le temps de mettre ses idées en ordre.

- Elle est enceinte...Soupira Kain, me regardant tristement.

- Oh....Murmurai-je, choqué

- Je sais....

- Et la capote, tu connais pas !

La voix d'Hugo me fit sursauter, et vivement, je me retournai, croisant le regard irrité de mon amant. Kain releva aussi la tête, et une grimace étira ses lèvres.

- Tu es encore là toi...Désolé, c'est à mon frère que je parle là, répondit-il, agacé.

- J'habite ici aussi, rétorqua Hugo, les poings serrés.

- Pas pour longtemps, je sens qu'il va pas tarder à te larguer...

- Ah oui, et qu'est-ce qui te fait dire ça ?!?

- Oh, juste qu'il a retrouvé son premier amour.

Ces deux derniers mots me glacèrent le sang et mes yeux s'agrandirent sous la surprise. Je lançai un regard désespéré à Kain, lui montrant qu'Hugo n'était pas au courant, mais un sourire ironique étira ses lèvres. Hugo n'avait rien répondu, mais je sentais son regard me brûler.

- Oh...Tu n'étais pas au courant Hugo...Souffla mon frère, ravi.

Je me retournai doucement vers mon amant, croisant son regard furieux.

- C'est pas vraiment ce que tu crois...Dis-je en me levant.

- Non, ils sont pas encore amants, ils travaillent juste ensemble en attendant, répliqua Kain, narcissique.

- La ferme Kain ! Criai-je, énervé.

Je vis alors Hugo tourner les talons et rentrer dans notre chambre, en claquant bien évidement la porte.

- Tu fais vraiment chier ! Lançai-je à mon frère avant de suivre mon amant dans la chambre.

Il se tenait devant la fenêtre, les bras croisés. Il se retourna vers moi lorsqu'il entendit la porte de la chambre se refermer sur moi.

- Tu comptais me le dire quand ?!? Pesta-t-il, le regard noir.

- J'en sais rien, Hugo, Personne n'est au courant... Soufflai-je, las

- Si ! Kain ! Ton crétin de frère le sait avant moi.

- Il...Il est tombé par hasard dessus, je ne voulais rien lui dire non plus, et on aurait eu la même dispute si je t'en avais parlé avant.

- Je veux qu'il parte ! Hurla Hugo, en colère.

- Tu as entendu ce qu'il a dit, je peux pas le foutre à la porte comme ça !

- Je m’en fous, t'as qu'à partir avec lui si t'es pas content !

Je ne répondis rien, et me retournai, ouvrant la porte.

- J'en ai marre Hugo. On arrête pas de se disputer. C'est ma famille, si tu la détestes, c'est que tu me détestes aussi....Murmurai-je, ayant mal au coeur.

- Jaeden...Je ne te...Commença-t-il, d'une voix plus douce.

Mais je n'écoutai pas la fin de sa phrase et refermai la porte, m'approchant de mon frère. Il était à moitié endormi sur le fauteuil. Je le secouai sans ménagement. Il ne méritait pas de répit après ce qu'il venait de dire.

- Debout, je te ramène chez toi, fis-je d'une voix froide.

Il semblait honteux, mais je ne dis rien et remis ma veste. Sans un mot, nous descendîmes les marches, et nous engouffrâmes dans ma voiture. Le bruit de la radio fut le seul son qui parvint à nos oreilles alors que je roulais. Dix minutes plus tard, nous entrâmes dans son appartement. Il s'allongea directement dans son canapé, alors que je m'asseyais sur sa table basse.

- Après le coup que tu viens de me faire, tu dois me raconter en détail ce qu'il s’est passé, dis-je, froid.

- Jaeden, je suis...Commença-t-il, penaud.

- Raconte moi !

Il soupira puis s'assit, baissant la tête, et joignant ses mains.

- Ca fait trois mois que je suis avec Savannah, tu le sais, et enfin, voilà, quelques fois, dans le feu de l’action, on a oublié, tu peux comprendre non ?!? Me dit-il, anxieux.

- Oui, mais moi, je suis persuadé qu'Hugo ne tombera jamais enceinte...Fis-je, souriant légèrement.

Il rigola à son tour puis regarda autour de lui.

- Elle est arrivée, on devait aller au resto. Je voyais bien que quelque chose n'allait pas, alors je lui ai tiré les vers du nez, et elle m'a annoncé qu'elle attendait un enfant de moi, s'expliqua-t-il, triturant ses mains.

- Et comment tu as réagi ? Demandai-je, m'asseyant prés de lui.

- J'ai eu aucune réaction. Je me suis assis, elle m'a parlé mais je n'ai rien entendu, puis elle est partie en larmes, et j'ai commencé à picoler...

- Et tu comptes faire quoi maintenant ?

- J'en sais rien, je suis totalement largué, frérot...

Je lui souris, puis le pris dans mes bras. Il me faisait de la peine. Je ne savais pas vraiment que dire, ni que faire, car ce cas ne m’arriverait jamais.

- Si jamais tu dis à maman pour Ilian, je lui avouerai que tu as mis une fille en cloque...Je te préviens...Dis-je, le sourire aux lèvres.

Il éclata de rire, en me serrant un peu plus fort contre lui.

- Je pense, repris-je, réconfortant, que tu devrais aller voir Savannah, et discuter avec elle. Je crois que tu l'aimes, non ?

- J'en suis fou.

- Alors accueillir un petit monstre ne devrait pas poser de problème.

- Mais c'est trop tôt.

- Il y a certaines choses que l'on ne peut éviter. Voyez ce que vous allez faire ensemble.

Je relâchai mon étreinte et me levai, enfilant ma veste.

- Des fois je me demande qui est l'aîné...Soupira Kain, un sourire aux lèvres.

- Je sais, et maintenant je dois aller réparer tes conneries...Dis-je, le regard faussement en colère.

*

Je rentrai chez moi, retrouvant Hugo assis sur le canapé, en pyjama. Il regardait la télévision, mais lorsqu'il m'entendit rentrer, il se leva immédiatement, me regardant tristement.

- Je vais me coucher, je suis crevé, dis-je, enlevant mes chaussures.

- Jaeden, je suis désolé, je ne voulais pas...Je t'aime, plus que tout même, mais Kain, j'y arrive pas, et lui non plus ! Me lança-t-il, les larmes aux yeux.

- Je ne vous demande pas de vous aimer, juste de faire un effort. Quand on va voir ta mère, je dois bien me tenir, même si elle me hait parce que j'ai rendu son fils soit disant gay. Je fais des efforts pas possibles pour qu'elle m'accepte alors que je sais qu'elle ne le fera jamais. Et toi, jamais tu ne reconnaîtras ces efforts, jamais tu ne feras le centième de ce que je fais vis à vis de Kain, m'écriai-je, énervé.

- Je suis désolé...Souffla-t-il, les larmes roulant sur ses joues.

Je ne répondis rien et me retournai pour aller dans notre chambre, mais je fus bien vite stoppé par les bras d'Hugo, qui me retenait sur place.

- Ne m'en veux pas, je suis désolé, moi aussi j'en ai marre que l'on se dispute. Je t'aime Jaeden, je te promets que je ferai un effort. S'il te plait, ne m'en veux pas...Me supplia-t-il, désemparé.

Doucement, je me retournai, le prenant dans mes bras. A chaque fois qu'il pleurait, je ne pouvais résister, et lui pardonnais aussitôt. Mes lèvres vinrent se poser sur son front, d'une douce emprise.

- Allez, arrête de pleurer, tu sais bien que je ne supporte pas ça...Murmurai-je, embrassant ses joues pleines de larmes.

Nous restâmes quelques minutes dans les bras l'un de l'autre avant de se mettre au lit. L'estomac vide, mais fatigué par tous ces événements. Hugo avait la tête enfouie sur mon torse, passant son doigt sur mes abdos, alors que moi je tenais mon livre entre les mains, me perdant dans ce monde imaginaire que j'aimais tant. Mais la voix d'Hugo me fit revenir à la réalité.

- Je dois me faire du souci ? Me dit-il tristement.

- Quoi ? Fis-je, surpris.

- Tu m'as dit que tu avais eu beaucoup d'aventures, mais seulement deux grands amours, moi et un dénommé Ilian. C'est lui ? Avec qui tu travailles ?

- Oui...

- Je dois me faire du souci ? Est-ce que je dois être jaloux ?

- Non.

- Pourquoi ?

- Parce que je t'aime, répondis-je, me positionnant au dessus de lui.

- Mais tu l'as aimé aussi, me dit-il, caressant ma joue.

- Oui, dans le passé. Mais maintenant, c'est toi que j'aime.

J'approchai mes lèvres des siennes, et d'un tendre baiser, je fis taire ses interrogations. Interrogations qui ne faisaient que m'assaillir ces temps-ci.

*

Je me réveillai le lendemain matin, seul dans mon lit. Mes yeux se posèrent sur le réveil qui affichait 9 heures du matin. Mon amant devait commencer plus tôt. Je me levai difficilement, encore fatigué par cette nuit. Je ne pris pas de petit-déjeuner, étant déjà en retard et pris une douche rapide. A peine 10 minutes plus tard, je me retrouvai dans la voiture, conduisant sur la voie express.

A peine avais-je posé ma main sur la portière de la voiture, dans le but de sortir, que je vis la silhouette du directeur se diriger vers moi, d'une démarche rapide. Je sortis alors, prenant en main ma sacoche, et un petit sourire s'afficha sur mon visage.

- Tu vas bien ? Demandai-je, gentiment.

- Bien, et toi ? Me répondit-il, desserrant un peu sa cravate.

- Ça va, fis-je en haussant les épaules.

Je vis directement à sa mine qu'il voulait me poser une question. Ou qu'il cherchait à me parler de quelque chose. Je commençai à marcher, le sentant me suivre sur mes pas. Nous arrivâmes dans l’ascenseur et il appuya sur l'étage des chambres. Curieux, je le regardai.

- Tu veux toujours ses cahiers ? Me demanda-t-il, sérieux

- Oui, mais pas sans son accord, m'offusquai-je, ne comprenant pas son geste.

- Il ne voudra jamais te les donner, même si un jour tu arriveras à obtenir sa confiance.

- Je ne peux pas les lui prendre comme ça !

L'ascenseur s'ouvrit, dévoilant les couloirs blancs et lumineux remplis de patients. Le directeur sortit et s'arrêta devant, sa main empêchant la porte de se refermer. Le peu de confiance qu'il avait placée en moi se retrouverait réduit en cendre si jamais je lui prenais ses cahiers. Pourtant, c'était la clé, et j'en étais persuadé. Je pourrais savoir ce qu'il s'était passé. Comprendre pourquoi il avait commis ce meurtre. Par cette simple constatation, j'avançai, l'air incertain. Ilian m'en voudrait.

Nous marchâmes sans un mot dans de couloir, slalomant entre les patients qui partaient en direction du réfectoire. Le directeur entra en premier dans la chambre de mon patient et chercha directement du regard les cahiers. Ceux-ci étaient disposés négligemment sur le bureau d'Ilian. Mon regard se posa sur le cahier que j'avais donné à Ilian la veille. Il était ouvert sur le bureau, et je pouvais voir l'écriture fine et penchée d'Ilian. Un sourire s'afficha sur mon visage lorsque je compris qu'il avait suivi mon conseil, malgré tout ce qu'il avait dit.

Le directeur les prit en main, ne me lançant aucun regard. Je sentais un profond malaise m'envahir peu à peu, et la voix d'Ilian me fit perdre pied.

- Qu'est-ce que vous êtes en train de faire ? Vous n'avez pas le droit d'y toucher !!

Paul me donna alors tous les cahiers et s'avança vers Ilian, le regardant sérieusement. Je pouvais sentir tout le désarroi de mon patient, et mon coeur se serra immédiatement.

- Calme-toi, Ilian. Jaeden a de bons arguments pour les avoir. Il a besoin de les lire pour t'aider.

Ilian me lança un regard froid et empli de haine, qui me glaça le sang comme il savait si bien le faire. Il reporta bien vite son attention sur le directeur, le toisant de toute sa hauteur.

- Vous n'avez pas le droit, déclara-t-il froidement

- Bien sûr que si, si cela peut t'aider à...Commença le directeur en haussant les épaules

- Mais foutez moi la paix ! Et si je ne voulais pas qu'on m'aide ? Ça ne sert à rien ! Hurla-t-il, les poings sérés.

- Ilian ! Calme toi. Tu entends ce que tu es en train de dire ?

Je ne disais pas un mot, trop ancré dans les remords qui m'assaillaient. J'aurais du refuser, et maintenant c'était trop tard. Si je reposais ses cahiers, toute mon autorité et mon assurance de psychiatre seraient remises en question. Ilian même jouerait avec ça. Ce dernier baissa les bras, et alla se fondre dans le décor, laissant au directeur le loisir de prendre ses cahiers. Son visage était sans expression, mais ses yeux me dévoilaient la crainte qui le chamboulait. Et je vis des larmes venir faire larmoyer ses yeux lorsque le directeur prit le cahier que je lui avais donné. Pour celui-là, je voulais vraiment son accord.

- Non, je ne veux pas celui-ci, déclarai-je, évitant les regards du directeur et d'Ilian.

Je rabattis tous les cahiers contre ma poitrine et sortis de la pièce sans un regard pour mon patient. J'entendis le directeur rappeler à Ilian que nous avions rendez-vous cette après midi. M'enveloppant d'un nuage de remord, je remontai à mon bureau, où je m'installai sur ma chaise en cuir. Je posai un à un les cahiers sur la table, les regardant tour à tour. Mes doigts venaient effleurer la couverture quelques fois. Mais à aucun moment, je n'arrivais à les ouvrir. Avez-vous déjà ressenti ce sentiment d'impuissance ? Ce sentiment si fort qu'il vous paralyse complètement. Je les avais voulus, et maintenant qu'ils se retrouvaient devant moi, je n'arrivais pas à les ouvrir. J'avais en quelque sorte violé son âme, sa conscience. Je saccageais son antre, l'endroit où il pouvait s'évader. Comment vivrais-je si on m'interdisait de lire mes livres ?

Pourtant, je ne pouvais me résoudre à les lui rendre, du moins pour le moment. Je devais les lire, coûte que coûte. Mais ce n'était pas le moment pour moi. Je soupirai puis rangeai les livres dans un tiroir de ma commode, puis me rassis sur mon fauteuil, mes yeux se perdant dans le doux paysage du lac.


°0° Suite à la partie 3 °0°

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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Mercredi 30 juillet 3 30 /07 /Juil 17:24
 

- J'espère que tu as bien dormi et que ta nuit a été plus reposante que la mienne, dis-je, calmement.

Mes yeux se posèrent alors sur son plateau, à peine entamé, et une grimace étira mes lèvres.

- Ilian...Il faut que tu...Je me surpris alors à trouver cette phrase complètement débile. Ce n'est sûrement pas moi qui le ferais changer d'avis sur la nourriture. Il fallait que je trouve un moyen, pour lui donner envie de manger, aussi mauvaise que soit la nourriture de l'hôpital. Bon, repris-je rapidement, passons pour cette fois.

Je m'approchai alors de lui, sentant son regard posé sur moi. Mais je ne dis rien, préférant le silence. Au moins, nous ne nous disputions pas... Je décidai de m'asseoir près de lui, sur le matelas.

- Je peux ? Demandai-je, fixant son bras bandé.

Il ne me répondit pas mais je le vis me le tendre. Précautionneusement, je le posai sur mes genoux, sortant la crème de mon frère de ma poche. Aucun mot ne fut échangé alors que je défaisais le bandage et posais mes doigts enduis de substance verte sur sa peau. Doucement, je me mis à masser sa plaie encore vive, m'appliquant à la tâche.

L'atmosphère devint alors légère, paisible. Un coup d'oeil à Ilian m'indiquait qu'il avait fermé les yeux. Il était détendu et j'en étais ravi, car je doutais qu'il soit aussi insensible à ce que lui avait dit sa soeur. Je regardai devant moi, mes yeux se posèrent sur le livre préféré d'Ilian. Encore une fois, la vue de ce livre fit bouger mes pensées. Les yeux dans le vague, je les laissai me submerger, bercé par la peau douce d'Ilian.

*

J'étais encore au dessus d'Ilian, mes mais passant dans ses cheveux et ma bouche embrassant son cou pâle. Il ne m'avait pas encore répondu, mais j'avais senti ses mains se crisper sur mes hanches, signe de son angoisse intérieure. Peut-être y étais-je allé un peu trop vite ? A certains moments, j'oubliais qu'Ilian était un grand timide. Alors j'attendais, patiemment. J'avais une envie folle de lui, mais je ne voulais pas le brusquer.

- Ca fait mal ?

Je relevai alors la tête, surpris de l'entendre parler. Il ne m'avait pas dit oui, mais il ne m'avait pas dit non non plus. Je souris à cette question vraiment innocente, et remarquai immédiatement les rougeurs qui s'installaient peu à peu sur ses joues. Ma main se posa sur son front et glissa vers le haut, afin de lui remettre une mèche rebelle, qui cachait ses yeux magnifiques.

- Un peu au début, mais je ferai tout pour que la douleur passe vite, répondis-je, frottant tendrement mon nez contre le sien.

- Il...Il y a Ewen pas loin...Dit-il, hésitant.

- Non il est parti à son entraînement de foot, il me l'a dit quand je suis arrivé...Répondis-je en haussant les épaules.

- Mais je croyais que tu voulais aller le voir ?

- Je savais que tu me retiendrais...Fis-je, rigolant légèrement.

Lui ne rigola pas et regarda un instant dans le vide, semblant chercher une nouvelle excuse. Déçu, j'arrêtai de sourire, abandonnant. Il n'était pas prêt.

- C'est bon, c'est pas grave si tu n'en as pas envie, on attendra, m'exclamai-je, essayant de ne pas montrer ma déception.

Je basculai sur le côté, me mettant sur le ventre pour ne pas lui montrer que j'étais vraiment excité. Rapidement, je ramassai le magazine par terre et repris ma lecture, il fallait que je pense à autre chose. Cela faisait quelques minutes que l'on ne s'était pas parlé. Il n'avait pas bougé, les yeux fixant le plafond. Je le sentis alors se coller à moi, passant timidement son bras autour de ma hanche et sa tête vint se cacher dans le creux de mon cou.

- Ok...Souffla-t-il, resserrant sa prise autour de moi.

Mes mains se raidirent à ce simple mot. Mais ma déception ne me quittait pas. Il ne le voulait pas.

- Arrête Ilian, si tu n'en a pas envie, ne te force pas, dis-je, légèrement sur un ton de reproche.

- Je me force pas...j'ai simplement...peur...C'est ma première fois moi, toi je sais très bien que tu as connu plein d'expériences. Moi, je suis nul...Je t'aime moi, et...Je saurai pas comment faire, je serai nul alors j'ai peur... Fit-il, les yeux brillants.

Je me retournai, surpris par ses propos. Mes mains se posèrent sur ses hanches, et doucement, je me retrouvai au dessus de lui. De fines gouttes perlaient le long de ses joues, et tendrement, je les embrassai. Je ne sais pas ce qui me prenait. Ilian m'attirait comme un aimant, depuis pas mal de temps déjà. Je l'avais vu dans un cours, jamais je n'avais pu le tirer de mes pensées. J'avais beau passer devant lui, m'asseoir à côté de lui à la bibliothèque, le croiser dans les couloirs, rien n'y faisait, il ne me voyait pas. Puis un soir, je l'avais vu rentrer avec Ewen. J'avais d’abord cru que c'était son petit ami, puis mon frère m'avait appris que c'était son cousin. Un espoir immense s'était installé en moi, et pour avoir Ilian, je m’étais lié d'amitié avec Ewen. Je n'étais pas le genre de mec à être en couple. Avant Ilian, un mois était mon maximum. Mais je n'arrivais pas à le quitter, il m'attirait trop. J'avais sans cesse envie de l'embrasser, de le toucher, et s'il savait toutes les pensées qui me traversaient l'esprit, c'est lui qui aurait fichu le camp depuis belle lurette.

- Tu as peur que je te quitte ? Demandai-je, caressant sa joue du bout de mon pouce.

Il hocha la tête de haut en bas, et évita mon regard. Un sourire amusé étira mes lèvres. Il ressemblait à un gamin, tellement innocent...

- Je ne te quitterai pas, je crois que j'en suis incapable de toute façon, avouai-je, posant mes lèvres sur les siennes.

Je n'en revenais toujours pas de la douceur de ses lèvres. Ce fut lui qui m'entraîna dans une valse, douce et passionnante à la fois, faisant bouger ma langue. Il embrassait à merveille. Ses mains hésitantes vinrent se loger sous mon tee-shirt, caressant ma peau. Je ressentis un frisson me faire trembler, et j'intensifiai le baiser, le rendant plus endiablé. Ses mains descendirent peu à peu à l'intérieur de mon jean, se posant sur mes fesses, enfin sur le tissu de mon boxer. Etonné par son assurance, je mis fin à notre baiser, le regardant, surpris.

- Tu es sûr ? Demandai-je

- Après ce que tu viens de me dire...mais... Vas-y doucement...Me répondit-il, rougissant.

Un énorme sourire étira mes lèvres, et d'un bond, je me mis sur les genoux, envoyant valser mon tee-shirt blanc. Le torse nu, je me collai à son corps, passant mes mains sous son tee-shirt.

- Alors je vais te montrer à quoi ressemble le septième ciel ! Déclarai-je, déjà enivré par le désir.

- Il n'y a plus de pommade.

La voix froide d'Ilian me fit alors revenir sur terre, et violement, je sursautai, me levant précipitamment. Perdu, je regardai autour de moi, pour constater que ce souvenir avait été plus vrai que nature. Le rouge me prit aux joues, il ne fallait absolument pas qu'Ilian me voie dans cet état. Je me sentais excité, et cela devait être sûrement visible. Immédiatement, je pris son plateau et le mis au niveau de mon entrejambes.

- Je reviens plus tard, déclarai-je, m'éloignant déjà vers la porte d'entrée.

Rapidement, je me trouvai hors de la chambre, toujours le plateau en main. Je me dirigeai à toute allure vers la cuisine, posant le plateau n'importe où, puis me dirigeai vers les toilettes de l'étage. Immédiatement, je me plongeai dans une cabine, fermant le loquet derrière moi. Je m'assis sur la cuvette, après avoir rabaissé le dessus, puis mis ma tête entre mes mains. Pourquoi repensais-je sans cesse à ces instants ? Pourquoi me mettais-je dans un état pareil ? J'avais fait une croix sur Ilian le jour où j'avais rencontré Hugo. Mais maintenant qu'il était revenu...Que je l’avais retrouvé dans de graves circonstances....J'étais vraiment perdu. Et mon état actuel n'arrangeait pas du tout les choses. Dépité, et ne voyant que cette solution, j'ouvris ma braguette, libérant mon sexe durci. Je me mis à penser à la nuit dernière, sauvage et passionnée. Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que je posais ma main sur mon sexe. Je commençai par des vas et viens lents et soutenus, me procurant tout de même une vague de plaisir intense. Cependant, plus je me forçais à penser à Hugo, plus ce souvenir disparaissait, pour laisser place à un autre. Mon coup de main devint plus rapide, et mes gémissements s'étouffaient dans ma gorge. J'allais plus ou moins tromper Hugo. Juste pour une fois.

*

Mes mains caressaient ses tétons durcis. Je n'avais pas encore retiré son tee-shirt que je sentais déjà son excitation grandissante. J'étais ravi, on allait le faire, et il allait m'offrir sa première fois. Mes lèvres quittèrent les siennes et partirent une nouvelle fois à la recherche de son cou, que je mordillais sans relâche. Je descendis mes mains, lui arrachant un gémissement de frustration. Un sourire sadique se dessinait sur mes lèvres. Lentement, pour ne pas le brusquer, je dégrafai les boutons du jean d'Ilian, mettant ma main à l'intérieur de son boxer, caressant son sexe. Il ne me dit rien, mais je sentis la prise de ses bras se resserrer autour de mon cou. Mon autre main descendit et atterrit le long de sa hanche et doucement, je commençai à lui retirer son pantalon. Après un petit moment il se retrouva au sol, et je choisis ce moment pour revenir l'embrasser. Sa peau était brûlante. De gène mais aussi de désir. Mes mains se posèrent sur sa virilité, que je massai sans gêne. Pour la première fois je la touchais. J'avais envie de lui. Le goûter sous tous les angles...Tendrement, je mis fin à notre baiser et descendis le long de son corps. Il ne me regardait pas, et cela m'énervait. Je me relevai, le forçant à croiser mon regard.

 

- Regarde-moi...Soufflai-je, excité.

- Qu'est-ce...Qu'est-ce que tu vas faire ? Me demanda-t-il, hésitant.

- Te décrocher le paradis....

Je descendis alors, mes mains effleurant sa peau à demi découverte. Mes lèvres venaient embrasser mon bas ventre. Il avait la chair de poule. Je remarquai que ses bras étaient le long de son corps, alors vivement je les pris et les posai sur ma tête. Il exerça alors immédiatement une pression, m'avertissant qu'il aimait ce que je lui faisais. Sa gorge ne cessait de gémir, me rendant fou. Mes lèvres descendirent un peu plus, allant jusqu'à se poser sur sa verge. Au contact, je sentis Ilian se cambrer, lançant un gémissement fort. Un nouveau sourire étira mes lèvres, et je le pris immédiatement en bouche, l'entourant de ma langue. Je sentis une de ses mains quitter ma tête et le vis la poser sur ses yeux. Sa bouche était entrouverte et son tee-shirt commençait à lui coller à la peau. D'un coup, je fis un mouvement de succions qui lui arracha un petit cri. Grisé, je recommençai, le caressant de part et d'autre. Mes vas et viens devinrent de plus en plus rapides, enhardis par le son de sa voix, et sa main se crispant sur mes cheveux. Une succion un peu plus forte, et il se répandit dans ma gorge, lâchant un cri terriblement excitant. Son bras sur ses yeux, je le voyais lutter pour reprendre une respiration normale. Mais je ne voulais pas lui laisser de répit. Je me relevai, avalant son sperme avec délice. Mes mains se posèrent sur mon pantalon, que j'enlevai à la va vite. Je me retrouvai nu en face de lui. Je souris en remarquant qu'il n'osait pas me regarder, alors que moi, je le « matais » sans aucune pudeur. Doucement, je lui pris ses mains et le fis s'asseoir. Mes lèvres vinrent embrasser son cou alors qu'il penchait la tête pour m'en donner l'accès. Ses mains passaient autour de mes hanches, touchant fébrilement le bas de mon dos. Les miennes vinrent se poser sur le bord de son tee-shirt, et délicatement, je lui enlevai. Il leva les bras, rougissant encore plus lorsque mes yeux se posèrent sur son torse pâle, finement musclé. Je ne résistai pas bien longtemps et me mis à lécher avidement ses muscles, l'entendant gémir.

Après quelques minutes, je remontai son corps afin d'happer ses lèvres dans un baiser brûlant qu'il me rendit. Ses mains restaient sur mon corps, le caressant encore timidement. Ses caresses me faisaient vibrer de plaisir. Doucement, je mis fin à notre baiser, plongeant mon regard dans ses yeux verts si rieurs, si magnifiques.

- Tu es prêt ? Dis-je, l'embrassant furtivement.

Il ne me répondit pas, mais hocha la tête de haut en bas, en signe d'accord. Doucement, j'amenai un doigt à ma bouche et me mis à le lécher. Je sentais, en dessous de moi, la virilité d'Ilian se gorger à nouveau de plaisir, mais alors que je continuais ma tâche, une chose invraisemblable se produisit.

Ilian s'était relevé et avait pris ma main, l'amenant à sa bouche. Complètement surpris, je ne fis aucun mouvement, me contentant de le regarder faire. Il mit timidement deux doigts dans sa bouche, et enroula sa langue autour, mimant la fellation. Mon coeur cognait si fort dans ma poitrine que j'avais du mal à ne pas lui sauter dessus. Il fuyait mon regard, mais l'acte qu'il était en train de faire attisait mon désir, à un point inimaginable.

Je ne pus résister bien longtemps, et brusquement je retirai mes doigts de sa bouche, et y plaçai mes lèvres, prenant d'assaut sa langue. Ma mains tenait ses cheveux, l'obligeant à se coller à moi. Mon autre main descendait lentement le long de sa hanche pour terminer sa course sur ses fesses. Lentement, je laissai un doigt commencer à entrer en lui, mais je le sentis se raidir et mettre fin à notre baiser. Il ne fallait pas qu'il commence à réfléchir. Surtout pas. Je repris d'assaut ses lèvres, l'entraînant dans un baiser tendre. Je lui faisais comprendre tout dans ce baiser, que jamais je ne lui ferais de mal, qu'il me satisfaisait, que tout se passerait bien. Et il s'embla le comprendre car ses mains vinrent se poser sur mon dos et sur ma tête, approfondissant notre échange. Mon doigt entra entièrement en lui, et lentement, je commençai à le mouvoir, arrachant quelques gémissements de douleur. Mais je ne lâchai pas sa bouche. Lorsqu'il fut habitué, j'enfonçai un deuxième doigt qui fut cette fois accueilli avec un cri de douleur.

- Détends toi Ilian...Soufflai-je, le sentant trembler sous moi.

- Facile à dire ! Répondit-il, les yeux fermés.

Un sourire amusé étira mes lèvres alors que je le sentis me reprendre dans ses bras, m'embrassant le cou. Il était prêt à aller jusqu'au bout, malgré la douleur et j'en étais ravi. Ce fut lorsque sa langue vint me lécher mon lobe d'oreille que mon désir prit le contrôle de ma personne et immédiatement, je mouvais mes deux doigts. La douleur fut brève et le plaisir se mit à déformer ses traits, le rendant irrésistible. Il se déhanchait lui même sur les doigts, sûrement inconsciemment, et m'embrassait avec un tel besoin, qu'il était difficile pour moi de ne pas le prendre sur le champ. Mais je continuai la préparation un moment.

Après de longues minutes, j'écartai ses cuisses, les posant sur mes hanches. Je dirigeai mon pénis prés de son orifice et y entrai doucement. Je le sentis se raidir à nouveau et attendis. Puis je bougeai à nouveau, m'enfonçant un peu plus. Il nous fallut un long moment avant que mon pénis soit en lui, et doucement, je commençai à me mouvoir en lui, lui arrachant encore des gémissements de douleur. Mais ceux-ci furent bien vite transformés en cris de plaisir, rythmant notre danse. Nos corps s'unissaient pour la première fois, et ce fut une sensation merveilleuse qui me transperçait à chaque coup de rein. Je sentais Ilian me griffer les omoplates, me prendre mes lèvres dans des baisers tous plus violents et passionnés que les autres. Lui qui se disait nul, s'averrait être le meilleur de tous mes partenaires. Magnifique fut le mot de notre première fois. C'est dans un cri mutuel de soulagement que nous nous libérâmes, moi au creux de son corps, et lui sur nos bas-ventres. Haletant, nous restâmes dans cette même position un long moment, savourant l'orgasme fulgurant qui venait de nous transpercer.

*

Un dernier va et viens, et j'éjaculai dans ma main, le corps secoué par ce souvenir. Mon coeur ne cessait de battre à un rythme démentiel, refusant de me donner une respiration calme. Les yeux fermés, je me maudissais d'avoir pensé à Ilian. Comment pouvais-je avoir ce genre de pensée alors que j'étais en couple et qu'Ilian se trouvait dans un lit d'hôpital ?

Il fallait que je me reprenne, et vite. Dégoûté, je me levai, refermant mon pantalon. Je sortis de la cabine et allai directement au lavabo, où je passai mes mains sous l'eau. Me nettoyant, je levai la tête, pour constater avec horreur le reflet de Kain dans le miroir. Il se trouvait adossé à une cabine adjacente et me regardait un sourire sadique étirant ses lèvres.

- Soulagé ? Me lança-t-il, narquois.

Je rougis immédiatement devant cette phrase, enfouissant ma tête dans mes épaules.

 

- Ca... ça fait longtemps que tu es là ? Demandai-je, penaud.

- Une minute, mais assez pour comprendre que mon frère se paluche durant ses heures de boulot... Répliqua-t-il, rigolant légèrement.

Je ne lui répondis rien. De toute façon, que pouvais-je bien lui rétorquer ? Je venais de me faire prendre sur le fait, par mon frère, le plus grand moqueur de la terre. Une gêne immense se propageait en moi. Penaud, je me retournai devant lui, m'accoudant sur le lavabo, baissant la tête. Je sentis alors qu'il s'approchait de moi, et posait une main réconfortante sur mon épaule.

- Allez, petit frère, pour une fois que je te trouve un défaut, tu vas pas faire la tête...

Je souris devant cette petite phrase hypocrite et levai mes yeux sur lui, pour remarquer qu'il tenait à la main un sac de chez McDonalds.

- Je voulais déjeuner avec toi, dans ton grand bureau, mais l'hôpital vient de m'appeler, il y a eu un accident de la route, ils ont besoin de personnel... Ca s'est arrangé avec l'autre ? Me demanda-t-il, tout en me tendant le sac de nourriture.

- Hugo, le repris-je, lui lançant un regard mauvais. Oui, ça s'est arrangé.

- Dommage...

- Arrête Kain !

- Je suis désolé, mais je ne l'aime pas, je suis persuadé qu'il y a quelqu'un de beaucoup mieux pour toi que lui.

- Tu me soules...Hugo est le petit ami idéal, je n'ai jamais été aussi heureux qu'avec lui !

Il haussa les épaules et ouvrit la porte, mais alors que je pensais qu'il allait partir, je le vis se retourner et me regarder sérieusement.

- Menteur, fit-il, un sourire ironique au visage

- Pourquoi ? Répliquai-je, sur la défensive.

- Tu as déjà été aussi heureux, avec Ilian.

- Tu n'es pas le premier à me dire qu'il faut que j'oublie Ilian ?

Il ne me répondit pas, et leva les yeux au ciel semblant chercher une réplique cinglante.

- Tu trouves pas ça ironique que depuis que tu travailles sur le dossier d'Ilian, tu t'engueules autant avec Hugo ? Je pense que tu t'es servi d'Hugo, en attendant qu'Ilian revienne vers toi...Et maintenant qu'il est là, je suis sûr...

- Excuse moi, mais qui de nous deux est le psy ?

J'étais en colère, comment Kain pouvait-il dire cela ? Jamais je ne me servirais d'Hugo pour combler un manque. J'aimais Hugo, plus que tout, plus que ma famille, plus que Kain, plus qu'Ilian. J'en étais certain.

- Comme tu veux, répondit-il, visiblement déçu.

Sans un mot, il sortit de la pièce, me laissant seul avec le paquet de McDonalds. Ce qu'il m'avait dit me perturbait. Je n'avais jamais vraiment remarqué que le nombre de nos disputes augmentait, depuis l'arrivée d'Ilian. On se disputait souvent, je l'avoue, mais elles n’étaient pas aussi nombreuses, et aussi violentes. Il fallait que je me reprenne, et vite.

Je posai une main sur le papier et constatai que le repas était encore chaud. Une idée me vint alors à l'esprit. Peut-être que de manger autre chose que de la nourriture d'hôpital changerait un peu. Décidé, je sortis des toilettes, me dirigeant vers les cuisines. Je pris un plateau et une assiette et y déposai un hamburger, avec plein de frites autour. Je recouvris l'assiette par le couvercle, et le pris en main. Un sourire aux lèvres, je me dirigeai vers la chambre d'Ilian. Mais ce que j'y vis me fit immédiatement perdre le sourire.

Assis sur le lit d'Ilian, se trouvait Melvin. Il avait un sourire affiché aux lèvres et semblait parler de beaucoup de choses avec mon patient. Je sentis un agacement énorme me prendre alors que je voyais le regard d'Ilian si compréhensif avec lui. Pourquoi était-il aussi calme avec lui ? Un adulte à peine sorti de l'adolescence. On pouvait encore voir les marques que lui avait données son acné.

- Je te laisse, fit Melvin, regardant a nouveau Ilian. Repose toi bien et j'espère te revoir vite.

Il se leva et posa le livre. Mon livre. Quel ingrat, il touchait ce qui ne lui appartenait pas. Je le vis alors prendre un cahier. Je savais très bien ce que c'était puisque qu'un bon nombre de psychiatres avait subtilisé ces cahiers. C'était les écrits d'Ilian. Le directeur m'avait dit qu'il refusait de les faire lire, et que ces cahiers n'étaient que de petites histoires, extérieures à Ilian. Moi, je pensais le contraire. Et je voulais les lire. Mais je ne voulais pas détruire le peu de confiance qu'il y avait entre nous. Et voir cet avorton prendre délibérément ce cahier m'énervait. Ilian lui en avait-il donné l'accord ? Certainement que oui, vu qu'il n'y avait aucune trace de dispute. Melvin était quoi pour Ilian ?

Il passa à côté de moi, m'ignorant superbement. Décidément, je pense que c'était le patient que j'aimais le moins. A peine fut-il sorti que je refermai la porte. Je m'approchai d'Ilian, et posai le plateau sur la table. Je savais qu'il n'avait pas faim, mais je voulais le forcer à manger, un peu. Il s'assit dans son lit, et je fis rouler le plateau, vers lui. Puis je partis m'asseoir dans mon fauteuil, le regardant manger.

Je le vis alors lever le couvercle, après un temps. Je pus voir ses pupilles se dilater sous la surprise, et il me regarda, incrédule. Je souris intérieurement, sans lui en faire part, voulant voir la suite des événements. Une chose alors incroyable se produisit. Ce fut bref, mais au son de sa voix, mon coeur se mit à battre vite...Trop vite.

- Merci...Murmura-t-il, calme.

Il gardait son visage impassible, comme s'il se moquait complètement de ce que je venais de lui offrir. Comment arrivait-il à se forger un visage aussi indifférent ? Lui qui était incapable de me cacher quelque chose lorsque nous étions plus jeunes. Pourtant, je le voyais avaler ses frites. Je savais qu'il aimait. Je le vis alors attraper son hamburger et croquer à pleines dents dedans. Un petit sourire étira mes lèvres. J'étais sûr de moi, il ne voulait pas le montrer, mais ce cadeau lui faisait plaisir. Merci Kain.

Je décidai de me lever. Je ne savais pas si j'avais pu atteindre sa confiance, mais je voulais essayer. Je voulais revenir à la place de Melvin, et voir si Ilian me repousserait. Je m'assis près de lui, juste au bord du lit. Il ne fit aucune objection et je sentis un élan de bonheur s'emparer de moi. Petit à petit, nous avancions. D'un geste rapide, je lui volai une frite, n'ayant rien mangé non plus.

- Content que ça te plaise...

Ma voix était douce, un brin amusée. Je ne pouvais m'empêcher de le dévisager. Il semblait plus mûr, plus adulte. Le Ilian dont j'étais tombé amoureux n'existait plus. Le Ilian si timide et réservé. Le Ilian qui n'osait pas m'embrasser dans la rue, de peur que les gens le voient. Le Ilian que j'avais aimé plus que tout, sans jamais lui avouer.

Je me levai alors, le laissant continuer son repas tranquillement. Il mangeait et cela me faisait chaud au coeur. J'attrapai le livre que j'avais acheté et m'assis sur le fauteuil, reprenant ma lecture. Lorsque je relevai les yeux, une bonne demi-heure plus tard, j'eus la surprise de voir Ilian allongé dans son lit, dormant paisiblement. Un sourire en coin étira mes lèvres et je me levai, reposant le bouquin sur la petite table. Je pris le plateau en main, et après un dernier regard, je sortis de la pièce.

Je déposai le plateau dans la cuisine, puis me dirigeai vers la salle des infirmières. Je voulais lire le dossier d'Ilian, depuis son entrée à l'infirmerie. Voir ce qu'il avait mangé, quels soins il avait eus. J'entrai alors dans une petite pièce carrée, dans laquelle quelques jolies infirmières se trouvaient, assises, sirotant un café. Je leur rendis leur sourire puis m'approchai du thermost de café, m'en prenant une tasse. Puis je m'avançai vers l'armoire, d'ou je sortis le dossier de mon patient. Je m'assis sur une table libre et commençai ma lecture, scrutant les moindres détails.

- Docteur Sadler ?

Surpris, je levai mes yeux vers mon interlocutrice. Je la reconnus immédiatement car c'était la réceptionniste d'accueil, tout en bas de l'hôpital. Elle souriait à pleines dents, tout en me tendant un paquet de bonbons. Etonné, je le pris en main, lui montrant bien mon incompréhension.

- L'hôpital a reçu un gros investissement, d'un de ses fabricants de bonbons, et ils nous ont envoyé par la même occasion plusieurs boîtes, elles sont offertes aux employés, me dit-elle, souriante.

- Merci Violaine, répondis-je, amusé.

Elle se retourna alors vivement et repartit s'asseoir avec toutes les infirmières. J'entendis alors plusieurs chuchotements et refreinais une grande envie de rire. Si ces demoiselles étaient au courant de mon homosexualité...Mes yeux se posèrent alors sur la boîte et ils s'agrandirent de surprise. La boîte était assez petite, toute blanche. Je savais très bien ce qu'il y avait dedans. De petits oursons, remplis de guimauve, le tout enrobé de chocolat blanc. Le destin devait s'acharner sur moi car c'était les préférés d'Ilian.

Je reposai la boite prés de moi puis repris ma lecture. Quelques minutes plus tard, beaucoup d'infirmières quittèrent la salle. Il n’en restait plus que deux qui discutaient vivement. D'un sujet qui m'intéressait grandement. Je fis alors semblant de lire, écoutant attentivement.

- Celui qui s'est cassé une jambe ?

- Non, la tentative de suicide.

- Celui qui a tué son cousin

- Oui. Il paraîtrait qu'il sortirait avec le petit nouveau.

- Melvin ?

- Oui.

- Depuis quand ?

- Je ne sais pas, mais il a eu l'autorisation d'aller le voir à l'infirmerie, alors...

Je sentis mon coeur faire un bon dans ma poitrine et un malaise me submerger. Alors ils sortaient ensemble. Pourquoi étais-je si surpris et...écœuré ? Voilà la raison pour laquelle Ilian était si détendu envers Melvin. Ils avaient....Une relation. Ce mot sonnait faux à mes oreilles. Melvin n'avait rien, et ne correspondait certainement pas au type d'homme que recherchait Ilian. Il devait y avoir une erreur. Et puis les rumeurs sont toujours fausses...Enfin pour la plupart...

Je décidai de me lever et d'aller voir Ilian. Si je voulais en être sûr, autant lui demander maintenant. J'entrai alors dans sa chambre, et le retrouvai encore endormi. Il était sur le ventre, sa tête sur le côté et son bras collé à son nez. Il était tout simplement magnifique. Son tee-shirt remontait légèrement, me laissant apercevoir un bas de dos, et une peau très pâle. Ses joues étaient légèrement rosées, lui donnant ce même air enfantin qu'il abordait quatre ans plus tôt. Un pincement au coeur, je posai la boîte de bonbons sur la table. J'avais refait ma vie. Avec Hugo. Je n'avais pas le droit d'éprouver ce genre de sentiment. Il ne m'appartenait plus. Décontenancé, je sortis de la pièce, veillant à bien refermer la porte derrière moi.

Je décidai de rentrer chez moi, n'ayant rien d'autre à faire. Une demi-heure plus tard, je me retrouvais assis sur le canapé, regardant un film qui venait tout juste de commencer. C'était un navet, et je finis par m'endormir.

Je me fis réveiller tendrement par les lèvres d'Hugo, m'embrassant le visage de par et d'autre. Dans un petit sourire, j'agrippai sa nuque pour rejoindre ses lèvres. J'adorais l'embrasser. Ses lèvres si sucrées et si douces. Mes yeux s'ouvrirent, et je me redressai, me frottant les yeux.

- J'ai dormi longtemps ? Demandai-je, encore fatigué.

- Je ne sais pas, il est 18 heures, me répondit-il, s'allongeant près de moi.

- Tu rentres tôt...Dis-je, passant mes bras autour de son corps.

- Je te l'avais promis...

Je m'abaissai alors à son niveau, plongeant mon visage dans son cou. Il portait un parfum que j'aimais plus que tout.

- Tu sais, je t'ai jamais dit de rentrer plus tôt pour moi. Oui, ne pas te voir rentrer à cause de tes réunions m'énerve, mais c'est ton travail et je sais que tu l'aimes plus que tout...Ne vas pas mettre ta carrière en danger pour moi, dis-je, croisant son regard, sérieux.

- Jaeden...Je...Me fit-il, étonné.

- Alors à la prochaine réunion, je veux que tu y ailles.

Je ne lui laissai pas le temps de répondre que je me levai. J'entrai dans la cuisine afin de préparer le dîner. Nous allions enfin avoir notre soirée en amoureux.

*

Le lendemain, je me retrouvai une nouvelle fois dans mon bureau, une tasse de café à la main, le dossier d'Ilian dans l'autre. Je ne cessais de relire le procès, voulant y déceler le moindre indice. Mais plus je m'acharnais, plus je ne trouvais pas. Des petits coups à ma porte me firent lâcher tout. La personne entra. C'était une petite infirmière, je crois même que c'était l'infirmière en chef.

°0° Ceci n'est encore pas la fin ^^ °0°

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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Mercredi 30 juillet 3 30 /07 /Juil 17:19
Avec beaucoup de retard, Bonne Lecture ! Merci d'être là...

Merci à Joy pour la correction ( 33 jours ma choupi !)

J'étais une enflure, un idiot. J'étais impardonnable car je ne pensais qu'à ma renommée dans un moment pareil. Je profitais de sa détresse, profitais d'un homme qui avait voulu se faire mourir. Je voyais ses larmes couler le long de ses joues, et plus elles poursuivaient leur chemin, plus je sentais mon coeur se déchirer. Depuis combien de temps n'avais-tu pas pleurer Ilian ? J'espérais, au fond de moi, que tes larmes étaient à cause de moi. Je suis devenu égoïste, sûrement par ta faute. Tu m'as quitté et j'ai changé, mais je suis là à te regarder pleurer, alors qu'il y a quelques années, c'était moi qui me trouvait dans un lit d'hôpital, incapable de bouger, pleurant toutes les larmes de mon corps pour t'avoir perdu.

Un soupir passa le barrage de mes lèvres, depuis combien de temps n'avais-je pas pensé à cette nuit ? Cette nuit où tout a basculé, où j'ai compris que je devais tourner la page, fuir loin. Loin de cette ville où notre amour était né.

Doucement, je me retournai, ne voulant pas me rappeler. C'était trop dur. Les mains dans les poches, la tête baissée, je marchai sans trop savoir où aller. Alors que je voulais l'aider, je me retrouvai aussi perdu que lui.

- Rentre chez toi.

La voix du directeur me parvint aux oreilles. Si douce et lointaine. Elle ressemblait à la voix d'un père rassurant son enfant. Je levai mes yeux vers cet homme, mon mentor, et un sourire triste se peint sur mes lèvres. Il semblait embêté, comme s'il voulait me dire quelque chose mais n'osait pas. Je ne voulais pas chercher à comprendre. D'un coup je me sentais faible et pitoyable, qui étais-je devenu pour profiter de la faiblesse de quelqu'un ?

- Je te donne ta journée, rentre chez toi, tu as l'air crevé, me dit-il, calme.

- Je vais aller faire un tour, je repasserai ce soir, répondis-je, reprenant ma marche.

Il fallait que je sorte, que je m'aère l'esprit et les idées. Cet hôpital me faisait tourner la tête, Ilian me faisait tourner la tête, mais pas dans le bon sens. Mais la voix du directeur me fit stopper tout mouvement.

- Tu t'impliques trop Jaeden. Aurais-tu quelque chose à me dire ? Me demanda-t-il, posant une main sur mon épaule

Mes sourcils se froncèrent immédiatement sous cette question, non moins suspecte. Pourquoi me disait-il cela ? Etait-il au courant de quelque chose ? Non, il ne pouvait pas l'être. Mon nom n'était mentionné dans aucun document.

- Non, rien, répondis-je doucement

Sans rien ajouter de plus, je marchai en direction de la sortie, prenant l'ascenseur, passant devant l'accueil et rencontrant l'air frais. Mais un détail m'interpella. Je n'avais pas pris mon manteau. Le froid me prenait de plein fouet, faisant grelotter mon corps. J'allais choper un rhume. Je courus alors vers la voiture, l'ouvrant et m'engouffrant dedans. J'allumais immédiatement le chauffage, frottant mes mains vigoureusement. J'avais envie d'aller en ville. M'évader un peu de cet endroit où la folie et la tristesse régnaient en maître. Je savais pertinemment où je voulais aller. Dans cette petite librairie, assez vieille, où des montagnes de livres attendaient d'être achetés.

 

Je pris la route l'esprit embrumé par des souvenirs du passé. Il fallait à tout prix que je m'évade, ne serait-ce que quelques minutes, que je pense à autre chose. Je conduisis pendant un quart d'heure, m'arrêtant sur le parking de la librairie. L'endroit était petit, mais ravissant. C'était une vieille bâtisse en pierre, le devant tout recouvert de lierre. De vieux volets de couleur bordeaux donnaient à la maison un charme fou. J'entrai immédiatement dedans, ne me laissant pas atteindre par le froid, et m'engouffrai dans la chaleur que m'offrait l'habitation. Devant moi, une bonne dizaine d'étagères en vieux bois, soutenant le poids de livres tous plus intéressants les uns que les autres. Sur le côté droit se trouvaient quelques fauteuils et canapés permettant au lecteur de lire et d’avoir un avant goût avant d'acheter. De l’autre côté se trouvait le comptoir, où une dame d'un certain âge me regardait, un sourire aux lèvres.

- Je me demandais quand tu allais revenir, Jaeden, me dit-elle chaleureusement.

- J'avais envie de m'évader, alors je suis venu ici. Quel est l'endroit le plus calme à part ta librairie, Lucie ? Demandai-je, un sourire amusé aux lèvres.

- Flatteur. J'ai reçu de nouveaux livres sur la médecine, tu veux les voir ?

- Non, je vais juste faire un tour. Merci.

Elle ne me répondit rien, se contentant de sourire. Je m'avançai, touchant du bout des doigts la couverture des livres sur mon passage. La douce odeur des vieilles pages, m'enivrait, me transportait. J'avais trouver le soutien dans les livres avec cet accident, ce jour maudit. Lire ses histoires fictives me permettait d'échapper un instant à la douleur réelle qui parcourait mon corps jour après jour. Puis j'avais rencontré Hugo, et j'avais laissé cette douleur s'évaporer peu à peu, ne me concentrant que sur lui. Cette pensée me fit alors revenir dans la réalité, brusquement. J'avais honte, mais je l'avais totalement oublié, trop ancré dans mes souvenirs. Je mis ma main à ma poche et constatais avec horreur que j'avais laissé mon téléphone dans le bureau. Il allait me tuer. Un soupir sortit de ma bouche, pourquoi étais-je parti ? Si j'étais resté passer la nuit avec lui, notre dispute aurait sûrement été oubliée, et je n'aurais pas à m'en faire. Dépité, je pris le premier livre qui me passait par la main, et m'assis sur un canapé, l'ouvrant. Je ne savais pas vraiment de quoi il parlait, mais le voir dans la section fantastique me convenait parfaitement. Je laissai alors mes pensées vagabonder dans un univers où la magie était la reine du monde.

Tellement pris dans cette vie fictive, je ne vis pas l'heure tourner, si bien que ce fut Lucie qui me sortit de ma bulle. Elle posa une main douce sur ma joue et je relevai la tête, surpris.

- Il est 18 heures, je dois fermer le magasin, je suis désolée, dit-elle, un sourire sincère aux lèvres.

- Ce n'est rien, je dois retourner au travail de toute façon, répondis-je en me levant.

- Tu n'as pas un petit ami à retrouver ?

- Disons que je préfère attendre encore un peu.

Elle me sourit et prit le livre entre ses mains. Ses doigts effleurèrent la couverture dorée, alors qu'elle se retournait vers le comptoir.

 

- Tu le prends ? Me demanda-t-elle, sérieusement.

- Oui, Je...

Mais je fus incapable de continuer, mes yeux s'étaient posés sur un livre en présentation. Je reconnaîtrais ce livre entre mille, l'ayant vu le lire je ne sais combien de fois. Ma main droite vint se poser sur les lettres rouges en relief de la couverture, m'enveloppant immédiatement dans des souvenirs du passé.

- La mélodie de Briséïs, tu connais ? Me demanda Lucie, me regardant, souriante

- Vaguement...Répondis-je, perdu

- C'est l'histoire d’un chevalier qui doit trouver celui qui se fait appeler l'élu. Son roi lui ordonne de le trouver et de le ramener, mais il va tomber amoureux.

- Un roman homosexuel ?

- Oui, je te le fais à moitié prix si tu veux.

J'hésitai, pourtant, peut-être que ce livre pourrait l'aider. Je me souvenais que lorsque nous nous disputions, il se jetait sur ce livre, pour ne plus le lâcher, même si je venais lui présenter mes excuses. Il lisait à n'en plus finir et c'était impossible de lui faire arrêter s'il n'était pas arrivé à la fin d'un chapitre. Je me souvenais de son personnage préféré, un dénommé Mael, qui luttait entre son envie et son devoir. Un sourire triste étira mes lèvres et je le pris en main.

- Je le prends, dis-je, le tendant à Lucie.

Elle le prit en main et le mit dans un petit sac en carton. Je réglai en liquide puis sortis, après avoir discuté encore quelque instants avec la vieille femme. Je rentrai rapidement dans mon véhicule et repris la route. Si je faisais vite, j'allais arriver à l'hôpital, la cantinière n'ayant pas encore mis les repas dans les assiettes. Je savais que la nourriture n'était pas des plus meilleures, mais elle restait nourrissante, et au vu de l'état d'Ilian, il fallait à tout prix qu'il mange.

Vingt minutes plus tard, je me trouvais dans l'hôpital, dans les cuisines plus précisément. Je m'activai à lui préparer un petit repas. Ce n'était pas grand chose mais j'espérais qu'il apprécie. Je sortis quelques minutes plus tard, un plateau recouvert d'un globe qui permettait au repas de garder toute sa chaleur. J'arrivai devant la porte de la chambre d'Ilian, et y entrais, le voyant en train de dormir. Sans faire de bruit, je posai le plateau sur la petite table roulante près de lui et m'arrêtai quelques secondes. Ses cheveux noirs de jais étaient emmêlés et quelques mèches recouvraient son visage pâle. Sans vraiment réfléchir, je les lui retirai, laissant mes yeux passer sur ses traits doux, dûs à son sommeil. Il n'avait pas perdu sa beauté, celle qui m'avait tant marqué lors d'un cours auquel je n'avais assisté qu'une fois, lorsque nous étions plus jeunes. Un sourire triste étira mais lèvres et je sortis le livre du sac en carton, m'asseyant sur le fauteuil. Je voulais attendre. Je voulais le voir se réveiller, et rester encore un peu avec lui. J'ouvris son livre à la première page et entrai dans un monde fantastique. Mais bien vite, mes pensées s'envolèrent, encore une fois dans des souvenirs que je tentais de refermer, des souvenirs qui ne m'apportaient rien à part un mal de coeur...

*

J'étais allongé sur un lit aux draps vert clair, légèrement relevé par deux coussins superposés. Mes mains tenaient un magazine people racontant des tas de choses qui ne m'intéressaient guère. Ilian se trouvait près de moi, allongé sur le ventre, la tête au pied du lit. Il lisait pour la énième fois son livre préféré, m'oubliant par la même occasion. Cela faisait quatre mois que nous étions ensemble. Quatre mois que je lui avais donné son premier baiser. Il m'aimait et j'en étais fier.Au moins une personne éprouvait ce sentiment envers moi. Mais moi, je ne lui disais pas. Je ne pensais pas l'aimer, j'étais juste vraiment attiré par lui. Mon regard dériva sur lui. Sur son jean clair moulant ses petites fesses à la perfection, sur ce tee-shirt rouge, légèrement relevé, laissant entrapercevoir son bas de dos. Ilian était magnifique, une véritable tentation. Boudant légèrement par le fait qu'il m'oublie pour un livre qu'il relisait sans cesse, je jetai mon magazine par terre, et m'allongeai près de lui, mettant ma main sur sa peau nue. Immédiatement, je le sentis frissonner, mais ses yeux ne quittèrent pas son maudit livre. Je me collai alors près de lui, et posai mes lèvres sur sa joue, tout en remontant ma main le long de son dos.

- Arrête de lire ! Lui ordonnai-je gentiment, mon souffle caressant son oreille.

- Encore un peu, je suis au moment ou Mael rencontre Argan...Dit-il, tournant la tête et posant furtivement ses lèvres sur les miennes, pour mieux reprendre sa lecture.

Mes sourcils se froncèrent...Alors il pensait qu'avec un simple baiser il pourrait m'avoir ?

- Tu le connais par coeur ! Fis-je, glissant ma main le long de sa hanche.

- S'il te plait ! Me supplia-t-il, les yeux concentrés sur les lignes.

- Bon, bah si c'est comme ça, je vais voir Ewen !

Je me levai, rompant tout contact, mais un sourire de victoire étira mes lèvres lorsque j'entendis le bruit caractéristique d'un livre tomber au sol, et la voix déçue d'Ilian me dire « C'est bon, j'arrête... ». Je me retournai et le vis s'allonger sur le dos, les bras au dessus de la tête, prenant une cigarette et un briquet. Gagnant, je m'allongeai près de lui et lui retirai sa cigarette allumée de la bouche.

- T'es trop jeune pour fumer ! Dis-je, portant la cigarette à ma bouche.

Je tirai dessus, le regard défiant puis la jetai par la fenêtre, retenant la fumée dans ma gorge. Je vis ses yeux s'écarquiller, il détestait quand je faisais ça.

- Non mais arrête ! Tu sais le prix que c'est un paquet ?!? Me cria-t-il, énervé.

J'éclatai alors de rire, mais fus pris à mon propre piège lorsque la fumée m'étouffa. Je me mis à tousser brusquement, me pliant en deux, la main devant la bouche. Je sentis la petite main d'Ilian venir frapper doucement mon dos, m'aidant à m'en remettre.

- En plus, tu ne sais même pas fumer ! Me dit-il, un sourire amusé aux lèvres.

- Te moque pas ! Fis-je, le regard vexé.

Il sourit de plus belle et d'un coup je me jetai sur lui, le chatouillant. Il éclata de rire en se tordant, tentant d'échapper à mes mains, mais rapidement, je passai mes jambes de chaque côté de son corps, le tenant à ma merci. Son regard rieur s'ancra dans le mien et je ne pus le lâcher. Mes mains se stoppèrent, et sa bouche arrêta de rire, la laissant entrouverte. J'étais envoûté. Doucement, je posai mes coudes de chaque côté de sa tête et posai mes lèvres sur les siennes. Nos langues se retrouvèrent immédiatement, et un baiser tendre nous envoya dans un monde où il n'y avait que nous. A chaque fois, je ressentais ce même sentiment. Un sentiment d'euphorie, de bien-être, un sentiment inconnu, jamais encore ressenti. Mon bassin sembla se chauffer à cet instant. J'avais envie de lui...Ma bouche lâcha la sienne, et mon regard brûlant s'ancra une nouvelle fois dans le sien. Mes lèvres caressaient ses deux bouts de chairs, mon souffle les effleurant, et tendrement, je lui murmurai deux mots qui, je le savais, le firent se raidir.

- Faisons le...

*

Le bruit des draps me sortit de ma léthargie et immédiatement, mon regard se posa sur Ilian, qui se relevait doucement. Il s'assit, il semblait être soucieux au vu de son visage crispé et de la façon dont il avait remué la tête comme pour enlever une idée saugrenue de celle-ci. Comme je le pensais, il me lança immédiatement un regard froid tout en redevenant impassible. Je choisis ce moment pour parler.

- Bien reposé ? Ça va un peu mieux ? Demandai-je gentiment.

Mais bien sûr, il ne me répondit rien, et j'enchaînai. J'étais à présent habitué...

- Je t'ai amené ton dîner il y a un petit quart d'heure, il ne devrait pas avoir trop refroidi. Si ce n'est pas assez chaud, tu me le diras et j'irai le réchauffer.

Je le vis tourner la tête et regarder le plateau. Toujours le visage sans expression, il avança la petite table et enleva le petit globe pour regarder son repas avec un air de dégoût. Je me redressai un peu, voulant trouver une position plus confortable. Il entama son repas, sans un regard pour moi. Je savais qu'il se forçait parce que j'étais là, mais s'il fallait que je sois là a chacun de ses repas pour qu'il mange ne serait-ce que quelques bouchées, alors je le ferais. Il mangea la moitié du repas puis repoussa le plateau, avant de se rallonger sur son lit. Je compris qu'il avait besoin d'être seul et choisis ce moment pour me lever.

- Repose toi Ilian, tu en as besoin. A demain, dis-je, d'une voix douce.

Je sentis son regard posé sur moi, mais n'y fis pas attention. Je pris le plateau en main et posai son livre préféré sur la petite table. Je me retournai alors puis sortis, veillant à bien refermer la porte derrière moi. Je ne me retournai pas cette fois pour l'espionner, je savais quelle réaction il allait avoir. Je redescendis aux cuisines puis reposai le plateau. Je remontai par la suite afin de prendre ma veste, ma sacoche et mon portable. Mon regard se posa alors sur ce dernier et j'ouvris le clapet. Je vis alors six appels manqués d'Hugo et un message enregistré sur ma boîte vocale. Mais je n'avais pas envie de l'écouter. Dans quelques minutes, j'allais avoir une confrontation et cela me suffisait. Dix minutes plus tard, je me retrouvais au volant de ma voiture, roulant sur la voix express. Il pleuvait fort et la nuit tombait déjà. Vingt minutes plus tard, j'entrais dans mon appartement, complètement trempé. Je sentis directement une bonne odeur de poulet flotter dans l'air, et un fin sourire étira mes lèvres. J'enlevai mes chaussures et ma veste, puis marchai vers la cuisine. Je vis directement Hugo assis sur le plan de travail, la tête baissée. Sur la table se trouvaient toute la jolie vaisselle ainsi que des bougies, donnant un aspect vraiment romantique à notre appartement. Je m'approchai de lui et passai mes bras autour de son corps fin, posant mon front dans son cou. Il ne me repoussa pas, bien au contraire, il m'enlaça à son tour.

 

- Excuse moi...Soufflai-je, embrassant tendrement sa joue.

- Moi aussi je suis désolé, je n'aurais pas dû m'énerver comme ça, mais je t'attendais et je ne te voyais toujours pas arriver alors...

Il ne put terminer car j'emprisonnai ses lèvres. Il m'ouvrit immédiatement sa bouche et nous nous embrassâmes tendrement. Je savais qu'il m'en voulait un peu, mais ce soir je ne voulais pas d'une énième dispute. Je passai tendrement ma main dans ses cheveux et embrassai le bout de son nez, avant de me détacher de lui. J'ouvris la porte du frigo et constatai avec envie qu'il m'avait préparé mon repas favori.

- Du poulet sauce caramel avec des pommes de terre ! Dis-je, lui adressant un magnifique sourire.

- Je te dois bien ça, tu as du dormir sur le canap’ de ton frère...Me répondit-il, en haussant les épaules, un petit sourire aux lèvres.

Je m'asseyais à table et ouvris la bouteille de vin blanc. Un sourire aux lèvres, je nous servis, puis reposai la bouteille. Je regardai Hugo en train de sortir le repas du four, puis l'apporter sur la table. Il s'assit, me lançant le plus beau des sourires, puis commença à couper le poulet. J'entendis alors la sonnerie de son portable se mettre en marche et nous tournâmes la tête vers le combiné.

- Tu peux décrocher, j'ai les mains prises...Me dit-il, l'air penaud.

J'acquiesçai et me levai, attrapant le téléphone. Mes yeux se posèrent alors sur le nom de l'interlocuteur. Un certain « Joe ». Les sourcils froncés, je décrochai.

- Allo ?

- Hugo ? Me demanda une voix grave.

- Non, son compagnon, il est occupé, je peux transmettre un message ? Fis-je, aimablement.

- Passez le moi, répondit-il, énervé.

- Il est occupé, je viens de vous dire...

- A quoi ? A te faire une pipe ?!? Passe le moi tout de suite t'entends, sinon...

- Sinon quoi ? Lançai-je sur un ton de défit.

Cette dernière question fit relever la tête d'Hugo et son regard chargé d'incompréhension se posa dans le mien. Je lui tendis alors le téléphone tout en haussant les épaules.

- Un certain Joe, assez connard, souhaite te parler, dis-je, indifférent.

Je le vis alors blêmir d'un coup et me regarder l'air incrédule. Il me prit vivement le téléphone des mains et bredouilla un « je reviens » avant de disparaître dans notre chambre. Perdu, je le regardai refermer brusquement la porte. Qui était ce Joe ? J'avais envie d'aller écouter à la porte, je le sais, j'étais curieux. Mais il ne fallait pas que je m'en fasse, Hugo avait beaucoup d'amis masculins, et puis...J'avais une totale confiance en lui. Je me levai, ne voulant pas commencer ce dîner aux chandelles sans lui puis me dirigeai dans le salon, allumant la radio. Je réglai la fréquence sur une chaîne de musique qui ne diffusait que des chansons romantiques puis m'installai sur le canapé, un magazine à la main.

Il revint quelques minutes plus tard, le visage inquiet. Mes sourcils se froncèrent alors que je le vis s'asseoir près de moi, sa main grattant sa nuque. Ca, c'était le signe qu'Hugo ressentait un bon coup de stress. Doucement, je passai mon bras derrière son dos et l'embrassai sur la joue.

- Quelque chose ne vas pas ? Demandai-je, posant ma main sur sa cuisse.

- Je...Euh, c'était le père d'un élève, son...Son fils a été viré...et...Bredouilla Hugo, fuyant mon regard

- Il a pas apprécié ?

- Non...Pas vraiment.

Une grimace étira alors mes lèvres. Je savais qu'Hugo attachait une grande importance au regard des autres, si bien qu'un désaccord avec l'un des parents de ses élèves faisait remonter son anxiété.

- Vu la façon dont il m'a parlé, tu devrais faire attention...Dis-je, calmement.

- Il...Il t’a dis quoi ? Me fit Hugo, tournant son visage vers moi.

- Rien de spécial, il voulait que je te passe le téléphone...Ah, et si tu me faisais une pipe, fis-je rigolant légèrement.

Lui ne rigola pas, et tourna la tête, regardant le sol. Je choisis ce moment pour porter mes lèvres à son coup, et laisser ma langue chatouiller sa peau tendre. Mais il me repoussa gentiment, mal à l'aise.

- Jaeden...Souffla-t-il, tristement.

- Tu ne veux pas ? Demandai-je, lui faisant une petite moue boudeuse.

Je le vis hésiter, puis un petit sourire triste étira ses lèvres. Sans que je ne comprenne, je me retrouvai allongé sur le canapé, me faisant embrasser sauvagement par Hugo. Ses mains partaient une nouvelle fois à la découverte de mon corps, m'arrachant des gémissements de plus en plus bruyants. Oublié, le dîner. Oubliée, la petite soirée romantique. Oublié, le pardon. Il n'y avait que lui et moi.

*

Je me réveillai le lendemain, le corps endolori par nos ébats de la nuit. Je me trouvais encore sur le canapé, complètement nu, une couverture verte posée sur moi et mes vêtements posés au sol. Je me levai doucement pour voir sur la petite table basse un mot, écrit par Hugo.

« J'avais cours à huit heures, tu dormais si bien que je n'ai pas voulu te réveiller. Après tout, tu as beaucoup donné de ta personne hier. J'ai mis le repas dans le frigo, et je te le réchaufferai ce soir. Je te promets de rentrer tôt...Aujourd'hui et tous les autres jours aussi. Je te le promets. Je t'aime plus que tout. »

 

Mes sourcils se froncèrent. Pourquoi me promettait-il une telle chose ? Je comprenais que son travail lui tienne à coeur, tout comme le mien. Même si parfois son absence m'insupportait, il le faisait parce qu'il aimait ça, parce que c'était son métier, sa passion, alors pourquoi cette promesse ? Hugo était vraiment quelqu'un de mystérieux. Je ne savais jamais à quoi il pensait, ni ce que voulaient dire certaines de ses phrases, mais je crois que c'est cet aspect de lui, ce côté si mystérieux qui me faisait craquer. Un petit sourire aux lèvres, je me levai, ramassant mes affaires. Je les mis dans la corbeille à linge dans la salle de bain, puis rentrai dans la douche, soulageant mes muscles endoloris par la chaleur de l'eau. Mes yeux se posèrent sur la petite horloge sur le meuble, indiquant 10 heures du matin, et je me dépêchai de me nettoyer. J'arrivai dans la chambre et m'habillai rapidement, je voulais aller voir Ilian, lui remettre un peu de cette fameuse pommade « miracle » et peut-être discuter un peu avec lui. Je sortis de l'appartement, veillant à bien refermer derrière moi, puis rentrai dans ma voiture. Vingt minutes plus tard, je me retrouvais dans le hall de l'hôpital, appuyant sur le bouton de l'ascenseur. Une voix grave, que je connaissais par cœur, m'accosta.

- Bien dormi ?

Je me retournai pour croiser le regard de mon directeur. Il avait un sourire radieux aux lèvres, rendant son visage magnifique.

- Oui, assez, mais je vois que toi aussi...Dis-je, le sourire aux lèvres.

- Anita est enceinte...Me souffla-t-il, le regard brillant.

Un énorme sourire déforma mon visage alors que je le prenais dans mes bras. Cela ne faisait peut-être pas professionnel, mais je m'en fichais. Il était mon mentor, mais aussi l'un de mes plus grands amis. Lui et sa femme, mariés depuis 10 ans, essayaient sans relâche de concevoir un enfant, sans jamais y parvenir, jusqu'à maintenant. Ils avaient tout testé, mais rien n’avait marché. Ils avaient finalement entamé une procédure d'adoption, relâchant ainsi la pression. C'en était sûrement la cause, on dit souvent que les choses arrivent lorsque l'on si attend le moins. Ce couple en était la preuve vivante.

- Félicitations, Paul ! M'exclamai-je, le tenant dans mes bras.

- Il faudra que vous veniez manger à la maison, toi et Hugo, histoire de fêter ça ! Me lança-t-il, heureux.

- Mais sans alcool cette fois, fis-je, amusé.

Il rigola légèrement, puis nous rentrâmes dans l'ascenseur. Nous étions seul, lui rayonnant et moi me posant la question : Ilian dormait-il encore ? Le directeur sembla lire en moi car il parla de lui.

- Sa soeur devait venir lui rendre visite ce matin...Vous n'avez pas rendez-vous avant demain non ? Me demanda-t-il, étonné.

- Je...Je voulais juste savoir comment il allait...Me justifiai-je, tournant la tête car je sentais mes joues s'échauffer.

- Jaeden, tu es trop dans...Commença-t-il, las

- Mon patient vient de faire une tentative de suicide, Paul, s'il veut parler je veux être là, le coupai-je

- Et s'il te parle, je veux être au courant. Les moindres mots qu'il prononce, je veux les connaître...Compris, Jaeden ?

- Compris.

Je mentais. Je savais indéniablement qu'Ilian et moi finirions par parler du passé. Une rancœur encore énorme nous séparait, et plus nous nous voyons, plus elle se faisait présente. Mais je savais aussi une chose. Plus je ne le voyais pas, plus je pensais à lui. Sauf quand j'étais avec Hugo. Je soupirai puis je lançai un simple « Au revoir », avant de sortir de l'ascenseur, prenant le chemin de l'infirmerie. Le pot de pommade dans ma poche, je m'approchai de la chambre d'Ilian. Mais une voix féminine m'arrêta. Une voix qui appartenait à une jeune femme que j'avais souvent détestée par le passé.

- As-tu seulement pensé un court instant à nous ? Si tu tiens à rester ici sans faire d'effort, c'est ton problème, pas le nôtre ! Tu sais quoi Ilian ? J'aurais préféré milles fois être fille unique, la vie aurait été bien meilleure pour papa et maman.

Comment pouvait-elle dire ça à son propre frère ? Le venin qui coulait dans ses veines était immonde. Elle n'avait pas changé, toujours aussi hautaine et idiote. Je décidai d'entrer, mais aucun des deux ne m'avait remarqué. Ilian se tenait dans son lit, assis, regardant droit devant lui. Son visage était inexpressif, alors que son regard était aussi froid que de la glace. Amandine, la soeur d'Ilian se trouvait près de lui, debout. Elle portait une robe noire stricte, surmontée d'une petite veste de la même couleur. Ses longs cheveux bruns avaient été ramassés par une barrette. Ses yeux verts semblaient vouloir tuer Ilian du regard. Je suis sûr qu'elle aurait aimé le faire. Je priais intérieurement pour qu'elle ne me reconnaisse pas. De toute évidence, elle ne m'avait pas beaucoup apprécié, ni vu pendant les deux années où j'avais été avec Ilian.

- Pff, et tu ne réponds rien...Tu ne cherches même pas à te défendre, reprit-elle, resserrant sa prise autour de son sac.

Je choisis ce moment pour manifester ma présence, pensant qu'Ilian avait suffisamment encaissé pour le moment. Je ne comprenais pas que les infirmières aient laissé entrer un membre de la famille, alors que du repos était conseillé à mon patient.

- Qu'est-ce que vous faites là ? Vous allez me faire le plaisir de sortir d'ici et de ne plus jamais revenir le voir, fis-je, la voix froide.

Je la vis se retourner et écarquiller grand les yeux. Et moi qui pensais passer inaperçu... Mais elle ne dit rien, se contentant de me fixer un moment. Vexée, elle regarda son frère furtivement puis reposa son regard sur moi, aussi hautaine qu'elle le pouvait.

- De toute façon, j'avais fini, répliqua-t-elle, elle aussi froide.

Elle me contourna, sans un regard, puis sortit de la pièce. Je me retournai à mon tour et refermai la porte, regardant sa fine silhouette prendre le chemin de la sortie.

- Décidément, son idiotie a pris le dessus sur le peu d'intelligence qu'elle avait... Soupirai-je, la voyant rentrer dans l'ascenseur.

Je me retournai pour croiser le regard inexpressif d'Ilian. Je n'y fis pas attention, devenant habitué.

°0° Ceci n'est pas la fin ^^ °0°

Par mai-lynn - Publié dans : Nothing To Prove
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Dimanche 13 juillet 7 13 /07 /Juil 17:59

°0° SUITE de la partie 1 °0°




Gael enleva la lanière de sa guitare de son cou et la posa près de l'ampli lançant un grand sourire au public et ils sortirent de la scène.
- Alors comment tu as trouvé ? Demanda Julian à Edwin.
- Ils sont extra ! Gael joue et chante super bien ! S'exclama Edwin rayonnant.

 

Julian laissa échapper un léger rire puis fit un signe de la main, montrant que Gael et Ayla qui arrivaient. Ils s'essayèrent autour d'un table ronde et commencèrent à discuter. Le temps passa vite, l'ambiance étant agréable. Edwin regarda rapidement sa montre et s'aperçut qu'il était 22h15. Soudainement, il se leva de sa chaise, sous le regard surpris des autres jeunes.

 
- Désolé faut que je rentre...Dit-il, l'air dépité.
- Déjà ? Demanda Julian, étonné.
- Il avait la permission de 22h30....Tu veux pas le ramener Gael ? Répliqua Ayla, se redressant sur sa chaise.

 

Gael, la regarda étonné. Edwin quand à lui lança un regard meurtrier à la jeune femme, qui lui rendit un sourire magnifique.

 
- Non, te déranges pas, je vais rentrer tout seul...Fit Edwin, gêné.
- C'est bon, j'te ramène, je suis mort de toute façon. Répondit Gael se levant de sa chaise.

 

Les joues rouges, Edwin suivit Gael après avoir salué les deux autres. Il remerciait la nuit d'être tombé car il était plus rouge qu'une tomate. La brise fraîche venait caresser leur visage, mais un silence pesant régnait.

  - Euh...Merci de me raccompagner...T'étais pas obligé. Fit Edwin, embarrassé.
- De rien, j'allais pas te laisser rentrer tout seul. Répondit Gael, lui souriant.
- Ça fait longtemps que tu chantes ? Demanda tout à coup Edwin, curieux.
- Non...Ayla m'a entendu quand je prenais ma douche, alors elle m'a demandé de l'accompagner quelque fois.
- J'aime beaucoup ta voix.

 

Gael rigola légèrement, gêné.

-  Merci.

 

Pendant le reste du trajet, ils parlèrent de la futur guitare de Gael, et de leurs goûts musicaux respectifs. Une fois arrivé devant la maison d'Edwin, ils s'arrêtèrent.

- Bon..Bah à demain au snack sûrement. Fit Gael, voulant continuer sa route.

 

Edwin le regarda alors partir...Devait-il lui demander ? Il l'attirait...ça il n'y avait pas de doute...Mais il avait pas envie de se prendre de râteau...Il réussit finalement à trouver une once de courage.

- Attends ! Cria-t-il

 

Gael stoppa net sa marche et se retourna vers Edwin, étonné.

- Je...Je me...Balbutia-t-il, perdant toute son assurance.
- Oui ?
- Je me demandais si tu voulais aller voir un film demain...Lâcha Edwin, tout en fermant les yeux.

 

Un sourire étira les lèvres de Gael, et rapidement il s'approcha d'Edwin.

- Donnes-moi ton portable. Ordonna-t-il, un sourire en coin.
- Quoi ? Demanda Edwin, perdu.
- Ton portable, donnes le moi.

 

Fronçant les sourcils, Edwin le lui tendit. Gael le prit et se mit à farfouiller dedans. Une fois terminé, il rendit le portable.

- Tiens, je t'ai mis mon numéro dedans, envoi moi un message pour me dire si ta mère est d'accord et si c'est le cas je passe te prendre à 20 heures.

 

Un énorme sourire illumina le visage d'Edwin, et il se mit à hocher la tête de haut en bas. Dans un dernier sourire en coin, Gael se retourna s'enfonçant dans la noirceur de la nuit.

 

Edwin le regarda s'éloigner...Oui...Il était vraiment attiré...

 

Fin du Flash Back

- Gael ! Combien de fois je t'ai dit que tu devais porter ce tee-shirt et non un des tiens ! Fit une femme d'une trentaine d'année.
- Lucie...Ton uniforme est moche...Répondit Gael, avec une mine de dégout.
- Je m'en contrefous, tu le mets tout de suite si tu ne veux pas être viré !

 

La femme se retourna et sortit du champ de vision d'Edwin.

 

C'est un plan d'Ayla...Pourquoi il a fallu que je la suive !

 

Gael soupira fortement, et retira son tee-shirt, exposant son torse nu à la vue impudique de Lisa. Son regard s'attarda sur son dos, et elle sortit un phrase qui glaça le sang d'Edwin.

- Oh ! Votre Tatouage ! Mon petit ami à le même mais avec un G dans la serrure...Dit-elle toute sourire.

 

Edwin vit les mains de Gael se crisper sur le bord de son tee-shirt.

- C'est qu'il doit beaucoup tenir a vous. Répondit Gael, enfilant l'uniforme.
- Non, non, c'était pour son premier amour. Répliqua Lisa, regardant partout dans le magasin. C'est bizarre parce qu'il m'a dit que c'est lui qui l'avait dessiné...

 

Mais elle peut pas se taire cette cruche !

 

Gael lui sourit gentiment, pas plus intéressé que ça, et prit deux cartons dans ses bras. Lisa quand à elle s'approcha de l'étagère où était caché Edwin. Avant qu'il n'ait eu le temps de bouger, la blonde se mis à crier, en lui tirant la main.

- Mais Edwin pourquoi tu te caches ?

 

Brusquement un bruit sourd se fit entendre et Edwin comprit immédiatement ce qui venait de se passer. Gael venait de faire tomber les cartons et regardait Edwin, le visage totalement retourné.

 

Voilà ce que j'appréhendais le plus...Une confrontation...

 

Lisa les observait se regarder, mais aucun des deux n'osait prendre la parole.- Qu'est-ce qui y a ? Vous vous connaissez ? Demanda-t-elle surprise.

 

A cette question, Gael sembla reprendre conscience. Son visage se fit dur, et ses yeux lançaient des éclairs.

- Non. Répondit-il, froid comme de la glace

 

Vivement, il se retourna et partit dans une réserve. Les yeux d'Edwin s'embuèrent sans qu'il ne s'en rende compte, et en voyant ça Lisa voulut s'approcher, Mais le brun rejetta bien vite la main consolatrice.

- Lâches-moi ! T'en as fais assez pour aujourd'hui. Dit-il méchamment avant de se retourner et de sortir du magasin

Par mai-lynn - Publié dans : One More Night
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Dimanche 13 juillet 7 13 /07 /Juil 17:16
free music
Heloww !

JE SUIS TROP NULLE !

Vous allez vous dire, elle se cherche des excuses, et c'est surement ce que je fais, mais, je suis vraiment débordé. Le boulot hyper dur, puis des p'tites choses qui font que j'ai pas vraiment le moral...Bref, je suis toujours à l'écriture du Prochain chapitre de NTP, mais j'avance. Je suis arrivé à la deuxième partie, quand Jaeden demande s'il peut lire les cahiers d'Ilian ^^...18 pages pour l'instant ^^.

Pardonnez-moi...Je vous met une suite de One More Night pour cela ^^ et je peux vous dire que le chapitre 5 est déja écris, et que le chapitre 6 est tout fait dans ma tête ^^

Pour ce qui est de la suite D'ABL, je tiens aussi à m'excuser. Mais je peux vous dire  que des que j'ai finis NTP je m'y lance. Je peux vous dire aussi (en espérant que May ne me trucide pas, que ma suite se passera un mois plus tard, et ce finira par quelque chose... De vraiment énorme lol.

Sinon, j'ai fini mon projet pour le livre de delice citronné, et un extrait se trouve sur le site. Le titre est "Derrière les projecteurs".

Voilouuuuu je vous fais de grooooooooooos bisouuus !


Ces paroles résonnent dans ma tête sans que je ne réalise vraiment. Pourquoi me disait-elle que c'était de sa faute ? Jamais il n'aurait pu toucher à un seul de ses cheveux. Je regarde le visage pâle de Julian...Il doit y avoir une erreur...Non...Jamais Gael n'aurait pu mettre son frère dans cet état...Pas mon Gael...

- Je sais ce que tu te demandes...Comment Gael a pu faire ça... Fit Ayla, passant une main sur les larmes.
- Je comprends rien...Pourquoi ?? Demanda Edwin, perdu.
- Il a voulu me protéger.
- De Julian ?
- On était ensemble, avec Julian. Peu de temps après que tu sois parti. Gael a fait une dépression, et Julian et moi on s'est encore plus rapprochés...Mais il y a deux ans, Julian m'a trompé. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais Gael est parti furieux...Et trois heures après, j'ai reçu un coup de fil de l'hôpital, me disant que Julian venait de tomber dans le coma. Dit-elle, s'asseyant près de Julian et lui prit la main.
- Gael...Fit Edwin, le visage anxieux.
- Il est arrivé à l'hôpital âpres moi, mais il n'a pas pu rentrer dans la chambre. J'ai voulu savoir pourquoi et il m'a dit que tout était de sa faute...Puis il s'est effondré.
- Qu'est-ce qu'il lui a fait ?
- Je n'en sais rien, mais Julian avait un énorme bleu autour de l'œil...Il se pourrait que ce soit ce choc violent qui est causé la rupture de l'anévrisme.

 

Sous le choc, Edwin ne put que s'asseoir sur le canapé, et regarder le corps inerte de son ancien ami.

 

Qu'est ce qui t'es passé par la tête Gael ?...

- Tu sais...Je ne lui en veux pas...Et je ne lui en ai jamais voulu...Je pense que quand il a appri que Julian m'avait trompé, il s'est rappelé des souvenirs de vous deux...

 

Alors...C'est à cause de moi ? Gael...Pourquoi ?

- Je...Je vais y aller...Balbutia Edwin, toujours cet air perdu dans les yeux.
- Appelles-moi ! Viens le voir...Reprends contact avec nous...Et avec lui...Dit-elle, le regard brillant.

 

A ces mots, Edwin baissa la tête et sortit de la pièce. Il mit ses mains dans ses poches et parcourut les couloirs en sens inverse. Dehors, le soleil commençait à se coucher, laissant des trainées roses zébrer le ciel orange. La chaleur étouffante restait une fois de plus présente et ne partirait que tard dans le nuit. Edwin sortit son portable de sa poche et le regarda...Deux appels manqués: Lisa...

 

Cette journée a été durée...Pour une fois, je vais être heureux qu'elle vienne à l'appartement.

 

Rapidement, il lui envoya un message, lui demandant de le rejoindre à l'appartement. Il hala un taxi et rentra chez lui.

Lisa se trouvait devant la porte de l'immeuble, l'attendant patiemment. Elle lui lança un sourire magnifique auquel Edwin ne répondit pas. Il s'approcha d'elle et l'embrassa sauvagement, la collant au mur.

 

Je ne veux pas parler, par pitié, je ne veux pas entendre ta voix...Contente toi juste de faire ce pourquoi tu te crois douée...

 

Sans un mot, Edwin ouvrit la porte de l'immeuble et monta les marches jusqu'à la porte 25A. Il l'ouvrit et alluma les lumières. L'appartement était coloré, d'une couleur différente pour chaque pièce. La porte d'entrée donnait lieu sur le salon, assez petit. Les murs étaient peints dans les tons oranger, et le sol était recouvert de lino couleur bois clair. Au centre, un canapé rouge avec devant une petite table en bois brunis. Sur le côté, une petite télé, posée sur une commode. Derrière le canapé se trouvait un bureau d'angle avec posé dessus un ordinateur dernier cri, une imprimante, un scanner, et un tas de feuilles posés par-ci par là. Juste au dessus, suspendu au mur, un énorme tableau. La peinture avait été faite en suivant la manière d'Andy Warool, avec des couleurs vives, et représentait une guitare électrique avec accroché dessus, un cœur menotté, des chaussons de danse et des lunettes de soleil style Elvis. La jeune femme se dirigea automatiquement vers la cuisine afin de rejoindre la chambre. La cuisine était dans les tons jaune foncé, le sol en carrelage vert clair et le mobilier en bois clair. Elle n'était pas grande, et pas vraiment luxueuse, mais Edwin se contentait de ça. Lisa laissa coulisser la porte asiatique et d'un regard aguicheur, elle commença à se dévêtir. Edwin la suivit et entra dans sa chambre, sans un sourire. Celle-ci était peinte en rouge, avec du lino mais de couleur sombre. Deux matelas posés sur le sol servait de lit au jeune homme. Les draps rouge allait parfaitement avec la pièce. Une commode en bois brunis près de la porte coulissante lui servait de penderie. Dans un angle, un grand miroir.

Sans un regard, Edwin se dévêtit, se retrouvant vite nu devant sa compagne qui l'était elle aussi. Sauvagement, il la balança contre le lit. Cette nuit fut violente mais plaisante pour les deux personnes. L'une appréciant d être l'objet, et l'autre voulant simplement se vider la tête.

 

Edwin se réveilla vers 10 heures. Le soleil venant caresser son doux visage le gênant fortement. Nu comme un ver, il sortit de son lit et rentra dans la salle de bain. Les murs était bleu turquoise. Encore une fois, la pièce n'était pas grande. Une douche, un WC, un lavabo et une glace...Le strict nécessaire. Edwin rentra directement dans la douche et laissa l'eau brûlante apaiser sa peau. Mais bien vite, deux mains froides vinrent caresser son dos, et troubler son bien être.

- J'ai pas dit que tu pouvais venir me rejoindre. Fit Edwin, froid.
- Pourtant après la nuit qu'on a passé...Dit-elle la voix mielleuse.
- Rêves pas Lisa, on a juste baisé ensemble, je t'ai pas demandé en mariage.
- T'es vraiment un sale con quand tu te réveilles !

 

Furieuse elle sortit de la douche et rentra dans la chambre. Un sourire étira alors les lèvres d'Edwin.

 

Si ça continue, elle va peut-être finir par me laisser tomber...ça ne me déplairait pas vraiment...

 

Edwin se savonna tranquillement et se rinça. Il prit un serviette et s'essuya, pour ensuite rentrer dans la chambre. Il prit un jean bleu et un tee-shirt rouge, puis s'habilla. Quelques minutes plus tard, il sortit de la chambre. Mais alors qu'il croyait Lisa partie, il la vit arriver vers lui, le regard meurtrier.

- C'est quoi ça ! Dit-elle montrant le numéro d'Ayla.
- Un numéro de téléphone...Répondit Edwin, en haussant les épaules.
- Et tu peux me dire pourquoi tu l'as ? Je te suffis plus c'est ça !
- Pense ce que tu veux Lisa...

 

Edwin la contourna et partit prendre un bol de céréale. Sans un regard pour la jeune femme, il partit s'assoir sur son canapé, allumant la télé. Lisa le rejoignit bien vite, toujours la carte entre les mains.

 

Elle peut pas partir d'elle même celle là ?

- Je veux y aller. Dit-elle regardant l'image de la carte.
- Où ? Demanda Edwin, les yeux rivés sur le poste de télévision.
- Dans ce magasin...Tout le monde en parle...
- T'as qu'à y aller. Répliqua Edwin, haussant les épaules.
- C'est pas loin de chez ta mère, on pourrait aller y faire un tour avant.

 

Les yeux d'Edwin s'agrandirent à l'entente de cette phrase.

 

Merde ! J'avais complètement oublié ça...Encore une repas ennuyeux...

- Tu n'auras qu'à me rejoindre chez ma mère, j'ai pas envie d'aller faire les magasins. Dit-il, soupirant
- Si tu ne m'y accompagnes pas, je demande à ta mère qui est cette Ayla ! Dit-elle montrant une nouvelle fois le numéro de téléphone.

 

Au non...Surtout pas ça !!! Si ma mère savait qu'il était arrivé ici...

- Je t'y accompagne. Répondit Edwin, rapidement.

 

Un sourire illumina le visage de Lisa. Edwin jatte son bol dans l'évier et partit mettre ses converses. 20 minutes plus tard, ils se trouvaient devant l' « Angel Fire ». Hystérique, Lisa s'y aventura, laissant Edwin la suivre maussadement.

L'endroit était très grand, dans les tons gris, blanc et rouge. Edwin commença à slalomer entre les rayons, recherchant Lisa afin de lui dire de se dépêcher lorsque ses yeux se posèrent sur un pantalon gris.

 

Vu qu'elle va rester une heure pour essayer, j'peux faire de même...

 

Il entendit alors la voix strident de Lisa, s'adresser à un vendeur.

- Excusez moi, je cherche ce haut mais en M...Dit-elle gênée.
- Il est là, tiens. Lui répondit le vendeur.

 

Edwin releva furtivement la tête puis la rabaissa. Mais il venait de voir le visage de quelqu'un qu'il ne pensait pas revoir avant longtemps. Brutalement, il releva la tête et son cœur faillit s'arrêter de battre. Sans vraiment réfléchir, il se cacha derrière un rayon, pouvant voir à travers le visage vieillit de cette personne. Ses cheveux châtains coupés courts, ses beaux yeux bleus, sa façon de s'habiller si sexy...Ses souvenirs ressurgirent, suivant le rythme démentielle des battements de son cœur.

 

Gael...

 

Flash Back

 

Assis sur un tabouret en cuir, Edwin regardait sa mère servir les clients. Elle avait quitté une place de responsable Marketing pour venir ouvrir un Snack...à San Francisco...Pour se rappeler son enfance, disait-elle. L'endroit était assez sympa, coloré comme l'aimait Edwin. Les murs étaient de couleurs jaune pale avec par moment des plaque de bois posés dessus. Le sol était fait de vieux parquets usés. La porte d'entrée, en bois vernis, montrait un écriteau avec marqué dessus « Ouvert ». Celle-ci donnait directement près du bar en bois autour duquel se trouvait des tabouret en cuir orange. Derrière celui-ci, une serveuse qui faisait le service. Un porte verte derrière elle donnait accès aux cuisines. Les tables étaient disposés près des grandes fenêtres. Des table en bois clair avec des chaises orange. Au fond de la salle, des banquettes formant un C avec au centre des table rondes.

- Excuses moi mon chéri, j'ai fini dans 10 minutes, et après on rentre. Fit la mère d'Edwin, un sourire aux lèvres.
- En faitt maman...Je voulais savoir...

 

Mais la voix d'Edwin fut coupé par la bruit de la cloche, signe que quelqu'un venait d'entrer.

- Edwin ! Ça fait une heure que je t'attend devant chez toi !

 

Edwin sourit en voyant Ayla débarquer, les joues rouges. Puis son regard se posa sur sa mère.

- Si je pouvais sortir avec Ayla ce soir...Dit-il, le sourire aux lèvres.
- Bonjour Madame Conroy. S'exclama Ayla, enjoué.
- Appelles-moi Monica, Ayla...Et vous voulez allez où ? Demanda la brune, essuyant un verre.
- A un...Commença Ayla
- A une expo de peintures, y'en a une pas loin, alors j'peux y aller ? La coupa Edwin, lui lançant un regard noir.
- Je veux que tu sois rentré pour 22h. Fit Monica, autoritaire
- Minuit !
- 22h30 dernier délai.
- Mais...Commença Edwin, mécontent
- Je vous le ramènerais à 22h30 Monica. Répliqua Ayla, tout sourire.

 

Sans laisser le temps à Edwin de répliquer, elle lui prit la main et le força à la suivre. Un fois dehors, elle détailla Edwin.

- Je rêve ou tu as fait un effort pour te fringuer ? Dit-elle tout sourire.

 

Les rougeurs d'Edwin apparurent et Ayla eu sa réponse. Il avait passé près d'une demi-heure devant sa garde-robe avant de se décider pour un tee-shirt noir à manche longue et un jean fonçé. Ayla le trouvait plutôt mignon habillé comme ça.

- Là tu fait vraiment t'es quinze ans, dit-elle amusé.

 

Ils se mirent à marcher sans un mot, profitant de la douce brise chaude.

- Tu joues de quoi ? Finit par demander Edwin, curieux.
- De rien, je chante juste. Répondit Ayla.
- Et Gael va jouer à la guitare ?
- Ouais, c'est un as. Lui et Julian nous rejoignent là-bas.

 

Un nouveau silence refit surface. Un silence autour duquel Ayla cherchait le moment propice afin de poser une question au brun.

- Dis...Ta mère sait que tu es bi ? Demanda-t-elle curieuse.
- Oui, elle m'a vu embrasser un mec. Répondit Edwin, gêné.

- Et elle t'a rien dit ?
- Non, elle a dit que c'était à moi de voir mais...Je suis persuadé qu'elle croit que je sors avec toi, ça lui viendrait pas à l'idée de se dire que je suis attiré par un mec.

 

Un sourire étira les lèvres d'Ayla, et hystérique elle se planta devant le jeune garçon.

- Et de quel garçon es-tu attiré ?!? Dit-elle, amusée.
- Mais de personne ! C'était un exemple...Répliqua Edwin, rouge.
- Mais oui bien sûr...Je suis certaine qu'il s'appelle Gael.
- N'importe quoi...S'offusqua Edwin, croisant les bras.
-  Ah bon ? Alors tu vas me dire pourquoi tu rougis autant quand il est là, pourquoi tu ne fais que le regarder, et surtout pourquoi tu t'es fait aussi beau ?!?

 

Edwin lança un regard noir à Ayla mais ne répondit rien. Oui il aimait bien Gael, mais il avait peur que ce ne soit pas réciproque, alors il se contentait d'attendre n'importe quel signe. Ils reprirent la route, Ayla lui racontant quelques anecdotes sur les jumeaux. Ils arrivèrent vite devant le bar. L'endroit était bondé de monde, mais Ayla et Edwin réussirent à se frayer un chemin dans la foule. Le bar reflétait des allures Rock& Roll, avec beaucoup de photos de stars accrochées sur les murs en brique rouge. Des chaises et des tables en bois brunis, avec un côté le comptoir. Des tables de billards, puis un peu plus loin une grande scène avec plusieurs amplis. Ayla remarqua bien vite les jumeaux près de la scène et tira la main d'Edwin.

- Alors Gael, pas trop stressé ?!? Demanda-t-elle poussant Edwin près de Gael.

 

Le châtain haussa les épaules et posa un regard appréciateur sur Edwin. Mais il reporta vite son attention sur les jeunes jouant au billard. Edwin le regardait discrètement. Il portait un tee-shirt kaki, moulant et un jean noir baggy. Un médaille autour de son cou pendait, représentant une guitare. La soirée se passa tranquillement, Edwin écoutait discrètement la conversation d'Ayla et Julian, mais ses yeux restèrent fixés sur Gael, qui ne décrochait pas un mot. Soudain, la jeune fille se leva de son siège et prit la main de Gael pour rentrer dans les coulisses. Edwin lança un regard interrogateur à Julian, qui lui répondit en souriant.

- Il vont pas tarder à monter sur scène...

 

En effet, quelques minutes plus tard, Un homme vint annoncer le passage de Gael et d'Ayla sur scène. Ils arrivèrent rapidement, Ayla se positionnant devant le micro et Gael près d'elle devant un micro, avec sa guitare électrique noire à la main. Son visage ne laissait rien transparaitre alors que celui d'Ayla montrait le bonheur qu'elle éprouvait à se tenir sur scène, devant ces personnes inconnues qui pourtant l'acclamaient. Les lumières se tamisèrent. Ayla lança un dernier regard à Gael puis prit le micro entre ses mains, alors que le châtain commençait à jouer.

 

.0.

Dancin' where the stars go blue
Dancin' where the evening fell
Dancin' in my wooden shoes
In a wedding gown

.0.

 

La voix d'Ayla était magnifique et absorbait tout le monde. Gael grattait, sortant un son merveilleux de sa guitare. Lentement, il se rapprocha du micro.

 

.0.

Dancin' out on 7th street
Dancin' through the underground
Dancin' little marionette
Are you happy now?

.0.

 

Les yeux d'Edwin s'agrandirent lorsque la voix de Gael parvint à ses oreilles. Son cœur se mit à battre fort et il ne put dévier son regard du visage du châtain. Il avait un air serein, jouant avec sa guitare, tout en chantant. Il dégageait une sincérité telle qu'Edwin comprit qu'il était vraiment attiré par lui. Une musique de fond se mit en route, accompagnant les deux « Stars » et Gael augmenta la vitesse de son son. Toujours de manière calme, il reprit place devant le micro.

 

.0.

Where do you go when you're lonely

.0.

 

Ayla se rapprocha du micro faisant partager une nouvelle fois sa voix ensorcelante.

 

.0.

Where do you go when you're blue

.0.

 

Ils reprirent en cœur le refrain, partageant un sourire complice

 

.0.

Where do you go when you're lonely, I'll follow you
When the stars go blue

.0.

 

Gael reprit une parole, suivis d'Ayla. Edwin les regardait, un sourire béat aux lèvres...

 

.0.

When the stars go blue...
Blue...

.0.

 

Gael s'appropria une nouvelle fois le micro, un sourire en coin ne voulant plus disparaître. Ayla, rayonnante, chantait doucement, laissant un bruit de fond dans les paroles de Gael.

 

.0.

Laughing with your pretty mouth (Laughing with your pretty mouth)
Laughing with your broken eyes (Laughing with your broken eyes)
Laughing with your lover's song
In a lullaby
Yeaaaaah

.0.

 

Le rythme de la guitare s'accéléra une nouvelle fois et les deux chanteurs reprirent le refrain final en cœur. Le public écoutait, ne pouvant détacher ses yeux.

 

.0.

Where do you go when you're lonely
Where do you go when you're blue
Where do you go when you're lonely, I'll follow you
Yeah yeah

Where do you go when you're lonely
Where do you go where you're blue
Where do you go when you're lonely I'll follow you
Follow you (Follow you)

Yeah yeah, when the stars go blue
When the stars go blue
When the stars go blue
When the stars go blue

Where do you go when you're lonely
Where do you go when the stars go blue

.0.

 

 

°0° SUITE dans la deuxième partie (pffff ils sont vraiment nul Over Blog !) °0°.

Par mai-lynn - Publié dans : One More Night
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Lundi 30 juin 1 30 /06 /Juin 15:43

Hey les gens !!!

Enfin de la nouveautée chez Mai-Lynn, enfin là c'est chez Joy lol

Le chapitre 5 de A La Dérive est en ligne, alors je vous souhaite une bonne lecture !!!

http://my-yaoi-world.over-blog.com/article-20871125.html

Bisouuuuuuuuuuuus

Par mai-lynn - Publié dans : A la Derive
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Mardi 24 juin 2 24 /06 /Juin 21:17

Hello !!!

J'ai honte, depuis le temps que je n'ais pas écris sur cette fic ! K'espère que vous me pardonnez et que cette suite vous as plu. Moi j'adore le baiser ^^

Rhode, c'est pas vraiment un cadeau mais comme promis dans le com, cet suite est pour toi mdrrr

Bisous tout le monde !




Je ne sus pas vraiment ce qui m'étais passé par la tête lorsque je lui avais posé cette question, mais lorsque sa réponse arriva à mes oreilles, je sentis un élan de bonheur faire battre mon cœur à un rythme démentiel. Le sourire mesquin qui étira ses lèvres ne fit qu'augmenter ma gène, et sans plus de cérémonie, il se retournait. C'est avec un sourire niais, fixé sur mes lèvres, que je me retrouvai, entrant dans l'appartement. Mais immédiatement, la voix d'Ayden me fit sursauter.

 

 - Tu as vu l'heure ?

Je regardais alors ma montre et remarquais qu'il était déjà minuit passé. J'entendis alors mon cousin éclater de rire devant mon air surpris. Un sourire moqueur aux lèvres, il croisa ses bras contre son torse et se calla contre le mur.

 - Mon petit cousin serait-il en train de se décoincer ? Me dit-il prêt à éclater de rire
-
Je ne suis pas coincé ! M'offusquais-je devenant rouge de gène.
-
Ou alors ce serait ce bel Alexander qui serait en train de te faire tourner la tête ? Reprit-il partant en direction de sa chambre, évitant le regard noir que je lui lançais.

Dépité et fatigué, je rejoignais ma chambre. J'enfilais rapidement mon bas de pyjama bleu et le haut qui allait avec, puis je me couchais, toujours ce sourire niais sur mes lèvres.

 

Aux premiers abords, tout le monde aurait pu penser que c'était le début d'une belle et grande amitié. Moi le timide, et lui le gars populaire. Mais il n'en fut rien. Malgré cette soirée, où il m'avait dit être mon ami, nos rapports n'avaient pas changés. Il me lançait un simple bonjour le matin puis repartait. Je ne le voyais que lors de nos cours en communs, mais lui ne me voyait pas, vraisemblablement. Il s'asseyait au fond de la classe, seul. Je ressentais une certaine tristesse bien que Belinda soit toujours avec moi. Celle-ci d'ailleurs se comportait de plus en plus bizarrement. Les relations humaines n'étaient pas vraiment mon fort, si bien que la voir me suivre tout le temps m'intimidait et me dérangeait un peu. Mais je la laissais faire, n'ayant qu'elle comme amie.

 

Deux semaines passèrent, gardant toujours le même esprit. Les cours se poursuivaient et je jonglais entre le bâtiment des secondes et l'aile économique. Je ne m'amusais pas vraiment, travaillant plus qu'il ne le fallait.

 

Ce fut lors d'une après midi, où je me retrouvais libéré de deux heures d'histoire économique car un professeur était malade, que j'entamais une vraie discussion avec Alexander. Je marchais tranquillement vers la bibliothèque, traversant la cour déserte à cette heure, et je prenais mon temps, profitant du soleil magnifique. Tellement pris dans mes pensées, je ne regardais pas devant moi. Bien sûr, il ne fallut que quelques minutes pour me retrouver à terre, après m’être pris quelqu’un de plein fouet. Je levais doucement mes yeux sur cet inconnu, qui n’était pas si inconnu que ça finalement.

 - Tu devrais regarder où tu marches..., me fit Alexander, le visage impassible
-
Désole...Soufflais-je, me relevant avec difficulté.

Alexander acquiesça puis reprit sa route. Mon esprit était tout chamboulé, si bien que je ne cessais de me demander comment il pouvait réagir comme ça. Il avait dit qu'il était mon ami et il n'agissait pas en tant que tel. Je sentis alors poussé en moi une once de courage. Infime soit-elle, mais elle me permit de me faire entendre.

 - Pourquoi tu es comme ça ? Dis-je assez fort.

Je vis alors Alex se retourner, l'air incrédule. Visiblement il ne comprenait pas ce que je lui disais.

 - Et je suis comment ? Me fit-il étonné.
- Tu m'ignores, tu m'avais dit qu'on était ami !

 

Je le vis alors soupirer fortement et baisser la tête. Il se rapprocha de moi et posa sa main sur ma tête, comme un grand frère réconfortant son petit frère.

 - Je ne t’ignore pas, c'est juste que je pense à plein de trucs. Excuses-moi. Me dit-il, un sourire sincère se dessinant sur ses lèvres.

Je ne lui répondis rien même si cette excuse me faisait chaud au cœur. Son parfum flottait dans l'air, chatouillant mes narines. Je me rappellerais toujours de cette odeur, car c'était celle qui faisait battre mon cœur. J'étais jeune, et je n'avais pas encore compris dans quoi je m'étais embarqué.

 

A partir de ce moment, Alexander devint vraiment l'ami que j'attendais. Il venait s'assoir prés de moi, parlait avec moi, aux grands dames de Belinda qui nous regardait plutôt méchamment. Enfin c'était plutôt Alexander qu'elle regardait méchamment. Le midi, je restais manger avec elle même si je mourrais d'envie d'être avec lui. Je n'arrivais pas encore à qualifier le sentiment que je ressentais lorsqu'il me parlait, ou me regardait. Pour moi, tout était normale, et je ne regardais pas plus loin.

 

Tout bascula le jour où j'appris que Belinda avait le béguin pour moi. Je ne l'avais vraiment pas vu venir. Nous étions en cours de français, s'activant tous à écrire un commentaire de texte sur un livre appelé « Gargantua ». J'étais assis près d’Alexander, et celui-ci me faisait rire à essayer de construire un origami. Plus il s'entêtait, plus il n'y arrivait pas. Je fus sorti de mon amusement par un morceau de papier, glisser discrètement sur ma table par Belinda. Surpris, je jetais un coup d'œil à Alexander, qui me fit un signe de tête pour l'ouvrir. Je suivis son conseil et le prit en main, l'ouvrant.

 

« 

J'ai besoin de te demander quelque chose...Rejoins-moi ce soir après les cours devant la grille »

 

Ce message était bref, mais assez surprenant. J'avais mangé avec elle, et elle ne m'avait pas vraiment parler, m'écoutant alors que je lui racontais pour la énième fois ce qu'Alexander avait encore inventé comme bêtises. Je montrais le bout de papier à mon voisin qui haussa les sourcils, visiblement surpris.

 

Laissant ce petit mot, je repris mon commentaire de texte alors qu'Alexander, s'entêtait toujours avec son origami. L'après-midi passa à une vitesse folle, si bien que lorsque j'entendis la sonnerie indiquant la fin des cours, je sursautais légèrement. Je vis alors Belinda sortir à toute hâte, se cognant légèrement aux premiers élèves. Sa réaction me laissait pantois, et de plus en plus surpris, je rangeais mes affaires dans mon sac, afin de savoir pourquoi elle agissait ainsi. Mais la voix d'Alexander me retint.

- Ayden nous as invité à manger ce soir, tu veux qu'on rentre ensemble ? Me demanda-t-il, se rapprochant de moi.
-
Faut que j'aille voir Belinda..., dis-je, montrant la porte de la main.
-
Et moi il faut que je passe à la piscine, tu n'as qu'à me rejoindre après.
- Ok !

 

Un sourire aux lèvres, je me retournais puis sortis afin de rejoindre Belinda. Comme convenu, je la retrouvais devant la grille en fer peinte en mauve du collège, l'air triste. Elle était adossée sur le mur de l'enceinte, ses bras derrière son dos. Ses cheveux bruns, frisés, tombaient sur son visage baissé, cachant ses yeux.

-
Quelque chose ne va pas Belinda ? Demandais-je inquiet.
-
J'ai besoin de savoir quelque chose..., me souffla-telle relevant lentement le visage.
-
Vas-y !
-
Tu...Enfin...Ca fait longtemps que l'on traine ensemble...
-
Oui ?
-
Je voulais savoir...Tu...Voudrais sortir avec ?
-
Oui, on pourrait aller au cinéma ! Dis-je innocemment.

J'étais jeune et naïf. Je n'avais pas compris ses mots, mais lorsque que je compris leur significations, un immense malaise me prit, et l'image d'Alexander me vint à l'esprit. Je ne savais pas encore pourquoi, mais à cet instant, j'avais envie de le voir.

- Non, je veux dire, devenir mon petit ami, reprit-elle, un léger sourire aux lèvres.
-
Je...Je ne sais pas..., balbutiais-je, rouge de gène.
- Tu n'es pas obligé de répondre maintenant hein ! J'attendrais ! Dit-elle précipitamment, remettant son sac sur ses épaules.


Je n'eus pas le temps de répondre quoi que ce soit que je la vis se mettre à marcher rapidement, disparaissant au coin de la rue. Complètement déboussolé, je remis mes mains dans mes poches, et rentrais dans le collège, en direction de la piscine. Je ne m'en étais jamais douté, de son attirance pour moi. Je l'aimais bien, mais de là à commencer quelque chose, je ne savais pas.

J'entrais dans le bâtiment, trouvant immédiatement Alexander, le pantalon remonté aux genoux et les pieds dans l'eau.

- Ca a été du rapide dis donc ! S'exclama-t-il, un sourire moqueur aux lèvres.
-
Ouais..., répondis-je, gêné.

Je m'asseyais alors près de lui, mettant à mon tour mes pieds dans l'eau. Je sentais qu'il me fixait, mais je n'osais pas lui parler de ça. Qu'est-ce qu'il m'aurait dit s'il savait que je n'arrivais pas à prendre de décision ?

 - Ma mère m'a appelé, elle ne veut pas que je sorte ce soir...Tu diras à Ayden que je suis désolé, reprit-il me donnant un coup d'épaule.
-
Oui d'accord, dis-je, perdu dans mes pensées.

Je l'entendis alors soupirer bruyamment, et tournais ma tête vers lui.

 - Allez racontes moi, qu'est-ce qu'elle t'a dit ? Fit-il, passant sa main dans ses cheveux.
-
Rien de spécial, m'exclamais-je, rougissant légèrement.
-
Zach, tu as vu la tête que tu tires ?

Je soupirais à mon tour. Devais-je lui en parler ? Sortir avec quelqu'un m'effrayais un peu. Je n'avais jamais eu d'expérience. Rien. Même pas un simple smack. Je me mettais à penser, que peut-être Alexander pourrais m'aider. Ce qu'il fit, mais d'une tout autre manière.

- Belinda. Elle veut que je devienne son petit copain, articulais-je, fermant les yeux.
-
Et c'est ça qui te mets dans cet état ? Répliqua Alexander, surpris.
-
Mais...Je n'avais rien vu venir !
-
Pourtant ça se voit comme le nez en plein milieu du visage...

Dépité, je me laissais retomber sur le sol, les pieds toujours dans l'eau. Alors tout le monde l'avait vu, sauf moi. Etais-je aussi naïf pour ne pas le voir ?

- Et tu vas sortir avec elle ? Me demanda Alexander, s'appuyant sur son avant-bras afin de croiser mon regard.
-
Je ne sais pas..., soufflais-je, perdu
-
Pourquoi ?
-
Je...Ce n’est pas facile. Moi je ne suis jamais sorti avec quelqu'un, je ne sais même pas embrasser ! Tu te rends compte, j'ai 16 ans, et je n'ai jamais embrassé, même pas un smack.

J'entendis alors Alexander rire légèrement, et je le fusillais immédiatement du regard. Comment pouvait-il se moquer de moi ?

 - Allez arrête de te faire du souci pour ça, je suis sûr qu'elle non plus n'a jamais eu de petit copain, reprit-il, amusé.
-
Ce n’est pas marrant ! Dis-je, croisant les bras sur mon torse en boudant légèrement.

Je le vis alors m'observer un moment. Son visage était indéchiffrable, puis lorsqu'il remarqua que je le regardais à mon tour, il tourna la tête et je pus voir de légères rougeurs colorés ses joues. Mes sourcils se froncèrent alors que je le vis s'allonger sur la côté, tout en mettant un bras atour de moi. Son visage était à quelques centimètres du mien, et violement, je sentis mon visage se mettre à rougir.

-
Ferme les yeux, m'ordonna-t-il, sérieux.
-
Qu'est-ce que tu fais ? Demandais-je, affolé.
-
Tais toi, et fermes tes yeux. Fais-moi confiance.

Peu rassuré, je fis ce qu'il me dit, fermant les yeux. Je pouvais sentir son parfum si proche qu'il me faisait tourner la tête. J'entendais alors sa voix, mais celle-ci était différente de d'habitude. Elle était douce et sensuelle...

 - La première chose quand tu embrasses quelqu'un, c'est de ne penser à rien. Laisses juste ton cœur et ton envie te dicter ta conduite.

Je sentis alors sa main se poser sur ma joue, et mon cœur battre à un rythme démentiel.

 - Puis tu frôles délicatement ses lèvres, tu laisses ton souffle les caresser, tendrement.

Il mit en action ses paroles, et une chose inconnue poussa en moi. Était-ce du désir ? A cet instant, mon cerveau avait cessé de fonctionner, me pliant à la volonté d'Alexander.

 - Et enfin tu l'embrasses. Doucement.

Lentement, je sentis mes lèvres entrer en contact avec les siennes. Mon cœur était prêt à exploser. J'étais paralysé. Je sentis sa main descendre le long de mon torse et venir se poser contre ma hanche. Une légère pression et il me rapprocha à lui. Ses lèvres jouaient avec les miennes, dans une caresse douce et exquise. Je sentais mon visage brûler, mais bizarrement, pour rien au monde, je ne l'aurais arrêté. Peu à peu, je sentis sa langue venir caresser mes lèvres.

 - Ouvres-les..., souffla-t-il, les yeux fermés.

Sans un mot, je les ouvris et sa langue en profita pour se glisser dans ma bouche. Délicatement, il s'enlaça à la mienne, m'envoyant dans une danse douce et légère. Peu à peu, je me laissais porter, devenant moi aussi acteur de notre baiser. Plus aucune pensée ne traversait mon esprit, je vivais juste ce baiser. Sa main libre vint se poser dans ma chevelure blonde alors que sa main sur ma hanche la caressait doucement. Tout était parfait...

 

Mais tout fut gâché par la sonnerie d'un portable, qui fit redresser Alexander subitement. Il me regarda alors dans les yeux, laissant son souffle chaud caresser ses lèvres.

 - Fin de la démonstration..., murmura-t-il dans un sourire ravageur.

Je sentais mon cœur battre fort dans ma poitrine alors qu'il se levait et décrochait son portable. Je ne bougeais pas, incapable de remettre mes idées en place. C'est finalement Alexander qui me fit revenir sur terre. Il s'accroupit à côté de moi et me lança un sourire moqueur. Ce sourire que je détestais voir sur son visage.

 - Je dois y aller. Tu l'embrasses comme ça et je te promets qu'elle sera raide dingue de toi ! Me dit-il la voix amusé.

Il m'aida à me redresser puis sortit. Mon regard dériva sur lui, sortant du bâtiment. Alors qu'il sortait de mon champ de vision, je posais doucement mes doigts sur mes lèvres.

 

Je rentrais chez moi encore bouleversé par ce baiser. Ayden était comme toujours avachi sur le canapé, ses cours sur la table basse, la télé allumée. Je posais mon sac sur la table et tirais mes chaussures, puis vint m'assoir à ses côtés, regardant sans regarder l'émission.

- Tu as passé une bonne journée ? Me demanda-t-il, prenant la télécommande pour zapper.
-
Oui. Répondis-je, rougissant légèrement.
-
Tu as l'air bizarre, Qu'est-ce qui..., commença-t-il, se tournant vers moi.
- Alexander, il a une petite amie ? Le coupais-je, sans vraiment réfléchir à mes paroles.

 

Je vis alors un sourire se dessiner sur ses lèvres, et il se remit en place, regardant la télévision.

 - Alors c'est ça qui te chiffonnes...Dit-il, amusé.

Je ne répondis rien, me contentant d'attendre sa réponse. Je voulais savoir, je ne savais pas vraiment pourquoi, mais je voulais connaître la réponse.

 - Non, il n'a pas de petite amie..., reprit-il sérieux.
-
Pourquoi ? Demandais-je curieux.
- Tu n'as pas encore compris ?

 

Mes sourcils se froncèrent et je regardais Ayden avec une lueur d'incompréhension. Mais sa réponse me glaça le sang. Aujourd'hui, j'ai honte de ma réaction, mais pour moi, c'était tout nouveau.

 - Alexander aime les garçons. 

Par mai-lynn - Publié dans : Peur De Toi
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Lundi 23 juin 1 23 /06 /Juin 23:42

Enfin ! me direz vous mdrrrr !

Comme d'habitude, j'espère que cette suite vous plaira ^^

Laissez moi vos impressions surtout pour la fin ^^

La prochaine maj sera Peur de toi ^^

Bisous


 

 

Je me sentis comme paralysé devant cette phrase. Oui, j'étais excité, je devais l'avouer. J'étais las Noah, tu ne comptais pas me lâcher. Soupirant fortement, je sortis à mon tour du Bureau de mon père, fermant la porte lentement afin de gagner quelques minutes.

- Ça ne vas pas Owen ? Tu es tout pâle ? Me demanda la réceptionniste, visiblement inquiète,
- Oui Owen, tu veux que je te ramènes chez toi ? Fis-tu, ironiquement


Je tournais alors la tête vers toi, surpris de ne pas t'avoir vu dès le départ. Tu étais adossé contre le mur, un sourire mesquin accroché à tes lèvres. Je me souviendrais toujours de ton regard. Un regard de prédateur qui ne voulait que moi. Mais cela était impossible. Je m'avançai vers toi, ayant perdu toute mon assurance. Comment arrivais-tu à ça Noah ? A tes côté je...J'étais envouté.

- Finissons-en au plus vite. Maugréais-je, passant près de toi.


Je t'entendis rire et me suivre. Je sentis ton regard me transpercer, mais je ne devais pas y faire attention. A peine quelques minutes avec toi et je brûlais. Nous nous dirigeâmes vers une salle, au centre d'un bâtiment. Les parois étaient en verre et formaient les murs. Le sol était du parquet ciré couleur miel, allant avec une table de la même couleur. Une dizaine de chaises trônaient tout autour. Tout au bout, un long tableau blanc qui permettait l'affichage de diapositives en tout genre.

- C'est la salle de conférence. Tous les bilans mensuels ou trimestriels se déroulent ici. Fis-je, d'un ton monocorde.


Je ne te laissais pas le temps d'admirer, reprenant ma marche activement. Nous arrivâmes devant un ascenseur assez luxueux. J'appuyais sur le bouton et une lumière jaune l'illumina.

- Ici c'est l'étage des actionnaires, ou celui du grand patron. Ton bureau doit se trouver à l'étage en dessous. Fis-je, sans le regarder.
- Tu sais ce que l'on dit sur les ascenseurs ? Je n'ai jamais essayer dedans...Me dit-il, la voix sensuelle.


D'un bon je me retournais, évitant ton regard.

- Je prends l'escalier.


Mais je sentis ta main m'empêcher d'avancer, et j'entendis ton rire irrésistible me parvenir aux oreilles encore une fois.

- C'est bon, je disais ça pour te charrier, je ne tenterais rien.


Je n'étais pas vraiment rassuré, mais docilement je me retournai, retrouvant la vue des portes d'ascenseur. Celles-ci s'ouvrirent, et nous nous y engouffrâmes, sans un mot. Il n'y eu aucun gestes, aucunes paroles échangés, juste la voix de l'automate qui nous disait être arrivé à l'étage souhaité. Nous sortîmes, moi les mains dans les poches, toi regardant autour de toi. L'endroit n'avait rien d'exceptionnel, les murs étaient orange allant avec une moquette dans les tons beiges. Sur les murs se trouvaient de grandes pancartes avec des photos d'immeubles ou de grattes-ciels fait par la compagnie de mon père. Sans un mot,je m'avança, rencontrant l'accueil. Je connaissais le jeune homme qui faisait office de réceptionniste, combien de fois n'avais-je pas passé de bonnes nuits en sa compagnie ? Il était grand et finement musclé, moulé dans ce costume beige. Ses cheveux blonds, assez longs, étaient ramassés dans un élastique, rendant son regard émeraude plus perçant.

- Owen ?! Ça fait un moment que je ne t'avais pas vu. Dit-il, tout sourire.
- Mon père m'envoie faire une visite. Répondis-je en haussant les épaules.


Le réceptionniste te regarda, te scrutant de haut en bas. Au vue de l'énorme sourire qui s'affichait sur son visage, tu étais à son goût.

- Vous cherchez votre bureau monsieur...Demanda-t-il, te fixant.
- Noah Wayles. Répondis-tu froidement.


Le blond sembla surpris et replongea sa tête dans ses papiers.

- C'est le troisième bureau sur la gauche. Fit-il, retournant me fixer.
- Merci ! Dis-je lui faisant le plus magnifique de mes sourires.


Nous nous retournâmes alors, s'enfonçant dans le couloir. Je voyais que tu voulais me dire quelques choses, surement un pique encore une fois, mais la voix du réceptionniste me parvint à nouveau aux oreilles

- Owen ?
- Oui ? Dis-je, en me retournant,
- Si jamais Mathis n'est plus dans ta vie, je n'ai pas changé de numéro...Me dit-il, de légères rougeurs sur ses joues.
- J'y penserais...Fis-je, lui faisant un sourire radieux.


Je me retournais, marchant avec ce même sourire. Nous arrivâmes bien bien vite devant la porte, où ton nom et ton prénom y figurait. Sans plus de cérémonie, je m'y engouffrai, te sentant sur mes pas. Le bureau état vraiment spacieux, et de couleur noire et beige. Une grande baie vitrée ornait le mur d'en face, nous permettant d'admirer la ville de paris. Nous pouvions voir de loin la tour Eiffel, et les rues surpeuplées, de voitures, conduites par des gens stressés. Le bureau était assez imposant, centré au milieu de la pièce. Il était parfaitement rangé, avec un ordinateur et un téléphone dernier cri dessus. Sur les côtés, des étagères noires attendaient que tu viennes les remplir de dossier en tout genre.


Je sentis mon téléphone se mettre à vibrer et sans attendre je le pris, te tournant le dos.

- Oui ? Fis-je, regardant le mur.
- Owen, c'est Ai van, tu viens toujours manger ce soir ?
- Oui Oui, comme prévu.
- Tu es chez toi, je suis dans le coin
- Non, je suis au boulot de mon père.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Il a embauché Noah Wayles et m'as demandé de lui faire faire une visite...
- Oh la cata...Tu t'en sors ?
- Ça peut aller,
- Passes-le moi.
- Quoi ?!? Fis-je surpris
- Allez, passes le moi ! Dit-elle, amusé
- Mais non je te le passerai pas !


Mais je sentis le portable me glisser dans main et je me retournais brusquement, pour te voir sourire, le téléphone à la main.

- Vous désiriez me parler ? Dis-tu, un sourire moqueur aux lèvres,

Je ne pouvais entendre la conversation, mais connaissant Ai-Vân, je devais me faire du soucis.

- Bien, je serais là à l'heure.


Tu raccrochas, devant mon air d'incompréhension, et me tendit le téléphone, l'air de rien.

- Tu seras où à l'heure ? Demandais-je, sentant l'angoisse tordre mon estomac
- Je suis invité à manger chez elle. Tu voudrais que je passe te prendre ? Me demandas-tu, l'air de rien
- Mais ça va pas ?!? Pourquoi elle t'as invité, elle ne te connais même pas !
- Oui...il ne vaut mieux pas que je passe te prendre, on ne sait jamais ce qu'il pourrait se passer...


En disant cette phrase, tu t'étais rapproché de moi et avais posé ta main sur ma joue. Ce contact me fis frissonner malgré moi je devais te résister. Encore et encore. Brusquement, je donnais une claque sur ta main qui se laissa tomber sous le choc, et repartis vers la porte.

- Bienvenue à la Launsell's Compagny ! Dis-je, d'un ton faussement joyeux.
- La visite est déjà terminée ? Me demandas-tu, visiblement surpris.
- Je n'ai pas que ça à faire non plus.


Sans un mot de plus, je sortis, fermant la porte derrière moi. Ruminant tout ce que je pouvais contre Ai-Vân. Elle était le diable incarnée, me fourrant dans les coups foireux tout le temps. C'était une pro-Noah et cela m'énervait, car elle était perspicace, et saurait orienté Noah dans le bon chemin. Dépité, je passai devant le réceptionniste, qui me dévorait des yeux. Je lui fis un faible sourire, et pris l'ascenseur, afin de rentrer chez moi. Je ne t'avais rien fait visité, mais je m'en contre fichais. A vouloir t'éviter, je commençai à te détester.


Le temps c'était un peu réchauffé sur Paris, bien que les nuages gris ne montraient aucun soleil à l'horizon. Je ne savais pas vraiment quoi faire...Déjeuner ? Pourquoi pas...Je pris mon téléphone en main et appela Henri. Il travaillait dans un restaurant assez classe dans le centre. Il n'était pas vraiment un travailleur, mais faisait acte de présence. Nous étions comme ça à l'époque, de vrais fils à papa, même si je ne me l'avouais pas encore à l'époque. Nous nous donnâmes rendez-vous dans une petite demi heure, lui essayant de nous réserver une table. Je décidais de marcher faisant du lèches vitrines dans les villes luxueuses de Paris.


Quelques minutes plus tard, je rentrais dans le restaurant. Celui-ci était sur deux étages, assez modernes. Les murs étaient de couleur ocre, et le sol recouvert de plancher couleur miel. Les tables étaient un peu partout, variant dans les dispositions. De belles nappes rouges surmontées d'assiettes en porcelaines blanches et de couverts en argents, donnaient une ambiance romantique à l'endroit. Je marchais en direction de l'escalier en colimaçon au centre de la pièce et y grimpai, retrouvant, dans le second étage, un espèce de café, où salle de discussions. Des canapés avaient été installés par çi par là, avec, sur les murs, des bibliothèques, gorgés de livres en tout genre. Je me dirigeai vers la petite porte orange qui menait à la salle des employés, et rencontra le regard amusé de mon ami.

- Tu es en avance...Me dit-il, le sourire aux lèvres
- Je m'ennuyais. Répondis-je en haussant les épaules.
- Allez viens, notre table est prête.


Je le suivais sans un mot, lançant quelques petits sourires aux serveurs qui me reluquaient. Nous nous retrouvâmes, comme à nos habitudes, à commander le repas le plus cher de la carte, et à bavarder de tout et de rien. Mais trop vite, le sujet se porta à nouveau sur toi.

- Tu sais qu'Ai-vân l'as invité ? Me fit Henri, légèrement amusé.
- M'en parle pas, je fais tout pour l'éviter et voilà qu'il va bosser dans la boite de mon père, et qu'il va commencer à s'immiscer dans mon groupe d'amis. Dis-je presque écœuré.


Henri éclata de rire et nous servit un verre de vin blanc. Je ne pus m'empêcher de lui lancer un regard noir, puis bus une gorgée de mon verre.

- Rigoles, mais tu verras bientôt se serra lui qui sera ici et pas moi ! Répliquais-je légèrement énervé.
- Je ne pense pas qu'il irait jusque là, le seul qu'il veut c'est toi, et il finira par t'avoir. Me dit-il un sourire mesquin sur les lèvres.
- Non...Pas avant...
- Mathis est assez grand Owen. Et puis depuis quand tu te soucis des autres ?
- Dis pas ça, à t'entendre on croirait que je suis un sans cœur...Soupirais-je, boudant.
- C'est pas ça, mais si tu ne voulais pas lui faire de mal, il ne fallait pas débuter cette relation Owen, je te l'avais dis dès le départ, Mathis n'est pas celui qu'il te faut, et tu le dis toi-même tu es trop jeune pour t'attacher. Maintenant, quoi que tu fasses, tu le feras souffrir. Répliqua-t-il, en haussant les épaules.
- Et quel mec me faut-il monsieur le psychanalyste ? Fis-je, moqueur
- Un mec qui sache te rabattre le clapet, comme Noah, Qui soit branché cul comme toi et Noah, Qui entre dans ta tête jusqu'à ce que tu n'arrêtes pas de penser à lui, comme Noah, qui saches te mettre au défis, comme...
- En bref, toi aussi tu veux me caser avec Noah ! M'exclamais-je, le coupant dans son élan.
- Peut-être pas pour te caser, mais qui sait...


Nous passâmes le reste du repas à parler de tout et de rien, évitant de parler de toi, sujet qui avait déjà été abordé. Tu vois Noah, tu avais conquit tout le monde avant moi. J'ai été bête, car si je t'avais immédiatement cédé, peut-être n'aurions pas eu cette même fin...


Ce n'est que vers trois heures de l'après midi que je rentrais chez moi, m'affalant sur le canapé et zappant sur toutes les chaines. Je tombais finalement sur le concert de Christina Aguilera. Je me laissai emporter par sa musique et ses chansons, pris dans l'engrenage du concert.


Deux heures plus tard, alors que le concert se terminait, je me dirigeai dans ma salle de bain afin de prendre un bon bain. Je me dévêtis puis rentrais dans l'eau tiède, la vapeur formant une espèce de brume dans la pièce. Au loin, j'entendais la chaine de musique diffuser les clips, le son me parvenant jusque dans la pièce. Une immersion totale dans le monde du bien- être. Je ne vis pas vraiment le temps passer, si bien que lorsque je rouvris les yeux et posai mon regard sur mon réveil, celui-ci affichait 18h30...J'allais être en retard, mais ce n'est pas pour cela que j'allais me presser, bien au contraire. Mon envie de te voir était tellement faible que je prenais tout mon temps, notamment dans le choix de ma garde robe. Plus j'hésitais, et plus les minutes défilaient, voilà qui était parfait. Mais la sonnerie de mon portable, et le nom d'Ai-Vân sur l'écran me fit augmenter le rythme. Je choisis un pantalon en jean, délavé, avec une chemise marron, le tout surmonté de ma veste en cuir noir. En retard d'une demi-heure, je pris le voulant, roulant vers ce qui me semblait être l'endroit le plus détestable du moment.


Je me souvins de la tête furieuse d'Ai-Vân, m'ouvrant la porte, et de son regard noir qui m'obligeait difficilement à garder mon rire pour moi.

- Embouteillages ! Dis-je, en haussant les épaules.
- Arrêtes, je suis sûre que tu l'as fait exprès ! Répliqua-t-elle, me tirant par le manteau pour me faire entrer.

C'est alors que j'entendis des rires provenir du salon. Immédiatement, je suivis ce son et tombai sur une scène qui ne me réjouissait pas vraiment. Tu étais là, assis sur le fauteuil, un verre de vin blanc à la main, l'autre tenant un album photo. Cet album, je le reconnaitrais entre milles, celui où Ai-Vân, moi et Henri avions 5 ans. Un grimace étira mes lèvres et j'en levai ma veste, la jetant négligemment sur le bureau de mon ami, qui m'interpella immédiatement.

- Tu sais très bien que tu n'as pas le droit de la mettre là ! Lança-t-elle, la reprenant illico, et partant dans sa chambre.
- En retard à ce que je vois, est-ce moi que tu voulais éviter ? Me dis-tu, taquin
- Non il l'est toujours, il aime se faire désirer...Fit Hugo, me laçant un sourire amusé,


Il éclata de rire sous le regard assassin que je lui lançais, puis se remit à feuilleter l'album, sans rien ajouter de plus. Comme par hasard, il ne restait plus qu'une place près de toi, et un soupire bruyant sortit de mes lèvres à cette constatation. Dépité, je m'assis à tes côtés, évitant ton regard amusé.

Ai-Vân revint quelques minutes plus tard, une bière a la main pour moi. Le début de la soirée se déroula sans encombre, je me surpris même à rire avec toi, tellement l'ambiance était détendue. Mais tu interrompis tout encore une fois.


Ai-vân s'était levée quelques minutes plus tôt pour mettre la table, et Henri et Sarah étaient eux aussi partis à sa suite. J'entendis mon amie nous dire de venir, mais je sentis aussi à ce moment là, ta main sur ma cuisse, qui remontait de plus en plus vers le haut. Bon dieu Noah, pourquoi fallait-il que tu fasses ça ?

- Je crois que tes amis m'apprécient... Me susurras-tu à l'oreille, d'une voix sensuelle,
- Mes amis oui. Moi non. Répliquais-je froid.


Rapidement, j'envoyais balader cette main et me levai, pour me diriger dans la salle à manger. Ils étaient déjà tous à table et me regardèrent, un énorme sourire aux lèvres.

- Oh ça va, lâchez moi ! Fis-je, m'asseyant brusquement sur ma chaise.


Mais alors que je mettais ma serviette sur mes genoux, je constatais encore une fois, que j'allais être à côté de toi.

- Et pourquoi tu me mets toujours à côté de lui ! M'offusquais-je jetant un regard noir vers Ai-Vân.
- Ça te déranges autant que ça ? Fit-elle, d'un air innocent.
- Oui !
- Ok, Henri va se mettre à côté de toi.


Mon ami se leva immédiatement, non sans jeter un petit sourire à Ai-Vân que je ne compris pas. Tu arrivas quelque secondes plus tard et t'assis en face de moi. C'est à ce moment là que je compris, sentant ton pied remonter le long de ma jambe. Ils le savaient. Tu te rends compte Noah ?!? Ils faisaient tous pour que tu réussisses ton coup. De parfaits complices. Mais je me laissais pas faire. Violemment, je lançais mon pied, qui se cogna contre l'arrière de ton genou, te faisant étouffer un petit cri. Un sourire gagnant étira mes lèvres alors que tous les regards étaient tournés vers toi. Et sans un mot de plus, je me servis en salade. J'avais décider de ne pas te laisser gagner et tout le monde sait à quel point je suis têtu.


Le reste du diner se passa sans encombres, et je dois dire que je m'amusais. Tu nous sortais des histoires à mourir de rire, et l'ambiance était merveilleuse. Mais la sonnerie du portable de Sarah vint nous troublés. Une grimace étira ses lèvres lorsqu'elle vit l'interlocuteur, et je devinais immédiatement qui c'était.

- Oui ? Fit-elle se mettant dos à nous.
- ...
- Non, on est chez Ai-Vân.
- ...
- Non, il ne vaut mieux pas, je suis désolé.
- ...
- Le repas est presque terminé.
- ...
- Oui...
- ...
- Il n'est pas seul.
- ...


Sarah raccrocha le téléphone, soupirant légèrement, et je sentis mon estomac se tordre. Je n'étais pas avec toi, mais voilà qu'on nous mettait ensemble Noah.

- Rappelles-le, et dis lui de venir. Dis-je, me levant.
- Owen, tu fais quoi ?
- Dites-lui de venir, il a plus besoin de vous que moi. Merci pour le repas.


Sans un mot de plus, je sortis de la salle à manger, allant dans la chambre pour prendre ma veste. Je finis par sortir de l'appartement, refermant bien la porte derrière moi. Quelques minutes plus tard je me retrouvais les mains dans les poches, me maudissant d'avoir mis ce manteau avec la température glaciale qu'il faisait. Le parking était loin de l'appartement, si bien que je marchais, sur le sol mouillé.

- Un jour il faudra bien nous montrer à lui.


Je sursautais brusquement en entendant ta voix, et me retournait immédiatement, te lançant un regard meurtrier.

- Ça te prends souvent de vouloir tuer les gens comme ça ? Dis-je, énervé.
- Non, mais c'était tentant. Répliquas-tu, me lançant un petit sourire.


Je repris ma marche, mais je sentis encore ta présence derrière moi. Je ne voulais pas y faire attention mais tes derniers mots me revinrent en tête, me faisant me retourner encore une fois brusquement.

- On est pas ensemble ! M'exclamais-je, outré
- Tes amis le veulent. Répondis-tu en haussant les épaules
- Je te le répète, mes amis oui, moi non !
- Arriveras-tu à atteindre cet objectif ? Celui que tu te fixes toi-même ?
- Quoi ? Demandais-je, ne comprenant rien.
- Regardes toi. Tu n'es pas capable de faire quelque chose par toi-même, toujours à demander a quelqu'un de t'aider, Ton père te donnes tout le fric que tu veux, même ta rupture avec Mathis tu as du la demander à Henri.
- Qu'est-ce que tu insinues ? Dis-je, les dents serrées.
- Que tu es un fils à papa, incapable de prendre une décision seul, alors c'est pour ça que je sais que tu finiras par venir à moi.
- Tu te trompes ! Je fais mes propres choix, tu prends juste les arguments qui sont en ta faveur là !
- On parie ?

Cette question ne me disais rien qui vaille. Pourtant j'étais énervé et cela me faisait dépasser mes limites.

- L'enjeu ? Demandais-je, froid
- Demain. Tu as toute la journée pour te trouver un boulot. Répondis-tu, un sourire aux lèvres.
- Facile, c'est comme si c'était fat. Si je gagne tu me lâches !
- Si tu perds tu couches avec moi.


Tu arborais un sourire satisfait, qui te donnait un air si sûr de toi. Ainsi tu pensais gagner. Moi j'étais énervé, et plus rien ne pouvait m'arrêter. En y repensant, nous ressemblions à deux enfants jouant au chat et à la souris. Peut-être que si je n'avais pas tendu la main, et que je ne t'avais pas dis « Pari tenu », tout aurait été différent. Nous n'aurions peut-être pas connu ce que nous avons connu. Peut-être te serais-tu lassé de moi, de jouer à ce petit jeu. Peut-être nous serions retombé dans l'anonymat l'un et l'autre, redevenant des inconnus. Peut-être, aujourd'hui, je n'aurais pas le cœur brisé. Mais avec des si comme avec des peut-être, on peut refaire le monde. Dans la réalité, il n'y a aucunes échappatoires à part nos actions immédiates. Alors j'écris ma peine et je raconte mon histoire, Notre histoire. Je te hais Noah. Je te hais de m'avoir fais ça.

Par mai-lynn - Publié dans : Beauté Inaccessible
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Dimanche 22 juin 7 22 /06 /Juin 21:27
 Oyé Oyé ! je vous donne un petit chapitre de ma réserve perso ^^ On en apprends déja plus sur les persos lol alors j'espère que ctte histoire mystérieuse vous plait toujours autant ! Ce soir je finis BI, donc il sera en ligne surement demain ! Gros bisouuuuuuuus !

Ley : Oui lol dans un vrai livre !!! mdrrr le projet regroupe 9 auteurs dans un petit livre que tu peux te procurer au prix de 7 euros, qui est le prix de l'édition, donc aucun benef pr nous ^^ juste le plaisir de voir nos écris sur un livre. L'adresse, pour plus d'info ^^ :
http://delice.citronne.over-blog.com/article-19345729.html 

Pour les images, c'est Imuya qui mes les as filées ^^

Bonne lecture !!



Qu'est-ce que je fais là ? Je n'en ai aucune idée. Je l'attends, mais pourquoi ? Je savais qu'il était dans cette ville...Depuis le début je le savais, et je n'ai rien dit à Gael. Il a mis tellement de temps à essayer de refaire surface...Et il n'y est toujours pas arrivé d'ailleurs...Il lui avait donné son cœur et Edwin le lui a arraché. Je devrais lui en vouloir, même si cette histoire ne me regarde pas...Pourtant...Lorsque j'ai croisé son regard...Je n'ai pas pu m'empêcher de penser que peut-être...Il pourrait me ramener mon Gael...

- Excuses- moi, je suis un peu en retard.


Ayla leva les yeux vers la personne qui venait de lui adresser la parole et son regard fut troublé devant le magnifique jeune homme devant elle. Edwin portait un costume gris avec une chemise blanche. Un cravate déserrée pendait à son coup. Seuls ses cheveux restaient indomptables.

- Tu sais Edwin, tu n'avais pas à te mettre sur ton 31 pour venir me voir.


Edwin sourit en coin, puis s'assit en face de son ancienne amie.

- Au risque de te décevoir je travaille dans un cabinet de publicité. Répondit Edwin, regardant la carte.


Je rêve où il se prend pour je ne sais quoi ? Bon restons calme...

- Tu n'es plus en école d'art ? Lui demanda Ayla, plongeant elle aussi dans la carte.
- Je suis en train de faire un stage...Mais comment tu sais pour l'école ?!? Répliqua-t-il étonné.
- Je suis allée à cette école pour voir une expo et j'ai vu un de tes tableaux.


De légères couleurs vinrent peindre les joues d'Edwin, et celui-ci releva un peu plus sa carte, se cachant.


Tu es toujours le même finalement...


Soudain, il abaissa la tête et Ayla put déceler de la tristesse dans ses yeux. Mais elle ne fit rien...Ce n'était pas à elle de faire le premier pas.

- Tu sais...Ce départ...Je l'ai pas vraiment voulu...Dit-il hésitant.
- Je m'en doute, mais je te croyais plus courageux. Répliqua-t-elle, ne le regardant pas.
- Comment ça ? Demanda Edwin, les sourcils froncés.
- Après deux ans à ses côtés, je pensais que tu serais près à tout pour lui.
- Je l'étais ! Répliqua le brun, soudainement énervé
- Pas suffisamment, vu que encore une fois tu as suivi son choix.
- Je n'avais que 17 ans !
- Parce que aujourd'hui ça change quelque chose ? Regardes-toi Edwin, sapé comme un prince ! Une agence de Pub pour un stage ?


Edwin ne trouva rien a répliquer, et se contenta de lever la main afin que le serveur vienne prendre leurs commandes.


Si tu crois t'en tirer avec de simple « ce n'est pas ma faute »...

- Comment...Qu'est-ce que tu es devenue? Demanda Edwin, de mauvaise grâce.
- Tu l'as vu hier. Répondit froidement Ayla.
- Je pensais que...Commença le brun
- Oui, que je monterais sur des scènes et ferais de nombreux galas de danse ! Certaines déceptions ont fait que je n'ai plus goût à ça. Le coupa-t-elle, le fusillant du regard.


Edwin soupira fortement, puis commença à se lever.

- Tu sais, si je suis venu ici c'était pour te parler, pas pour me faire engueuler comme un mal propre.


Il sortit du restaurant sur ces mots.


Et merde...


D'un bond, elle se leva et essaya de le rattraper. Le soleil pointait encore haut, diffusant une grande chaleur. Ayla regarda de tous les côtés puis finit par voir le dos d'Edwin. Courant elle le rattrapa et le tira par la main. Ce dernier, surpris, la regarda avec des yeux d'incompréhension.

- Excuses-moi...Je voulais pas être méchante, mais te revoir comme ça après cinq ans me rappelle des choses que j'avais mises longtemps à effacer. Dit-elle, le regard ennuyé.
- C'est la même chose pour moi Ayla, tu n'es pas la seule à en souffrir...Soupira Edwin.
- Certaines rumeurs disent que tu as suivi ta mère pour le fils de son nouveau mari. C'est vrai ? Demanda-t-elle serrant la main d'Edwin un peu plus fort.


Le brun la regarda alors surpris.


J'espère que non...Edwin dis moi que ce n'est pas pour cette raison...Sinon je ne pourrais rien faire pour t'aider...

- Tu veux manger une glace ? Lui demanda Edwin, regardant ailleurs.
- Quoi ? Fit Ayla, étonné
- Un glace...Il fait trop chaud...Répondit Edwin, pointant du doigt le marchand de glace.


Ayla hocha positivement de la tête et ils traversèrent la rue. Edwin prit un cornet à la pistache et Ayla à la fraise et ils partirent se poser sur un banc, devant une fontaine. Après quelques de silence, Edwin reprit la parole.

- Je ne te cache pas que Bathiste m'intéressait. Il ne me laissait pas indifférant, mais pour rien au monde je n'aurais quitté Gael. Dit-il,les yeux rivés sur la fontaine.
- Il pense que tu l'as trompé. Renchérit-elle, regardant son profil.
- Je sais, Bathiste a été l'élément de beaucoup de disputes. Mais je ne l'ai pas trompé, je suis resté fidèle jusqu'à la fin.
- J'en étais sûre, mais je l'ai laissé croire.
- Pourquoi ?
- Je préfère qu'il te haïsse plutôt qu'il garde en lui un espoir.


Je suis peut-être dure, mais c'est la vérité...


Edwin baissa la tête à cette réplique et une tristesse s'empara de son doux visage. Ayla eut soudainement pitié, et comprit qu'elle était allée trop loin.

- J'ai toujours espéré...Enfin, j'me suis toujours dis qu'il me chercherait. C'est égoïste, je sais, c'est moi qui suis parti, mais j'ai toujours espéré qu'il vienne jusqu'à moi, qu'il m'engueule comme il savait si bien le faire et qu'il me pardonnerait. Même après cinq ans je garde cet espoir débile en moi...Mais je suis sûre qu'il a refait sa vie...Hein ?


Pourquoi je n'arrive jamais à rester en colère face à toi Edwin ? Bien sûr que non il n'a jamais refait sa vie. Banane ! Comment tu peux penser ça ? Il souffre toujours, peut-être même plus que toi...

- Tu sais...si je préfère qu'il te haïsse, c'est parce que la haine est proche de l'amour, et que la limite est invisible. Fit Ayla, posant une main sur l'épaule d'Edwin.
- Comment ça ? Demanda le brun, intrigué.



La jeune femme ne répondit rien et se leva. Elle jeta la fin de sa glace à la poubelle, puis chercha quelque chose dans son sac. Intrigué, Edwin la regarda faire. Ayla sortit une carte, et écrivit rapidement quelque chose dessus, puis lui tendit. Edwin la prit et fronça les sourcils en regardant la carte. Dessus, la vitrine d'une boutique de vêtements y était représentée. En grande lettre rouge, le nom du magasin « Angel Fire » avec l'adresse.

- C'est un magasin très tendance en matière de fringues. Je t'ai laissé mon numéro derrière. Dit-elle, commençant à s'en aller.
- Attends ! Tu pars déjà ? Lui demanda-t-il étonné.
- Je dois aller voir Julian...Tu veux venir avec moi ?


Edwin perdit son sourire et baissa la tête. Ayla sa rapprocha aussitôt de lui et lui prit la main, le forçant à l'accompagner.

- Il ne sera pas là, allez viens.


Flash-Back


La jeune Ayla déambulait dans les couloirs du lycée avec un Julian encore plus frimeur que d'habitude. Gael leur avait dit qu'il les rejoindrait plus tard au self. Comme d'habitude, Julian s'amusait à raconter en détail la soirée de samedi, en oubliant que Ayla s'y trouvait aussi. Soudainement, celle-ci s'arrêta de marcher.

- Oh merde...Souffla-t-elle, visiblement ennuyé.
- Qu'est ce qu'il y a ? Demanda Julian, surpris.
- Mon nouveau voisin se fait racketter...


Cette dernière phrase fut suivie d'un geste, montrant à Julian la situation. Edwin était plaqué au mur, le bras de son racketteur sous la gorge et l'autre calé contre son buste, de manière à ce qu'il ne puisse plus bouger. En voyant ça, Julian éclata de rire.

- Comme toujours, les p'tis nouveaux passent au bizutage...S'exclama-t-il, amusé.
- Oui mais là, j'ai promis à sa mère de l'aider à s'incruster, pas de se faire voler...Dit-elle, s'avançant vers Edwin.


Julian la rattrapa bien vite et passa son bras autour du cou de son amie.

- Allons-y Super Girl, bottons les fesses de cet andouille de Xavier ! Dit-il, avant de frapper son torse de son poing, mimant King-Kong.
- Crétin! Pouffa Ayla, un sourire amusé fixé sur les lèvres.


Julian lui lança un clin d'œil puis prit le col du dénommé Xavier, afin de le séparer, d'un cou sec, du jeune Edwin.

- Alors Xav', pour tes 16 ans, ta mère ne t'as pas acheté un cerveau ? Lança Julian, ironique.
- Merde Julian ! Ça te regardes pas ! Cracha Xavier, visiblement furieux.
- Désolé, mais le petit bonhomme derrière moi se trouve être le nouveau protégé d'Ayla...Et le mien par la même occasion, alors tu te retournes et tu t'en vas sagement.


Xavier lança alors une regard noir à Edwin, puis maugréa un « Sale con » avant de se retourner et de partir. Ayla sourit tendrement à Edwin, puis lui ramassa son sac, qui était au sol.

- Xavier s'en prend toujours aux nouveaux. Faut pas faire attention. Lui fit-elle, passant une main dans les cheveux ébouriffés du jeune homme afin de les remettre en place.
- Super...Il va recommencer...Souffla Edwin, déçu.
- Maintenant qu'il sait que tu es soit disant devenu mon protégé, ça ne risque pas. Déclara Julian, lui lançant un clin d'œil.


Ayla remarqua bien vite les rougeurs qui étaient apparues sur les joues d'Edwin, et un sourire en coin étira ses lèvres. Julian s'approcha du jeune garçon et lui tendit une main, que le brun s'empressa de saisir.

- Je suis Julian, un des seuls qui puisse supporter la jeune demoiselle ici présente. Allez viens, tu vas manger avec nous,,Ayla a une dette envers toi. Dit-il, se retournant pour partir.
- Un dette ? Demanda Edwin, étonné.
- T'as pas besoin de prendre le bus. T'es à cinq minutes à pieds du lycée. Si tu le prends, le trajet se rallonge d'un quart d'heure. Fit Julian, disparaissant derrière les portes rouge du self.


Edwin fusilla Ayla du regard et celle-ci lui lança un regard désolé.

- Je sais, j'ai fait une connerie, mais pour me faire pardonner tu vas manger avec les trois personnes les plus populaires du lycée, c'est pas génial ça ?!? Dit-elle enthousiaste.
- C'est pas la modestie qui t'étouffe...Répondit Edwin, ronchon.
- Allez viens...


Ayla le tira par le bas et le fit rentrer dans le self. Ils prirent leurs repas puis allèrent s'assoir sur une table au centre. Edwin était rouge de gêne en voyant tous les regards pointés sur eux.

- A quelle heure vient Gael ? Demanda Ayla, regardant aux alentours.
- Ton petit chéri te manque ? Répliqua Julian, grimaçant.
- Oui, il va falloir t'y faire, tu ne me suffis plus...


Edwin lâcha un petit rire mais celui-ci fut vite arrêter par le regard noir de Julian. Sans un mot, il baissa la tête vers son assiette.

- Alors le nouveau...C'est donc ta mère qui va reprendre la snack... Fit Julian, pointant sa fourchette vers Edwin.
- Ouais c'est pour ça qu'on a déménagé. Répondit le brun, grimaçant.
- Pourquoi tu fais cette tête ? Demanda Ayla intéressée.
- J'étais bien à New York.
- Tu dis ça, mais tu ne connais pas encore San Francisco ! Répliqua Julian, regardant autour de lui. Tiens Gael est là-bas, Ayla !
- C'est ton copain ? Demanda tout à coup Edwin, curieux.


Ayla et Julian se regardèrent furtivement avant d'éclater de rire devant l'incompréhension totale d'Edwin.

- Ça ! Ça m'étonnerait ! Fit Ayla, les larmes aux yeux.
- Pourquoi ?
- Parce qu'il ne sera jamais intéressé par moi ! Mais avec qui il discute ?!? Demanda tout à coup Ayla, curieuse.


Suivant leur regard, Edwin tourna la tête et vit celui qui portait le nom de Gael. Ses yeux s'agrandirent de surprise et il retourna vivement la tête vers Julian.

- Mais !!! Vous êtes pareils ! Dit-il, surpris.
- A part la tenue, oui, on peut dire que nous sommes jumeaux... Répondit Julian, dans un petit sourire.


Edwin, étonné, tourna un seconde fois la tête vers Gael, et son regard ne put s'en défaire. Il était captivé par ces deux prunelles bleues, par son apparence qui mettait bien en valeur ses formes. Ses yeux descendirent un peu plus et de légères rougeurs apparurent sur ses joues lorsqu'il regarda le boxer blanc de Gael. Ayla eu un grand sourire lorsqu'elle vit le regard gêné d'Edwin détailler son ami. Elle donna un coup de coude à Julian, puis d'un mouvement de tête, elle lui montra le comportement d'Edwin.

- Dis Edwin, t'as une copine ? Demanda Ayla, amusé.
- Non. Répondit le brun toujours absorbé par Gael.
- Tu es gay ?
- J'aime les deux.


Soudainement, Edwin se retourna vers les deux jeunes, rouge comme une tomate.

- Euh...C'est pas ce que je voulais dire...Se justifia-t-il, mal à l'aise.


Ayla et Julian éclatèrent instantanément de rire devant la gène évidente du jeune garçon. C'était le jeu favori d'Ayla, poser des questions quand l'autre était absorbé par quelque chose. Il répondait alors rapidement, et c'était toujours la vérité.

- Qu'est-ce que vous avez à vous marrer comme des ânes ? Lança la voix froide de Gael, derrière eux.


Mais le regard meurtrier d'Edwin montra à Ayla qu'elle devait se taire. Gael s'assit près d'Edwin sans un regard pour le brun, qui lui rougissait encore plus. Il sortit de son sac un magasine et commença à le feuilleter, s'arrêtant sur une page bien précise.

- Il te reste combien de temps encore pour te la payer ? Demanda Julian, regardant l'image du magasine.
- Un mois et elle est à moi, si papa ne me prive pas d'argent de poche parce qu'il n'aime pas comment je m'habille...Répondit Gael haussant les épaules.


Ayla vit alors Edwin regarder l'image et un petit sourire apparaître sur son visage.

- Tu joues d'un instrument Edwin ? Demanda-t-elle, sachant que le sujet allait intéressé Gael.
- De la guitare électrique. Répondit Edwin, en haussant les épaules.


A ces mots, Gael releva vivement la tête et regarda Edwin.

- Tu as quel genre de guitare ? Demanda-t-il sérieux
- Une Xguitar, mais je n'y joue plus depuis longtemps.


Gael replongea son nez dans son magasine et montra l'image.

- Ça fait Cinq mois que j'économise pour me la payer. Fit le châtain, regardant Edwin.
- Une Applause ? Demanda Edwin, peu sûr
- Oui, une AE147, acoustique et électrique, les deux dans une même guitare.
- J'ai joué une ou deux fois de l'acoustique, mais je préfère le son de l'électrique.


Gael lui sourit, un sourire qui fit rougir Edwin. Julian et Ayla ne purent s'empêcher de sourire. Il n'y avait que la musique qui intéressait Gael, et visiblement, le petit nouveau en connaissait un rayon..

- Gael ? Tu fais quoi vendredi ? Demanda tout à coup Ayla, timidement.
- Pourquoi ? Répliqua Gael, fronçant les sourcils.
- Je...On nous donne 100 dollars si on monte sur scène pour une chanson !
- J'ai pas envie...Soupira Gael, fatigué.
- Allez, Ga ! Tu l'as dit toi même... Il te faut encore un mois pour te la payer... Fit Julian, sachant qu'il ne pouvait dire non, face à cet argument.


Gael fusilla son frère du regard, puis souffla un « Ok » à peine audible, avant de se lever et de remettre son sac en bandoulière.

- Je dois allez à la bibli, on se rejoint en cours. Dit-il, avant de se retourner et de partir.


Edwin le regarda partir sans un mot.

- Hey toi, t'arrêtes de mater le cul de mon frangin ! Fit Julian, amusé.
- Mais je regardais pas !! Répliqua Edwin, rouge.


Ayla rigola légèrement et lui tendit une feuille verte.

- Si tu ne fais rien vendredi, je t'emmènes Au Wartel. C'est un bar. On y fera un mini concert et tu pourras voir Gael dans toute sa splendeur. Dit-elle avant de se lever, suivie de Julian.
- Comment ça ? Demanda Edwin, fronçant les sourcils.
- Il est encore plus beau lorsqu'il joue. Dit-elle, avant de lui lancer un clin d'œil.


Fin du Flash Back

- Julian est devenu médecin ? Demanda Edwin, surpris.
- Non...Répondit Ayla, le visage impassible
- Alors pourquoi on est devant un hôpital...
- Suis-moi.


Ils entrèrent dans le bâtiment et parcoururent beaucoup de couloirs avant d'arriver devant la porte d'une chambre. Ayla l'ouvrit et s'engouffra dans la pièce. Ne comprenant strictement rien, Edwin en fit de même, mais il se stoppa net. Devant lui, Julian se trouvait allongé sur un lit d'hôpital blanc. Son corps était pâle et ses yeux fermés. Ses cheveux avaient un peu poussés, lui arrivant jusqu'au épaule. De longs fils de plusieurs couleurs était plantés dans son bras, reliés à une machine. Edwin n'osa pas s'approcher.

- Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Demanda Edwin, la voix basse.
- Il a fait une rupture d'anévrisme. Il est dans le coma...Répondit Ayla, tenant la main de Julian.
- Depuis combien de temps ?
- Deux ans aujourd'hui.


A ces mots, Edwin prit peur, et commença à reculer, mais Ayla le rattrapa bien vite.

- S'il te plait restes ! Ne t'inquiètes pas, tu ne le verras pas, il ne vient jamais. Dit-elle, triste.
- Pourquoi ? Demanda Edwin, étonné.


Prépares toi Edwin...Peut-être verras-tu a quel point Gael a changé...

- Parce que c'est lui qui l'a mis dans cet état...Dit elle, laissant une larme couler sur sa joue.

Par mai-lynn - Publié dans : One More Night
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